Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 Laissez-moi seule ! [Pythagoras]

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2 participants
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Adélie Roche
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Adélie Roche


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MessageSujet: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeLun 6 Oct - 9:14

Je m'éveille en sursaut, comme toujours. Mes membres sont douloureux, de même que mes yeux, que j'ouvre pourtant.
Énième éveil entre les pierres froides du château des Cendres Brûlées.
Mais je ne sais pas par quoi je dois remplacer n pour que cette phrase soit vraie. Ce n'est pas le premier, j'en suis à peu près certaine. Le second, le cinquième, le quinzième ? Je l'ignore. Et franchement, cela ne me dérange pas tellement. Je crois que j'ai pris l'habitude à Sadismus de ne pas compter les jours qui s'écoulent. Peut-être était-ce alors une protection contre la folie, ou bien autre chose, je l'ignore. Dans tous les cas, être dans l'ignorance totale me permet de ne pas trouver le temps long. Je me lève, je vais travailler, puis je me couche. Mes journées sont assez répétitives, simples. Je n'ai pas à réfléchir, je fais. Et c'est reposant.
Parce que ne croyez pas que mon esprit est apaisé. Loin de là. J'ai beau ne plus être prisonnière, je le suis toujours un peu. Rien n'a changé, sinon que j'ai osé. Me présenter ici, dire « Attendez ». À part ça, tout est pareil. Mes phobies sont loin de m'avoir abandonnée. La honte, quant à elle, a pris une place bien plus importante. J'évite de passer dans les couloirs à des heures où ils risquent d'être fréquentés. Je ne veux croiser personne. Même si je sais que cela viendra... Je repousse autant que je peux. Toujours aussi lâche, n'est-ce pas ? Je n'ai pas encore vu les quelques personnes que j'ai connues à Sadismus. A l'infirmerie, j'ai vu qu'il y avait quelques dossiers médicaux de prisonniers comme de gardiens. Je les ai parcourus brièvement. Je crois que Bella est là, de même que Siriel. Damara également. Je ne connais pas leurs noms, mais ce ne sont pas des prénoms très répandus, je pense. Alors je me permets d'espérer que ce sont bien eux. Quant à Adeline, je n'ai pas trouvé ce prénom dans les fichiers. J'ignore si elle viendra. Mais après tout, quelle importance ? Elle m'a peut-être déjà oubliée, et c'est sans doute ce qui serait le mieux : que tous m'oublient. La honte en serait moins grande.
On ne se refait pas.
Quoi qu'il en soit, ce que je vois en ouvrant les yeux n'est pas tout à fait ce dont je rêve. Une chambre assez simple, assez vide, assez froide. Par la petite fenêtre s'écoule une lumière grisâtre, celle de l'aube. Il y a deux lits, l'autre est occupé par un homme, un prêtre ou quelque chose comme ça. Il dort encore, il est tôt. Tant mieux. Je m'habille rapidement sous les draps – pudique même lorsque je suis presque seule – puis je me coule hors du lit en faisant le moins de bruit possible. Je glisse mon lecteur mp3 dans ma poche, le dessin de Siriel dans un livre que je mets lui-même dans mon autre poche, puis je sors sans réveiller le prêtre. C'est chose aisée, la discrétion est comme une seconde nature chez moi... Enfin je crois.
Je suis contente que nous ne soyons que deux par chambre. Si je me souviens bien, c'était pareil à Sadismus. C'est assez normal, du reste. Les employés ont généralement droit à plus d'égards que les prisonniers. Ils sont là de leur plein gré, en théorie. Et ils ne sont pas en punition. C'est sûrement pour cela que nos chambres sont un peu plus confortables. Cela dit, je ne pense pas que maltraiter des prisonniers soit le meilleur moyen de les faire changer, bien au contraire. Mais je suppose que s'ils se retrouvent dans une prison telle que celle-ci, c'est qu'ils doivent être des sortes de cas désespérés. On se débarrasse d'eux parce qu'on ne sait pas quoi en faire. Peut-être y a-t-il de nombreux récidivistes, qui sait ? Mais cela ne m'intéresse pas. Je considère que tous ici sont des humains, et je compte mettre autant de zèle à soigner les prisonniers que les autres membres du personnel.
Une fois dans le couloir, je referme silencieusement la porte puis écoute les bruits autour de moi. Personne. Je mets mes écouteurs dans mes oreilles, allume le petit appareil qui se trouve dans ma poche puis avance dans une direction que j'ai appris à connaître. C'est assez simple, une fois qu'on y est habitué. D'abord, je vais prendre une douche rapide dans la salle de bain encore vide. Puis je me dirige vers les escaliers, et je descend jusqu'au rez-de-chaussée de la tour dans laquelle je loge. Ensuite je sors dans la cour. Je n'ai plus qu'à me diriger vers la plus grosse tour, celle où je travaille. Je ne sais pas vraiment ce qu'il y a d'autre, en dehors de l'infirmerie, car je n'ai pas visité. Mais je doute fortement que ce ne soient des salles de jeu. En fait, je crois que je préfère ne pas imaginer ce sur quoi je pourrais tomber si je visitais cet endroit.

Ce matin-là ne déroge pas à la règle. J'aime bien les habitudes, c'est sécurisant. Je suis donc le trajet que je connais en écoutant un peu de musique. Le volume est très bas, ce qui me permet d'entendre ce qui se passe autour de moi. Si des gens viennent, je pourrai réagir. Et en même temps, si quelqu'un m'adresse la parole et que j'ose pas lui répondre, je peux faire croire que la musique m'a empêchée d'entendre. Ce qui est bien avec les écouteurs, c'est que les autres ne peuvent pas savoir si on entend ce qu'il y a autour ou pas. Et généralement, ils ont tendance à croire assez facilement qu'on n'entend pas. D'où l'intérêt.
Attention, j'ai des techniques ultra élaborées. Non, vous ne croyiez tout de même pas que j'avais évolué, en deux ans ? Vous seriez bien naïfs, si vous aviez osé croire telle idiotie !
Bref.
Donc, je me douche, j'avance, je descends, j'avance encore. J'aime bien me lever tôt, il y a moins de chances de croiser quelqu'un, et en particulier dans la cour. Sur le chemin de ronde, je crois qu'il y a toujours une ou deux personnes sur le trajet le plus court que je pourrais emprunter. Normal, ils surveillent, ils sont là pour ça. Mais je ne veux pas les croiser. Alors la cour me convient en particulier, d'autant plus qu'elle est généralement déserte quand j'y passe. D'ailleurs, c'est bien le cas aujourd'hui, je ne vois personne. Un vent un peu froid souffle, soulevant de-ci, de-là un nuage de poussière. Mes épaules se raidissent, comme si cela allait me protéger du froid, et je me hâte vers le Donjon. D'abord parce que j'ai froid, et ensuite parce que la cour a beau être déserte, c'est un espace découvert et je n'aime pas ça. Moins longtemps je m'y trouve, et mieux je me porte.
La distance qui sépare les deux tours n'est heureusement pas très grande et j'arrive vite dans la chaleur toute relative du Donjon. Rien n'est bien isolé, ici, et les courants d'air ne sont guère arrêtés par les portes un peu branlantes et les couloirs étroits. Bien au contraire. Les meurtrières, elles aussi, contribuent à refroidir l'espace. Mais il fait tout de même un peu moins froid qu'à l'extérieur, et c'est toujours ça de pris. J'avance d'un pas assez rapide dans les couloirs, mon lecteur mp3 n'a pas quitté mes oreilles. Je monte d'un étage, continue d'avancer. Il y a quelques portes de part et d'autre du couloir, mais je n'ose même pas me demander ce qu'elles renferment. Il y a également d'autres couloirs que je croise, les mêmes que je croise chaque matin.
Douce répétition...

Mais aujourd'hui, quelque chose change. Contrairement à ce que je voudrais croire, tout n'est pas immuable, voué à se perpétrer sans une nuance. Malgré la musique qui résonne dans mes oreilles, j'entends en effet des bruits de pas. Merde. Et comble de malheur, des gens arrivent à la fois face à moi et dans mon dos.
Et voilà, la tranquillité ne pouvait pas durer.
D'abord, ce sont les battements de mon cœur qui s'accélèrent. Je ne veux croiser personne, et je me sens prise en tenaille, acculée. Je n'aime pas ce genre de situations. J'ai besoin d'un espace de repli, pouvoir prendre la fuite. Puis je commence à respirer plus fort, toujours plus fort. Une sorte d'hyper-ventilation, je crois. Un truc comme ça. Cela n'a pour effet que d'accélérer encore mon rythme cardiaque. J'ai peur, je veux partir. Sauf que je peux pas. Alors quoi ? D'abord, j'augmente le volume de la musique. C'est idiot, mais là je ne veux que m'isoler du reste du monde. En général, je fais le contraire. Je baisse le volume pour savoir ce qui se dit. Mais pas aujourd'hui, non. Ce n'est pas comme d'habitude, j'ai peur d'étouffer, je veux faire comme si la réalité n'était pas ce qu'elle est. Oublier ce qu'il y a autour, mon seul moyen de fuite. Mais la panique ne disparaît pas pour autant, non. Je me sens bien trop mal. Je transpire, je tremble un peu. Mes jambes semblent devenir faibles, bientôt incapables de me porter. J'aimerais disparaître, j'aimerais... tout mais pas ça. Mourir, s'il le faut.
Je veux fuir, laissez-moi partir !!
Ma respiration s'accélère et s'amplifie encore, mon rythme cardiaque suit.
Merde, merde, merde ! Pourquoi je suis comme ça ?
Une larme.
Tiens, ça faisait longtemps. Une nouvelle fois, je veux maman. Ou Damara. Je sais qu'il y a Damara, quelque part... J'en suis sûre, j'en ai besoin !
J'ai envie d'espérer que c'est elle qui arrive dans un sens, et son chien... Athis, dans l'autre. Même si cela me forcera à affronter mon mensonge d'autrefois. Et même si je sais que je n'en serai pas capable.

Je suis complètement paniquée. N'y a-t-il pas une porte, une salle ou un couloir dans lequel je puisse m'engouffrer ? Non. Je me laisse tomber au sol, incapable de faire quoi que ce soit, et je me retrouve dos au mur, les genoux repliés contre ma poitrine, ma tête enfouie dans mes bras. Je voudrais mourir. J'ai mal au ventre, envie de vomir. Envie de me faire mal, comme toujours. Rien n'a changé, je vous l'avais pourtant dit. Je n'aurais pas du écouter le psy, j'aurais simplement du rester chez moi, dans mon lit.
Et crever.
Je ne vois ni n'entends plus rien. Mes yeux sont voilés, dans mes oreilles s'écoule toujours la musique. J'espère que l'ombre me dissimulera tout en sachant que non. Je ne bouge pas. Je ne perçois rien du monde qui m'entoure. Peut-être croira-t-on que je dors. Je suppose qu'on me laissera pas rester là tout simplement, ce serait trop beau. Les gens n'aiment pas quand tout n'est pas bien rangé, chaque chose à sa place. Une fille qui dort dans un couloir, ça fait tache. Je pense. Mais l'espoir fait vivre. Laissez-moi, laissez-moi, laissez-moi. Litanie dans mon esprit, qui occulte tout le reste. Elle résonne, complétée par l'écho. Laissez-moi. Pourquoi faut-il que ce couloir ne soit pas désert, à l'aube ? Je voudrais être à cent mille lieues d'ici. Non, même pas. Juste dans mon lit. Avoir oublié de me lever, ce matin. Dormir tout le jour. Au moins, lorsque j'étais prisonnière, je pouvais faire ça, dormir. Ou faire semblant, quelle différence. A présent, je suis obligée de me lever chaque matin pour me rendre à l'infirmerie, où l'on pourrait avoir besoin de moi. Peut-être l'idéal serait-il que je passe mes nuits là-bas, sous prétexte d'assurer une sorte de garde. Cela pourrait être une bonne idée. Il n'y a qu'une faille : je n'oserais jamais demander ça au médecin ni à quiconque d'autre.
Tant pis.
C'est drôle la faculté que j'ai à penser à autre chose pour oublier le présent. Malheureusement, ça ne dure pas, et je me retrouve à devoir affronter la dure réalité. Les pas doivent s'être approchés, à présent. Si ça se trouve, deux personnes sont là, face à moi, à se moquer de cette fille qui dort dans un couloir. Et comme de juste, à cette pensée, je me mets à transpirer de plus belle et à me torturer mentalement. Une boule dans ma gorge, une nouvelle larme. Cette fois, je voudrais que la musique se taise. Elle me fait mal au crâne, elle m'anéantit. Elle m'empêche de savoir si je peux regarder autour de moi. Car je n'ose faire le moindre geste de peur que l'on voie que je ne dors pas.
Damara, viens à mon secours !

[Bon, j'espère que ça te convient, le lieu, tout ça... Pour l'idée de rp que tu as eue, je voulais juste ajouter que je ne sais pas encore comment Adélie réagira à ton éventuel comportement, donc il se peut que tout ne soit pas aussi facile que ça en a l'air ^^ J'essaierai juste de la faire réagir au mieux par rapport à ce qu'elle est :p S'il y a un problème, n'hésite pas à me le dire]
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeMar 7 Oct - 17:33

Mes journées sont très occupées depuis que je dirige Cendres et Flammes. Je sais parfaitement pourquoi Stephen me laisse le faire et je vais en tirer le maximum de formation et d'expérience parce que c'est ce qu'il attend de moi. Une prison est comme un mini état et vu que je suis amené à lui succédée à la tête du Luxembourg, il faut bien que je m'entraîne à diriger, non ?

Tous les matins, je me lève avec le soleil et fait un tour du château par le chemin de ronde en trottinant. Je m'arrête en cuisine pour vérifier les livraisons et prend toujours un peu de pain avant de continuer ma route qui se termine, au Donjon où je vérifie l'état des salles spéciales et des prisonniers en isolement. Ensuite, je retourne chez moi, je me douche, je m'habille, je déjeune et je me mets au travail. Il y a beaucoup de paperasse. Je vérifie les comptes, les commandes, les CV qu'on a reçus, les dossiers de transfert… Je m'accorde toujours deux ou trois pauses dans la matinée pour aller fumer dehors. Le midi, je déjeune avec les employés, je veux connaître leurs noms à tous et leurs visages. Peu importe si je ne suis pas proches d'eux, je veux qu'ils sachent que je suis présent, que je les connais et les surveille autant qu'ils surveillent les prisonniers… voir plus, parfois. L'après midi est souvent plus calme. Je reçois un ou deux rendez-vous, passe des coups de fil, m'occupe de redresser quelques prisonniers… Je prends souvent une ronde en fin de journée pour m'assurer que tout va bien et c'est à ce moment que je choisi mon compagnon du soir. Après le dîner, servi dans mon bureau (je fini de clore les dossiers du jour après ma ronde), je vais débaucher ma cible (ou la sortir de sa geôle si c'est un détenu, et je l'attire dans mon lit. Les soirées sont souvent très agités et mes nuits parfois courtes. C'est pour cette raison aussi, qu'il m'arrive de faire une sieste après le repas.

Des journées bien remplies et bien rythmée en résumé. Ce matin, d'ailleurs, j'ai eu une mauvaise nouvelle. Un prisonnier en isolement a tenté de se tuer. Je n'aime pas quand ils font ça, ça me discrédite. Il est à l'infirmerie, là, il faut que j'aille le voir… et que je fasse en sorte qu'il n'y pense plus jamais. Je viens donc de me descendre quatre à quatre les marches des salles d'isolement vers l'infirmerie et je vais tourner à un angle quand…


"Oh ! Mais qu'est-ce que j'ai là ? Tu es perdue ma petite ?"

Je ne reconnais pas la voix, preuve que j'ai encore du travail avant de pouvoir identifier tous les habitants de la prison sans difficulté. Je jette un œil dans le couloir sans me faire voir et fronce les sourcils. Un gardien est en train de relever brusquement une jeune fille qui était à terre. Il la tient pas l'épaule et lui arrache ce qui semble être des écouteurs.

"Mais je te reconnais toi ! Tu étais à Sadismus, petite peste ! Qu'est-ce qu'un prisonnier fait avec un mp3 ? Tu l'as volé ? Et qu'est-ce que tu fais dans le couloir à cette heure là ? Tu cherches à t'évader, peut être, je vais t'apprendre moi…"

"Lâchez la."

Quand il a empoché le lecteur "volé", j'ai vu le visage de la gamine. Je ne lui ai jamais parlé mais je suis certain que ce n'est pas une prisonnière, c'est la stagiaire infirmière. L'homme m'a reconnu et va protester quand je le repousse violemment contre le mur attirant vers moi la jeune fille qui allait tomber sous le choc. Mon regard mauvais foudroie le gardien.

"Cette jeune fille travaille ici, veuillez lui rendre son bien et reprendre votre travail."

Ton sans appel, il n'ose pas me démentir et obtempère. Je prends l'objet et attends qu'il ait tourné à l'angle du couloir pour relâcher un peu la jeune fille et lui rendre son appareil. Je m'incline légèrement et d'une voix sincère :

"Je vous prie de m'excuser, Mademoiselle, pour la rudesse de mes employés. Heureusement que j'ai aussi des personnes comme vous pour adoucir l'ambiance. J'allais justement à l'infirmerie, voulez-vous bien m'accompagner ?"


