Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara]

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Alix Emérence
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Alix Emérence


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MessageSujet: A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara]   A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara] Icon_minitimeDim 21 Juin - 17:29

Je suis seul. Les autres prisonniers ont été transféré pour un temps. Il y a Soraya, Svastyan quelque chose comme ça, je ne m'en souviens pas mais suis ravi d'avoir de moment pour moi. Enfin ravi... On se comprend. Je suis très seul et j'ai toujours peur, un peu moins tout de même que s'il y avait ces deux là. Il fait froid ici! Et l'uniforme rouge qui me couvre, je le hais déjà. Pourquoi si rouge? C'est presque comme s'il allait lui-même m'assassiner. Remarque au moins, je serais plus libre dans le ciel qu'ici! J'entends un bruit et relève la tête. Sans en trouver l'origine je baisse de nouveau la tête, assis dans le coin de la cellule et les yeux dans le vide, immobile. Je suis ici depuis une semaine environ. C'est trop... J'ai perdu environ un kilo, pas plus... Y'a rien à perdre sur mon corps de toute manières, à part un kilo ou deux; la faim ne pouvait plus rien me dérober de plus: oh, le réfectoire est assez bien fait et les cuisiniers honnêtes, ceux qui le sont moins ce sont les prisonniers qui me volent mon repas. Ils me le demandent aimablement mais je sais qu'il n'y aucune politesse pour empreindre leur mot. C'est juste du faux semblant pour se moquer de moi, parce que j'ai toujours aimé lire de la poésie; moi même j'en écris d'ailleurs... Enfin j'en écrivais! Alors je leur donne mon dessert ou mon pain en l'échange d'une prétendue protection: contre leur propre personne en fait! Si j'ai de quoi les nourrir un peu plus, on ne me fait pas du ma. C'est drôle, je m'en fais moi même pour éviter leur coup en leur offrant ce qui maintenait la vitalité dans mon corps déjà frêle. Je mange très peu depuis longtemps mais là... Trop c'est trop.

Pourtant je ne peux pas me résoudre à voler les cuisines ou un autre prisonnier qui serait plus faible que moi. Honnête jusqu'au bout! Jusqu'au coeur de la criminalité n'est-ce pas? J'ai froid ici. C'est la tour la moins bien exposée parait-il... Jusqu'au bout la malchance: pareil que l'honnêteté, à mettre dans le même panier. J'ai l'impression de mourir à petit feu, moi qui ait toujours rêvé de m'en aller au creux d'un songe, en pleine nuit sans souffrir... Oui vous avez comprit le principe n'est-ce pas? Est-ce vraiment utile de répéter: jusqu'au bout l'ironie: pareil que l'honnêteté et la malchance. Pour la solitude c'est la même chose. Le seul mot qui manque à son devoir ici c'est la liberté. Elle s'est enfuit elle, lâche! Traîtresse! Je te veux! Tu m'avais promis de m'accompagner dans mes pensées, dans mon esprit mais tu n'es plus. Je n'arrive même plus à rêver. Oh seigneur, je m'aperçois comme je suis mal en point maintenant... Si je ne plus songer ou écrire c'est que tout va de travers.

Ma voix aussi s'est abîmée: je ne parle pas beaucoup il faut dire. Ici, je n'ai encore trouvé personne pour discuter de Rousseau ou de Voltaire... Les gens me prennent pour un imbécile avant même que j'ouvre la bouche, le cliché que voulez-vous. Le mannequin effeminé qui passe devant vous, ça n'a pas de cerveau. Je n'ai pas réussi à me défaire de cette démarche que j'ai mis plus d'un an à apprendre; maintenant que j'ai réussi ça m'embête un peu parce que ... Vous comprenez: le stéréotype quoi. Oui oui, vous pouvez aussi le lancer dans le panier avec l'honnêteté, la malchance, l'ironie et la solitude... Je me sens mourir. Si vous voulez me tuer! Faites-le vite je vous en supplie!

J'entends encore un bruit et relève une autre fois la tête. Cette fois-ci je suis presque heureux car je sais d'où il vient: je reconnais les pas de "la gardienne". Je ne sais pas son nom mais sa façon de marcher si, je la reconnais... Celle de la plupart de ses compères aussi. "Elle" n'a pas d'identité propre, on ne s'est jamais parlé parce qu'elle n'est sans doute pas affectée ici... Pourtant aujourd'hui ses pas ralentissent. Peut-être va-t-elle faire la vérification, la "fouille"? Je ne tremble pas de peur qu'on trouve ce que j'ai caché au contraire de certains détenus. Je n'ai rien occulté. Je n'ai rien tout simplement. Le rien: vous le mettrez avec le reste: vous savez, le panier d'honnêteté, d'ironie et tout ça. Je me lève et me cale dans mon coin pour la laisser passer si elle ouvre la cellule. Je me tiens prêt à sortir aussi si on me l'ordonne, je n'ai pas du tout l'intention de me rebeller. Les gardiens le savent et me prennent à charge avec un soupir de soulagement à chaque fois: je suis doux, fragile et si tranquille qu'ils savent que je ne poserais aucun problème. J'ai déjà eu un ou deux sourires de leur part. Au fond ils l'aiment bien le pauvre petit mannequin que tout le monde devine plus ou moins innocent: envoyé là à cause de ses comparses, du monde de la mode. Ou ils ont au moins une vague idée du scénario catastrophe dans lequel le gosse de 18 ans suit ses aînés et est prit sur le fait... Mais nan, ce n'est pas ça le problème, c'est pire encore! Je ne les ai pas suivi, je ne voulais pas me droguer, je n'y ai pas touché. Je presse ma ma main à demie-paralysé avec peine mais ne pleure pas. Avant je ne cachais pas mes larmes, maintenant si parce que c'est dangereux.

