Regarde devant toi quand tu marches ! [PV : Adel]

Mais qu'est ce que je fais ici ? D'ailleurs où c'est ici ? Il n'y a que des couloirs des couloirs et encore des couloirs... Mon regard angoissé à beau errer de plus en plus desepéré vers tous les angles qui s'offrent à moi il n'y partout que de la pierre froide et menacante, des fenêtre obstruée de lourds barreaux qui leurs font perdre toute forme de liberté et des portes angoissante que jamais je n'oserais ouvrir sans avoir aucune idée de ce qui se trouve derrière. Alors j'avance à petits pas de mouche tournant et retournant vers l'avant puis vers l'arrière sans réussir à me décider dans quelle direction aller. D'ailleurs où voulais je aller déjà ? Je ne m'en souviens plus du tout et cela n'a plus aucune importance d'ailleurs. Tout ce que je veux c'est me trouver un coin où plus personne ne viendra me tourmenter. mais un tel lieu existe-t-il seulement en cet enfer ? Ma cellule peut être... Mais là aussi je ne serait pas seul, sans doute y aura-t-il d'autres prisonniers là bas aussi qui ne me laisseront pas en paix.

La paix c'est pourtant tout ce que je demande la paix. Qu'ils cessent ne serait ce que de me regarder comme ça. je n'ose m'arrêter sous leurs regards que j'imagine scrutateurs sans oser les croiser de peur que quiconque y voit une offense et ne décide de me la faire payer. Ou même simplement ne se rende compte que j'existe. Je ne désire rien tant que l'on m'oublie mais cela ne semble pas possible. Peut être fais-je un peu tâche dans cet univers. Si jamais je m'arrête, il risque de me remarquer, non ? Et de vouloir me parler peut être. Oh mon Dieu non ! C'est comme ça que commencerait la fin. Mais pour passer inaperçut ne faudrait-il pas mieux se poser dans un coin quelconque et n'en plus jamais bouger ? Non une cible mobile et moins facile à attraper qu'une cible immobile. Mais depuis combien de temps est ce que je marche ainsi au milieu de ces couloirs ? Ma notion du temps n'a jamais été bien performante depuis mon incarceration mais là on atteind des sommets.

Oh non... J'ai l'impression d'avoir croisé son regard à lui là bas et puis il y a moins de gens dans cette partie des couloirs. Il est plus difficile de s'y glisser prisonnier anonyme parmis tant d'autres. On dirait qu'ils parlent de moi maintenant. Mais non je rêve d'ailleurs ne les regardent pas tu vas les enerver encore plus. Non non ils viennent vers moi maintenant, inutiles de ne pas les regarder maintenant, il faut que tu t'enfuis, vite ! mais peut être est-ce un simple malentendu, ils vont peut être juste dans la même direction que moi. Alors pourquoi l'un d'entre eux me souris d'un air mauvais ? Cours ! Mais j'en suis bien incapable, mes jambes sont saisies par la panique et refuse de bouger d'un iota. Ils se rapprochent et je me suis arrpeté maintenant, cible immobile qui les regarde approcher d'un pas tranquille et l'air sûr d'eux les yeux ecarquillés de terreur. Non !

Alors je fais la seule chose qui peut calmer les battements de mon coeur affolé, je ferme les yeux. Je me détourne et je me mets à courir de toute a vitesse de mes longues mais maigres jambes. Ca y est dans monde je ne crains rien et je peux courir à toute vitesse avec la sensation que mes pieds n'effleurent même plus la pierre et que je me met à voler. Et je cours. Vite. Mais j'avais oublié un grave inconvénient du fait de courir les yeux fermés. Je m'en souviens quand je heurte de plein fouet une masse devant moins. Projeté à terre avec celui que j'ai entrainé dans ma chute. Je sens ma tête cogner violemment la pierre. Je reste un instant immobile sonné, puis je me rends compte qu'une de mes jambes repose sur quelque chose de mou et de chaud. Tout le contraire de ce que sont les sols de pierre. Je me décide alors à ouvrir les yeux et me dégage précipitemment de celui que j'ai entrainé dans ma chute. Je tapis contre le mur, terrifié et incapable de faire autre chose en cette instant. Une sourde douleur commence à pulser dans mon crâne, irradiant de l'endroit ou celui-ci a heurté la pierre.

Je parle, une poignée de main et une affaire est conclue. J'avais tellement été mis en isolement dans la prison préventive avant de me faire juger que je ne m'étais pas vraiment rendu compte de la similitude entre une prison et la vie réelle. Même la violence était là. Sauf qu'en dehors de ces murs, elle s'était cachée derrière un masque de civilités. Les affaires aussi étaient semblables. La corruption aussi facile, si ce n'était plus. J'avais l'avantage suprême d'avoir un compte en banque fourni et un bras droit à l'extérieur.

Tout cela pour dire qu'un deal venait d'être fait. Avec un prisonnier certes, mais c'était intéressant tout de même. J'étais arrivé ici depuis peu de temps et beaucoup de ce dernier avait été passé au mitard ou... Pourtant, cela m'avait suffi pour acquérir un début de réputation. Je n'étais pas la plus blanche des brebis qui paissait en ces murs. Je marchais vers ma cellule. Étrangement, c'était souvent les endroits les plus désertés. J'avais envie de paix. Ou plutôt, j'avais envie d'être seul. Cette prison était sensée être mixte. J'avais aperçue une première fois une damoiselle dans la salle de bain mais depuis, plus l'ombre d'un double chromosome X incarcéré. Et cela commençait à me peser sérieusement. Je méprisais plus ou moins l'onanisme et m'y voir contraint me gênait fort.

Je marchais seul aussi bien dans mes pensées que dans le couloir lorsque j'ouïs le bruit d'une cavalcade. J'eus juste le temps de me retourner pour voir passer un visage féminin aux yeux clos. Ce visage qui me sembla angélique et merveilleux sur le moment était juché sur un corps malingre qui courrait. Je fis un pas de côté en suivant cette personne des yeux. Ce qui me semblait qu'il devait arriver arriva et me fit la preuve que l'ange était bien réelle. Une brute la stoppa net en pleine course.