[HJ : il ne s'est pas présenté… c'est fait exprès, il a l'habitude que tout le monde le connaisse ^^]
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeSam 11 Oct - 18:34

Toujours prostrée, toujours le nez dans mes bras. Je n'entends rien, je ne vois rien. J'essaie de me focaliser sur la musique. Oublier tout le reste, ce qui est autour comme ce qui est loin.
Laissez-moi, laissez-moi, laissez-moi.
La musique.
Malheureusement pour moi, mes prières muettes ne semblent pas être entendues. Car soudain, je sens une main de fer qui me prend violemment par le bras pour me relever. Surprise et apeurée, j'ouvre des yeux complètement paniqués. L'homme, beaucoup plus fort que moi, me tient par l'épaule et m'empêche de bouger. Je vois ses lèvres remuer, il parle. Mais j'entends toujours rien, à cause des écouteurs – que je ne pense même pas à enlever tellement j'ai peur. Je le reconnais. Sans doute déjà croisé... Ici, à Sadismus ou ailleurs, aucune idée. Je l'ai déjà vu, c'est tout ce que je sais. Et je n'en suis même pas sûre, d'ailleurs. J'ai juste envie de m'enfuir et de crier. Yeux écarquillés. Lâchez-moi ! J'ai rien fait, j'ai le droit d'être là, laissez-moi tranquille... Mais soudain, le gardien m'arrache mes écouteurs comme si je les lui avais volés et se remet à me parler, d'un ton quelque peu effrayant – rayez le 'quelque peu' et vous saurez ma pensée.
Ah. Sadismus.
Sadismus... Pourquoi se souviennent-ils tous de moi ? J'aurais préféré être oubliée, mon défi n'en aurait été que plus simple ! Mais non, cela fait deux fois que l'on me prend pour une prisonnière... Pourquoi faut-il que je ne tombe que sur des types qui m'ont déjà vue là-bas ?
Je commence à avoir sérieusement peur, et cette fois ce n'est pas une simple phobie complètement idiote. Enfin il y a ça, mais ce n'est pas tout. Ses menaces n'étaient pas le fruit de mon imagination. Qu'est-ce qu'il va me faire ? Il me prend pour une prisonnière en tort, et moi je le laisse dans son erreur. Il va me corriger, dans une prison où les gardiens ont tous les droits sur les prisonniers. De quoi un homme est-il capable quand il a le pouvoir ? Je n'en ai aucune idée et je veux surtout pas le savoir. Une larme coule de mes yeux, puis une autre. J'ai rien fait... Mais je ne dis rien, j'ai trop peur. J'ai trop honte. Comme toujours. Lâche, idiote, empotée. Les mêmes erreurs, tout le temps. Si ça se trouve, je vais me retrouver prisonnière, comme à Sadismus... Tout se répète. Tout n'est qu'une longue et désagréable répétition de moments perdus.
Envie subite de vomir, je suis un déchet.
Un déchet qui a peur.
Qui veut mourir ?

Une voix profonde, un ordre. Un supérieur de cet homme ? L'espoir renaît, en même temps que je me sens rougir. Je dois lui paraître bien misérable. Et s'il est un supérieur de ce gardien, il y a de grandes chances pour qu'il soit aussi le mien. Donc s'il va raconter à mon patron que je ne suis pas capable de faire mon travail sans m'attirer des ennuis, on peut très bien décider de me virer. Bon, d'un côté, je dois reconnaître que ça m'arrangerait. Rentrer chez moi, tout ça... Déçue et certaine de mon incapacité à m'intégrer normalement, certes. Persuadée de n'être qu'un déchet, durablement, certes. Mais enfin tranquille. Et seule. Sauf que je n'aime pas décevoir, alors ça m'attristerait aussi. Je sais même pas si je pourrais encore supporter de vivre après m'être faite virer. Quelle honte ce doit être que de se faire licencier ! Ceux qui restent riraient, et puis mes parents, mon psy... Déçus. Je n'aurais plus aucun espoir d'avoir leur confiance. Et d'ailleurs, moi-même je ne me ferais plus confiance. C'est clair.
Le gardien me lâche pour faire face au nouveau venu – que je n'ai pas encore eu le courage de regarder – et je manque de tomber. Mes jambes sont trop faibles pour me porter. En coin, je vois le nouveau – un géant aux cheveux de feu – pousser l'autre contre le mur. Je pâlis. Quelle violence ! J'espère qu'il veut pas tout simplement me punir à la place de l'autre. Les larmes n'ont pas cessé de couler, et je me sens tirée inexorablement vers celui qui a eu l'avantage. J'ose pas protester, mais je n'ai toujours qu'une envie, celle de fuir et d'aller me réfugier au fond de mon lit. Heureusement, l'homme sait apparemment que je travaille ici. Pourtant, il ne me semble pas l'avoir déjà rencontré. Cela dit, vu la manière dont je fixe sans arrêt mes pieds ou le sol, il se peut que je l'aie déjà croisé sans le voir.
Le premier homme s'en va alors, et l'autre me lâche quelques instants après. Je m'éloigne d'un pas, presque inconsciemment. C'est mécanique, je crois. Il est dans mon espace vital, donc je me recule pour qu'il n'y soit plus. Une sorte d'instinct de survie, je dirais. Quoi qu'il en soit, je ne pense pas qu'il m'en tiendra rigueur. Il peut croire que j'ai été déséquilibrée, vu le peu de force qu'il me reste dans les jambes – je suis quelqu'un de facilement impressionnable. Ou alors, il peut penser que je me suis reculée pour le voir sans me faire de torticolis. Un peu tiré par les cheveux, mais pas impossible étant donné sa taille. Enfin de toute façon, qu'il m'en veuille ou non, ça ne change rien. Je peux pas rester aussi près d'un parfait inconnu, c'est impossible. Je n'ose même pas regarder son visage. Je dois avoir l'air penaud d'une gamine qu'on vient de gronder. Pitoyable.

L'homme – relativement jeune, maintenant que j'ose le regarder un peu – me rend mon lecteur mp3 que je range dans ma poche avec empressement, comme si j'avais été prise en flagrant délit de paresse. A ma grande surprise, il s'incline. Je rougis. Cela ne surprend personne, je suppose. C'est que j'ai pas vraiment l'habitude que l'on s'incline devant moi. En particulier quelqu'un qui m'est supérieur, autant physiquement que professionnellement, certainement même mentalement. Je ne pense pas mériter tant d'égards. Non, en fait, je suis sûre de ne pas les mériter. Je rougis davantage encore lorsque l'homme commence à parler. Ses employés ? Le directeur ? Aïe. J'aime pas trop me retrouver à l'improviste devant quelqu'un qui m'est supérieur hiérarchiquement. C'est parce qu'il me faut une certaine préparation psychologique, vous comprenez... Du coup, là, je me sens mal. Bon, c'est pas que j'étais en pleine forme avant ça, mais là je crois qu'au lieu de s'améliorer, la situation risque d'empirer. Sauf que c'est mon patron. Je dois faire bonne figure.
Et ça me stresse encore plus.
Et en plus, voilà qu'il se met à me flatter. Bon, avouons que c'est agréable. Très agréable. D'ailleurs, je ne peux pas empêcher un sourire gêné de s'installer sur mon visage. Oui, j'aime qu'on me fasse des compliments. Mais ça ne change rien, parce que je ne mérite pas toute cette gentillesse. Vraiment pas. Je sais même pas pourquoi on a accepté de m'embaucher. Ah oui, j'ai presque mon diplôme d'IDE. Mais à part ça... J'sais pas, j'aurais été celui qui décide qui doit être pris et qui ne doit pas, j'aurais mis ma lettre de motivation à la corbeille à papier. Je pense. Enfin non, moi j'aurais peut-être donné sa chance à cette paumée, je crois. Mais une personne à peu près saine d'esprit l'aurait sans doute invitée à se soigner avant de proposer une nouvelle fois sa candidature. Enfin... En théorie, pasqu'apparemment, j'ai été acceptée.
Enfin bref, on s'en fout de comment je suis arrivée là. J'y suis, pour une raison peu claire, certes, mais mon but l'est, lui. Vaincre ma honte et mes peurs. Alors c'est pas en me maudissant une nouvelle fois que je vais avancer.
Alors chut.
Hum...

« Désolée... »

Un murmure, pour changer.
De toute façon, c'est mieux. Je préfère qu'il ne m'ait pas entendue, à choisir. L'ennui, c'est que je ne suis pas lui, donc je sais pas s'il m'a entendue.
Pourquoi, désolée, au fait ? Parce que c'est comme ça. Désolée. Désolée de n'être pas à la hauteur de ce que vous êtes en droit d'attendre de moi. Et puis désolée de m'excuser, au passage. Je suis trop faible, je suis trop pathétique. Bonne à jeter. Je sais que je ne devrais pas m'excuser de la sorte. Je le fais trop, et ce n'est pas bon. Ouais, bonne à jeter. C'est tout à fait ça.
Le directeur – dont je ne connais même pas le nom, quelle honte ! – me propose finalement de l'accompagner à l'infirmerie. Il allait justement s'y rendre. Cette phrase sous-entend qu'il sait que j'ai quelque chose à y faire. Donc il doit savoir qui je suis. Ce qui signifie qu'il doit avoir lu mon dossier, tout ça... Même mon dossier psychologique. Oups. Là, je pense que je dois rougir et pâlir en même temps, si c'est possible. Oui, bon, c'est pas possible. Mais vous voyez l'image, non ? En tout cas, moi, je la vois. Je commence à me demander ce qu'il doit penser de moi. Il doit certainement commencer à regretter de m'avoir embauchée. Aucun doute là-dessus, impossible que je me trompe.
Merde, mais pourquoi je suis comme ça ?
Il doit, il doit, il doit, il doit. Ce ne sont que des hypothèses, je ne sais rien de lui, je ne sais pas ce qu'il pense. Et moi, je pense trop. Beaucoup trop, même.
Irrécupérable.

« Euh... Oui...Je veux dire... Oui, monsieur. »

J'ai articulé difficilement, d'une voix un peu étranglée.
Une gamine.
Le silence tombe comme un couperet.
Ça me gène un peu de savoir que je vais arpenter les couloirs avec mon patron. Pasque je sais que je saurai pas quoi lui dire. Et que j'aime pas quand le silence s'installe trop lourd. Et puis c'est mon patron, quand même. Je voudrais pas qu'il ait de trop mauvaises impressions à mon sujet. Mais je ne vois pas comment ça pourrait en être autrement... Je me mets à marcher, un peu gauche, tandis que les battements de mon cœur accélèrent. Je marche doucement jusqu'à être sûre qu'il me suit, puis j'essaie de me fixer sur son rythme.
Heureusement, l'infirmerie n'est pas trop loin...

« Merci, au fait. »

Je pense que la couleur de mon visage doit être approximativement celle d'une tomate. Et que si on prenait ma température, on aurait l'impression que j'ai de la fièvre.
Quelle idiote.
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeSam 11 Oct - 21:42

Visiblement, elle est très timide… et intimidée. J'avais lu dans son dossier qu'elle avait beaucoup de mal à aller vers les autres. Il me semble que sa présence ici à un double but, validation d'un diplôme et thérapie. Honnêtement, je ne suis pas convaincu qu'une prison comme celle-ci soit un bon moyen de thérapie, mais nous manquons tellement de personnel, les gens un tant soit peu équilibrés n'ont pas très envie de travailler dans un prison où la torture est monnaie courante… je sais de quoi je parle et c'est pour ça que parfois les gardiens sont plus dangereux que les détenus.

Et je sais que je ne suis pas différent des autres. Quelqu'un qui a été élevé en apprenant à maîtriser l'art de la torture et qui ne ressent aucune culpabilité à blesser, faire crier, faire couler le sang… qui y prend plaisir même. Oui, je suis beaucoup plus dangereux que certains prisonniers. Et je n'ai aucun regret. Moxie était faible, il regrettait son acte… Avec le temps, je ne regrette plus ce que je lui ai fait. Dan, je ne sais même plus pourquoi il était là, il n'était que soumission… Ed… Edward était dangereux, oui, il avait tué, oui… Mais c'était un enfant ! Il doit encore être jeune, d'ailleurs… Je me demande quand son transfert sera accepté, j'en ai fait la demande il y a un mois déjà.

Quoi qu'il en soit, cette petite poupée est loin de faire le poids. La voilà qui s'excuse. J'ai un sourire amusé mais ne dit rien, elle semble tellement mal à l'aise. Allez, allons sur son territoire, à l'infirmerie. Je me demande comment elle fait. Ceux qui sont là-bas ne sont pas que les plus calmes. Il faut bien qu'ils aient fait quelque chose pour être blessés et y rester la nuit. Soigner les autres… Je sais le faire, je maîtrise les techniques essentielles de soin puisque je considère qu'il faut soigner la victime après l'avoir torturée. C'est aussi pour ça que je ne fais jamais rien d'irréparable contrairement à d'autres. Mais bien sûr, c'est une question de point de vue. La torture est un art qui suscite tellement de pensées et d'idées différentes. Je soigne parce qu'il le faut, parce que c'est mon éthique, mais elle ? Elle soigne parce qu'elle aime ça ? Pour sauver des âmes ? Peut-on réellement sauver ces âmes ?

Elle est stressée, prononce quelques paroles et commence à marcher. Au moins elle a repris suffisamment d'assurance pour marcher seule, j'ai cru qu'elle allait tomber tout à l'heure. Elle regarde ses pieds, elle est si mignonne. Elle doit être douce avec ses patients. Tout l'opposé de moi. Je la regarde faire quelques pas puis, finalement, je me décide à marcher. Elle semble plus que mal à l'aise en ma présence et ce, certainement, parce que je suis directeur des Terres Brûlées. Je doute qu'elle en sache plus sur moi, en fait. Heureusement, je me demande comment elle réagirait si elle savait que je suis le futur dirigeant du pays. C'est joues sont déjà presque plus rouges que mes cheveux. Je la rattrape en quelques enjambées et règle mon pas sur le sien, diminuant l'espace parcouru à chaque pas, ralentissant ma démarche. Et je me surprends encore à la trouver mignonne…

Ça me fait penser aux paroles de Stephen. Cet égoïste qui a volé mon cœur. C'est bien pratique pour lui. Il est homosexuel, n'aime pas les femmes et n'a pas envie de les toucher mais il a trouvé un neveu parfait qu'il a modelé à sa façon pour en faire son héritier en plus de son amant. Il n'a pas pensé à moi dans cette histoire. Condamné à aimer un homme en étant formé à prendre sa place quand il mourra. Cette simple idée m'insupporte. Alors ajouté à ça ce qu'il m'a sorti l'année dernière avant l'ouverture du Château. Si lui a pu éviter d'avoir à faire un héritier de son sang, je devrais le faire, prétend-il. Il n'y a que des filles du côté de son père et il ne veut pas que les cousins du côté de sa mère si homophobe puissent accéder au pouvoir. Heureusement, dit-il, que mon frère est décédé, heureusement que mon père n'a pas eu d'autres enfants. Je suis mon seul héritier et je dois faire un enfant de mon sang…

La bonne blague !

Meilleure encore est celle où il me vante les mérites de mes cousines du côté de son père. Alors comme ça, celle-ci est très habile pour tenir une maison et celle là très mignonne… Très mignonne ! Mais qu'en ai-je à faire, je ne veux personne d'autre que lui dans mes bras. Enfin, si… Mais ce ne sont que des amants éphémères, là il veut que je me marie, c'est tellement différent. Bien sûr, il dit que ce n'est qu'un papier officiel, que je ne serais jamais autre que sien mais… mais il veut que je m'unisse à une femme ! Quel égoïste ! Se rend-il seulement compte que son égoïsme me fait souffrir ? Bien sûr, bien sûr, je sais, cela me protégera des attaques de mon père et de ma grand-mère mais… Mais…


"Merci, au fait."

Les paroles de la jeune femme me font sortir de mes pensées et le temps que je me rende compte de quoi elle parle, j'explose de rire. Un rire franc, un rire sincère. C'est tellement… mignon. J'en pleure presque tellement je ris. Elle me dit ça avec une telle candeur, une telle innocence, une telle sincérité. Finalement, je me rends compte qu'elle risque de se sentir offensé et je me calme avant de lui répondre :

"Vous n'avez pas à me remercier, Mademoiselle, je n'ai fait que mon devoir. Vous seriez même en droit de porter plainte contre lui ou moi pour ce qu'il vient de se passer, je ne mérite pas vos remerciements, je suis le fautif dans cette histoire."

J'avais bien vu dans son dossier qu'il y avait eu une histoire étrange à Sadismus, elle avait été traitée comme un prisonnier alors qu'elle n'en était pas. Je suis d'ailleurs heureux que la même erreur n'ait pas été répétée chez moi. Mais j'avais compté sur sa discrétion pour qu'elle n'ait pas été repérée là-bas. Visiblement certains gardiens transférés d'Allemagne se souviennent d'elle, il faudra que je les briefe. Quoi qu'il en soit…

"Malheureusement, les gardiens ne sont pas tous des lumières et je ne peux vous assurer que cela ne se reproduira jamais… Je pense… Vous devriez peut être prendre l'habitude de revêtir votre blouse dès que vous quittez votre chambre le matin. Une blouse avec un badge à votre nom éventuellement ainsi ils ne se rendraient même plus compte que vous avez été incarcérée par erreur. Ne vous a-t-on jamais fait cette remarque lors de votre formation ? Les gens deviennent méconnaissable quand ils ont les atours du personnel médical."

Nous arrivons devant l'infirmerie, je tente de l'ouvrir mais elle est fermée à clé. Plus rapide qu'elle, je sors mon pass de ma poche et ouvre la porte m'effaçant pour la laisser passer devant moi. J'entre à sa suite et aperçois le gardien chargé de la sécurité des lieux. Poste bien ingrat que celui de l'infirmerie, il faut surveiller pendant toute la nuit durant des prisonniers enchaînés… Je lui fais signe et lui demande si le prisonnier transféré cette nuit des chambres d'isolement a été vu par le médecin et si je peux l'interroger. L'homme m'annonce que le prisonnier est conscient mais sédaté. Le médecin ne l'a pas vu, ce sont le gardien et ses collègues qui se sont occupés de ça.

J'explose. Et c'est avec un calme effrayant, la voix chargée ce colère que je lui demande :


"A quoi sert, à votre avis, que j'ai instauré des protocoles de sécurité ? Pensez vous donc que la présence d'un médecin aux Terres Brûlées soit superflue ? Etes vous habilité à injecter un sédatif à un prisonnier ? Avez-vous seulement conscience des risques cérébraux que provoquerait une surdose ? Frappez les autant que vous le souhaitez mais ne tenter pas de les soigner si vous n'êtes pas formé !"