Ah et bien si... Au final, Voyez-vous, j'ai quelque chose à occulter. Ca c'est un coup de l'ironie qui est sortie de son panier.

Comme un chien galeux craignant de recevoir des pierres je me plaque dans un coin de la cellule. Elle va sûrement me juger comme un criminel que je suis, encore une fois la honte vient au grand galop. C'était la dernière: tout le monde l'attendait: si vous savez bien, tout le monde c'est l'honnêteté, la malchance, l'ironie, la solitude et le rien... Pourtant je lève doucement mes yeux vers la demoiselle qui arrive. Je ne vois pas son visage. Son pas à ralenti mais peut-être ne va-t-elle même pas s'arrêter à ma cellule. Je doute tout à coup. Ne sachant même plus si c'est l'heure de la fouille.

Quelle heure est-il? Quel jour sommes-nous? Qu'importe! La liberté à tout emporté! Traîtresse lâche et voleuse! C'est elle qu'on devrait enfermer pour m'avoir quitté et avoir dérobé ma faculté à rêver mais aussi les jours, les nuits, les heures, les minutes et les secondes... Peut-être même les siècles d'ailleurs.

J'attends les ordres. Ca je sais encore faire: attendre et obéir.


Dernière édition par Alix Emérence le Lun 22 Juin - 2:36, édité 1 fois
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Damara Galanis
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MessageSujet: Re: A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara]   A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara] Icon_minitimeDim 21 Juin - 22:20

J'étais exaspéré ment et inévitablement sous le charme de ses natures arrogantes. L'eau froide glissait sur ma peau avec une facilité déconcertante. Grelottant sous la douche en attendant que celle-ci passe à une unité un peu plus chaleureuse. C'était dans ce genre de situation que je regrettais amèrement la chaleur de mon lit. Les bras ramenés contre ma poitrine, je tremblais en supportant en silence les flots glacés. En un rien de temps, un frisson d'apaisement se faisait sentir sous ma peau. Je laissais hasardeusement mes pensées chavirer comme un navire perdu au milieu de l'océan. Il était bon de profiter d'un silence royal de temps à autre. Loin des larmes et de l'injustice de ce monde rude … L'écoulement m'enveloppait de sa mélodie cristalline. Criant sur le carrelage blanc des murs, il y laissait de nombreuses perles d'eau sans son. Soupirant, j'aurai tout de même préféré qu'il soit là. Jugeant au bout de quelques minutes qu'il était temps de sortir, je cherchais à l'aveuglette le robinet. Ma main tâtonnait le mur glissant … Une odeur de sang me montait au nez : «  Aie! ». Retirant vivement mes doigts, je fixais avec étonnement la coupure sur ma paume. L'une des pierres étaient écorchées à son angle. Sans attendre, je stoppais l'écoulement de l'eau en saisissant ma serviette. Enroulant celle-ci autour de ma poitrine, j'enjambais Athis, couché devant la cabine de douche. Je me précipitais aux éviers, laissant l'eau coulée sur la plaie.

« Si ça commence comme ça ... »