Deux autres importuns suivaient. La jeune fille était maintenant en boule contre le mur. La troisième personne se releva d'un air passablement fâché et croisa le regard des deux autres prisonniers qui devinrent d'un coup d'oeil ses comparses. Il n'était pas difficile de deviner pourquoi quelques doigts se portaient déjà à la ceinture. Je plissai la commissure des lèvres. Cette scène me déplaisait doublement. Primo, mon éducation tirée d'une famille puisant ses source dans le chevaleresque me criait d'aller porter un secours courtois à la gente dame. La deuxième raison rejoignait celle des agresseurs. Cette fille était franchement jolie. Dans certains de ses traits vaguement entraperçus, j'avais cru reconnaître ceux de mon aimée. Raison de plus. Elle me manquait.

"Messieurs, il me semble qu'un ultimatum de ma part sera refusé. J'ai espoir pourtant. Dégagez tranquillement et fichez-lui la paix !"

Les trois brutes se retournèrent vers moi. L'ultimatum était effectivement refusé. Je remarquais cependant un rapide mouvement d'arrêt lorsqu'ils me reconnurent. Bien, je commençais à me faire craindre à défaut de me faire respecter. Je dis que je commençais car ils continuèrent à s'avancer vers moi. La meilleure défense était l'attaque. Ils étaient lent. Un coup de poing bien placé au plexus solaire fit tomber le premier type immédiatement. Un poing m'atteignit au visage. Je mis genoux à terre mais répliquait. En vain. A deux contre un, il ne faut pas essayer de deviner longtemps l'issue de la bataille. J'évitais de moins en moins bien leurs coups.

Un cri retentit dans le couloir. Les types s'arrêtèrent et s'enfuirent. Un gardien s'approcha. J'étais à moitié groggy. Je n'arrivai plus à faire un pas et encore moins à le reconnaître. Je sentis soudain le mur froid contre mon dos.

"Milord ?"

Dès ce mot, je suis que je n'avais aucun problème. Ce gardien là, je devais déjà l'avoir à ma botte. J'essayai d'arrêter la nuée d'étoiles filantes qui tombaient devant mes yeux. Alors que le gardien s'approchait, j'entendis un bruit. L'autre se réveillait. Et bien ! Il se serait remis sur pied à peine deux minutes plus tôt, j'aurais été dans de beaux draps !

"Fais ton boulot ! Fous-le au trou !"

L'autre protesta. Il cessa bien vite lorsqu'il sentit une matraque s'abattre sur sa mâchoire. Bien. Il verrait que j'avais des appuis 'officiels' et il colporterait la rumeur dès qu'il serait sorti. Le bout du couloir n'était pas loin. Ils disparurent vite. POur ma part, je n'arrivais pas à revenir dans mon état normal. Il me semblait que j'étais incapable de faire un pas, que si je voulais bouger, j'allai m'écrouler. Et bien ! Cet épisode m'avait peut-être permis de me faire une certaine réputation mais laquelle allais-je avoir auprès des dames ? A commencer par cette fille ?

(désolé pour le roman, je me suis tripé. >.< N'hésite pas à faire moins long surtout ! ^^)

Je voudrais lui dire que je suis désolé, je voudrais tellement lui dire que je suis désolé de l'avoir bousculé comme ça, que ce n'étais pas du tout volontaire. Surtout qu'il a l'air en colère enfin je crois, ma tête douloureuse a tendance à faire dévier mon attention et j'ai du mal à y voir clair au milieu de ce brouillard de points lumineux. J'espère que je ne lui ai pas fait mal. Oh je suis si désolé... Le brouillard qu'est devenue ma vision se dissipe un peu et je crois que j'aurais préféré qu'il reste, comme ça je n'aurais pas vu que les deux qui m'ont vraissemblablement poursuivit m'ont rattrapé. Je tente de me reculer encore plus hors de leur portée mais c'est assez difficile quand on est déjà collé au mur. L'homme que j'ai renversé ne semble plus si fâché, il me sourit même mais son sourire me fait étrangement froid dans le dos. Ils m'encerclent tous les trois sans me laisser aucune possibilité de fuite. En aurais je eu une que je n'aurais pas su quoi en faire de toute façon, je doute que mes jambes pourraient ne serait-ce que supporter mon poids, alorts courir... Un d'entre eux me saisit le bras et une nouvelle vague de panique m'eimmobilise définitivement à l'exception d'un léger tremblement irrepressible. Leurs mains se portent sur moi, je ne tente même pas de me dégager, inutile... Ca n'aurait pour seul résultat que de me faire prendre des coups supplementaire. Alors je me defend de la seule façon possible et aussi la plus efficace sans doute. Je ferme les paupières si fort que cela me déclanche une nouvelle vague de douleur dans le crâne et je me laisse tomber, inerte.

Je garde les pauîères douloureusement clauses. Je ne suis pas ici. Je suis sur les genoux de Tonton qui me raconte une histoire pour me rendormir. Ce n'était qu'un affreux cauchemard, mais il s'estompe lentement sous les calins et les mots gentils de Tonton. Ils m'ont lâchés. Non non je ne dois pas revenir dans ce cauchemard. Je veux entendre l'histoire de la petite poule rousse. Je veux que Tonton me prenne dans ces bras et qu'il me dise que tout va bien. Même si c'est un mensonge, je veux l'entendre encore. Des bruits de coups et des cris tentent de percer les parois étanches de mon monde bienheureux. Malheureusement ces parois ne sont plus aussi etanche et ils vont finir par y parvenir. Même mes genoux que je sers fortement contre moi fissures les limites de mon rêve. Ils m'indiquent avec le reste de mon corps que je ne peux pas être ce petit garçon qui écoute une histoire. parce que je ne suis plus un enfant, depuis longtemps. Les bruits ne s'attenuent pas et finissent par faire eclater comme une bulle de savon le monde où je m'étais enfermé.