D'un pas vif, je me dirige vers la pièce voisine. Mon ton est devenu autoritaire et c'est sous forme d'ordres que je m'adresse à le jeune femme.

"Allez vous préparer et apportez moi des seringues d'adré, s'il vous plaît, je vais voir l'état du prisonnier, rejoignez moi."

Je ne suis pas infirmier ni rien, mais j'ai reçu des formations qui font que je suis apte à prendre en charge un patient légèrement blessé. Je ne suis pas médecin, bien entendu.

Bon premier constat, il s'est pas loupé. Comment s'est-il procuré une lame pour s'entailler autant les bras ? Il est couvert de sang. Ça, ils ont pensé à le shooter mais pas à le nettoyer. Même ses mains… Au moment où je regarde ses doigts, je comprends. Je comprends non seulement parce que je vois ses ongles longs et aiguisés mais aussi parce qu'il vient de me les planter dans la main. Mon geste part instinctivement et de ma main libre je lui décoche un coup qui lui fait basculer la tête sur le lit. Il a lâché prise et je me saisis d'un linge pour éponger le sang qui coule de ma paume. Il me regarde, plein de haine. Je souris.


"Tu as perdu, mon gars, ta mise en scène ne t'évitera pas l'isolement… au contraire."

C'est à ce moment que je me rends compte que la jeune infirmière est ici. Je ne sais pas vraiment depuis quand elle est là. Quoi qu'il en soit, elle l'est. Le regard toujours planté sur celui du détenu, je décrète :

"Je ne crois pas qu'il ait besoin de ça, finalement… Par contre, une bassine d'eau froide et un coupe ongle ne lui feront pas de mal…"
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Adélie Roche
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeDim 12 Oct - 12:49

Je le sens qui se rapproche de moi, puis son pas ralentit. C'est bizarre, en général c'est plutôt à moi d'accélérer pour rattraper ceux avec qui je me trouve. Il paraît que je marche lentement. Alors je fais un effort pour marcher un peu plus vite, pour une fois. Pour pas qu'il soit obligé de piétiner, c'est jamais agréable. Et puis pasque j'ai envie d'arriver à l'infirmerie, aussi. Peut-être qu'une fois là-bas, il oubliera mon existence et me laissera... Seule. J'aimerais bien. Et puis de toute façon je ne dois pas avoir grand intérêt pour un homme aussi important que lui. Alors il va me laisser, n'est-ce pas ? Quoi qu'il pourrait très bien éprouver l'envie de contrôler mon travail... Après ce qu'il vient de voir de moi, ce ne serait pas vraiment étonnant. Merde, j'aurais pas du me montrer en spectacle comme ça. J'aurais du avancer comme si de rien n'était et me diriger au plus vite vers l'infirmerie. Quitte à croiser un inconnu... Celui qui voulait me punir, tout à l'heure ? Il m'aurait sans doute prise pour une prisonnière, de toute façon. Ça n'aurait rien changé. Non, ce que j'aurais du faire, c'est rester au lit. Prétexter une quelconque maladie. Fatigue, baisse de tension. Ne vous inquiétez pas, ce n'est rien. Ça passerai. Mais je m'en serais voulue. Remarque, il faudrait être idiot pour ne pas remarquer que là, je m'en veux terriblement. Devant le patron, en plus... Que va-t-il penser de moi ? Il va me prendre pour une idiote trop coincée et empotée, sans doute. Ce que je suis certainement. Mais il ne cherchera pas à voir plus loin, parce que je suis incompréhensible. Même que c'en est désespérant.
Lorsque je le remercie, j'entends cet homme éclater de rire. Ce n'est pas un rire moqueur, a priori... Cela dit, j'ai la fâcheuse tendance à prendre pour moi. Alors c'est simple, je commence à me sentir encore plus mal. Pourquoi est-ce qu'il se moque de moi ? Je sais pas, je l'ai juste remercié, non ? Mes yeux s'embuent mais je m'efforce de le cacher. Je ne veux pas qu'il voie que je suis sur le point de pleurer. Qu'y a-t-il de drôle à remercier quelqu'un qui vient de vous sauver ? Je comprends pas, j'ai mal quelque part dans le cœur. Et je tremble un peu, presque imperceptiblement. S'il vous plait, arrêtez... Arrêtez ! Je suis comme bouleversée. Pour pas grand chose, me direz-vous. Mais je ne peux pas l'empêcher, je suis fragile. Une fleur, a dit Siriel un jour, si mes souvenirs sont bons. Une fleur de verre, même...
Heureusement, le silence retombe, et pour une fois je l'accueille avec une sorte de... d'empressement. Un peu rassurée. Mais tout de même, il s'est moqué de moi. Je ne sais plus ce que je dois faire, où je dois me mettre. Va-t-il me renvoyer ? Me méprise-t-il ? A la deuxième question, je pense pouvoir répondre par l'affirmative sans me tromper. Bien sûr qu'il me méprise, je suis méprisable ! D'ailleurs, il vient de le montrer. J'ai encore l'impression que son rire résonne dans les couloirs, se mêlant à des milliers d'autres rires presque inaudibles. Vacarme, cacophonie. Laissez-moi tranquille... Son rire va se propager dans la prison, et tous vont me voir, me reconnaître et se mettre à rire. Je ne suis qu'un déchet risible, ridicule. Mais laissez-moi, par pitié... Enfermez-moi si vous le voulez, oubliez-moi, reléguez-moi au rang de meuble, d'invisible, de rien... Mais cessez de rire.
Je vous en prie.

J'ai à peine eu le temps de me faire ces pensées – il a du se passer dans les trois secondes depuis qu'il a cessé de rire, mais mes pensées ont tendance à se mélanger et à apparaître en même temps, quand je suis stressée – que le directeur se remet à me parler. Il me dit que je n'ai pas à le remercier, qu'il est en tord et que je pourrais porter plainte. Porter plainte ? Cette idée ne m'a même pas effleuré l'esprit. Je vais pas porter plainte pour une simple erreur, tout de même. Et puis bon, je ne suis pas complètement blanche dans l'histoire. C'était à moi de les sortir de leur erreur... Non ? Si, bien sûr. Je ne porterai jamais plainte, pas plus que contre la direction de Sadismus. Je n'imagine même pas participer à un tel procès. Déjà, parce qu'il y aurait du monde et que je ne le supporterais pas. Ensuite, parce que j'ai déjà eu ma dose de honte. J'en ai pas besoin de plus. Ça me suffit amplement, merci. Les journaux s'en donneraient à cœur joie, et je ne veux pas devenir la risée de la France entière. S'il a lu mon dossier psychologique, cet homme doit s'en douter. Si ça se trouve, il se moque encore de moi. Comment peut-il imaginer que je puisse porter plainte ? Les joues en feu, les yeux toujours humides.
Quelle conne.
Le directeur reprend la parole. Revêtir ma blouse... Il a sûrement raison. Mais je suis sûre qu'il y en aurait encore pour croire que j'ai volé ma blouse. L'homme me conseille de porter un badge avec mon nom, et puis il évoque cette erreur... Incarcérée par erreur, me dit-il. Il a donc bien lu mon dossier. Zut. Bon, je m'en doutais, mais j'aurais préféré qu'il ne l'ait pas fait. Du coup, il doit vraiment me mépriser. Ah oui, je l'ai déjà dit, c'est normal. Méprisable. Vous vous souvenez ? En tout cas, je ne risque pas de l'oublier, moi. Bon. Mais il continue, en m'expliquant qu'on est reconnaissable en tenue médicale. Il a peut-être raison, au fond... Je devrais essayer, au moins. Mais si je croise quelqu'un que je connais, que va-t-il en penser ? Ils ne vont pas comprendre, ils vont me demander des explications. Je ne veux pas m'expliquer, moi...

« Oui, monsieur... Merci. »

Il va encore rire, c'est certain. Mais il me donne des conseils, alors je le remercie. Normal, non ? Pour moi, c'est normal, en tout cas.
Sur ces mots pleins de mon manque d'assurance que nous arrivons devant la porte de l'infirmerie. Soulagement. Le directeur essaie d'ouvrir, la porte est fermée à clé. Je vais pour sortir ma clé, mais il me devance et ouvre avant de s'effacer pour me laisser passer. Mal à l'aise, j'entre. Pourquoi tant d'égards et de gentillesse ? Je ne mérite pas tout ça, loin de là ! Je ne comprends pas le comportement des gens. Tantôt méprisants, railleurs, il leur arrive de se montrer... Bah je sais pas, mais beaucoup trop gentils en tout cas. C'est sûr que je préfère ça, mais ça me gène quand même, parce que je suis bien consciente de ne pas mériter tout ça. Décidément, j'aurais vraiment du rester couchée, ce matin. Ça m'aurait éviter de me poser toutes ces questions... Ça m'aurait évité plein de choses. Et notamment les paroles que je vais entendre par la suite...
Le directeur entre après moi, je reste en retrait en voyant le gardien qui se trouve là. Oui, je suis infirmière, je travaille ici. Mais ça n'empêche pas que je préfère y être seule. Et si le directeur est là, alors j'attends tout simplement qu'il me dise ce que j'ai à faire. C'est idiot, je le sais. Mais je peux pas m'en empêcher. S'il est venu à l'infirmerie, c'est qu'il a quelque chose à y faire, alors il risque d'avoir besoin de moi. Donc je reste à disposition. Prétextes. C'est juste que je sais pas où me mettre. Il faut que j'arrête d'essayer de me mentir sans cesse. Mais ce serait bien que lui croie à ces prétextes. Bien que j'en doute. Il sait à qui il a affaire, il sait que je ne suis qu'une idiote incapable de prendre une décision. Mais je peux pas faire autrement. J'essaie de la prendre, la décision, mais je n'arrive qu'à rester immobile, bras ballants et regard sur mes pieds, à essayer vainement de calmer la panique qui est en train de m'envahir. Le silence est là, et j'ai l'impression que chacun des deux hommes me fixe en riant. Envie de devenir une toute petite souris et de courir me cacher. N'importe où. Mais loin d'eux...
Le directeur prend la parole, en s'adressant cette fois au gardien. Je suis toujours en retrait, et j'écoute. Il évoque un prisonnier transféré des salles d'isolement. Y aurait-il eu un accident ? Le gardien répond que le prisonnier en question a été mis sous sédatifs mais qu'aucun médecin ne l'a vu. Sous sédatif ? Je ne comprends pas. Pourquoi mettre un prisonnier blessé sous sédatif ? Se serait-il montré violent avant d'être passé à tabac, sans rien perdre de sa haine et de sa violence ? Je ne vois pas d'autre explication. Ou alors... Je sais pas... Une tentative de suicide ? Plausible dans un environnement tel que ce château. Le directeur parle à nouveau, d'un ton vraiment effrayant. Je n'ose même pas lever le regard vers lui, de peur qu'il ne me voie et qu'il s'emporte contre moi. Cela dit, il a raison. Un gardien n'a pas à donner des sédatifs à un patient, c'est dangereux. Déjà qu'une infirmière n'a pas toujours le droit de faire des injections, en particulier quand il n'y a pas de prescription, cela semble aberrant qu'un gardien ait pris ce droit. Cependant, je n'aime pas trop la dernière phrase du directeur. Je sais bien que c'est écrit dans le règlement, mais... Ne sont-ce pas des pratiques de barbares ? Frappez-les autant que vous voulez. Je suis bien contente de ne plus être prisonnière et d'avoir échappé au gardien de ce matin. Je crois qu'il est vital de ne pas me faire d'ennemis ici... Parce qu'avec un tel règlement, je risque de ne pas faire long feu si d'autres gardiens me prennent encore pour ce que je ne suis pas.

Le directeur s'éloigne finalement vers le lieu où doit se trouver le prisonnier en question, tout en m'ordonnant – d'un ton sans réplique – d'aller me préparer et de lui apporter de l'adrénaline. Je murmure un petit « Oui » qu'il n'a pas du entendre, puis je file vers le placard où se trouve ma blouse, que j'enfile par-dessus mes vêtements, assez légers aujourd'hui. Puis je me dépêche d'ouvrir le petit placard où sont rangés les produits. Cela fait quelques jours que je suis ici, je crois, et je commence à bien connaître l'emplacement de chaque chose. En tout cas, je n'ai aucun mal à trouver les ampoules d'adrénaline et les seringues. Je ne sais pas combien il en veut, mais il vaut mieux ne pas sur doser ce genre de produit, alors je n'en prends qu'une de chaque. Enfin, je referme le placard avec ma clé puis je me dirige vers l'endroit où le directeur a disparu. Au passage, je me demande s'il est médecin. Il a l'air de s'y connaître, mais je ne sais pas si je devrais le laisser faire les piqures. Mais d'un autre côté, je sais pertinemment que s'il me demande les ampoules et décide de faire lui-même les injections, je ne dirai rien. Je suis bien trop docile et apeurée pour me faire entendre.
J'entre dans la petite pièce assez silencieusement, comme toujours. Un homme est allongé sur le lit, les bras en sang. Je regarde ses poignets, ils sont tailladés. Tentative de suicide. Je dois avoir un air complètement désespéré. Mais je suis censée être formée à ce genre de situations, alors je m'approche, toujours aussi silencieusement. C'est là que je vois le directeur donner un coup de poing au prisonnier. Je sursaute. Pourquoi a-t-il fait ça ? Il est déjà assez abîmé comme ça, non ? Pourquoi faut-il qu'il y ait autant de violence dans ce château ? Le prisonnier jette un regard plein de haine au directeur, je crois qu'aucun des deux ne m'a remarquée. Il faudrait peut-être que je toussote ou que je me racle la gorge... Histoire de ne pas passer pour une fille trop curieuse. Mais alors que j'allais me décider à faire ça, j'entends la voix du directeur s'élever une nouvelle fois. Il veut le renvoyer en isolement ? Dans cet état ? Mais... C'est horrible, il va pas survivre comme ça ! Et s'il a tenté de se suicider, cela veut dire qu'il recommencera, non ?
Le directeur me remarque enfin et me dit que je peux ranger l'adrénaline et aller chercher de l'eau. Je pense qu'il a raison, il faut nettoyer ça. Et panser ses bras aussi, non ? Cela semble évident. Il ne l'a pas dit parce que cela va de soi. A nouveau, je murmure un « Oui... » presque inaudible, puis je me dépêche d'aller chercher tout ce qu'il me demande. Je n'ai pas envie d'être mal vue par un homme violent. Question de survie, tout simplement. Je range vite l'ampoule et la seringue, sors un désinfectant de la même armoire que je referme, puis je me mets en quête d'une bassine, que je remplis, d'un gant de toilette, de bandages et d'un coupe-ongle. Il ne me faut pas longtemps pour trouver tout cela, et je me rends une nouvelle fois dans la pièce où le blessé attend. Je m'approche de lui un peu timidement et puis je commence à enlever le sang de son bras, avec douceur. Je couperai ses ongles quand on y verra un peu mieux, je pense que c'est mieux. De toute façon, il est attaché et le directeur est là, lui aussi. Alors il ne pourra rien faire de ces griffes.
Je m'occupe du prisonnier avec douceur, parce que s'il a voulu mettre fin à ses jours, c'est qu'il doit souffrir. Ce qui ne m'étonne pas. Au passage, je décide que je vais nettoyer ses autres blessures, quand j'aurais fini. Apparemment, il a été battu. Le coup de poing du directeur n'était pas le premier. Il a de vilaines ecchymoses sur le visage, il va falloir nettoyer tout ça. Ce qui m'étonne le plus, c'est son regard plein de haine alors que j'aurais plutôt attendu du désespoir.

Dans tous les cas, j'espère faire mon travail au mieux. Je préfèrerais que le directeur ne soit pas là, car je n'aime pas trop être observée quand je fais quelque chose. Mais je n'ose pas lui dire, et je continue. Je ne sais pas quoi dire, ni à lui, ni au prisonnier, alors je me tais. Il faudrait peut-être que je parle, pour rassurer l'homme allongé. Mais non, j'en suis incapable. Alors je me tais.
Comme toujours.

[Edit : Juste une balise mal faite ><]


Dernière édition par Adélie Roche le Mer 15 Oct - 13:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeDim 12 Oct - 20:34

Elle s'efface aussitôt et je me détourne du prisonnier pour aller me rincer les mains. Il y a des petits lavabos un peu partout, ici, c'est bien pratique. Je jette un œil à la griffure tout en le nettoyant, elle est profonde, ce con s'est longuement laissé pousser les ongles et les a bien aiguisés. On peut au moins lui reconnaître une grande patience. Quand je me retourne, la jeune infirmière est déjà revenue, elle a été rapide. Je jette un œil à ce qu'il a ramené, elle prend un peu trop soin de lui, je trouve, mais bon, c'est son boulot, j'ai entendu dire que cette gamine était d'une douceur incroyable.

"Tiens, du désinfectant, bonne idée, on ne sait jamais où ça a traîné…"

J'imbibe une compresse, nettoie ma plaie avec un peu plus d'attention et au moment où je vais me détourner pour la jeter, je perçois un mouvement. Aussitôt, ma main valide vient se planter sur la gorge du détenu. Je ne serre pas, je menace, c'est tout. Ses doigts qui étaient prêts à se planter dans le bras inattentif de la jeune fille se relâchent. Alors qu'il me fusille du regard. Ses yeux me font tellement penser à un autre prisonnier que j'ai connu. J'ai un sourire sadique.

"Tu vas rester sage et la laisser faire son travail. Tu ne mérites pas qu'elle s'occupe de toi alors profites en sinon c'est moi qui vais le faire et je t'assure que tu vas le sentir passer."

Son regard ne change pas mais un infime froncement de sourcils me fait comprendre qu'il obtempèrera. Je le relâche et balance la compresse sale.

"T'as vraiment rien d'un Prince, sale connard !"

Je lui fais de nouveau face, un sourire amusé sur le visage. Il est bien renseigné, ce con. Je ne porte pas l'uniforme des gardiens, certes, mais ce n'est pas écrit sur mon front que je suis le directeur, ni que je suis l'héritier du Luxembourg. Certains le savent, mais je ne le crie pas sur tous les toits, je trouve que ça me discrédite.