Plaintive. Je n'aimais pas fort quand l'une de mes journées débutait par des représailles solitaires. J'appréciais encore moins de voir mon compagnon bâiller ouvertement. De mauvais grâce, je lui envoyais quelques gouttes sur le dos. Mais aucune réaction. Laissant tomber, je fixais ma paume avec cette jolie entaille. Puis soupirant, je retournais récupérer mes affaires. Regardant au passage dans le miroir, la marque sur mon omoplate. Les amours, la vie d'Helen … Ses adoration, ses peines, ses pleurs. Son souvenir était là, encré dans ma peau. Une lueur de désespoir passait sur mon visage. Je tournais le voile de mon passé avec entrain. Laissant tomber mes cheveux humides dans mon dos. A mon plus grand bonheur, des boucles jaillissaient, toujours plus fougueuses que d'ordinaire. Attrapant mes effets, j'enfilais un simple t-shirt et un jean. Je ne prenais mon service que dans quelques heures, j'aurai largement le temps de me changer. M'étirant, je n'avais pas tant grossi que ça … Haussant les épaules face à mon image, j'attrapais mes biens en sortant de la pièce. Athis sur mes talons, préférait partir dans l'autre sens. D'accord, il prenait soin de m'accompagner au risque que quelqu'un me dévoile dévêtue et le voilà m'abandonnant en sachant que j'allais retourner dans ma chambre. Cet animal était d'une idiotie sans limite. C'est donc en remontant l'escalier vers la tour des gardiens que je dirigeais mes pas. Croisant comme chaque jour, quelques uns de mes collègues en service. De leur air hautain et sûr d'eux, ce n'était qu'une image servant à soumettre les « raclures de la société », comme ils les appelaient. Rare sont ceux qui avaient encore un peu d'humanité en eux. Je n'irai pas jusqu'à dire que le fait de se tenir plus haut que les autres modifiait les habitudes, les droits … Passant rapidement à côté d'eux avant de leur attribuer un sourire, je m'éclipsais jusqu'à ma chambre. Où bien évidemment …

« Ben alors, Damara! Jan n'est pas dans les parages aujourd'hui ?

- Il fait son service. »


Je n'aimais pas beaucoup cet homme. Plus l'impression qu'il m'épiait qu'autre chose. Souriant en ouvrant la porte de ma chambre, j'évitais soigneusement d'allonger la conversation en le saluant d'un geste du visage. Non, je n'aimais vivement pas qu'on se mêle de ma vie privé. Refermant derrière moi, j'étais de nouveau seule. Tombant sur le lit, je fixais d'un air absent le plafond. La fenêtre entrouverte, laissait passer une légère brise qui venait me chatouiller la peau. La sensation était pareil à des caresses délicates, j'en frissonnais. Tellement que je me retournais sur le ventre. Attrapant au hasard un livre, trainant sur la table de chevet. Je lui avais emprunter, en quelque sorte. Tournant les pages, je me délectais avidement des moindres mots, lignes ou phrases. La sagesse dans la formulation, l'ironie sur les « i ». Le livre ne m'était pas inconnu au bataillon, sa couverture me parlait. Et ses écrits m'en disaient toujours plus. Amoureuse profonde des histoires, du savoir … L'heure tournait. Un peu avant midi, j'abandonnais à contre cœur le livre en enfilant mon uniforme. Je n'aimais décidément pas du tout cet accoutrement. Le chemisier bleu commençait sérieusement à me serrer de plus en plus la taille. Si bien que je l'ôtais sans attendre, préférant enfiler un simple t-shirt blanc sans manche. Voyant que mon compagnon avait laisser son sweet-shirt noir … Je le passais sans attendre. Il était large mais au moins, il aurait la délicatesse de me couvrir d'un possible froid. Vérifiant que j'avais bien mes clefs et tout le reste sur ma ceinture, je quittais la pièce.

Dehors, le temps me semblait grisâtre et sans appel à la lumière du soleil. Une journée sous le signe de la mélancolie ? Impossible. Je gardais espoir que ma journée passe rapidement et ce, sans interaction. Il fallait d'abord que je retrouve Athis … Il me restait encore vingt minutes. Accélérant ma marche, je ne pouvais pas travailler sans lui. S'il était avec moi, ce n'était pas pour rien. Faisant le tour des endroits potentiel où il aurait pu être. Rien. Puis, j'avais en tête de le trouver avec Siriel. Traversant les couloirs jusqu'aux cellules, je stoppais mes pas devant la première. Vide. Sans tristesse, je regardais le lit de Bella. Les draps avaient été enlever, il ne restait qu'un matelas solitaire. Soupirant, je repris le court de ma marche en prenant bien mon temps. Si je ne le trouvais pas, il viendra à moi. Longeant du regard les cellules, elles étaient vides. Les détenus étaient tous au réfectoire. Tous ? Étonnée de voir une ombre recroquevillée sur elle-même. Je prenais mégardes, avançant à pas léger plus près de la grille fermée. Pourquoi donc es-tu seul ? Serais-tu un jeune oiseau égaré … Prenant la peine d'ouvrir la porte, elle n'était jamais close en journée. J'allais même pensé qu'il pensait qu'elle était fermée à double tour. Je discernais sans peine son visage. Son regard mielleux accentuait ma curiosité. Oui, il s'agissait là, d'un jeune homme. Ici depuis peu de temps. Souriant gaiment :


« Vous pouvez sortir et aller diner, vous savez. »

J'émis un petit rire. Je n'aimais pas que les gens se sentent mal à l'aise avec moi. En même temps, vu mon tempérament joyeux, il était très rare que cela arrive. Restant devant la porte à présent ouverte, j'eus la satisfaction d'entendre le bruit de son médaillon clapoter contre le collier. Marchant sans hâte, la tête droite, ses pattes fines et robustes ne faisaient pas le moindre écho dans le couloir. Une fois à ma hauteur, Athis tourna son museau vers le garçon. Et dans un ultime affrontement, il s'en détourna pour avancer … M'attendant un peu plus loin devant la première cellule. J'avais encore un peu de temps devant moi, et finalement, j'en revenais à ce garçon. Peureux ? Il n'avait pourtant pas l'air bien dangereux dans sa position enfantine. J'hésitais toutefois … Sans broncher, toujours en affichant un sourire qui se voulait rassurant.