Me suis-je réveillé ou, au contraire, me suis-je rendormi à nouveau et suis je encore prisonnier d'un cauchemard ? Qui peut le dire ? Et après tout quelle importance. Quelle que soit la reponse je veux retourner dans l'autre.

Car si je ne ressent à ma grande surprise aucune douleur, c'est une scène de violence qui s'étale sous mes yeux effrayés. Un des trois type et allongé par terre, inconscient, et les deux autres sont occupés à frapper un quatrième que je n'avais pas vu. Puis à peine les ai-je vu qu'ils s'enfuient. Ce n'est tout de même pas moi qui les ai fait fuir ? Non bien évidemment je pense plutôt que c'est le gardien qui vient d'arriver. Le quatrième, celui qui ne m'avait pas attaqué n'a pas l'air très bien. Il faut dire qu'il doit s'en être pris plein la tête. Pourquoi ? Qu'est ce qui pourrait bien les avoir poussés à l'attaquer lui plutôt que moi ? Rien à ce que j'en sais. A moins que ce ne soit lui qui les ai attaqué ? Mais pourquoi là encore ? Et là encore ça n'a aucune importance. Quelle qu'est été son intervention elle m'a probablement sauvé. Je sursaute quand le gardien donne un coup de matraque au type qui gisait au sol et qui s'est de toute évidence réveillé. Je me recroqueville dans mon coin, les gardiens sont souvent pire que les prisonniers, ce sont les même avec l'immunité en plus... Mais le gardien s'en va en entrainant le garde sans faire seulement attention à moi.

Ouf, ne reste plus que l'intriguant quatrième protagoniste. Je voudrais lui dire merci, mais j'en suis aussi incapable que de dire pardon, que de dire quoique ce soit d'ailleurs... Oh il a v raiment l'air bléssé. Inquiet je me relève en m'appuyant au mur pour compenser le manque de stabilité de mes jambes. Puis je me laisse un instant pour rétablir mon équilibre et me dirige vers lui. Avant de m'arrêter brusquement. Mais qu'est ce que tu fais ? Tu ne va quand même pas t'approcher de lui ? Et pour quoi faire ? Il pourra parfaitement allé à l'infirmerie sans toi. Il n'a pas besoin de toi. Mais juste le remercier... Et attirer son attention ? Il ne t'a de toute façon probablement pas sauvé volontairement. il devait avoir un compte à régler avec les types qui te poursuivaient et il a vu là une bonne ocasion. A un contre trois ? C'est pas vraiment ce que j'appelerai une bonne occasion. De toute façon tu es mort rappel toi, les morts ne fraient pas avec les vivants. Mais les vivants veulent de toute évidence interagir avec moi et pour une fois ça pourrait être de façon un peu moi violente... De toute façon c'est trop tard depuis que j'ai revu Thorkel ma bulle a éclaté je ne suis même plus capable de m'y réfugier plus que quelques minutes...

C'est avec de grandes hésitations et de nombreuses appréhensions que je m'approche finalement de lui à tous petits pas. Je pose doucement ma main sur une ecchymose essayant de voir là où il est bléssé. Je voudrais tellement lui dire merci, tout simplement. Mais je ne peux rien lui dire alors j'essaye au moins de faire passer par le regard toute ma reconnaissance.

[Désolé je ne fais pas beaucoup avancé le shmilblique]

[bah, si c'est comme ça que réagis ton personnage, il n'y a pas de problème.Par contre, ma réponse sera surement plus courte]

Bon, ca y est, les étoiles filantes commençaient à bien vouloir disparaître dans les méandres de la stratosphère. A moins que ce ne fut la ionosphère ? Ahh ! Foutre de vocabulaire ! J'avais mal à la mâchoire et ma vision était plus claire. Les murs immobiles continuaient certes un peu à vouloir s'animer mais il ne tarderaient plus à revenir dans l'ordre normal des choses. Bref, j'avais été un peu sonné mais tout revenait en place.

C'est à ce moment là que je sentis une main sur ma joue. J'avais failli sursauter. Failli seulement. Souvenez-vous du flegme anglais. Et puis bon, surtout, je me souvenais qu'il n'y avait plus dans ce couloir que moi et cette réminiscence de mon amour perdu. D'ailleurs, effet de mon imagination ou bien réalité, je songeais que cette main était bien douce. Comme l'était Sa peau autrefois. Les commissures de mes lèvres remontèrent un instant. Mon regard, perdu dans le vide stellaire, s'adoucit un instant. Mon visage redevint normal lorsque je songeais à la personne qui se trouvait en face de moi.

Je la dévisageai un instant. Il n'y avait rien à dire, je lui trouvais quelques traits de mon aimée. A moins, une fois encore que ce ne fut que l'effet de mon imagination débordante. Je lui trouvais d'ailleurs d'autres traits qui me mettaient mal à l'aise sans que je ne puisse dire pourquoi.

"Et bien, êtes-vous muette ?"

Un remerciement m'aurait semblé approprié. Il y avait d'ailleurs une pointe d'agacement dans ma voix. Mais soudain, je secouais la tête. J'eus un sourire plus joyeux et reprit :

"Je m'excuse de ma rudesse. La politesse a du mal à survivre dans un endroit pareil. Je ne vous ai même pas demandé comment vous alliez. Ces brutes ne vous ont pas trop fait de mal ?"

Je n'avais pu m'empêcher de laisser glisser mes doigts dans sa chevelure. Ils étaient fins comme de la soie, faits pour cet usage, pour se laisser entremêler dans mes doigts. Ils ne tarderaient pas à en être la propriété exclusive. Du moins, je l'espérais.