"Et toi, tu ne ressembles pas à un suicidaire…"

Je ris et viens m'installer de l'autre côté par rapport à la jeune femme. Tranquilement, je trempe un linge dans l'eau glacée et me saisi de ses doigts pour les immobiliser avec force. Je nettoie vaguement le sang et commence à couper les ongles pointus… Sebastian s'était mutilé, lui aussi, mais ce n'était pas dans le but qu'on le fasse sortir, il avait bien plus de caractère que ça… Lui a été simplement faible.

"J'ai connu un prisonnier qui avait eu la même réaction que toi, en isolement. Mais il était sourd, lui, alors dès que la lumière était éteinte, il était coupé du monde. Toi… Toi, tu avais la compagnie des rats et des mouches, tu pouvais les entendre… Lui, il s'était mutilé pour garder les pieds sur terre, pour ne pas devenir fou, pour rester en contact avec la réalité… Toi… Toi tu as simplement été lâche."

Je parle d'une voix pausée, j'exprime les choses comme un fait. Il n'apprécie pas l'insulte, visiblement, se débat, tente de me cracher dessus mais dans sa position, ça tombe sur son bras. Vivement, je trempe de nouveau le linge dans l'eau et l'essore au dessus de son visage. Bien entendu, l'eau n'est pas aussi glacée que je l'avais demandé, elle lui a épargné ça aussi…

"Calme toi !" Nouvelle salve d'insultes. "Ne dis pas le contraire, tu as été lâche. Si tu as gâché une telle arme en l'utilisant sur toi c'est que tu n'as pas été à la hauteur de tes convictions. Tu pensais résister, tu as certainement crié que personne ne te ferait plier… Et pourtant, ces ongles que tu avais si longtemps entretenus, tu les as sacrifiés pour qu'on te sorte de là, non ? Je suis certain que tu as hurlé pour attirer l'attention des gardiens, tu t'es débattu… Je n'ai pas besoin de lire le rapport, c'est évident."

Je ris. Un rire triste. Ils sont tellement pitoyables. Sebastian m'avait beaucoup résisté, il avait fait couler mon sang. Je porte mes doigts à mon cou. La cicatrice n'est plus visible mais la douleur, je m'en souviens comme si c'était hier. Notre combat avait été un combat psychologique un combat de points de vue… Le combat était bien plus important que l'issue. Je ne sais d'ailleurs même plus comment ça s'était terminé… Je soupire et m'adresse à elle avec douceur et fermeté à la fois.

"Mademoiselle, il ne faut pas avoir pitié d'eux. Les erreurs sont rarissimes, vous savez. Tous sont là pour une bonne raison et si celui-là était en isolement, vu sa hargne, ce n'était pas sans raison. Ce ne sont pas des anges, les gens qui sont ici ont été rejetés par la société, abandonnés par leurs paires parce qu'ils sont jugés irrécupérables. On ne les a pas tué, mais c'est comme s'ils étaient morts aux yeux du monde. Rare sont ceux qui n'ont pas pris la vie. Certains le regrettent, peut être, mais pour être envoyé ici, le crime était forcément de taille. Votre travail est de les soigner, certes, mais ce n'est pas ici que vous trouverez une éthique médicale, ce ne sont pas des gens à plaindre, vous ne devez pas leur faire confiance. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il y a toujours un gardien ici…"

"Tu te l'es tapée ?"

Ma main claque de nouveau sur son visage plus parce qu'il m'a interrompu. Je réalise alors ce qu'il a dit et j'explose de rire. Un rire moqueur, un rire condescendant, un rire mauvais. Mon regard, flamboyant, plonge de nouveau dans celui du détenu. Amusé, je réponds à sa question :

"Tu connais mon rang mais finalement, tu es mal renseigné sur moi." Je me penche très près de lui et dans un forme de murmure cruel, je précise ma pensée : "Le Prince Pythagoras de la Flaam ne s'intéresse pas aux femmes aussi belles soient-elles." Je me redresse et, reprenant la coupe des ongles, j'ajoute d'une voix plus ferme : "Tu retourneras en isolement dès ce matin et tu seras enchaîné. Tu feras le double du temps qu'il te restait à faire."

Je lis la peur sur son visage, il tente de se débattre, d'arracher ses chaînes, il hurle. Non, vraiment, il n'a rien d'un suicidaire. Je l'ai contourné pour éloigner la jeune femme de lui et je le regarde jusqu'à ce qu'épuisé, il se laisse tomber sur le lit. Il a l'air abattu, on dirait qu'il a abandonné, mais je tiens toujours fermement l'apprentie pour qu'elle ne s'approche pas de lui. D'une voix glacée, je m'adresse au prisonnier :

"Cette jeune femme va continuer à te nettoyer et couper tes ongles. Si tu tentes quoi que ce soit contre elle, je ferai en sorte que le verdict de perpétuité soit transformé en injection létale. C'est clair."

Il acquiesce et je la relâche pour qu'elle reprenne. De mon côté, j'ouvre sa chemise et découvre d'autres plaies, pas toutes causées par ses ongles et certaines visiblement bien plus anciennes. L'une d'elles, particulièrement, attire mon attention. Savamment, je nettoie la plaie mais elle est infectée. Je jure entre mes dents, ces gardiens sont vraiment des bons à rien. Attrapant mon pass, je vais fouiller dans les tiroirs jusqu'à trouver un cocktail d'antibiotiques.

"Tu es passé par la question avant d'être envoyé en isolement, n'est-ce pas ? Le gardien qui s'est occupé de toi n'a pas jugé bon de te faire passer par l'infirmerie à ce que je vois…"

Il acquiesce. Intrigué par son calme, je l'observe un moment. Il y a toujours autant de haine et de colère dans son regard, mais son corps est détendu. Ou bien il prépare un coup bas ou bien il a compris qu'il ne peut rien faire… pour le moment. Ses bras sont trop abîmés alors je retire son pantalon. Il a un geste de résistance mais mon regard moqueur lui fait ravaler sa fierté et sa pudeur. Il ne se donnera pas plus en spectacle, c'est une bonne chose. Je trouve une veine dans la cuise, désinfecte et pique. Il grogne, j'ai un sourire.

"Tu es un idiot. Ta plaie était infectée et à moins que le celui qui t'a fait ça soit celui qui surveillait l'isolement, tu aurais du prévenir. On n'a aucun intérêt à vous laisser crever de septicémie, tu aurais été transféré ici bien plus tôt. Les antibiotiques vont éviter que ça se répande, tu as de la chance, tu vas rester ici quelques jours en observation avant de terminer ton temps d'isolement. Je vais recoudre, tu veux un anesthésiant ?"

"Va te faire foutre !"

"C'est bien ce que je pensais…"

Sûr de moi pendant que la jeune femme continue son travail, je prépare le kit de suture en papotant avec elle tranquillement.

"Dites moi, Mademoiselle, ça fait quelques jours maintenant que vous êtes arrivée, vous avez eu le temps de faire connaissance avec le Docteur Hunter ? Je dois avouer que je ne lui ai pas vraiment demandé son avis avant d'accepter votre candidature. Il travaillait déjà en Allemagne, je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de le croiser. Quoi qu'il en soit, si vous avez la moindre demande concernant vos conditions de travail, il ne faut pas hésiter à m'en parler, je ne suis pas avec mes employés comme avec les détenus rassurez vous."

Grognement du détenu. Echange de regard. Je sens que je le domine, mais il veut se débattre, il ne veut pas perdre, il ne veut pas renier ce qu'il est… Comme je le comprends. Moi-même, j'ai eu beaucoup de mal à rester moi-même, parfois. Mais je n'ai pas tué, moi. Je ne suis pas un monstre tel que lui. J'ai le droit d'être moi-même. Lui n'a plus aucun droit. Je badigeonne la plaie de ce liquide brunâtre qui a tendance à marquer assez longtemps. Et retourne me laver les mains avec les produits spéciaux pour les stériliser. Puis, au moment où je vais ouvrir les pochettes stériles, je me tourne vers la stagiaire :

"Vous avez déjà fait des sutures ? Je peux vous laisser faire, ça serait très formateur pour vous."


Dernière édition par Pythagoras de la Flaam le Mer 15 Oct - 15:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeMer 15 Oct - 13:25

Cependant que je continue de nettoyer les bras du prisonnier, je remarque que le directeur nettoie sa main. Blessé, lui aussi ? Sans doute... Peut-être cet homme hargneux qui est allongé l'a-t-il griffé, pour une raison qui m'échappe. Je ne crois pas qu'il était déjà blessé quand il m'a trouvée dans le couloir. Ou alors, je n'ai pas remarqué. Possible aussi. Quoi qu'il en soit, il ne termine pas ce qu'il a commencé et bondit littéralement sur le prisonnier pour le saisir à la gorge. Je sursaute, lui lance un regard un peu effrayé. Pourquoi fait-il cela ? Je ne sais pas ce que je suis censée faire, j'aimerais défendre ce type désespéré qui vient de tenter de se suicider, mais j'ai trop peur du directeur. Cependant, je ne tarde pas à avoir un élément de réponse à ma question lorsque le directeur explique enfin son geste, un sourire un peu malsain aux lèvres. Me laisser faire mon travail ? Je jette un regard furtif – et que j'espère discret – au blessé. Ses yeux à lui ne reflètent que la haine. Était-il sur le point de me griffer, moi aussi ?
Je ne sais pas, mais il faudrait peut-être que je sois un peu plus prudente, à l'avenir. Apparemment, ma théorie selon laquelle les gens ne sont pas agressifs envers ceux qui ne leur veulent pas de mal n'est pas tout à fait vraie... C'est noté, j'essaierai de m'en souvenir.
Lorsque le directeur relâche le prisonnier, j'estime que je peux me mettre au travail sans trop de risques. Je ne vois pas trop qui pourrait essayer de tenir tête à cet homme. Il est tout simplement terrifiant, et je suis bien aise de ne pas me l'être mis à dos. D'ailleurs, il me semble avoir entendu qu'il était à Sadismus en tant que gardien... Croyez-moi, je suis heureuse de ne pas être tombée entre ses mains à ce moment là. J'ignore s'il ne punit que les prisonniers qui désobéissent au règlement ou non, mais je me considère comme chanceuse de n'avoir pas eu à le vérifier. Quoi qu'il en soit, il a l'air un peu plus patient avec moi qu'avec ceux qui sont enfermés, alors je ne devrais pas avoir trop de problèmes avec lui, tant que je fais mon travail. Ce que je m'empresse justement de continuer. J'ai fini par venir à bout du sang séché qui maculait ses bras, et je m'occupe à présent de nettoyer les plaies qu'il s'est infligées. J'évite de porter une trop grande attention à l'échange de ce qu'on pourrait qualifier d'insultes – encore que j'aie déjà vu pire, comme insulte, que 'T'as vraiment rien d'un prince'. A moins qu'il n'y ait un sens caché dans cette phrase.
Je n'essaie pas de comprendre davantage, c'est peine perdue.
Je remarque que le directeur s'est mis à m'aider à nettoyer le blessé. J'évite soigneusement de croiser son regard cependant que je termine de nettoyer la plaie. L'homme à la chevelure rouge adresse encore une fois la parole au prisonnier. Il évoque un autre prisonnier, un sourd. Puis il continue en traitant le jeune homme de lâche, sous les insultes de ce dernier. Le directeur finit sur un rire qui a quelque chose de... méprisant. Lâche ? Faut-il vraiment être lâche pour tenter de se donner la mort ? Vu sous un certain angle, oui... Sans doute. Mais ne faut-il pas une certaine dose de courage pour oser braver l'inconnu le plus complet ? Je sais que même si l'idée d'aller flirter avec la mort m'est déjà venue, je n'aurai jamais le courage de la mettre en pratique. Courage, lâcheté, quelle est la limite ? Je n'en sais rien et je ne suis pas là pour juger. Mais si j'ai bien compris le directeur, cet homme ne voulait pas vraiment se suicider. Lâcheté ? Je ne sais toujours pas. Au fond, il a risqué sa vie pour sortir de là. Je n'ose même pas imaginer ce qu'on doit ressentir en isolement. En arriver à... ça. Au presque suicide. Comment aurais-je réagi, moi ? Et lui ? Qu'aurait-il fait ?

Je continue mon travail lorsque j'entends que le directeur s'adresse à moi. Je sursaute presque lorsque j'entends le premier mot de sa longue tirade. Morts, aux yeux du monde. Je frémis. Comment l'être humain peut-il en arriver à rejeter de la sorte des membres de son espèce ? Je n'ai pas pitié d'eux. Ils sont justes... Des gens comme tous les gens. Non ? Moi, je pense que si. Dangereux, peut-être. Mais sont-ils vraiment responsables de ce qu'ils ont fait ? Et les enfermer dans une prison, les annihiler et les battre à loisir, n'est-ce pas se mettre au niveau auquel on les abaisse ? Je ne suis absolument pas d'accord avec lui, mais je n'ose pas le montrer. Les yeux toujours baissés, j'hoche la tête comme une gamine qu'on aurait réprimandé pour une bêtise. Je n'aurai pas pitié d'eux. Mais n'attendez pas de moi que je change. Je ne deviendrai pas un monstre. J'ai déjà suffisamment de honte et de défauts pour ne pas en ajouter une couche. Et je ne mérite pas plus la douceur que l'on me prodigue que ces gens-là.
Je ne suis pas là pour les juger. Peut-être ont-ils tué. Peut-être ont-ils oublié tout ce qui fait l'humanité. Mais alors, c'est à moi de leur rappeler. Ce n'est pas en leur donnant l'exemple de la violence qu'on pourra les aider.
Retour à la réalité. La voix du prisonnier retentit, immédiatement suivie d'un coup assené par le directeur, puis d'un grand rire amusé.
Moi, je rougis. Violemment. Je me sens insultée. Normal, me direz-vous. Je sens que ma respiration recommence à accélérer. Comme tout à l'heure. Je suis extrêmement gênée par la question du prisonnier, et peut-être plus encore par la réaction du directeur. Je garde les yeux baissés, les larmes aux yeux – réaction due à la chaleur qui a envahi mes joues, je pense. C'est comme... comme si, par ce rire, il m'humiliait, expliquant à tout le monde que je n'avais rien de désirable. Et ce qui me dérange le plus, c'est le paradoxe de mes sentiments. Parce qu'être désirable, c'est bien quelque chose qui m'effraie et que je fuis. Depuis toujours, d'ailleurs. Une des plus grandes peurs que j'éprouvais, lorsque j'allais encore au lycée – puis à la fac, et enfin à l'école d'infirmières –, était celle qu'un garçon me propose de sortir avec lui – rien qu'aller boire un verre, c'était déjà trop. C'est pourquoi j'évitais soigneusement de parler à quelque garçon que ce soit. L'amour et tout ce qui en résulte me fait terriblement peur. Et sa simple évocation suffit généralement à me faire sentir mal, l'instant présent le montre.
Je tâche de garder le contrôle de mes mouvements, mais je tremble un peu.
Quelle imbécile.
Parlons d'autre chose, vous voulez bien ?

Heureusement, le directeur se redresse après avoir murmuré quelque chose d'inaudible à l'oreille du prisonnier et termine en lui annonçant qu'il retournerait en isolement. Je ne réagis pas, je me tais et continue mon ouvrage. Je ne sais pas que penser. Il est clair que s'il veut se faire obéir, il est nécessaire qu'il soit intransigeant... Cependant, il est bien amoché, et j'ai peur que ses plaies ne s'infectent, malgré le désinfectant. Immédiatement, le prisonnier commence à s'agiter. Risquant un regard vers lui, je remarque qu'il est complètement paniqué à l'idée de se retrouver une nouvelle fois en isolement. Je n'ai pas le temps de seulement penser à demander grâce au directeur pour lui que je me sens tirée en arrière par ce dernier. C'est peut-être mieux ainsi, car dans sa subite agitation, le prisonnier aurait été capable de me blesser, d'autant plus que nous n'avons pas encore terminé de lui couper les ongles. Le jeune homme finit par retomber, résigné, sur le lit. Je n'ose même pas imaginer ce à quoi ressemblent les cellules d'isolement pour que ça le mette dans un tel état.
Avant de me laisser retourner auprès du blessé, le directeur lui conseille de se laisser faire s'il ne veut pas être... exécuté. Je pâlis. Je ne sais pas qui d'entre les deux est le plus inhumain. Peut-être n'est-ce pas non plus la faute du directeur s'il est ainsi, mais c'est assez effrayant. Je me remets pourtant au travail, muette. Le hochement du prisonnier m'indique qu'il ne voulait pas vraiment mourir. Il a dont bien mis sa vie en danger pour sortir du néant dans lequel il avait été plongé. Cet endroit est terrifiant. Je ne veux plus être ici, je veux rentrer chez moi.
Envie de pleurer.
Je continue, essayant de cacher mon malaise. Face à moi, le directeur ouvre la chemise du jeune homme, mettant à jour des plaies et des cicatrices. Certaines blessures sont visiblement sur le point de s'infecter, peut-être même le sont-elles déjà. Mon patron se donne alors pour tâche de nettoyer. Après quelques instants, il se lève et sort de la pièce. J'ignore s'il va chercher de quoi nettoyer plus efficacement ou s'il a subitement décidé de me laisser finir, mais je me sens immédiatement mal à l'aise. Je ne sais pas quoi dire, et j'ai peur que le prisonnier se moque de moi ou qu'il me critique. Un peu plus nerveuse que précédemment, je continue de lui couper les ongles. Je ne sais pas dans quelle histoire je me suis embarquée. Je n'aurais jamais du écouter mon psy. Franchement, je sais que je serai incapable d'affronter ma honte. Je suis faible, trop lâche. Tout ce que je sais faire, c'est fuir. Et avoir peur... Comme maintenant. Je n'ose même pas regarder un prisonnier, alors que contrairement à lui, je suis libre. Et que s'il me nuit, je peux facilement demander à ce qu'il aille en isolement. Sa parole contre la mienne, je gagne. Et pourtant, je continue d'avoir peur, comme une gamine qui ne peut dormir dans le noir.
Pitoyable.
Le silence s'installe, pesant. Enfin je ne sais pas ce que l'homme couché en pense, mais je n'aime pas ce silence-là, quant à moi.