« Je me rends au réfectoire. Accompagnez-moi donc si vous n'êtes pas sûr du chemin. »

Je savais que les couloirs étaient vastes et que c'était un véritable labyrinthe pour les nouveaux venus. Ne voyant aucun mouvement, je décidais d'avancer. Je n'étais toutefois pas loin, jusqu'au début du couloir. Ainsi, il viendrait s'il le souhaitait. Passant ma main dans la fourrure sombre du chien, il me lança un regard désapprobateur. Visiblement, il allait me faire la tête aujourd'hui.

Et j'attendais encore …
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Alix Emérence
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MessageSujet: Re: A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara]   A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara] Icon_minitimeLun 22 Juin - 2:35

« Vous pouvez sortir et aller diner, vous savez. »

Comment pouvait-elle sourire ainsi? Dans une prison! Je la regardais, interdit et toujours effrayée. Elle n'était pas bien grande mais demeurait une gardienne: possédant le pouvoir absolu sur moi! Une fois l'un de ces hommes en uniforme m'a dit que je pouvais faire ce que je voulais; en réalité c'était interdit et me voyant acquiescer, le remercier puis m'y mettre il m'a puni. Du coup j'ai un peu peur du sourire des gardiens maintenant, je me demandais quelle erreur cette demoiselle attendait que je fasse. Je vis le chien qui l'accompagnait mais cela ne m'inquiétait pas, au contraire c'était la seule chose qui me calmait un peu: j'aimais les animaux! En général même les plus féroces baissaient leur garde et rangeaient leurs griffes dans leur fourreau devant moi après que je leur eu parlé pendant un certain temps. Je les adorais! Tous! Ils devaient le ressentir et me le rendait bien. En attendant il me fallait revenir à la femme. J'étais, malgré ma frayeur, heureux qu'il s'agisse d'une personne de sexe féminin, pensant naïvement que ces personnes ne faisaient rien en rapport avec le sexe. En effet; pas mal deux ou trois détenus et ce même gardien qui s'était moqué de moi m'avaient déjà regardé étrangement avant de passer ostensiblement leur main à un endroit suffisamment explicite pour me donner une envie de ce qu'ils avaient envie de me faire. Pour cela aussi je craignais un peu de sortir pour aller au réfectoire.

Je trouvais étrange que la porte se soit ouverte sans la clé. Apeuré, je n'avais pas bien écouté le règlement intérieur pendant mon arrivée... Je dormais très tard, me levant lorsqu'on me l'ordonnait pour me laver et tout mais dès que nous étions libres je retournais au lit: une façon pour moi de pallier à la faiblesse qui m'assaillait de plus en plus à cause du manque de nourriture et du stress; ainsi donc, mes compagnons de cellule n'avaient pas été transférés mais se promenaient tout simplement... Serions-nous donc à demi libre ici? S'était d'autant plus inquiétant qu'un de ces fichus détenus pourrait venir me faire du mal dans cette cellule! Les barreaux ne me protégeaient même plus.

L'heure de dîner? Ah? Je ne m'en était pas aperçu: j'avais faim toute la journée mais la crainte supérait tout, j'allais donc parfois jusqu'à sauter un repas pour soulager ma peur; refaire mes réserves de courage et éviter les fameux détenus racketteur. Le gardien qui me faisait de drôle de sourires sadiques m'effrayait encore plus; il allait jusqu'à poser sa main sur mon épaule puis la passait sur mes épaules. Je savais bien ce qu'il attendait de moi mais je ne l'avais jamais fais... Je tremblais à l'idée de me donner pour ma première fois à un homme aussi sale. Le seul moyen que j'avais était d'essayer de sauter le repas lorsque c'était son tour de garde. Ainsi j'évitais les détenus et l'homme. Ainsi que la nourriture: dommage mais on ne peut pas tout avoir.


-Non merci-C'était le tour du gardien de surveiller le réfectoire aujourd'hui. Oh, je ne savais pas quel jour on était...Mais bon je savais une chose: c'était l'un de SES jours- je n'ai pas faim Madame la Gardienne

Parmi le peu que j'avais écouté de la séance de présentation de règles j'avais retenu celle que bien peu respectaient: nous devions nous adresser avec véhémence aux gardiens; leur montrer à quel point nous les savions supérieurs à nous. Moi je n'en étais pas tellement outré, bien plus honteux de moi-même que de cet acte en fait: j'étais en prison, pas en cure de Thalasso Thérapie. Etant un rebut de la société je devais considérer miraculeux que l'on accorde de l'attention à ma petite personne... Ainsi que la nommer "madame la gardienne" ne me répugnait pas. J'étais content d'avoir l'occasion de lui montrer que je savais être sage... Que j'étais encore humain. Ce n'était pas dit qu'elle me respecte mais peut-être aurait-elle une pensée aimable à mon encontre qui sait.