Je crains un instant qu'il ne soit gravement blessé car son regard est encore perdu dans le vague, mais je suis bien vite rassuré, il ne semble pas sur le point de sombrer dans le coma. Au contraire il me fait même un sourire que je n'ose lui rendre que sous forme d'une très légère incurvation de mes lèvres à peine perceptible. Mais c'est déjà ça, j'ignorais que mes lèvres avait encore la faculté de s'incurver d'une quelconque façon vers le haut. Puis on visage perd son sourire mais il me semble plus réveillé maintenant. C'est une bonne nouvelle, il n'a rien de grave. C'est une bonne nouvelle mais maintenant, il me fait bien plus peur que s'il était encore dans un rassurant etourdissement. Il n'avait pas besoin de moi du tout et je ne pourrais de toute façon pas le remercier, qu'est ce que je vais faire maintenant ? Impossible de m'enfuir sans qu'il le prenne mal et ne me rattrape. Et puis il m'a sauvé la vie je ne peux pas être si impoli. Mais là il me regarde attentivement et c'est déjà presque trop, tout mon être me cri de m'enfuir ailleurs, en sécurité, là où personne ne pourra me voir.

"Et bien, êtes-vous muette ?"

Oh non non non, voilà je l'ai fâché. Je le sens dans sa voix, il m'en veux de ne pas le remercier mais c'est ce que j'essaye de faire en le regardant de toute l'intensité de mon regard ce qui n'est évidemment pas un message très clair. Mais déjà je ne me suis pas enfuit, je suis resté, cela seul saurait déjà prouver ma reconnaissance à ceux qui me connaissent, mais il ne me connait pas. D'ailleurs je fait tout pour que personne ne me connaisse. C'est sans doute dit avec ironie mais c'est une réalité. Enfin une réalité relative, je suis muet, pas muette. Est ce que par hasard il me prendrais pour une femme ? Je n'en ai pourtant définitivement pas les courbes.

Sous son ton agacé, je me suis reculé quelque peu, instinctivement, et la main posée sur sa joue est remonté devant mon visage par reflexe pour parer un éventuelle coup. Mais aussitôt il désamorce mes craintes, d'un sourire, s'excusant de son impolitesse. Voilà qui est bien rare, qui se soucis donc encore de politesse dans cette prison ?

Il glisse sa main dans mes cheveux et aussitôt j'incline légérement la tête dans sa direction. Comme c'est agréable. Seul Tonton avait l'habitude de me caresser les cheveux ainsi et cela fait bien longtemps que plus personne n'avait eu ce geste à mon égard. Pour le coup c'est presque un vrai sourire qui s'amorce sur mon visage. Je voudrais lui repondre je voudrais tellement, tellement pouvoir prononcer ce si simple mot, deux petites sylabes... Alors j'essaye, mais seules mes lévres remues, sans qu'aucun son ne franchisse leur barrière. Alors je finis par baisser la tête, découragé, et la secouer négativement en réponse à sa question. Non, et c'est grâce à lui. Je relève la tête, lui prend la main, plante mon regard dans le sien et articule consciencieusement "MER-CI". Même sans autre son que, peut être, un léger gémissemnt, il aura sans doute compris cette fois.

[Aucun soucis sur la longueur des posts, mon personnage est assez passif alors j'ai du mal à le faire agir]

[t'inquiète, un passif ça me va très bien. *regard salace*]

Je la vois pencher doucement la tête lorsque mes doigts parcourent ses cheveux. Elle aime ça. Comme Amy. Un sourire un peu nostalgique vient éclairer mes lèvres. Le sien serait presque resplendissant s'il n'avait ce petit je-ne-sais-quoi de triste ou d'étrange. J'ai baissé la main. Puis elle a une attitude surprenante. Ses lèvres bougent. Comme un robot. Je recule la tête. Voilà chose fort surprenante. Un voile d'incompréhension passe sur mon visage. Je la dévisage. Puis finalement, je recule la tête et pousse un soupir en disant :

"I see..."

Puis je porte une main à mon front. Puis souris bouche grande ouverte. C'est rare mais je me sens l'air con. Une ébauche de rire gêné m'échappe.

"Well, errm. How I ? Well, rmm , in french, yes. Tu ? Enfin ? Vous êtes vraiment.. muette ? Je suis désolé, je ne voulais pas. Enfin, pas dans mon intention de blesser."

Je porte la main au front en faisant un demi-tour. Puis j'esquisse un pas et fais un second demi-tour en pivotant sur mon pied. Comment ça : "ça se voit que je suis gêné ?"

"Enfin, heureux de voir que vous allez bien. Mais euh... Du coup, pour vous demander votre nom, je ne suis pas sur qu'avoir la réponse va être facile. Vous faîtes comment ici ? Vous ne répondez qu'aux questions fermées ou il y a un autre moyen ?"

Et oui, j'étais tellement surpris que j'en avais oublié les dossiers que j'avais étudié entre mes deux mises en cabane. Quoiqu'il ne me semblait pas avoir vu de filles muettes. C'était pourtant une personne de choix : avoir la féminité sans une grande partie de ses conséquences. Je jetais un vague regard à son uniforme. Je me rendais maintenant compte que nous disposions d'un modèle unisexe. Trop ample. Il faudrait que je m'arrange pour lui fournir quelque chose de plus seyant. Ma foi ! Je voyais là bien le premier avantage à être à la laundry.

J'ai pourtant mis toute ma bonne volonté à essayer de me faire comprendre de lui. Je n'avais pas fait de tels efforts de communication depuis si longtemps. Mais on dirait que ce n'est pas suffisant. Il n'a pas l'air de comprendre ce que je veux lui dire. Est ce qu'à force de me retrancher dans mon monde intérieur j'ai perdu toute faculté d'echanger avec mes semblables ? Ca ne m'attristerait pas tellement en fait, pour l'usage que je fais de cette faculté de toute façon...

"I see..."