Heureusement, le directeur finit par revenir, et plutôt vite. La tension redescend un peu. Lui aussi me fait peur, mais jusque là il a été correct avec moi. Presque protecteur. Et puis il parle, lui. Ça évite que ce silence ne revienne pour ne plus partir. Et effectivement, à peine revenu, le voilà qui évoque la question. Je ne sais pas vraiment ce que c'est, mais le nom suffit à me faire imaginer le pire, surtout quand je vois les blessures sur le prisonnier. J'ai lu dans le règlement que les sévices corporels sont autorisés sur les prisonniers, mais je pense que j'avais réussi à me faire croire que j'avais du mal comprendre. Je devais penser à quelque chose de beaucoup plus doux et sain que cela. Et pourtant, l'évidence est là, à présent. Il n'y a plus de doute possible. Les prisonniers sont torturés. À nouveau, je pense à mon séjour à Sadismus. Le règlement était-il le même, là-bas ? Y avait-il des prisonniers torturés puis envoyés en isolement ? Je crois que je suis en train de comprendre ce à quoi j'ai échappé... malgré moi. Si la prison n'avait pas fermé, peut-être aurais-je eu à subir cela, moi aussi. A cette simple pensée, j'en frémis de terreur. Il ne faut plus que des gardiens me prennent pour une prisonnier, le directeur a raison. A partir de maintenant, je porterai ma blouse dès que je serai hors de ma chambre. Je ne veux pas qu'il m'arrive ce qui est arrivé à cet homme.
Les larmes aux yeux, une nouvelle fois.
Peur au ventre.
Le directeur enlève le pantalon de l'homme, lui fait une piqure, puis lui explique qu'il aurait du prévenir qu'il avait été blessé de la sorte. Il aurait été amené à l'infirmerie et soigné. Il n'y aurait pas eu d'isolement pour lui. J'ai du mal à comprendre la logique de cet homme... Par moment, il semble dénué de tout sentiment humain. Violent, presque sadique. Et puis parfois, il semble se préoccuper de l'état des prisonniers, après m'avoir assuré qu'ils n'étaient plus rien. Comme morts.
Nausée.
J'essaie de comprendre. Vraiment. Mais je n'y parviens pas.
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeMer 15 Oct - 13:27

Finalement, le directeur commence à se préparer à recoudre le prisonnier tout en me parlant une nouvelle fois. Le docteur Hunter ? Je ne crois pas l'avoir vu, non... C'est à dire que je passe mon temps à fuir tout ce qui ressemble de près ou de loin à un être humain. Je me suis efforcée de prendre soin des blessés et des malades, mais dans la mesure du possible, je n'ai pas fréquenté les autres personnes travaillant à l'infirmerie. J'espère que le docteur ne m'en voudra pas... Il serait peut-être temps que j'aille me présenter à lui, histoire qu'il sache avec qui il travaille. Hum ? Plus tard... Toujours plus tard. Je remets, je remets, et puis finalement ça finit comme à Sadismus. Dire qu'en plusieurs mois, je ne suis même pas parvenue à saluer ne serait-ce qu'une seule fois mes voisins de cellule. Je me demande pour qui ils m'ont prise. Je m'en veux toujours. Et je ne veux pas que ça recommence. C'est fini, je dois évoluer, je dois avancer. Je me présenterai au médecin. Promis. Quand ? Je ne sais pas. Au plus vite, sans doute...
C'est vrai que ce serait une bonne idée que je le rencontre enfin. Il doit me trouver un peu transparente, pour une infirmière. Se demander si je travaille réellement. Ce n'est pas faute d'essayer, mais... Blocage. À chaque fois que je pense aller le voir, j'essaie de me préparer psychologiquement. Je fais tout ce qu'il faut, en théorie. Mais au moment de me lancer, je renonce. Toujours.
Allez, demain je me lance. Promis.
J'articule un peu difficilement, la voix rauque :

« Pas vraiment... Merci. »

Pas très clair.
Lui et le prisonnier doivent bien rire. De mon incapacité à aligner trois mots de façon claire et compréhensible. Mais j'ai fait de mon mieux. Il y a toujours cette boule dans ma gorge, cette envie de pleurer. De honte, de peur, de chagrin. Un peu de tout. J'ai mal pour le prisonnier, j'ai peur de l'avenir. J'ai honte de ce que je suis. Rien ne change, je n'avance pas. Je n'ai pas fait un seul pas depuis Sadismus. Si. Un pas. De lilliputien. Ce « Attendez » hésitant. Et puis c'est tout. Tout ça, c'est parce que je suis trop conne, trop idiote. Et puis trop fragile, aussi. Je me demande vraiment ce que je fais là. Ce n'est pas un endroit pour moi, je n'ai pas les épaules assez solides. Pourquoi ai-je accepté de venir ici ? Pourquoi ai-je seulement accepté de retourner voir ce psy de malheur ? Pourquoi n'ai-je pas continué à me morfondre bêtement dans ma chambre ? C'était simple, c'était... Évident. Mais ma mère souffrait. Serait-elle heureuse si elle savait la peur qui m'étreint ? J'en doute. Mais je ne sais pas...
Tout ce que je sais, c'est que je veux retourner dans ses bras, là-bas, en France.
Le directeur se lève, va vers le lavabo et se lave les mains, avant de me proposer de faire la suture. Je n'en ai pas fait souvent, mais j'en ai déjà fait une, une fois. Je me souviens de ce qu'il faut faire, je ne devrai pas avoir de problème. C'est pourquoi je m'empresse de répondre, soucieuse de faire mon travail comme on l'attend :

« Oui, je vais le faire. »

Ce doit être la plus longue phrase de moi que le directeur a pu entendre jusque là.
Pitoyable.
J'ai envie d'ajouter quelque chose... Lui demander de rester avec moi, par exemple. Mais je ne dis rien. Je ne sais pas demander ce genre de choses. Et puis je ne suis pas sûre de vouloir qu'il reste. Je ne veux pas être seule avec le prisonnier et le silence, c'est certain. Mais le directeur de la prison me fait presque aussi peur que le pauvre type attaché là... Je ne crois pas qu'il s'en prendra à moi, mais je ne sais pas. Alors je le laisse choisir ce qu'il fait... De toute façon, dans tous les cas j'éprouverai un soulagement mêlé à un malaise. Comme c'est toujours le cas. Autant qu'il choisisse, dans ce cas... Non ?
Je me mets donc à recoudre le prisonnier, toujours aussi gênée.

[T_T ça rentrait pas... Damara, pas un mot ou j'me fache è_é
:p
]
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeMer 15 Oct - 22:09

Depuis que je l'ai reconnue dans le couloir je n'arrive pas à mettre le doigt sur son nom. Je cherche pourtant mais ça ne doit pas être un nom très original. Il passe inaperçu, un peu comme elle voudrait l'être. Son nom lui va bien, il n'y a pas à dire. Si je ne fais pas l'effort de me souvenir d'elle, la prochaine fois que je la verrais je l'aurais oublié. Son prénom, je m'en souviens, était beau, mais je ne suis pas capable de le retrouver. Il y avait un I dedans je crois. Ou peut être un A… Je ne sais plus. Vivement qu'elle fasse comme je lui ai dit et porte un badge à son nom, ça sera très pratique. Mais pour le moment, je suis condamné à l'appeler "Mademoiselle" et je doute qu'elle me donne son nom si je ne le lui demande pas. En même temps, je ne m'étais moi-même pas présenté alors je ne peux rien lui reprocher.

Mais il y a quelque chose chez elle qui me la rend agréable et je viens de comprendre quoi. Là, à l'instant, en lui proposant de faire la suture, j'ai compris. Et c'est vraiment idiot… Elle apprend, c'est une stagiaire infirmière. Bon, ok, c'est pas nouveau, je le savais déjà. Mais c'est pour ça qu'elle m'attendrit un peu. C'est vraiment idiot en fait… Elle me fait penser à moi. Pourtant il est vraiment difficile de comparer cette jeune fille effrayée et introvertie avec le jeune comte De la Flaam quand son père faisait son éducation… Quoi que… Finalement…

A quinze ans, la première fois que son père lui avait mis un scalpel entre les doigts, le petit Pyth (qui était déjà bien grand) avait les mains qui tremblaient peut être autant que celles de cette jeune fille. Il avait peur de son père. Avait-elle peur de lui ? Oui, ça serait logique. Ne venait-il pas de frapper un prisonnier, de le menacer de mort et de rire à l'idée qu'elle puisse lui plaire ? Pyth avait presque tout appris de son père qu'il craignait et haïssait tout autant. Il espérait que la jeune fille ne le haïssait pas, tout de même, mais ce qui le touchait le plus était sa situation d'apprentissage. Et si le premier professeur de l'adolescent qu'il était à l'époque, le second était son amant actuel, le Grand Duc Stephen De la Flaam. Celui-là même qui le harcelait pour qu'il épouse et engrosse sa "mignonne" cousine.

Grimace mentale.

Oh, bien sûr, son apprentissage s'était passé dans d'autres conditions. Le jeune Pyth, tout juste reconnu par son père avait d'abord appris à découper et à faire souffrir le patient avant d'apprendre à recoudre et à apaiser la douleur. Mais il se souvenait encore très bien de son cours sur les sutures. Son père disait que c'était un élément important à maîtriser, quand tant qu'il ne saurait pas recoudre proprement son cobaye, il ne serait pas autorisé à fendre ses chaires. Son "adorable" père lui avait fait moult démonstrations sur cobayes vivant et conscients avant de lui ordonner de recopier ses gestes et l'enfant avait tenté de recopier en tremblant, sursautant à chaque gémissement du cobaye. Son père l'avait sermonné longuement pour lui faire comprendre que pendant le temps de soin il ne devait pas faire souffrir son patient. La torture était l'art délectable de développer la douleur sous toutes ses formes, mais le soin ne devait pas être douloureux, au contraire, il fallait apaiser. Aujourd'hui encore, cette simple manière de penser permet au paternel de trouver presque grâce aux yeux de son fils. Mais d'un autre coté, comment un homme qui avait fait subir à son enfant ce qu'il avait fait subir à Pyth pouvait il prétendre aspirer à l'apaisement de la douleur de ses victimes ?

Quoi qu'il en soit, la jeune femme, comme lui à l'époque, apprenait à soigner et elle faisait les mêmes erreurs que lui. Il sourit et tendit lentement sa main pour immobiliser la sienne. Il ne voulait pas la faire sursauter ni lui faire peur mais il voulait lui montrer. Il répéta alors les paroles que son père lui avait dites à l'époque…


"Vous manquez d'assurance. Vos nœuds sont certes parfaits mais vous prenez trop de temps pour les faire et ils sont trop proches. Vous n'êtes pas en train de faire du point de croix, regardez, ce nœud là est clairement en trop, les deux qui l'entourent suffisent à maintenir la plaie. N'oubliez pas que votre patient n'est pas anesthésié. Plus vous faites de nœuds, plus c'est douloureux pour lui, même s'il a trop de fierté pour l'admettre. Et plus vous mettez de temps à faire un nœud, plus c'est désagréable. Vous tremblez trop, prenez confiance en vous."

Joignant le geste à la parole, il attrapa deux pinces stériles, prit le fil avec l'une et l'enfila sur l'aiguille qu'il tenait avec l'autre. Cela lui prit déjà trois fois moins de temps qu'à le jeune fille. Puis, d'un geste sûr, il planta l'aiguille dans la chair, la fit passer de l'autre côté, fit le nœud et coupa les fils. Cela n'avait pas duré plus de cinq secondes. Il répéta l'opération deux fois pour montrer l'espace nécessaire entre deux nœuds et posa son matériel. A aucun moment son ton n'avait été réprobateur, à aucun moment il ne l'avait jugé. Et d'une voix douce et pédagogue, il reprit :

"Vous êtes ici pour apprendre, ne l'oubliez pas. J'ai bien compris que le contact des gens vous était difficile, mais le Docteur Hunter est avant tout votre formateur, il vous faut le solliciter régulièrement pour qu'il vous permette de tester des examens nouveaux ou des techniques que vous ne maîtrisez pas. A partir du moment où vous revêtissez votre blouse vous devez cesser d'être cette enfant qui a peur du jugement des autres, vous devez devenir une professionnelle. Que voulez vous qu'on vous dise ? Les gardiens présents ici pour votre sécurité n'y connaissent rien et les prisonniers se blessent eux même, vous êtes donc la personne la plus callée en soin et à part le personnel médical et, éventuellement, moi, personne ne peut contredire vos décisions médicales car personne n'a les connaissances pour le faire. Si vous hésitez, si vous tremblez, vous mettez la vie de votre patient en danger. Vous devez oublier vos affects, les laisser dans le couloir. Quand vous êtes à l'infirmerie, vous êtes une personne dont l'avis compte. Vous devez être capable de diriger quand vous êtes seule ici, vous devez être capable d'ordonner à un gardien de ne pas agir à l'encontre d'un patient. Vous devez faire preuve d'autorité pour le bien de vos patients."

Je fais une pause. Je sens que je m'emporte un peu dans mes idées et que je risque de lui faire peur mais…

"Bien sûr, ici c'est un peu différent. On tolère que les détenus soient frappés et maltraités, ça fait partie de leur peine, du paiement de leur dette envers la société. Mais j'espère pour vous que vous ne passerez pas votre vie dans cet univers, que vous exercerez dans un hôpital tout ce qu'il y a de plus normal. Prenez ce stage comme un apprentissage, vraiment, ça sera le plus complet que vous puissiez avoir. Quand vous faites un acte médical invasif comme celui-ci, il est mieux qu'il y ait quelqu'un pour surveiller, mais nous n'avons pas de cobayes en plastiques ici, c'est sur eux qu'il vous faudra vous entraîner et plus vous vous entraînerez, moins ils en souffriront… J'ai conscience que mon raisonnement peut être révoltant, mais je vous encourage à le suivre."

En fait, je crois que je sais où est le problème… Elle n'est pas assez extérieure à la prison, elle se sent concernée. Je ne peux pas parler constamment des prisonniers comme de déchets, elle en a été, elle en connaît sûrement et peut être s'est-elle attaché à certains d'entres eux comme j'ai pu le faire…. Enfin, pas de la même manière, mais je me comprends. Elle a été comme eux, considérée comme eux…

Ça n'aurait jamais du arriver.

Surtout qu'elle va être amené à être en contact avec les pires d'entre eux. Ceux qui arrivent à l'infirmerie, ne viennent en général pas pour des petits bobos mais parce qu'ils se sont battus ou ont été passés à la question. Les plus coriaces, donc, les plus dangereux aussi. Adélie n'est vraiment pas faite pour cet univers.

Adélie ?

Ce nom m'est venu tout seul, je la regard, sourcils froncés, pensif, alors qu'elle travaille. Oui, ça doit être ça, Adélie. Mais son nom de famille ? Je ne peux tout de même pas l'appeler par son prénom. Adélie Li, Adélie Lo, Adélie O… Oui, quelque chose comme ça… Adélie Ose… Non, ça lui irait très mal. Ose… Oso, Roso, Rolo, Rol, Rot, Rod, Roch… Oui, Roche. C'est ça, il me semble, Adélie Roche… Vais-je prendre le risque de me planter ? Adélie Roche… Je crois vraiment que c'est ça, mais je peux aussi me tromper…

Soudain, je me souviens d'un truc qui va certainement lui déplaire.


"Il faut que vous sachiez qu'il va y avoir une aide à l'infirmerie. Vous n'ignorez peut être pas que l'une des grandes différences entre Sadismus Jail et Cendres et Flammes est qu'ici les prisonniers travaillent. Je me demande, d'ailleurs, pourquoi ils ne le faisaient pas là bas puisque c'est l'usage dans presque toutes les prisons et pas seulement en Europe. Quoi qu'il en soit, un prisonnier va être affecté à l'infirmerie. Rassurez vous, comme c'est déjà le cas, il aura constamment un gardien pour assurer votre sécurité mais cette présence extérieure va vous obliger à avoir plus de fermeté dans la gestion de l'infirmerie. Il ne faudra pas la laisser faire n'importe quoi. Quoi qu'il en soit, si vous avez la moindre plainte à formuler contre la personne qui sera affectée à votre espace, n'hésitez pas à me le faire savoir, je changerai son affectation et un autre prisonnier, sélectionné d'après vos critères le remplacera.

Il me semble que la personne qui a été choisie est une jeune femme. Elle devrait commencer la semaine prochaine. Elle s'appelle Hope. Elle est plutôt calme et a été sélectionnée parce qu'elle sait se montrer patiente et obéissante."