J'accordais beaucoup d'importance à ce que pensaient les autres de moi; c'est pour ça que j'avais tant souffert d'être haï par la société me voyant comme un criminel; moi qui avait tout donné pour m'échapper du cliché, de la route toute tracée pour les enfants d'immigrants débarquant dans un ghetto. Je souhaitais hardiment que les gens songent à moi comme une personne digne de confiance, honnête, agréable. Ce n'est pas aussi superficiel que l'on peut le penser car mon intérêt n'était pas de Paraître à leurs yeux mais de devenir ce que je prétendais réellement être: oui je voulais sincèrement faire mon chemin de façon honnête dans la vie! Pour ça j'avais tellement prit de temps à démarrer, à gagner décemment ma vie... Parce que soyons francs: distributeur de journaux dans toute une ville est bien plus difficile et moins bien payer que d'être dealer comme le fut mon frère de dix ans mon aîné: toujours dans la nature par ailleurs. J'en venais à me dire que j'aurais vraiment dû consumer cette drogue: ainsi je serais moins amer, sachant pertinemment que j'étais enfermé ici à raison.

Mais là n'était pas la question; voulant jusqu'au bout être-et non pas paraître- poli je la saluais d'un petit signe de tête. Seulement la "gardienne au chien" ne me quitta pas. Elle avait l'air très gentille et attentionnée, ne s'énervant pas de me voir si prostré comme l'homme en uniforme lorsqu'il "m'offrait" quelques câlins insidieux: me disant trop... Comment déjà? Frigide ou Rigide je crois. Peut-être même les deux.

« Je me rends au réfectoire. Accompagnez-moi donc si vous n'êtes pas sûr du chemin. »

Je secouais négativement la tête, avec trop de force peut-être en y repensant bien. A cette idée j'étais terrifié. En effet. que ce soit le gardien vicieux ou les autres détenus! Ils allaient penser que j'avais rapporté et mes ennuis seraient pires que jamais. "L'homme en uniforme" comme je l'appelais-Oui les gardiens en avaient tous mais sur lui, ça m'impressionnait encore plus-passerait peut-être à l'acte et je n'y survivrais pas, je le savais. Remarque; mourir, c'était mon souhait depuis mon entrée ici... Cependant pas comme ça: non je ne supporterais pas de quitter la vie allongé sur le sol, perdant mon sang à cause de détenus se jetant sur moi et me hachant menu au poignard dans un coin égaré ou du gardien déchirant mes vêtements; me laissant agonisant sur le sol tandis que je me savais mourir de honte, d'humiliation et de chagrin dans les jours qui suivraient. Pour cela je devais faire partir la gentille gardienne et son chien. Je fis quelques pas pour lui montrer ma bonne volonté, si c'était un piège qu'elle me tendait, en me voyant refuser, c'est elle qui me blesserait, pas les autres... Sortant doucement de la cellule j'avançais jusqu'à sa personne; regardant le chien dont la présence sensée être effrayante m'apaisait. Tendant doucement la main gauche-celle qui n'est pas abîmée- vers sa truffe je lui laissais le loisir de choisir quoi faire. les animaux me sentaient innocents, me croyaient angélique. Au fond, j'essayais toujours de l'être sans être certain d'y être parvenu. J'en étais profondément reconnaissant envers ces bêtes qui illuminaient ma vie et mes efforts pour échapper au cliché du gosse du ghetto ou autre.

-Bonjour, tu es magnifique tu sais.

Je le regardais un peu, attendant qu'il m'accepte ou me rejette, posant mes yeux d'ambre dans les siens plus ou moins semblables avant de revenir à sa maîtresse.

-Je ne peux... Je voulais dire-Je me rattrapais avec horreur! Déliant mes mots avec une rapidité loin d'être naturelle pour essayer de rattraper mon lapsus ô combien révélateur-Je ne veux pas vous déranger. Tout va bien. je n'ai pas très faim.