Alors là je panique. Mais qu'est ce qu'il dit ? J'ai fait quelque chose de mal ? Ou alors il m'a mal compris ? A moins qu'il ne m'ait bien compris mais que ça ne lui ait pas plu ? Je me recule un peu et le regarde avec inquiétude baragouiner dans une langue que je ne connais pas. Il a beau sourire, son sourire a quelque chose d'étrange. Et puis s'il continut à me parler comme ça c'est moi qui ne vais pas comprendre. Et si il me posais une question et prenne mal que je ne lui réponde pas.

Toutes les interrogations angoissées qui volent aussitôt dans ma tête dans le plus grand désordre se révélent finalement sans fondement. Il n'a pas l'air fâché. Il s'excuse même, même si je ne vois pas bien de quoi. Il n'a strictement rien fait pour me blesser au contraire. J'abandonne mon expression inquiète pour une plus souriante. Même si un sourcil perplexe demeure devant son étrange manège. Il a des fourmis dans les jambes ? Ou il veut partir et finalement il se ravise ? En tout cas il a l'air d'avoir totalement récupéré. Ca rend mon sourire plus sincère, un sujet d'inquiétude en moins.

"Enfin, heureux de voir que vous allez bien. Mais euh... Du coup, pour vous demander votre nom, je ne suis pas sur qu'avoir la réponse va être facile. Vous faîtes comment ici ? Vous ne répondez qu'aux questions fermées ou il y a un autre moyen ?"

Je le regarde surpris puis perplexe. D'habitude je ne fais rien. Je ne communique avec personne donc je n'ai aucun problème pour répondre puisque personne ne me pose de question. Les gardiens se contentent de me donner des ordres auquels j'obéis et les prisonniers de m'ignorer. Et je fais tout pour que cette situation perdure donc je n'ai jamais réfléchit à un moyen de donner mon nom à quelqu'un. Donc y réfléchir comme ça d'un coup... Et bien je savais très bien écrire auparavent. Je suppose que je sais toujours.

Je mime l'action d'écrire avec ma main droite sur ma main gauche. Par contre je ne vois pas où je pourrais écrire quoique ce soit. Et ce n'est pas en parcourant le couloir des yeux que je vais trouver une solution. Quoique, ça a l'air un peu poussiéreux le coin là bas. Je m'en rapproche mais il n'y a pas assez de poussière pour que ça forme une couche visible, ça ne marchera pas. Je regarde à nouveau en direction de l'homme. Comment lui faire comprendre ce que je cherche ? L'idéal ce serait qu'il comprenne tout seul. Tout comme j'aimerai bien qu'il me dise lui son nom, parce que je ne peux certes pas lui demander.

Mais pourquoi voudrais je le savoir ? Qu'est ce que je suis en train de faire au juste ? Je fais tout pour que tout le monde ignore jusqu'à mon existance ! Donner mon nom à cet homme va à l'encontre de tout ce que je veux. Mais est ce que c'est vraiment ce que je veux... J'en ai assez d'être mort, ça ne me protège même plus... Peut être que maintenant j'ai été assez punis comme ça. De toute façon c'est trop tard. Ce serait impoli d'ignorer sa requête alors qu'il m'a sauvé, donc je vais tenter de la satisfaire comme il se doit et cesser de me poser mille et une questions.

Ma gêne s'efface soudain devant la perplexité. L'individu mime l'écriture, de son nom probablement, sur sa main. Il s'éloigne un peu. Je le laisse faire surtout surpris en train de me demander comment il a fait pour tenir sans papier ni crayon depuis son arrivée ici. Certes, mes amis m'ont toujours décris comme bavard mais même sans cela, je n'aurais pas pu tenir longtemps sans communiquer. Déjà rien que pour dire que je suis munie d'une allergie aux arachides. Va-t-en mimer une cacahouète puis un étouffement si tu l'avales. Étouffement. Brrr. Je frissonne. J'ai horreur de ce mot et de ce qu'il cache.

La dame regarde à nouveau vers moi. J'hausse un sourcil. Étrange mais de loin, ou du moins maintenant, il me semble apercevoir une posture de plus en plus masculine dans son maintien. Pourtant, elle dispose d'un certain nombre de traits féminin. Des traits qui me rappellent Amy. Comment s'appelle donc cette personne ? L'ignorance devient soudainement insoutenable. L'autre me regarde d'un air un peu perdu et désolé que je trouve absolument mignon. Comme ça ? Cet air était parfois arboré par ma dulcinée ? Et bien oui. Je la retrouve dans cette personne. Je m'approche d'elle à grands pas et décide de prendre les choses en main. Après tout, décider et diriger, c'est bien ce pourquoi j'ai été mis au monde et élevé, non ?

Je m'empare donc de sa main et l'entraîne vers le seul endroit où je pourrais obtenir de quoi écrire rapidement. Je l'entraine vers un couloir adjacent puis entre dans une salle. Salle de bain d'ailleurs. Lieu peu engageant pour une première rencontre, cela, je n'en suis pas dupe moi-même. Pourtant, je l'entraîne vers les lavabos et m'empare du pain de savon. J'essaie de le biseauter comme je le peux avec les moyens du bord et, lorsqu'il a pris une forme un peu plus convenable pour servir d'ersatz d'encre, je le donne à la personne qui m'accompagne.

"J'essaierais de trouver du papier et du crayon plus tard si le cœur vous en dit en attendant, ceci conviendra. Écrivez votre nom sur un des miroirs donc. J'essaierai de faire des questions à réponse fermées, juste un peu plus tard. Cela nous changera du célèbre jeu ni oui ni non...

D'un geste large, je montrai la glace qui reflétait tant bien que mal nos silhouettes.

Je ne sais plus tellement ce que je dois faire, ce que je veux faire... Dans mon crâne régne une certaine confusion. Donc je me contente de rester debout et de regarder dans sa direction. Politique mille fois appliquées, les problèmes finiront bien par disparaitre tous seuls. En réalité ils disparaissent rarement, mais ils deviennent sans importance, les gens finnissent même parfois par se lasser et le problème est alors effectivement résolu.