Une prisonnière ici à plein temps, je crois que c'est le pire cadeau que je pourrai lui faire…
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Adélie Roche
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeDim 19 Oct - 15:45

Je me mets donc à la couture, comme on m'a appris à faire à l'école d'infirmière. C'est un stage, je suis donc ici pour apprendre tous les gestes pratiques. La théorie est une chose, mais elle n'est rien sans la pratique, surtout dans ce domaine. Je fais de mon mieux pour ne pas faire trop souffrir le patient, mais je me rends bien compte que quelque chose ne va pas. Je vais trop lentement, et je le vois grimacer sans cesse, même s'il essaie de taire sa douleur. Je bégaie donc un ou deux « Désolée... » bien sincères tout en essayant de cesser de lui faire mal et en grimaçant – parce que j'ai un peu mal pour lui, le pauvre. Pour l'une de mes premières sutures, il aurait peut-être mieux valu anesthésier le prisonnier... Mais apparemment, il a refusé. Et il y a pas mal de sutures qui se font sans anesthésiant, je ne l'ignore pas. Il faut donc que j'apprenne comme ça. Mais j'aimerais bien quand même ne pas trop lui faire mal... Il doit bien voir que c'est involontaire, mais tout de même.
Soudain, la main de fer du directeur prend la mienne, l'arrête. Je rougis un peu, je n'aime pas le contact d'une peau étrangère sur la mienne. Et je me fige, aussi. Je n'ose pas lever le regard vers lui, je ne fais qu'attendre qu'il m'explique ce geste soudain. Ce qui ne tarde pas. Il me dit que je manque d'assurance, pour commencer, ce qui a pour effet de me faire rougir. Je le sais que je manque d'assurance, et je m'en veux, mais... J'y arrive pas. Tout le monde a beau me le répéter, ça a du mal à rentrer dans ma petite tête. Pourtant, on me l'a toujours dit. Depuis que je suis petite. Mais j'ai toujours peur de ne pas faire assez, de décevoir, de... je sais pas, en fait. Peur d'être mal aimée, peut-être. C'est con, parce que j'ai toujours été entourée d'amour et de générosité. J'ai beaucoup moins souffert que les trois quart des gens qui sont ici, j'en suis à peu près sûre. Pourtant, ça ne change rien. Je sais tout ça, mais je continue. À avoir peur, à ne pas être sûre de moi. C'est con. Très. Mais c'est comme ça.
Bref.
Le directeur continue en ajoutant que je vais trop lentement et que mes points sont trop proches les uns des autres. Pour la première remarque, je m'en étais rendue compte. Par contre, je ne connais pas l'espacement qu'il faut mettre entre deux points. Je pensais qu'il fallait que ce soit bien serré, mais apparemment, je me suis trompée. J'ai envie de m'excuser de faire mal mon travail. Il n'est pas médecin, je pense, et il ne semble pas être infirmier non plus – quoi que je n'en sais rien, au fond. Pourtant, il s'y connaît autant que moi, sinon plus. Je dois être une incapable. Pourquoi est-ce que j'ai eu mon diplôme provisoire ? À cause de mes connaissances théoriques ? Mais cela suffit-il vraiment ? Franchement, j'en doute. Et puis je suis sûre qu'il devait y avoir tout un tas de candidats qui s'y connaissaient beaucoup mieux. Maintenant que j'y suis, je me demande si je mérite d'être là. D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi je me pose cette question. C'est évident, non ? Que je ne le mérite pas. On ne devrait jamais accepter une infirmière telle que moi. C'est vrai, je suis dangereuse ! Je ne sais même pas prendre une décision. Peut-être qu'en cas d'urgence je trouverai quelque chose, mais c'est pas prouvé. Jusque là, je n'ai pas fait montre d'une autonomie vraiment impressionnante.
Je n'aurais peut-être pas du demander à être embauchée, ça aurait été mieux pour tout le monde. À la réflexion – et d'ailleurs, il n'y a pas besoin de réfléchir beaucoup pour s'en rendre compte – je n'ai pas ma place ici. Ils auraient pu trouver des personnes nettement plus compétentes que moi, c'est évident. Des tas. Mais peut-être que les candidats pour l'enfer ne se bousculaient pas... Peut-être faut-il être un peu fou pour vouloir venir travailler dans un endroit tel que celui-ci. L'Enfer... Oui, ce mot est bien choisi. Et moi, je suis quoi ? Un Diable ? Un damné ?
Une petite chose qui meuble l'espace, qui sert à faire rire.
Un rien.

« Désolée... »

Oui, je sais. Ce n'est pas comme ça que je vais gagner en confiance en moi et en assurance. Mais je suis désolée... Alors il faut le dire, non ? Promis, je vais faire des efforts. Essayer...
Le directeur prend du fil, une aiguille et des pinces, et puis continue mon travail. Ça me gène un peu, parce que j'ai l'impression qu'on est toujours obligé de repasser après moi pour que le travail soit fait correctement. Bon, mais de toute façon, je n'ai pas trop le choix, n'est-ce pas ? Et puis quitte à ce qu'il fasse la suture pour moi, autant que je l'observe et que je retienne la manière correcte de faire. Effectivement, le directeur va beaucoup plus vite que moi, avec une assurance que je suis loin d'avoir. Son geste est précis. Lorsqu'il a fait un ou deux points, l'homme reprend la parole. Ses premiers mots me pétrifient, mais j'essaie de ne pas le montrer. Je ne pensais pas qu'il en savait autant pour moi, et il m'est difficile d'admettre devant deux inconnus que le contact des gens m'est difficile. Et je n'aime pas trop qu'il en parle devant le prisonnier. Il va se moquer de moi, c'est certain ! En tout cas, je sens dans les mots du directeur qu'il n'est pas vraiment satisfait de moi. Je dois parler au docteur Hunter, et puis je dois m'affirmer. Sans blague. J'ai l'impression qu'il m'en veut vraiment, je sens les larmes qui me montent aux yeux. Encore. J'ai envie de m'excuser, mais quelque chose me dit qu'il n'appréciera pas. Je sais qu'il a entièrement raison, et c'est ça le pire. Suis-je donc incapable de m'améliorer ?
Merde, quelle conne.
Il faut que j'arrête là cette descente vers les larmes. Et pour cela, une seule solution. Je dois arrêter de penser comme je le fais. Je pense trop, c'est là mon problème. Je n'arrive pas à endiguer le flot de mes songes un peu idiots et tellement sombres. Pourtant, je sais où cela va me mener. Aux larmes. Cela mène toujours aux larmes. À la douleur, à la déprime. Jusqu'à la dépression. Mais j'en ai assez de pleurer, d'être une gamine faiblarde. Je voudrais pouvoir être celle qu'ils voudraient tous que je sois. Une femme, et non cette enfant pleurnicheuse. Et pourtant, je continue. Rien ne change. À quoi bon se critiquer soi-même si c'est pour ne pas évoluer ?
Le directeur fait une courte pause et puis reprend la parole. Je dois profiter de mon stage pour prendre confiance, pour m'améliorer. Je dois m'entraîner sur les prisonniers, afin qu'un jour ils ne souffrent plus de mon incompétence. Ce n'est pas franchement gratifiant pour eux, je ne veux pas ni ne peux les considérer comme de simples cobayes. Mais le directeur a raison. Je dois faire de mon mieux pour m'améliorer au plus vite. Et je ne peux faire ça que sur des blessés. Mais je ferai ce que je peux pour ne pas les considérer comme des déchets. Je m'en fais la promesse. Je ne veux pas devenir comme... lui ? Je ne sais même pas, cet homme est très étrange. Il semble être habité de paradoxes. Qui est-il, au fond ? Le directeur cruel qui parlait tout à l'heure ? Ou bien le professeur qu'il est devenu ? Ou aucun des deux ?
...

« Oui, désolée... »

Oui, je suivrai vos conseils. Mais désolée de vous donner tant de travail.
Je pense qu'il aurait pu se passer de cette intervention qui n'apporte rien. C'est vrai, je passe ma vie à m'excuser, et pourquoi ? Pour rien du tout... Pour des broutilles, diraient certains. Pour moi c'est important. Mais je ne suis rien, alors mon avis n'importe pas vraiment. J'ai toujours les joues en feu. Le prisonnier doit bien rire de moi. Et puis le directeur aussi, au passage. Je dois être assez ridicule. Non, je suis ridicule. C'est vrai, il n'y a pas besoin d'avoir l'œil d'un faucon pour s'en rendre compte. Loin de là. La preuve, j'ai beau être myope comme une taupe, je m'en rends compte. L'ennui, c'est que s'en rendre compte ne suffit pas toujours. C'est dommage, mais c'est comme ça.
Bon, ça suffit. Je passe ma vie à penser à moi, moi, moi, toujours moi. Une petite égoïste, voilà ce que je suis. Alors qu'à côté de moi, il y a un type qui vient de tenter de se suicider et un homme absolument mystérieux dont je ne sais rien, sinon qu'il est le directeur de la prison. Je ne connais même pas son nom. Il faudra que je regarde dans les dossiers médicaux, un de ces jours, ça doit bien être écrit quelque part... Et c'est mieux de connaître le nom de son employeur, non ? Comment ? Lui demander ? Ah ah, quelle drôle d'idée. Il va sans dire que c'est hors de propos. Je n'ose même pas le regarder dans les yeux, alors je ne vois pas trop comment je serais capable de m'adresser à lui pour lui demander son nom. Pour quoi est-ce que je passerais ? Une fille qui veut se faire bien voir du directeur mais qui n'est même pas capable de connaître son nom toute seule. Ou pire, je sais pas... En tout cas, c'est clair que je ne lui poserai pas la question.
Et ce n'est pas la peine d'insister.
Je me permets juste d'espérer qu'il finira par me donner son nom... Mais au fond, pourquoi le ferait-il ? Je ne me suis pas présentée, moi non plus. Bon, certes, il a l'air d'en savoir un peu sur moi. Beaucoup, même. Pourtant, je ne vois pas en quoi je peux être intéressante. Mais passons. Peut-être que j'aurais du commencer par lui dire qui j'étais, lorsque j'ai su qu'il était le directeur. Au moins mon nom, je sais pas, c'est la moindre des politesses, non ?
Tant pis.
Mais désolée de ne pas m'être présentée, tout de même. Même si je n'en dis rien...

De toute façon, c'est dommage, mais même si j'avais voulu me présenter maintenant, je n'aurais pas pu, parce que le directeur reprend la parole. Pour m'annoncer... Je blêmis. Un prisonnier à plein temps à l'infirmerie ? Ce n'est pas que j'ai particulièrement peur des prisonniers... Si celui-ci a été affecté à l'infirmerie, c'est qu'il doit être quelqu'un de correct, je n'ai donc pas de soucis à me faire. C'est surtout que... J'aime pas trop commander, tout ça. Bon, il y a le docteur, lui il doit savoir prendre des décisions, donner des ordres, tout ça. Mais quand même, il doit bien y avoir des moments où il n'est pas là, non ? Mince, je sais pas comment je vais faire pour me débrouiller. D'habitude, c'est simple, je fais ce qu'on me dit, tout ça... Mais là, je serai plus tout en bas de la hiérarchie, et ça me plait pas trop. C'est pas que j'aime être traitée comme une merde ou quelque chose comme ça – encore que je le mérite – mais c'est plus simple, en général. Il n'y a pas trop à réfléchir. Je ne suis qu'une stagiaire, donc j'obéis et c'est tout.
Mince, j'aime pas trop ça.
Le directeur ajoute quelques mots. C'est une jeune femme. Calme, obéissante. C'est bien ce que je pensais, je n'ai pas à avoir peur. Enfin... Pas pour mon intégrité physique, tout du moins. Et pour finir, elle s'appelle Hope. Ce nom me dit quelque chose... Est-ce que je la connais ? Aucune idée, je ne connais pas le nom de famille des quelques personnes que j'ai connues à Sadismus. Peut-être que j'ai vu ce nom dans les dossiers médicaux que j'ai feuilletés. Serait-ce le nom de quelqu'un que j'ai identifié comme une potentielle connaissance ? Si c'est cela, ce ne peut être que Bella. Mais bon, je suis loin d'en être sûre.
D'un côté, j'aimerais bien que ce soit elle. Bella était gentille. Mais je n'ai pas envie qu'elle sache que je lui ai menti. Si elle se retrouve à l'infirmerie, alors il faudra bien que je lui dise la vérité, non ? Oui, c'est évident ! Déjà que je m'en veux d'avoir menti, je ne sais pas ce que ça deviendra si je ne rétablis pas la vérité. Il faut que je les retrouve tous et que je leur parle. Quel humour. J'y arriverai jamais. Je suis même pas sûre qu'ils soient ici. Et s'ils y sont, rien ne permet de penser que je trouverai un jour le courage de partir à leur recherche. Rien du tout. Je suis bien trop lâche. Comme toujours, j'attendrai d'être au pied du mur, dans l'incapacité de reculer. J'ai toujours fonctionné ainsi, je ne vois pas pourquoi ça devrait changer du jour au lendemain.

Mais quoi qu'il en soit, j'aime pas trop cette idée de prisonnier à l'infirmerie. Oui, je sais. Je l'ai déjà dit. Mais à la simple idée que j'aurai à prendre des décisions, je commence à me sentir mal. Une crise de panique avant l'heure. Anticipation, toujours. Malgré les bons conseils du psy. Je vois déjà la scène. Elle arrive, je commence à avoir le cœur qui bat plus fort, la respiration qui devient plus... difficile. Je la salue en tremblant, parce que je n'ai pas le choix, et puis quoi ? Je n'aurai pas envie de la déranger, alors je ne lui demanderai rien, je ferai tout moi-même. Parce que je ne vois pas pourquoi je devrais donner les tâches les plus ingrates à une femme qui doit déjà supporter cet enfermement, cet Enfer. C'est vrai, pourquoi ne les ferais-je pas, moi ? Alors je ne saurai pas quoi dire, je resterai immobile, rouge, mal à l'aise, silencieuse, prête à pleurer une nouvelle fois. Et puis la nausée...
Et d'ailleurs, rien qu'à cette évocation, je sens un frisson glacé me parcourir l'échine. Je lève un regard un peu effrayé vers le directeur, de toute façon je n'oserai pas dire non. Je le sais. Cette personne viendra, et je devrai m'en accommoder. Comme toujours. De toute façon, je ne sais rien faire d'autre que subir. A croire que cela me plait. Et que je suis un peu masochiste, dans le fond... Qui sait ?
Bon. Soyons positive. Pour une fois. Cette personne me forcera peut-être à m'affirmer un peu. C'est vrai, le directeur a raison. Je ne pourrai pas la laisser faire n'importe quoi. Entre elle et moi, ce sera moi le chef. Je devrai m'en montrer digne. J'en ai assez de décevoir mon entourage. Ils ont déjà trop eu à supporter mon humeur, mon inactivité, ma connerie. Je veux leur montrer que je peux être quelqu'un de bien, moi aussi. Me le montrer à moi, également. C'est important. Enfin je crois... Si je veux un jour pouvoir me considérer comme quelqu'un. Mais bon, à mon avis il vaut mieux éviter de se faire trop d'illusions. Je vais pas changer du jour au lendemain non plus. Il faudrait être vraiment très naïf pour y croire. Et même moi je n'y crois pas, c'est dire.
Je ferai de mon mieux, mais c'est pas grand chose.
Désolée.
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeMar 21 Oct - 17:23

Elle s'excuse. Encore… Et encore. J'ai un soupire. Cette gamine ne s'en sortira jamais dans la vie, je me demande même comment elle a survécu à Sadismus. Je ne l'ai jamais croisée, était-elle toujours cachée dans un coin ? Les prisonniers pouvaient glander toute la journée alors c'est possible. Comment aurais-je réagi si je l'avais croisée ? Je suis moins patient avec les détenus… Peut être l'aurais-je maltraitée jusqu'à ce qu'elle exprime ses pensées… Oui, je lui aurai sûrement fait du mal jusqu'à ce qu'elle trouve la force de m'ordonner de m'arrêter. Je suis contradictoire, quand même… Un prisonnier qui a l'esprit fort, j'ai tendance à vouloir le briser comme Hyde ou Sebastian, mon sourd… Mais elle qui est si faible… Ca m'aurait excédé. Ca commence déjà à m'ennuyer alors là bas… Oui, j'aurais voulu la faire réagir à ma manière… Qui n'est pas la plus douce.

"Vous savez ce qu'il vous faudrait ?"

Ma voix est presque lasse mais si elle n'ose pas regarder mon visage, le prisonnier, lui, ne manque pas la lueur étrange qui brille dans mes yeux. Il m'observe avec méfiance et commence à s'agiter quand je me saisi d'un scalpel. Oui, il n'y a vraiment rien de mieux pour apprendre… Ma voix est froide alors que la lame suit mes paroles à quelques millimètres de la peau du prisonnier.

"Il faut que vous travailliez dans l'urgence. Si cet imbécile ne s'était pas manqué, par exemple. Si il s'était arraché la peau sur toute la longueur de l'avant bras, vous auriez été obligée de réagir, vous n'auriez pas eu le temps de vous excuser. S'excuser n'a aucun intérêt s'il ne se passe rien après. Dans votre métier, on s'en moque de votre culpabilité, ce qu'on attend de vous, c'est que vous soyez efficace. Imaginez. On entre dans la salle et il s'est mutilé le visage, arrachant des lambeaux de peau, saignant abondemment. Vous ne vous excuserez pas d'être arrivée en retard, j'espère, vous prendrez le matériel nécessaire et vous mettrez aussitôt au travail. Oui, il vous faut travailler dans l'urgence… Imaginez qu'il se soit arraché un œil…"

"Bordel, arrête connard ! Eloigne cette lame de moi !"

Brusquement, je la plante près du visage du détenu qui sursaute puis je lui lance, mauvais :

"Si tu ne veux pas mourir, ne fais pas le con, c'est tout ! Mais c'est trop tard, tu as fait le con. Je ne sais pas si tu as tué ou juste craqué un ordinateur d'état, j'en ai rien à battre, d'ailleurs. Tu as fait le con, c'est trop tard. Game Over."

Je reprends le scalpel et le repose sur le plateau, c'est pas bon de laisser une arme à portée de dents… Bien sûr, je ne vais pas le faire. Je ne vais pas mettre ce gars à vif pour qu'elle réagisse et le soigne, je pense que j'ai assez joué, là, j'ai du lui faire peur à cette pauvre petite chose. Mais Stephen me l'a fait, je m'en souviens parfaitement. Il l'a fait plusieurs fois, même. Il m'a blessé de nombreux cobayes et me les a laissé à moitié mourant. Je n'avais d'autre choix que de les sauver… et vite ! J'ai pris en assurance, comme ça. C'est simple… J'ai appris à agir AVANT de penser.

Délaissant le détenu, je continue mon "cours"….