N'étais-je pas en train de me répéter? En réalité mon regard presque aussi affamé qu'un animal blessé sur le pain qu'un détenu tenait dans la main en revenant tranquillement dans sa cellule démentait mes dires. Elle allait se poser des questions quant à mon "je ne peux" du début! La prison en m'affamant m'avait en partie guéri de ma manie de vouloir garder un poids plume. J'avais trop perdu de toutes manières... Même selon mon goût, en me regardant dans un morceau de miroir je commençais à devenir trop maigre. En une semaine j'avais énormément changer: déjà ma volonté se lisant dans le regard avait disparu, aussi lâche que la liberté. Par miracle, mes cheveux et mon corps demeuraient propres; j'allais à la salle de bain dès que possible, connaissant les heures exactes lorsqu'ils changeaient l'eau: deux fois par jour... En revanche mes jolis ongles parfaitement manucurés s'étaient abîmés, ma main à demi-paralysée me faisait souffrir presque autant qu'au début alors que la plaie était refermé et mes yeux couleur soleil étaient devenus ternes. J'avais encore cette démarche propre aux mannequins mais la tête basse et le regard fuyant. Mes pas ayant apprit à claquer avec dignité sur le sol pour attirer les gens étaient désormais discrets, silencieux comme un animal traqué craignant de se faire remarquer. En une semaine, tout avait basculé, j'étais déjà irrémédiablement détruit.

Ma douce naïveté accompagnée de ma spontanéité avaient disparu. Avant j'aurais presque sauté dans les bras de cette gardienne adorable; la couvrant de sourires et de regards attentifs, reconnaissants. Maintenant mes yeux la fuyaient, la jaugeaient, alors que mes muscles se préparaient à fuir. Ils avaient été sculptés par de longues heures de natation: fins, légers et homogènes: servant à faire joli mais bon, n'ayant pas le choix, désormais, ils tentaient tant bien que mal de me défendre. Ma naïveté m'avait conduit ici, en prison. Mais au fond je ne lui en voulait pas: elle me manquait même! Cette fraîcheur, cette façon de voir la vie de son meilleur côté quand bien même elle fut méchante avec moi n'était plus là et ça me rendait triste. J'étais par exemple, et je m'en rendais compte, incapable de profiter du petit bonheur qui m'était donnée en ce moment: voir quelqu'un me sourire gaiement. Peut-être qu'après un temps je m'habituerais de nouveau et lui offrirait mon petit grain de folie mais si seulement la gardienne avait de la patience... Or elle avait sûrement d'autres choses à faire. je venais de tout gâcher en demandant carrément d'une voix douce et affligé, d'un regard perdu au petit rayon de soleil de s'en aller avec son chien et de me laisser ici. La liberté était devenue dangereuse et je préférais en ce jour où "l'homme à l'uniforme" veillait rester dans ma cellule, derrière mes barreaux solide, protégé et détruit à la fois par ma captivité protectrice. Tout trahissait un effroi total en moi, tant l'hésitation dans les mots, le lapsus rattrapé par un débit anormalement rapide de paroles afin qu'on l'oublie mais je n'étais pas trop inquiet. Les gardiens ne s'inquiétaient pas des prisonniers en général! Elle l'avait fait mais n'allait sûrement pas pousser jusqu'à chercher ce qui se passait. Les problèmes étaient courants ici et nous n'étions pas en ces lieux dans le but de nous faire chouchouter. J'essayais de me dire que je méritais d'être prisonnier, que c'était de ma faute mais n'y parvenais pas. Ma conscience me hurlais que j'étais innocent... Pourquoi ne voulait-elle donc pas se taire? Ce serait plus facile de ne plus réfléchir et de se songer coupable pour accomplir sa peine sans regrets, accompagné de cent remords justifiés.

-Je...

Je tremblais, ma conscience allait parler pour moi, je le savais, outrée par la propre injustice que je m'infligeais en me souhaitant voir fautif. les images de ce jour terrible défilaient dans ma tête; le poignard luisant au-dessus de mon bras maintenu par Gabriel goguenard et les autres, le regard amusé qui voulaient le voir me remettre dans "le droit chemin"; l'aidant même. Tout ça pour me montrer que j'étais innocent, c'était la vérité et c'était douloureux. Car oui la vérité fait mal. Moi je voulais vraiment faire preuve de bonne volonter, ne pas m'opposer au système et être sage: c'était de ma faute point. Mais mon esprit refusait cela... Il ne voulait pas de ces barreaux non mérités. Il croyait encore que quelqu'un d'autre que mon agent amoureux de moi prendaient mes paroles véridiques pour... Vrai. Me soufflant que je devais sortir d'ici; que je n'étais pas un criminel comme "eux" tous! Sans cette injustice je ne connaitrais ni la faim, ni les autres détenus, ni "l'homme à l'uniforme". Je le savais... Mais les autres aussi devaient le savoir! Et comme elle était gentille cette gardienne: pourquoi ne pas lui faire entendre la vérité? De toutes manières son chien m'appuierait. Les bêtes ne savent pas mentir. J'étais fou! Me voilà en train de me battre contre ma propre conscience; ce fut elle qui gagna. Ainsi je murmurais la même litanie qu'à mon arrivée; deux larmes brillant au coin de mes yeux légèrement bridés sans tomber toutefois. J'avais fais des progrès de ce côté là et parvenait à me retenir un peu mieux.