Mais il semble que cet homme applique une autre politique. Celle de trouver une solution aux problèmes par l'action. Il me prend par la main et m'entraine vers une destination totalement inconnue. Enfin inconnue de moi, j'espère que lui sait où il va... Sinon, et bien un peu de marche aggrave rarement les choses. De toute façon je suis par reflexe sans même tenter de résister. L'idée même m'aurait paru inconcevable. Il m'entraine à sa suite dans un couloir, désert lui aussi, puis dans une pièce.

Pièce qui s'avère être une salle de bain, ce qui me déplait souverainement. Mais pourquoi m'a-t-il emmener ici ? Mon cerveau imagine toujours le pire en priorité mais ce n'est pas logique, le couloir était déjà désert de toute façon. Peut être pense-t-il qu'ici il y aura moins de risque de passage ? Ou peut être que je devrais cesser de laisser mon imagination mettre en place mes pires craintes. D'ailleurs que fait-il avec ce savon ? Il veut prendre une douche ?

"J'essaierais de trouver du papier et du crayon plus tard si le cœur vous en dit en attendant, ceci conviendra. Écrivez votre nom sur un des miroirs donc. J'essaierai de faire des questions à réponse fermées, juste un peu plus tard. Cela nous changera du célèbre jeu ni oui ni non...

Ah. Il faut vraiment que j'arrête de paniquer comme ça tout le temps pour les choses les plus anodines. Il voulait simplement la même chose que tout à l'heure : savoir mon nom. Je m'empare donc du savon dans le but d'écrire mon nom sur le miroir quand soudain je suspend mon geste. L'image de cet homme se reflète à coté de la mienne dans le miroir. Et son visage n'exprime ni dégoût, ni haine, ni mépris, ni même indifference... En sera-t-il de même quand il saura mon nom ?

Quand il croirat que je suis un assassin cruel et sans pitié. Mais c'est faux, c'est faux... Mais il ne me croira sans doute pas plus que les autres. Que faire ? Si je lui refuse mon nom il sera en colère et il saura de toute façon qu'il y a anguille sous roche. Il cherchera et il trouvera qui je suis. Mais je ne peux pas lui mentir, ce serait mal, impardonnable. Alors que faire... Je regarde son image dans la glace guettant anxieusement les premières traces de son enervement, le bras toujours suspendu, la main à mi-distance de moi et du miroir.

Puis pris d'une impulsion subite, j'avance à nouveau la main et trace laborieusement au savon trois lettres. Lou. Ce n'est pas un mensonge puisque c'est aussi mon nom. Enfin c'était mon nom mais personne n'a le droit de reprendre son nom à quelqu'un, non ? Donc il est toujours mien.

Puis dans un nouveau sursaut d'audace j'inscrit en dessous.

Et vous ?

Etrange, cette personne semble suspendre son geste. Ou plutôt elle le suspend carrément. Pourquoi ? Pour réfléchir à ce qu'elle va mettre de toute évidence. Pourquoi réfléchir ? Ce ne peux être que deux choses : soit le contenu soit le contenant. Elle peut réfléchir à se rappeler comment écrire, pourquoi pas. Elle peut aussi chercher un nom. Pourquoi le ferait-elle ici ?Pour que je ne sache pas qui elle est. Pourquoi ? Par honte ou par calcul ? Là, je ne sais pas.

Elle avance le bras et trace trois lettres : LOU.

Un faux nom sans aucun doute : les lettres même si elles sont maladroites ne montrent pas qu'elles ont été faites par quelqu'un qui a du mal à écrire. Un faux nom donc. Par honte ou par calcul ? Pour se protéger ou pour me piéger ? Si c'était pour me piéger, tout cela n'aurait-il été que mise en scène ? Je l'ai quand même sauvé d'un grave danger. Et là, soudain, après quelques secondes, je sursaute :

"Lou ?!!"

Mais c'est androgyne, ça comme prénom !! Moi qui comptait dessus pour savoir à qui j'avais à faire ! Bon sang de bonsoir ! Fille ou garçon ? Foutredieu ! Comment je vais savoir moi ? Jamais la politesse ne permet de demander à quelqu'un quel est l'état de son caryotype.

"Ermmm... Joli prénom. C'est slave ?"

Soudain, j'aperçois en dessous sa question. Et moi ? Ah oui et je me présente comment moi ? Je serre la main ou je fais un baisemain ? Bon, il/elle a par l'air marié, on va dire que je serre la main. Ce que fais en annonçant joyeusement :

"Mon nom est Sinclair ! Lord Adel Sinclair. Adel pour les intimes. How do you do ? Errr, dîtes moi, très cher(e), depuis combien de temps êtes vous dans cette sombre demeure ? Vous êtes-vous fait beaucoup de connaissances ?"

Piège ou honte ? Cela pourrait peut-être m'aider à le saoir.

Je sursaute à son exclamation et la fin de mon point d'interrogation est anormalement zébrée de ce fait. Je lui jette un coup d'oeil désolé, puis décide de ne pas aggraver les choses en essayant de "gommer" l'exedant, ça ne ferait qu'étaler le savon et rendre le tout un peu plus illisible encore. Oui, Lou. Je le regarde, interrogateur, en quoi mon prénom l'ennuit-il ? Peut être voulait-il aussi mon nom de famille. mais ça, ça ne va pas être possible tout simplement parce que je ne m'en souviens plus du tout. Alors à moins de lui donner mon nom actuel, ce que je me refuse à faire...

Mais ce n'est pas ce qu'il me demande. Je n'ai pas la moindre idée de l'origine de mon prenom. Et je ne vois pas en quoi cela peut l'interesser. Enfin je n'ai certes pas la preésomption de préssuposer de ce qui l'interresse ou pas. Jamais je n'aurais cette insolence mais je n'ai pas la reponse à sa question et les miroirs n'ont pas une surface illimitée. Alors si cette question est simplement de rhétorique ou de politesse... Je hausse simplement les épaules en signe d'ignorance en esperant qu'il ne prendra pas cela pour de l'insolance.