"Vous êtes étudiante infirmière, vous êtes ici pour apprendre, certes, mais vous n'êtes pas aide-soignante. Vous êtes là pour effectuer les soins, pas pour torcher le cul des détenus. Mais on n'a pas d'AS, ici, alors vous laisserez Hope faire ce travail. Qui mieux pour torcher le cul d'un meurtrier qu'un autre meurtrier. Et puis, voyez le bon côté des choses. Si vous êtes en train de soigner un patient, que vous avez les mains dans le sang ou que vous devez rester stérile… Et bien ce petit larbin pourra vous apporter le matériel dont vous avez besoin. Ca ne se fait pas de soigner quelqu'un en étant seul. Sauf si c'est juste pour des sutures ou d'autres bricoles dans le genre, mais en général il faut toujours avoir quelqu'un a disposition au cas où. Vous jouez avec la vie des gens… Pas que j'y tienne particulièrement, mais je suis certain que vous si…"

Bon, je vais arrêter de la torturer, ça suffit. Je me lève de mon petit tabouret, vais me laver les mains et m'installe dans le fauteuil du médecin puis je la regarde. Elle va encore s'excuser de ne rien faire, j'en suis certain. Pourtant elle est douce, gentille… Elle est pas loin d'être parfaite mais elle s'excuse trop. Je crains que Stephen lui décoche une ou deux claques si je la lui présente… Pourtant je pense que si je prends le temps de la modeler comme il faut, noble ou non, il acceptera… Et puis si elle lui parait insupportable, il acceptera puisqu'il considérera qu'elle ne peut vraiment pas me plaire et que je resterai par conséquent totalement sien… comme si je pouvais aimer autre que lui ? Oui, ça pourrait être pas mal… La rendre supportable mais pas trop pour que Stephen ne se sente pas en danger tout en ne se sentant pas obligé de m'imposer la nana que je vais devoir engrosser.

Il va falloir être patient…

Bon, un dernier regard pour faire le point sur l'état de ce con. On a bien avancé, les ongles sont coupés, les plaies des bras nettoyées et celle sur le ventre et presque fini d'être recousue…"


"Je vous écoute, Mademoiselle, que reste-t-il à faire pour vous assurer de l'état de santé du patient et quels seront les suivis à faire dans les prochains jours."

Si je veux la mettre dans mon lit, faudrait que je pense à être un peu moins méchant… Elle va finir par être terrifiée en ma présence…


[HJ : désolée, je venais de pousser une gueulante… Ca a eu des répercutions sur Pyth…]
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeLun 27 Oct - 3:09

[Pas de soucis ^^ Par contre, pour les explications de ce qu'il faut faire, baaaah... J'ai improvisé, j'y connais rien xD Mais Adélie est censée s'y connaître un tout petit peu mieux... siffle Indulgence ? (a)]

Soudain, alors que je m'étais terrée dans mon silence désolé, le directeur me parle à nouveau. Il me pose une question. Le genre de question qui peut s'avérer... Disons que ce qui vient après n'est pas forcément agréable. Tout dépend. Mais venant de lui, il y a comme une petite appréhension. Va-t-il me donner des conseils, ou bien... Me secouer pour que j'avance ? Les gens ont des stratégies bien différentes face aux incapables dans mon genre. Et quand je vois son impulsivité et sa violence, je dois bien avouer que j'ai un peu peur. Je me risque à le regarder avec une lueur interrogatrice dans le regard, je pense. Que va-t-il ajouter ? Je le vois se saisir d'un scalpel qui s'approche inexorablement du visage du blessé, cependant que le directeur reprend la parole. L'arme s'agite à quelques millimètres du visage de l'homme, et les reproches me tombent dessus comme un poids sur mes épaules. Il ne va tout de même pas le blesser à cause de moi ? Mes yeux s'écarquillent un peu, j'ai peur. Il ne va pas faire ça, n'est-ce pas ? J'ai envie de lui demander d'arrêter, mais je n'y arrive pas, je suis trop terrifiée. Comment peut-on être aussi effrayant ? Je sens une boule dans ma gorge. Ne faites pas ça, par pitié... Le prisonnier n'a rien fait, du moins pas à l'instant. Il s'est calmé, il n'a pas essayé de se débattre ou de nous blesser une nouvelle fois. Arrêtez !
Je me dresse brusquement, prête à dire quelque chose – j'ai si peur ! –, mais seul le silence et la voix du directeur continuent.
Je ne fais rien, je ne parviens qu'à trembler de peur pour ce pauvre homme. Merde, c'est par ma faute qu'il fait ça ! L'homme crie, et le directeur poursuit, implacable. La lame se plante tout près du visage, je respire. Une larme de panique coule. Le directeur s'adresse à présent au blessé. Game over, dit-il. Je pâlis. Mince, c'est pas un jeu, c'est la vie réelle et lui c'est un humain ! Je n'arrive pas à considérer qu'on puisse les considérer comme de la vermine seulement parce qu'ils ont commis une erreur, certes grave. Mais tous n'ont pas tué, et je suis sûre que ceux qui l'ont fait s'en veulent... On peut bien leur donner une seconde chance, non ? J'en ai bien eu une, moi... Et pourtant, il y avait ce mot : 'homicide', preuve que tous ceux qui sont ici ne sont pas vraiment coupables. J'étais simplement coupable de connerie et de mes stupides phobies.
Je repense aux paroles du directeur. Mes excuses, on n'en a rien à faire. Ce que l'on veut, c'est que je travaille correctement. En particulier, avec efficacité. Travailler dans l'urgence, prendre des décisions. Il n'a pas tort, c'est certain. Mais ce n'est pas une raison pour menacer un homme et le reléguer au rang de vermine... je crois. Une chose est claire, je ne lui ferai pas part de mes objections. Il me fait bien trop peur. Et même si ça n'avait pas été le cas, ça n'aurait rien changé, je crois. Je ne fais jamais part de ce que je pense. Je suis l'avis de la majorité, en essayant de tempérer un peu les propos les plus virulents.
Le directeur reprend la parole, pour s'adresser une nouvelle fois à moi. Que dit-il ? Nausée. Larbin, torcher le cul... Sa violence transpire jusque dans ses propos. Son mépris pour les prisonniers, également. N'y a-t-il pas une sorte de code des prisons ? Une loi ? Cela semble aussi aberrant que dans un pays développé comme le Luxembourg – ou l'Allemagne – que des administrateurs de prisons puissent prendre autant de liberté. N'y a-t-il pas de contrôles ? Et moi qui pensais que l'on ne pouvait trouver ce genre de comportements que dans des prisons de pays... moins développés, disons. En tout cas, une chose est sûre : dans l'avenir, je crois que j'éviterai de me frotter à lui.
Je me sens mal, j'en ai la nausée. Je n'ose plus le regarder, j'ai juste envie de pleurer. Je n'arrête pas de demander à ce que l'on me secoue pour me forcer à évoluer. Et maintenant que quelqu'un accède à ma requête muette, je n'ai qu'une envie, qu'il cesse. Qu'il me laisse tranquille. Pouvoir me retrouver seule dans un petit coin. Et dormir. Je n'aime pas cette situation. Pas du tout. Pourquoi faut-il que je sois continuellement insatisfaite ? Merde, j'ai peur, je dois arrêter de penser.

Le directeur se lève, se lave les mains et puis s'assoit dans un fauteuil. Les yeux baissés, je n'ai qu'un désir immédiat et réalisable : m'excuser une nouvelle fois d'être ce que je suis. Cependant, j'arrive à me retenir. Je n'ai pas envie de l'énerver plus encore, je n'ai pas envie qu'il se mette à se montrer violent avec moi. Prostrée. J'ai envie de m'excuser auprès du prisonnier, aussi. Il a risqué gros par ma faute. Mais là encore, je me retiens. Une tête à claques, voilà ce que je suis. Mais je ne veux pas que l'on me frappe. Surtout pas lui.
Et maintenant ? Je ne sais plus ce que je dois faire. Nous n'avons pas tout à fait terminer de recoudre les plaies que le prisonnier a au ventre. Mais j'ai peur de mal faire. Je suis comme pétrifiée, paralysée par tous ces mots que j'ai pu entendre. Une autre larme coule. Je veux retourner dans ma chambre, ou mieux, chez mes parents. Je ne veux plus être ici, plus jamais. Oui, je suis une gamine capricieuse. Mais je veux rentrer à la maison ! Le directeur ne m'aime pas, car je suis une incapable, et le prisonnier doit m'en vouloir, car il a eu peur à cause de moi. Si je n'avais pas été là, le directeur n'aurait pas fait jouer son scalpel devant ses yeux. Tout est de ma faute.
Désolée, désolée...
Je n'aurais jamais du devenir infirmière, je n'en ai pas les capacités. Il faut que je demande ma démission. Mais j'y arriverai jamais. L'idéal serait que l'on me mette à la porte... Je fais de mon mieux, mais c'est loin d'être assez. Je n'ai pas ma place ici. D'ailleurs, ai-je seulement ma place quelque part dans le monde ? J'en doute sérieusement.
Le directeur me parle une nouvelle fois, me demande ce que je dois faire. Je garde les yeux fixés sur le sol, complètement... désespérée ? Non. Ce n'est pas ça, le mot. Mais c'est un sentiment assez proche de cela. Oui, je sais ce qu'il faut faire... en théorie. J'ai étudié longuement. Je peux au moins faire cela, non ? Répondre à des questions théoriques. Même si cela implique de parler. Je ne veux pas que le directeur m'en veuille encore plus. Je réfléchis rapidement. Son attente ne s'éternisera pas. Que faut-il faire ? Déjà, vérifier les sutures. C'est peut-être inutile étant donné que le directeur a presque tout fait, mais on ne sait jamais. Vérifier qu'il n'y a pas d'autres blessures, également. Et... Demander au blessé s'il n'y a pas autre chose, peut-être... Il peut y avoir des blessures que l'on ne voit pas à l'œil nu. Prendre sa température et peut-être sa tension, pour s'assurer que l'infection n'est pas trop grave. J'aurais bien également demandé à ce qu'un psy lui parle – il a quand même tenté de se suicider – mais je doute que ce soit très judicieux après l'aperçu que j'ai eu de la considération qu'a le directeur pour cet homme. Quant à ce qu'il faudra faire plus tard... J'opterai pour une prise de sang, pour commencer. Histoire de vérifier cette histoire d'infection. Et puis vérifier que les sutures ont tenu. C'est à peu près tout... Non ? Il se peut que j'oublie des choses, je suis trop paniquée. J'espère que ce n'est pas le cas. Il ne faut jamais se perdre sous le coup de la panique. Toujours garder les idées claires. Mais je ne sais pas faire cela.
Quelle conne.

« Euh... Il faut voir les sutures... Si elles ont tenu. Surveiller l'infection en prenant sa température et sa tension, et puis une prise de sang dans un ou deux jours, si on a le matériel bien sûr... Et puis je sais pas, il peut y avoir d'autres blessures qu'on a ratées, ou bien des blessures invisibles. Euh... »

J'ai parlé assez vite. Ne pas penser trop à autre chose, ne pas s'attacher à ce qu'il peut penser de moi. Mais ma voix était un peu tremblotante, je ne peux pas le nier. Et puis j'ai toujours aussi peur de lui. J'ai toujours cette même attitude : prostrée, les yeux baissés. Complètement dominée, écrasée. En temps normal, je ne suis rien. Là, j'ai la sourde impression d'être encore moins que cela. J'ai fait un énorme effort en parlant autant que ça malgré tout ce que je ressens. J'espère que ça conviendra et qu'il ne s'énervera pas une nouvelle fois... Le prisonnier n'a pas à payer pour mes erreurs. Personne n'a à payer pour moi. C'est à moi d'assumer mes fautes. C'est moi qui dois être punie, même si cela me fait peur et même si je ne le dirai jamais. Je me contente de subir, comme toujours. Même si cela doit nuire à autrui. Je ne dois pas avoir de cœur. Ou alors j'en ai un, mais j'y prête moins attention qu'à mes peurs. Je suis juste une petite conne égoïste.
Ouais, voilà.
C'est tout.

[Si je dis que je trouve ça court, personne se moque ? (a) C'est le soir, tout ça.....]
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeLun 27 Oct - 18:39

[HJ : Bien sûr indulgence ^^]

Maintenant que j'ai terminé ma petite mise en scène et que j'ai posé mes questions, je prends le temps d'observer ce qu'il se passe. Le prisonnier ne dit rien, il a bien compris qu'en ma présence c'est peine perdue, mais je pense qu'il fera des siennes dès que je serais parti. Bah, comme ça elle se rendra compte que ce n'est pas un pauvre petit suicidaire. Je l'observe, elle, un moment. Visiblement, je ne l'ai pas laissée indifférente. Elle tremble et je me demande si ce n'est pas une larme que je vois. J'ai soudain un sérieux doute quant à sa capacité à répondre à ma question. Pas qu'elle n'ait pas les connaissances, il me semble qu'elle était plutôt bien notée, mais elle ne va pas réussir à parler. Elle n'a pas dit grand chose d'autre que "désolée" depuis que je l'ai croisée.

J'attrape les documents épars sur la table et les feuillette. Je cherche quelque chose de particulier et j'espère bien le trouver. Non, pas là. Non… Je m'en tape d'Hunter, je connais son nom… Y a pas le sien à elle quelque part ? Ah ! Ca y est ! Roche. Je m'étais pas planté. Adélie Roche. Adélie De La Flaam… Mmm… C'est un beau nom. Je souris. Puis elle se met à parler. Déposant ce que j'ai en main, je lui accorde toute mon attention. Elle parle vite mais de manière saccadée, se contentant de mots clés. Au moins, c'est épuré. J'acquiesce, bien qu'elle ne me regarde pas.


"C'est bien. Ca manque un peu d'organisation, mais c'est un exercice plus simple à l'écrit qu'à l'oral. L'essentiel est là néanmoins. Maintenant, il faut ordonner les choses en différentes échéances."

Je parle calmement, d'une voix posée pour la rassurer, mais je pense qu'aujourd'hui elle ne gardera de moi que le souvenir d'un homme dangereux… Je pars sur de mauvaises bases. Mais bon, j'ai quelques années devant moi, encore, avant que Stephen ne devienne pressant avec cette histoire d'héritier.

"Il me semble que votre examen consiste entre autres en un exposé oral présentant un patient. Vous devez donc vous entraîner à présenter les choses de manière précises et rigoureuses, comme vous le faisiez lors de vos épreuves écrites. Tout d'abord, il faut présenter le patient."

J'ai failli dire cobaye. Je souris. L'atmosphère est bien plus calme, maintenant, je pense que ça va aller mieux. Je poursuis.

"En terme médicaux… je pense que vous serez plus capable que moi de voir ces choses comme étant néfastes… il s'agit d'un homme qui a subit des mauvais traitements. Il a été blessé puis enfermé sans possibilité de se laver et dans des conditions insalubre. Cela a eu pour conséquences qu'il a… attenté à sa vie, on va dire, même si ce n'est pas très crédible.

Voilà, ça c'est une introduction. Vous pouvez y ajouter quelques informations comme l'âge du patient, les blessures que vous avez remarquées et, puisque nous avions déjà commencé, ce qui a été fait.

Ensuite, vous présentez ce qu'on appelle le "plan de traitement" sur deux ou trois temps.

Dans un premier temps, comme vous l'avez indiqué, il faut terminé ce qui a été commencer. Finir la suture, faire le pansement et vérifier qu'il n'y a pas d'autres plaies. Avec un autre patient, un interrogatoire pour savoir ce qui lui est arrivé pourrait être utile, mais en prison, les détenus sont souvent trop fiers pour admettre qu'ils ont subit des sévices. Si on trouve d'autres plaies, il faudra bien entendu les soigner et les panser.

En ce qui concerne le suivi immédiat, il y a un autre point que vous avez omit. Cet homme n'a pas été lavé pendant tout le temps de son isolement. Il serait donc pertinent de lui permettre ce luxe. Bien sûr, il faudra suivre les protocoles de la prison puisqu'il doit rester entravé, mais c'est faisable. Enfin, un vrai repas ne lui fera certainement pas de mal.

Ensuite, vous avez dit quelque chose de très pertinent. Dans un second temps, il faudra surveiller cette infection. La température est un bon premier indicateur. Une prise de sang est effectivement très pertinente. Nous avons les structures nécessaires pour ce genre d'analyse. Par contre, d'un point de vue pratique, il sera difficile de trouver un endroit où piquer pour faire le prélèvement. Il faudra vois, d'ici deux jours – parfaite estimation – si les plaies des bras permettent un prélèvement, sinon il faudra chercher une veine adéquate dans la jambe.

Enfin, toujours dans un second temps, vu qu'il est maintenu alité de force, il pourrait être bien vu de parler de surveillance d'escarre, mais ce n'est pas pertinent ici puisque le patient est agité. Par contre, il est peut être nécessaire de surveiller l'état des poignets du patient. Et, bien entendu, les pansements doivent être changés tous les jours. Cela recoupe la notion de surveiller les points, mais il ne faut pas oublier de le préciser."


Je me tais, reprenant en pensés ce qu'elle a dit. Il me semble que j'ai fait le tour. J'ai parlé d'une voix professorale, lui expliquant les choses patiemment. J'espère qu'elle n'est plus totalement effrayée par moi. Je conclue :

"Ensuite, vous concluez votre présentation en évoquant une éventuelle surveillance à long terme ou en indiquant le pronostique du patient, enfin, comme vous voulez tant que vous ne dite pas une grosse bêtise, mais je doute que ça arrive.

Quoi qu'il en soit, il ne faut pas hésiter à prendre quelques minutes pour structurer les idées dans votre tête et quand vous les présentez à l'oral, il faut les expliquer un peu plus et surtout les développer. On doit pouvoir suivre votre pensée. N'hésitez pas à vous entraîner par écrit et surtout par oral. Vous n'êtes pas obligée d'avoir un autre spectateur que vous même lors de vos entraînement oraux mais faites les, ça peut vraiment vous aider. Vous vous retrouverez dans une situation de "récitation" de cours, tout cela se fera par automatisme et vous oublierez votre jury. Se réciter une intervention dans sa tête ou à voix haute sont vraiment deux choses différentes."


Je rassemble rapidement les documents que j'ai regardé puis me lève. Il est temps que je continue ma journée, moi. Ce petit interlude était très sympathique mais j'ai du travaille. Je m'avance vers la porte avant de lui faire face.