-Je suis innocent. Je ne devrais pas être ici.

Et je tendis de nouveau ma main, cette fois la droite, celle à semi-paralysée portant encore la cicatrice vers la truffe du chien. Qu'il me morde ou me lèche, ainsi je saurais si oui j'étais coupable ou non... J'avais très peur de son jugement que je savais franc et impartial. De toutes manières même si l'animal puis sa maîtresse me croyaient ils ne pourraient rien faire pour moi... A part croire ma conscience qui tenait tant que ça à cette idée et porter ce secret si lourd avec moi.
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Damara Galanis
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MessageSujet: Re: A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara]   A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara] Icon_minitimeLun 22 Juin - 18:11

Dis-moi, mon Amour qu'un jour je parviendrai à faire oublier à ceux qui le souhaitent, l'amertume de leur âme, les faiblesse de leur cœur. Ne serait-ce qu'un instant. Une minute même. Je ne m'en sens plus capable, comme si tu avais absorbé toutes mes réserves d'attention. Pour tant, ça ne pouvait pas être possible, j'étais encore apte à être « présente ». Laissant ainsi mes croyances de cœur, j'entendais des pas, puis des mots. Aussi cristallin que le bruit d'un verre qui se fracasse, sa voix me parvenait à des années lumières. Faisant volteface, le jeune homme était là, debout de toute sa hauteur. J'en fus même assez surprise de le voir si grand et frêle. Fragile dans ses déplacements aussi bien que dans son regard. J'épiais l'ombre d'un sourire mais rien. A croire que la prison l'avait à l'avance pousser au suicide mental. L'erreur de tous est de croire qu'il est impossible de vivre ici. J'en suis moi même la preuve même si depuis quelque temps, l'envie d'évasion me prenait par la main. J'excisais toutefois, un petit sourire sur mon visage. Soulagé qu'il ne soit pas si « renfermé » sur lui même. Il savait faire preuve d'indulgence envers les inconnus. La main tendue vers le museau d'Athis, je m'apprêtais à le mettre en garde. Mais Athis s'en détourna vivement, préférant vaguer à l'observation. Je restais cependant, très silencieuse. Comme s'il ne fallait pas effrayer l'oiseau perdu devant moi. Je venais à eux ou ils venaient à moi. Dans tous les cas, je ne tournais jamais le dos à qui veut se faire entendre. Tournant autour de moi, mon compagnon s'arrêta derrière mes jambes en s'asseyant. L'idiotie dans toute sa splendeur de chien. Puis, aussi spontanément que l'envole d'un oiseau, il me chantait à gorge déployé son innocence. Remontant mon visage jusqu'au sien, je ne savais plus trop comment réagir face à ce genre d'appel. Bella avait été mon seul cas sérieux, au fin fond d'un gouffre … De nouveau, le garçon approchait son autre main face au chien. Seulement, ce n'était pas l'animal le juge. Il n'était que le bourreau, le chasseur des lieux. Gardiens ou prisonniers, il les réduisait au même rang. A l'exception de certains. Puis d'un naturel qui m'était propre, je m'avançais vers lui. Du haut de ma petite taille, je redressais doucement son visage des mains. Plantant mon regard dans le sien. Les couleurs d'or dansaient dans leur pupilles, encore plus éclatantes que jamais avec la tristesse des futurs larmes. Il était beau et à la fois désolant d'y lire les émotions. Les yeux étaient les portes de l'âme. Sans ça, je ne pouvais jamais savoir si quelqu'un mentait. C'était pourtant évident, une fois de plus. La peur, la frustration, l'envie de liberté. Tout ce dont rêvaient les amoindris. Frissonnant, je relâchais mon étreinte …

« Appelle-moi juste, Damara. »

Un sourire visible, j'avais abandonné l'accentuation de politesse des occidents. Signe chez moi qu'aucune barrières ne me séparaient de lui. Il était propre aux grecques d'user du tutoiement. Ce qui nous rendaient d'office plus « convivial ». En effet, il était encore possible qu'un innocent ait trouvé le chemin hasardeux d'une prison. Mais je ne pouvais rien y faire, manque de temps. J'étais certes désolée pour ce garçon. Je pouvais cependant, ranimer un peu sa flamme. Athis se leva et continua sa marche, de mon côté, j'attrapais le poignet du garçon en l'entrainant avec moi, sur les traces du chien. Il ne pourrait pas contester, impunément c'était moi qui portait le Droit. A bonne distance, je fixais la haute silhouette de mon compagnon. Ses pattes d'ours ne faisaient aucun bruit sur le sol, regardant cependant quelques fois dans ma direction. Puis, revenant au jeune homme, je m'exclamais joyeusement -comme d'habitude, en français :

« Tu ne m'as toujours pas dit ton prénom …  »