On dirait qu'en fait il s'en fiche ou alors ma question inscrite sur le miroir lui a fait oublier son interrogation. En tout cas il n'insiste pas et me capture la main. Je retiens à grand peine le reflexe de la dégager tant il me surprends.

"Mon nom est Sinclair ! Lord Adel Sinclair. Adel pour les intimes. How do you do ? Errr, dîtes moi, très cher(e), depuis combien de temps êtes vous dans cette sombre demeure ? Vous êtes-vous fait beaucoup de connaissances ?"

Et moi comment dois-je l'appeler ? My Lord ? Lord Sinclair ? En fait la question ne se pose pas, je ne peux tout simplement pas l'appeler. S'il continut à me noyer sous un flot de question, jamais je n'aurais le temps d'y repondre et je finirais noyé. Mais en l'ocuurence cela me donne un excellent pretexte pour récuperer ma main en douceur sans, j'espère, le vexer. Puis je me saisis à nouveau du savon mais, là encore, j'hésite.

Ca fait longtemps que je suis en prison je pense, ça fait... et bien je ne sais pas. J'ai oublié. Et puis je n'ai pas une très bonne notion du temps qui passe. Mais peut être veut-il savoir depuis combien de temps je suis dans cette prison-ci mais... Je ne sais pas. Je ne sais même pas dans quelle prison je suis alors le temps...Moins longtemps, forcement mais combien de temps exactement ? Est ce qu'on peut dire aussi que ça fait longtemps. J'ai revu Thorkel quand je suis arrivé, ça je le sais. Mais cet épisode est aussi perdu que le reste dans la brume de ma mémoire.

Découragé par la vaineté de mes effort, je soupire doucement, me mordille la lèvre et finis par noter avec application : "Longtemps". Ca doit être vrai, je suis presque sûr que c'est vrai.

Allé ce ne sont donc pas des efforts insurmontables, passons à la deuxième question. Pour elle la réponse est assez évidente en faite. Je ne connais personne et ne veux connaitre personne. Enfin si, Thorkel, lui ne se fond pas dans le décor d'ombres mouvantes que représente les autres poiur moi. Et puis il y a lui, si on peut le qualifier de connaissance. Deux ça ne se traduit pas par l'adjectif beaucoup, du moins je ne crois pas. J'inscris donc un court mot de trois lettre en dessous de ma précédente réponse : "Non"

Puis je tourne à nouveau la tête vers lui, en attente d'une nouvelle question puisqu'il semble si friand d'en poser.

Mmmh, je ne peux m'empêcher de faire la moue en voyant le résultat de mes questions. Pas que les réponses me déplaisaient mais que la façon dont elle m'avait été donnée me gênait. Je frottais un instant le pouce et mon index de la main droite contre mes yeux, espérant que ce geste vain me donna une réponse. Pourtant, je savais que cela ne me donnerait aucune réponse subite. Pour ce faire, il aurait fallu qu'elle soit donné par le Seigneur Lui-même et on n'obtenait des réponses de lui que les mains jointes pour la prière. Ou alors, si j'avais une réponse comme ça, cela me permettait de dire que Jésus était mort les yeux perforés. Et ça, ce n'était pas ce que les Écritures disaient.

Je pris une grande inspiration, relevait la tête et contemplait le visage qui me faisait face. Un instant, je songeai à le laisser là, le savon à la main et m'en aller, ne plus le contacter, ne plus m'en soucier. Mais deux choses me retenaient. La première était qu'il était plus facile d'obtenir une fidélité sans limite d'une personne qu'on a tiré du besoin. Même si Lou n'était pas conscient de son besoin. Nous étions humain, communiquer était une chose vitale. Comme le disait Aristote, l'homme est un animal social. Au pire, ce besoin, je le créerait, toutes les marques de lessive faisait cela tous les jours, je ne voyais pas pourquoi je ne serai pas capable de faire de même. Enfin, la dernière chose mais pas la moindre tenait en ses traits qui me faisait penser à Amy. Et cela, cela me manquait terriblement. Elle me manquait terriblement. Même si Lou n'en était qu'un hersatz, j'avais envie de la revoir. Mais avant cela, il fallait la bouger un peu. Ma voix se fit énergique :

"Well ! Lou, il va falloir que tu te bouges un peu. Dans tous les sens du terme, d'ailleurs. Je ne sais pas si on trouvera des miroirs partout où que nous allions. Tu n'as jamais appris à bouger un peu les mains, le visage ? Histoire de ne pas avoir à marquer le moindre mot sur un papier ? Allez, hop ! Un peu de volonté que diable ! Il faut que tu deviennes un vrai Bernardo !"

Et oui, je n'aimais pas la télévision mais seulement les émissions stupides et tout de même, j'avais été petit moi aussi. J'avançais la main vers ses cheveux et les caressaient encore une fois comme je l'avais fait précédemment. J'avais vu qu'elle avait aimé ça. Dans la vie, il a la loi du plus fort et la loi de la carotte et du bâton. Pour Lou, le bâton n'aurait servi à rien, j'avais vu sa réaction face au bâton : c'était même de cela que je l'avais sauvée. Un bâton de chair, certes, mais un bâton tout de même. Mieux valait la douceur et le circuit de récompense. Je pris un voix plus douce, presque un murmure :

"J'ai envie de continuer à te caresser les cheveux. Mais je n'ai pas envie de devoir rester ici pour discuter un peu avec toi... Je veux pouvoir te comprendre, savoir ce que tu veux et ce que tu désires mais je ne peux toujours rester dans la salle de bain. Je pourrais peut-être te procurer un crayon et du papier mais cela risque d'être difficile. Et peu pratique. Est-ce que cela t'intéresserait de parler un peu avec tes mains et ton corps ? Nous pourrions mettre au point un code, peut-être... La solitude ne te pèse pas ? N'as-tu pas envie de la briser ?"