"Je vais vous laisser, Mademoiselle Roche, vous savez ce que vous avez à faire. Vous verrez avec le gardien pour la douche si vous souhaitez le laver. N'oubliez pas de la déshabiller intégralement, il peut être blessé n'importe où, je vous assure. Et vous verrez avec le Docteur Hunter pour la prise de sang."

Regard. Sourire.

"Vous avez beaucoup de potentiel, il ne vous reste plus qu'à l'exploiter. Je vous fait confiance. Passez une bonne journée."

J'ouvre la porte et juste avant de quitter la pièce je me tourne une dernière fois :

"Et surtout, ne le détachez sous aucun prétexte si vous êtes seule dans la pièce."

Dernier sourire, je tire la porte derrière moi sans la fermer complètement. Déjà j'entends la voix du prisonnier sans comprendre ses mots. J'ai comme un doute, mais je me retiens : je l'ai dit, je lui fait confiance. Quelques mots au gardien de garde et je rejoins le couloir.

Ma journée continue.


[HJ… Et voilà, il est parti, le con… Je te laisse clore le topic. J'ouvre la suite.]
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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeMer 29 Oct - 17:36

Le directeur n'attend pas bien longtemps pour commenter ce que j'ai dit. Il a l'air un peu plus calme que tout à l'heure, et il sourit. Mon cœur n'en bat pas moins beaucoup trop vite, car je viens de parler à voix haute en public, même si ce public n'est constitué que de deux personnes. J'ai les joues en feu, également... Ça me rappelle toutes les fois où je me suis efforcée de prendre la parole, à l'école, avant de me rendre compte que j'aurais largement préféré me taire, quitte à avoir une mauvaise note en oral. Là, c'est un peu pareil. La différence, c'est que je n'avais pas le choix. Ce n'est pas moi qui ai décidé de parler. On me l'a demandé. Et comme je suis une fille obéissante, eh bien j'ai parlé. Mais je me rends compte que ma prestation n'était pas terrible, il a du être déçu. Je me demande même si je n'ai pas raconté des bêtises, ce qui ne m'étonnerait pas. J'ai parfois tendance à m'emmêler les idées lorsque je ne me sens pas très bien... Ce qui est le cas, cela vous étonne ?
Mais à ma grande surprise, il ne me fait pas que des reproches. Bon, il reprend l'exposé de A à Z, preuve que ce n'était pas encore ça. Mais ce que j'ai dit ne lui semble pas trop idiot... J'ai de quoi être fière de moi. Ou pas, oui je sais. Bref. J'écoute attentivement ce qu'il me dit, histoire de ne pas refaire les mêmes erreurs la prochaine fois. J'essaie de le regarder dans les yeux, comme pour lui montrer – inconsciemment – que j'écoute. Apparemment, il attendait de moi que je fasse un exposé complet. Je suis vraiment désolée de le décevoir... Mais il ne m'avait pas dit ce qu'il voulait, aussi. Je croyais qu'il posait une simple question. Eh oui, toujours faire plus que ce que l'on demande. Je devrais le savoir, depuis le temps. Bon mais ça n'est pas grave, il n'a pas l'air de trop m'en vouloir. En plus, il reconnaît que c'est plus facile à l'écrit, voilà qui me rassure. Oui, je préfère écrire. Largement. Même si je préfère encore ne rien faire des deux... Écrire, c'est toujours mieux que parler.

Bon. Alors... D'abord, je dois présenter le patient. Voilà bien quelque chose que je risque de ne pas apprécier. Parler de quelqu'un comme s'il n'était pas là est quelque chose de fort désagréable pour lui. Pourquoi ne se présenterait-il pas lui même ? Il préfèrerait sans doute, non ? Mais c'est moi qui suis notée, c'est moi qui m'y connais un peu, donc c'est à moi de parler. Bon, c'est l'introduction. Je dis ce qu'il a, qui il est, et ce qu'on a fait. Au fond, ce n'est pas très difficile. Enfin pour moi c'est presque insurmontable, mais il faudra bien que j'arrive à parler, un jour. Pour l'examen, notamment. Comme il l'a dit, il y aura un oral. C'est pour ça que je doute un peu de mes capacités à obtenir mon diplôme définitif. C'est vrai, j'ai beau faire des efforts, ça n'est jamais assez, ça reste lamentable. Et même si j'arrive à parler à peu près correctement, les jurys verront bien que quelque chose ne tourne pas rond, alors qu'est-ce qui me dit qu'ils me donneront mon diplôme ? Une infirmière comme moi est un danger pour les patients. Il faut savoir prendre des décisions dans l'urgence, comme il a essayé de me le faire comprendre en menaçant le patient – d'ailleurs, je n'ose plus le contrarier... Bon, je vais peut-être éviter de lui dire que c'est à peu près certain que je ne serai jamais vraiment une IDE. Il risquerait de se mettre en colère à cause de mon pessimisme – qui, en l'occurrence, est plutôt du réalisme.
Retournons à l'exposé. J'ai beau ne pas croire en mon avenir d'infirmière, je m'efforcerai de faire de mon mieux, la prochaine fois... Et l'idéal serait que ce 'de mon mieux' soit quelque chose d'un peu plus réussi que mes trois phrases embrouillées de tout à l'heure. Bon, suite de l'exposé. Une douche et un repas. C'est vrai que j'aurais pu y penser. Mais d'un autre côté, vu la manière dont le directeur semble mépriser cet homme, je pense que même si j'avais pensé à ça, je n'aurais pas osé le proposer. C'est étrange comme il change de comportement, par moments. Parfois effrayant, apparemment prêt à frapper, se retenant de justesse, et puis d'autres fois très calme, pédagogue, presque doux... Je n'arrive pas à savoir si je dois avoir peur de lui ou pas... Et c'est assez déconcertant. Remarquez, au fond, j'ai peur de lui, c'est à peu près évident. Comme de toute personne qui m'est supérieure, en fait. Je sais pas trop pourquoi, mais c'est comme ça, je me sens toujours démunie face à quelqu'un qui se trouve plus haut que moi sur n'importe quelle échelle. Je n'ai jamais été capable d'aller voir un prof seule, lorsque j'étais étudiante. La question est donc ici de savoir s'il me fait peur comme tout le monde, ou bien s'il m'effraie plus encore. Voilà. Et c'est cela que je n'arrive pas à savoir, ce qui me trouble.

J'essaie de tout noter ce qu'il dit dans ma tête, pour ne pas faire de bêtises un peu plus tard. Surveiller l'infection, d'accord. Il donne même beaucoup plus de détails que ce que j'avais fait. Il faut que je n'oublie rien. Ça devrait aller, j'ai une bonne mémoire. Le seul ennui, c'est qu'elle me fait parfois défaut en situation de stress. Mais plus je retiens maintenant, et plus il y a de chances pour que je n'oublie rien plus tard, cela me semble assez logique. Bon. Surveiller l'état des poignets, changer les pansements. Effectivement. Pourquoi n'y ai-je pas pensé ? Il va de soi que dans la mesure du possible, et pour des plaies assez sévères, il est indispensable de changer les pansements tous les jours. Le directeur termine sa leçon en me conseillant de m'entraîner à l'écrit et à l'oral. Je baisse les yeux. L'écrit est vraiment quelque chose de complètement différent de l'oral, je le sais par expérience. J'ai beau m'entraîner, même dans ma tête, le fait de parler me terrifie toujours. Mon psy n'a rien pu faire contre cela, jusqu'à présent. Et je doute de parvenir un jour à parler normalement. Je sais, le défaitisme n'aide pas à avancer, au contraire. Mais je n'en peux plus... J'ai beau faire tous les efforts du monde, rien ne change. Une nouvelle fois, j'ai envie de m'excuser, parce que je l'ai forcé à tout reprendre depuis le début, tout ça... Mais je m'efforce de me retenir. Il doit être suffisamment déçu de m'avoir embauchée, rien ne sert d'en rajouter.
Le directeur se lève en ramassant quelques papiers. Et maintenant, que va-t-il faire ? Me laisser seule avec le prisonnier ? Oui. Quelques mots de plus pour me dire quoi faire. Je sursaute lorsqu'il prononce mon nom. J'avais presque oublié qu'il savait qui je suis. Cela me gène qu'il en sache autant alors que je ne connais même pas son nom... Mais ça ne fait rien. J'irai voir dans les dossiers, au moins pour savoir son nom et pas me retrouver comme une conne la prochaine fois qu'on se rencontrera – le plus tard possible... Bref. Je dois parler au gardien et au médecin, chouette. Et déshabiller entièrement le prisonnier, de mieux en mieux. Il termine en me disant que j'ai du potentiel, ce qui a pour seul effet de me faire rougir violemment. Je balbutie :

« Merci... Bonne journée... »

Il ouvre la porte, commence à sortir, et puis finalement se retourne pour me demander de ne pas détacher le prisonnier. J'hoche la tête tout en articulant difficilement : « D'accord... », et puis la porte se referme. L'atmosphère semble beaucoup plus vide, tout à coup. Cet homme a une présence assez impressionnante. Il faisait la conversation, ça m'évitait d'avoir à trouver le silence trop lourd. Mais c'est fini. Je ne sais pas si le prisonnier est disposé à faire la conversation, mais ce n'est certainement pas moi qui vais l'engager. Je crois que j'ai épuisé mon quota de paroles pour aujourd'hui, c'est assez ridicule. Allez. Je prends une inspiration, j'ai encore du travail et je dois le faire au mieux. Plus vite j'en aurai terminé avec lui, et plus vite je pourrai me soustraire à son regard que je sens moqueur sans même le voir. D'ailleurs, en parlant du prisonnier, à peine est-on seul qu'il arbore un sourire franchement narquois et m'adresse la parole, pour la première fois :

« Alors, elle te fait peur la directrice ? »
Je le regarde sans comprendre. Pourquoi parle-t-il de lui au féminin ? Il veut faire le fanfaron ? Pourtant, il me semble qu'il avait peur, lui aussi, tout à l'heure... Mais je ne dis rien. De toute façon, si je prononce un seul mot, il aura sans doute encore plus matière à rire que précédemment. J'ai épuisé mon quota, je l'ai déjà dit. J'ai beaucoup parlé, je crois que je pourrai pas continuer. Vivement que le soleil se couche et que mon service soit terminé. Je suis désolée pour les blessés, cela m'ennuie de penser ainsi, mais je veux juste me réfugier dans le sommeil, à présent. Même s'il y a des gens qui ont besoin de soins. Lâche et égoïste, j'ai tout pour plaire ! Je reste donc muette et commence à réfléchir à ce que je dois faire, dans le bon ordre. Mais le prisonnier reprend, absolument pas mal à l'aise :
« Tu le savais, toi, que c'est une tante ? »
Une tante ? Que veut-il dire ? Je crains de ne pas connaître ce mot... Je ne réponds pas, de plus en plus gênée. J'essaie de me concentrer. Ah oui, la suture. J'essaie de faire comme si j'étais indifférente, mais le fait qu'il me parle et que je ne réponde pas m'empêche de garder mon calme. Je ferme les yeux, inspire un coup, expire. La suture. Allez, Adélie, finis ça. Je m'approche du lit, prend le fil et l'aiguille et reprend là où nous en étions restés, en essayant de faire des gestes précis et relativement rapides, pour ne pas faire mal au patient. Celui-ci grogne, me dit que je lui fais mal. Je m'excuse avec empressement – ça change, tiens – et continue. De toute façon, j'aurai beau faire les meilleurs gestes au monde, il aura toujours mal. Les sutures sans anesthésiant, c'est assez douloureux. J'en ai fini au bout de deux minutes. Je repose l'aiguille sur le plateau puis m'occupe du pansement. Ça fait nettement moins mal – logique – alors le prisonnier se sent un peu plus d'attaque pour reprendre ses moqueries :
« Ça te gène que je parle de cul ? Pourtant, c'est pas bien gore, ce que j'ai dit. Hé oh, je te parle ! »
Je m'excuse une nouvelle fois, j'ai envie de pleurer. Je n'aime pas que l'on se moque de moi. Et oui, ça me gène qu'il parle de cul. Ça me gène beaucoup, même. Ce qu'il ne manque pas de remarquer. Il se met alors à rire, me conseille de changer très vite d'employeur sans quoi je risque de ne pas faire long feu. Je n'ose pas le regarder dans les yeux et essaie de me concentrer sur mon travail. Comment ça, je risque de ne pas faire long feu ? Il plaisante, là... Pas vrai ? Je suis une employée, je ne risque rien ! N'est-ce pas ? Cesser de penser à ça. C'est primordial si je ne veux pas faire des conneries et me mettre à pleurer. Qu'est-ce qu'il doit rire ! C'est vrai, je suis pitoyable et j'en suis parfaitement consciente. Si je n'étais pas moi, je crois que je me moquerais, moi aussi. Comment peut-on être aussi conne ?!

« T'as pas peur de moi, quand même ? »
Il éclate franchement de rire tandis que je rougis.
Chut, taisez-vous !
Bon, le pansement est terminé. Qu'est-ce que je dois faire, déjà ? Ah oui, le... le déshabiller. Il est attaché, il ne me fera rien. J'essaie de m'en convaincre. « Je suis désolée, je vais devoir vous déshabiller... » Je me doute qu'il ne va pas apprécier en même temps qu'il va continuer de se moquer de moi. Mais je n'ai pas le choix, je dois m'assurer qu'il n'a pas d'autres blessures. Je commence par retirer complètement sa chemise, puis je le fais asseoir pour regarder son dos. C'est bon, il n'a rien. Maintenant... Le slip. C'est vraiment obligé ? Je ne peux pas lui demander s'il n'a rien ? Non, non, non. Je dois être professionnelle, même si je ne veux pas. S'il a quelque chose, il ne me le dira pas, c'est évident. Je pense que ça doit bien se voir que je ne veux pas faire ce que je m'apprête à faire. Le prisonnier se fout de ma gueule tout en me demandant de ne pas toucher à son slip si je ne veux pas de coups. Je m'excuse encore une fois, et puis je finis par faire ce que j'ai à faire sous ses menaces. Je prends son sexe du bout des doigts, le retourne. Rien, parfait. Je m'empresse de remonter le slip, mon cœur bat à cent à l'heure. Je me détourne du prisonnier. J'ai fini ce que j'avais à faire. Je vais me laver les mains tout en réfléchissant. Ah non, il faudrait que je prenne sa température, aussi... Et que je termine de le rhabiller, puisqu'il est enchaîné. Je me sèche les mains et reviens vers lui, toujours sans un mot et sans oser lever les yeux vers les siens. Je prends un thermomètre auriculaire et un coton-tige. Je lui nettoie un peu l'oreille en essayant de ne pas lui faire mal – et après lui avoir demandé de ne pas bouger, puis je prends la température. 36,9, c'est bon. Je note le résultat sur la feuille de soins, puis je jette l'embout jetable du thermomètre et le coton-tige. Enfin, je reviens vers lui une dernière fois, je lui remets sa chemise tant bien que mal et remonte son pantalon. Il n'a pas cessé un seul instant de se moquer de moi durant tout le temps où nous étions seuls, ça fait mal. Finalement, je crois que le directeur avait raison... Il n'est pas suicidaire.
Je me détourne du lit en silence puis me dirige – avec tout le matériel de soin qu'il faut nettoyer et ranger – vers la porte, que j'ouvre fébrilement, soulagée de pouvoir me soustraire à lui. Plus qu'une chose à régler pour aujourd'hui, outre le nettoyage du matériel – qui n'est qu'une formalité. Il faut maintenant que je parle au gardien de la douche et du repas. Je m'approche donc timidement de lui avant de lui demander :

« Excusez-moi... Serait-il possible de faire prendre une douche au prisonnier qui est dans cette salle ? Et un repas, aussi...
- Hmphf. Pour le repas, faut téléphoner au réfectoire, moi je dois pas bouger de là. Pis pour la douche, j'sais pas, trouve un autre gardien pour t'accompagner. Y doit y en avoir dans le couloir, je les ai entendus parler il y a pas cinq minutes.
- Merci...
»

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MessageSujet: Re: Laissez-moi seule ! [Pythagoras]   Laissez-moi seule ! [Pythagoras] Icon_minitimeMer 29 Oct - 17:40

Je sors dans le couloir, et effectivement, deux hommes s'y trouvent. Je les aborde avec peine et demande si l'un d'eux peut m'accompagner avec un prisonnier dans la tour Nord pour qu'il y prenne une douche. L'un d'eux accepte après quelques grognements mécontents, et nous voilà partis vers l'infirmerie. J'aide le prisonnier à se lever après que le garde lui ait enlevé ses chaînes, et puis nous partons vers la tour Nord. Je lui explique ce que l'on fait – je n'ai même pas pensé à lui demander s'il voulait une douche, je crois qu'il m'impressionne trop. Heureusement, il a l'air plutôt content. Il va pouvoir se débarrasser du peu de sang qui lui reste, et puis de la sueur, également... Car il a du avoir sérieusement mal – et peur. La douche se passe sans encombre, seulement j'ai omis un petit détail... Il va falloir refaire certains pansements. J'aurais du y penser plus tôt. Bon, tant pis, le mal est fait... Lorsque l'homme est douché, nous retournons vers l'infirmerie où il est à nouveau attaché. Je suis un peu gênée d'avoir à l'entraver ainsi, mais ce sont les consignes. Et puis j'avoue qu'il me fait un peu peur, alors... Bon. Donc je refais les pansements abîmés, et puis je sors. On ne devrait pas tarder à lui apporter son repas. Quant à moi, je n'ai plus qu'à nettoyer le matériel, et ce sera fini pour ce patient. Demain, je dois voir le docteur Hunter pour la prise de sang.
La journée termine de s'écouler un peu plus calmement qu'elle avait commencé, tant mieux. Pour le reste, nous verrons.
Demain...

[Bon j'aime pas comment j'ai joué le prisonnier, mais j'aime pas jouer les pnjs qui sont pas à moi, alors on va dire que c'est pas grave Razz
Voilà, topic terminé ! \o/]

[A bientôt pour les Nouvelles Aventures de Pyth & Adé xD]
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