*Putain de merde*
Toujours le même problème …. Pourquoi faut-il que les taxis soient si petits dans les petites villes ? Ou sont les 4X4 que je puisse étaler mes jambes. Ce petit Taxi pour Playmobil, même en ressemblant un GI Joe, je n’aurais pas plus de place. D’abord, le train, ce n’est pas terrible si on ne prend pas les sièges face à face, je suis resté debout, tout était pris. C’est quoi ce pays pour nain ?
Enfin le … Château, la prison, la délivrance. Non, elle ne s’appelle pas comme ça c’est la délivrance, la mienne, mon dépliage salvateur. Mais avant, on passe du bois, à … rien. C’est noir, pas un brin d’herbe ne pousse. C’est une montée du néant. Je croyais que c’était l’inverse, on descendait, vers l’enfer.
Quelques kilomètres plus loin, je vois la bâtisse. Je ne m’attendais pas non plus à ça. Du petit château, que je croyais 17ème siècle, je me retrouve au moyen âge. J’éprouve à cet instant un plaisir, non … pire que ça …
* Putain de Bordel de merde, c’est bien trouver ! Quel enfoiré a négocié ça !*
Oui, parce qu’il fallait bien être un sombre cynique pour avoir eu cette idée. Je n’aurais jamais songé à ce genre d’endroit, il a tout ce qu’il faut. Soudain, là, tout de suite, maintenant, j’entrevois toutes les éventuelles spécificités que peut m’offrir ce lieu ancestral. Pour un mec comme moi, c’est la poule aux œufs d’or. L’aubaine est trop gigantesque pour que se soit réalisable, ma chance est encore intervenue. Je ne sais pas dire merci, cette fois je crois que je pourrais faire un effort.
Le Taxi freine sur cette route même pas goudronnée. Je fais une grimace de plus, mes genoux souffrent du choc avec le dossier du siège avant. Le con, je suis sur qu’il la fait exprès. Dans un grognement, j’ouvre la portière du passager et sort lentement, déployant mes grandes jambes. Je fais râler le chauffeur avec ma lenteur, je suis un revanchard à l’état pur, bien que là ce ne soit pas un grand cas. certain que je trouverais mieux à l'intérieur de cette prison. J’attrape mon paquetage avant de sortir de ce cloitre de nain. Je le paye.
-Tiens l’ami, allez c’est bon, tire-toi avec ta caisse de Hobbit.
Il m’engueule, me fait un bras d’honneur en levant son majeur. Tout ça pour moi, je suis vraiment gâté aujourd’hui. Puis il appuie sur le champignon sans demander son reste. Courageux mais pas téméraire, c’est son jour de chance, je suis de nouveau de bonne humeur.
Une fois la poussière retombé, je pose mon sac, et contemple la bâtisse. Il n’y a pas de mots pour la qualifier, magnifique ? Belle, majestueuse ? C’est trop fade, surtout trop commun. Puis ces tours de chaque coté, il reste même le pont levis, intact.
-Arrête de me narguer comme ça, je vais te rafraichir la mémoire et te montrer ce que c’est qu’un assaut. Ça doit te manquer non ?
Si on me voyait parler tout seul et surtout à ce château, on me mettrait de suite à l’asile. Je reprends mon paquetage et m’avance vers les douves, j’attends que l’on m’ouvre. Je patiente encore, mais il ne faudrait pas abuser. Ils font la sieste ? Je te foutrais tout ça au mitard moi, feignasse.
-Ohé, là haut, tu vas me l’ouvrir cette putain de porte, crétin !! Magne-toi, je suis un gardien qui n’aime pas attendre. Connard !
Enfin, il a compris, j’entends les chaines grincer, le bois joué en descendant. Un barouf du diable s’ensuit. Balançant mon bardas sur mon épaule, j’avance avec précaution, ce n’est pas tout jeune ici. Puis en même temps, je prends mon temps pour déguster cet instant, qui sera mémorable pour moi dans l’avenir. Qui sait j’ai peut être trouvé mon chez-moi. Laissez-moi juste un peu de temps pour en juger.