Je commence à me sentir mal à l'aise parce que justement je ne le suis pas. Ce qui peut paraitre légérement paradoxale mais est en réalité d'une grande logique. Je ne me sentais pas mal à l'aise du fait d'être en sa companie. Or j'aurais du. Parce qu'il me posait de nombreuses questions auquelles je devais faire l'effort non seulement de chercher une réponse, mais en plus de repondre. Et parce que c'était un homme tout simplement et que la companie des hommes -tout comme celle des femmes d'ailleurs- me faisait peur de toute façon quelques soient les circonstances.

Or là je n'ait pas spécialement peur et je ne suis même pas vraiment ennuyé par ses questions. Et ça me fait peur. parce que jusqu'ici mon aversion pour le genre humain m'a protégé de beaucoup de chose. Et le contentement de savoir que quelqu'un a envie de savoir quelque chose sur moi au point d'avoir la patience d'attendre que j'écrive avec du savon sur les miroirs d'une salle de bain m'y expose au contraire dangereusement. Je devrais savoir que ce contentement ne vaut pas la peine de souffrir autant, je devrais parfaitement savoir tout ce que la compagnie de mes semblables a de périlleux. Et pourtant je ne suis pas encore partit à toutes jambes. Et ça m'effrai de me découvrir toujours si vulnérable.

Sa voix claque dans l'air et me fait sursauter. Peut être est-il encore temps de fuir à toutes jambes dans le couloir... Son discour me fait ecarquiller grand les yeux et si je n'avais pas déjà été muet je crois que là je le serait devenu, au moins pour un temps. D'ailleurs j'ignore ce que peut bien être un bernardo et je crois que je préfére continuer à l'ignorer. J'ai commencé à m'éloigner inconsciemment, je fais déjà des efforts pour communiquer avec lui et je n'aurais peut être pas du. Si je ne l'avais pas fait il ne m'endemanderai pas plus, il ne me parlerai pas comme si j'étais un cheval récalcitrant refusant de sauter un obstacle qu'il a décidé d'entrainer. il ne parlerais pas tout court. Et alors ? Ca serait mieux, non ?

Si je me suis éloigné insensiblement sous son ton trop fort pour moi, sa main dans mes cheveux efface aussitôt cette distance. Je n'ai pas du tout envie que cette main parte, pour ça je veux bien supporter son ton trop dur. mais sa voix est à present bien plus douce. Je ne veux ni qu'on me comprenne et de toute façon je ne veux rien. Enfin je crois... Cette phrase même étant contradictoire je ne suis plus sûr de rien. Il parle tranquillement comme s'il était certain et acquis que nous allions avoir une autre discussion où même plusieurs autres discussions. Ca ne lui vient même pas à l'idée que je pourrais ne pas en avoir envie ? Ou peut être que si mais qu'en réalité il s'en moque comme tout le monde de ce dont je peux avoir envie ou pas. Mais plus étonnant encore, pourquoi pense-t-il lui le vouloir ? Je suis totalement ininterressant et en plus je suis un monstre. Sauf qu'il ne le sait pas. C'est sûrement pour ça, si ce n'était pas Lou que j'avais inscrit sur le miroir peut être qu'il serait simplement parti. Ou qu'il m'aurait frappé et qu'il serait parti.
Solitude. Oui je suis seul. Et je me suis résigner à l'être. parce que Tonton ne viendra pas me chercher, sinon ce serait déjà fait. Si il ne veut plus de moi alors c'est que je ne le mérite ps. Parce que je suis un monstre et que les monstres sont seuls.

La porte s'ouvre avec fracas et je sursaute à nouveau mais en me rapprochant de lui cette fois, au lieu de m'éloigner. Un gardien se tient dans l'embrasure de la porte. En me voyant il sourit, et moi je blémit. Son sourire est mauvais.

"Tiens Lane je te cherchais ! J'ai du boulot à faire pour toi. Viens par là !"

Je me raidis un peu. Mon travail ? Quel travail ? Je l'ai fini aujourd'hui. Enfin je crois. Peut être que c'était hier... De toute façon quelle importance il m'a ordonné de venir donc je viens. Je n'aime ni la façon dont il me regarde, ni la façon dont il m'attrappe le poignet pour m'attirer à lui. Il n'est nul besoin de le serrer si fort, je ne risque pas de m'enfuir. Je regarde en direction du Lord, puis baisse les yeux vers le sol. Je ne pense pas que je le reverrais... Maintenant il connait mon nom, il va trouver qui je suis et me detester comme tout le monde. C'est normal, je suis un monstre. Mais quand même j'aurais préféré qu'il continut à me carresser les cheveux. Le gardien, lui, préfére visiblement mes fesses. Je ferme douloureusement les yeux et tente de me retrancher en moi même, mais toutes mes défenses ont été mises à mal.

[désolé de l'attente mais j'ai eu du mal à répondre. >.<]

L'arrivée d'un gardien me fait sursauter. Lou s'en va le rejoindre docilement. Docilement ou bien de manière totalement désespérée ? Comme s'il n'avait plus rien à perdre ? Comme s'il ne tenait plus à rien ? Le sourire du garde me met mal à l'aise. Quel travail peut-il bien proposer pour provoquer un tel sourire ? Je l'ignore et dans un sens, j'aurais tendance à penser au pire. Je le regarde partir, il marche si sagement à sa suite.

Leurs silhouettes ont disparus. Je m'adosse au mur, songeur. Lou Lane. Quel nom peu symphonique. Ca sonne si mal ensemble ! Il est clair que jamais rien ne vaudra l'harmonie d'un Lord Adel Sinclair mais tout de même... Il faudra que j'aille consulter son dossier. En attendant, je retire le haut de mon uniforme et décide de mettre à profit la désertion de cette salle par les gueux. En avant la douche ! Je mets mes affaires sur le côté et me prépare à me transformer en glaçon.



[suite avec Lane par là >>]
[si jamais quelqu'un veut continuer ce rp ici, pas de problème. ^^]