Il m'était indifférent de connaître son matricule. Bien que la plus part des détenus avaient pour habitude de commencer par ça. Encore une preuve que les gardiens exerçaient sur eux, une pression, un pouvoir. Que je n'aimais évidemment pas. Marchant tranquillement, c'était normal pour moi de le considérer comme « humain » et non comme « objet ». Mes collègues ne comprenaient pas tous pourquoi … C'était de toute façon, plus fort que moi. Je m'en contre fichais du passé du personne. L'essentiel se jouait là, maintenant : le présent. Le temps se meurt, alors pourquoi perdre des minutes? Le garçon avait la faim au ventre, qu'il le veuille ou non. Et c'était bien évidemment vers le réfectoire que j'allais. N'oublions pas que j'ai mon service à faire … Outre la couleur rouge de son uniforme, j'étais assez soucieuse de son état de santé. Il me paraissait très « maigre » malgré l'éclat de sa peau. Allant jusqu'à me dire que j'étais certainement plus lourde que lui à présent. En même temps, depuis plus de deux mois, je me gavais comme une oie. Bref, pour en revenir à des choses plus sérieuse, nous arrivions au réfectoire. Athis m'attendait devant la porte. Levant les yeux vers lui, je lâchais à mes risques et périls, dans un murmure :

« Tu n'as rien à craindre. »

Parce qu'il était flagrant qu'il avait peur. De toute façon, je ne serai pas loin. Je venais pour ainsi dire, de l'introduire à mon cercle d'attention pour un bon moment. Poussant la porte, Athis fut le premier à entrer. Nous à sa suite. Observant, de nombreux prisonniers assis à leur table. Quelques gardiens flânaient entre les tables ou étaient affalés sur des chaises. Je laissais un instant le garçon seul pour qu'il aille chercher son plateau repas. De mon côté, je me dirigeais vers l'un des gardiens. Lui, avait fini, j'allais donc prendre sa place. Mais avant que je n'ai pu faire quoique ce soit, l'individu effleurait déjà mes lèvres des siennes. Je fixais avec envie ses yeux émeraudes, passant une main dans ses cheveux noirs en bataille. Avant de l'abandonner à sa pause. J'allais certainement me faire réprimander ce soir, de ma maladresse pour la blessure sur ma paume. Mais qu'importe, je tournais le dos en riant. Cherchant des yeux « l'oiseau perdu ».

Il était parfois difficile de s'armer de courage dans le fin fond d'un enfer. Mais sans ça, c'est signer son arrêt de mort. Au plus combatif d'entre eux de prouver qu'ils avaient encore à revendre. Moi, je ne suis que l'observatrice de l'évolution de mes protégés. Ainsi va s'en dire … Je ne suis pas là pour rien. Libre à toi de vouloir seulement de mon écoute, jeune oiseau. N'oublie pas que tu as toujours tes ailes pour t'enfuir loin de tout.
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Alix Emérence
252525 L'Ange
Alix Emérence


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MessageSujet: Re: A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara]   A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara] Icon_minitimeJeu 25 Juin - 21:23

Elle regarda juste mes yeux, ne répondant pas à ma prétention soit: me déclarer innocent, envers et contre la justice qui m'avait condamné. Je lui en voulais. Elle aurait pu se fâcher ou dire qu'elle me croyait mais pas m'ignorer ainsi! Au lieu de ça la jeune femme avait préféré m'attraper le visage pour relever mon menton. Que cherchait-elle au fond de mon regard à demi-éteint? J'essayais vaguement de me dégager, en douceur pour ne pas paraître suspect mais évoquant une légère résistance indiquant que je n'étais quand même pas une poupée à manier comme on le souhaitait. Finalement la gardienne relâcha son étreinte, et, jaloux de la seule chose qui me restait soit: mon corps je reculais d'un pas. Son touché était doux mais ne me rappelait que trop celui de l'homme à l'uniforme. Depuis quelques jours je ne supportais plus le contact, le craignait, l'abhorrait même.

« Appelle-moi juste, Damara. »

Je ne répondis rien, c'était un joli nom, peu commun. A vrai dire je ne l'avais jamais entendu: ni en espagnol, ni en français, ni en anglais. D'ailleurs la demoiselle parlait cette seconde langue comme le gardien à mon arrivée: Irvin Durand. J'inclinais doucement la tête, épuisé de ne rien faire dans cette cellule, à tourner en rond ou plutôt en carré-car oui elle était carré cette cellule ou rectangulaire peut-être? Je n'avais jamais été doué en mathématiques- à mourir de faim dans mon coin avant de me décider à refaire les cents pas, histoire d'oublier le chagrin qui me creusait un peu plus l'estomac. Pourtant, je vivais encore, c'était une fragile flamme; j'étais l'ombre de ce que j'avais été avant. De mon passé de gosse de la rue optimiste et doué pour se débrouillé honnêtement il ne demeurait que la pureté, dangereuse en de tels lieux. Quant à celui qui avait failli s'en sortir en devenant mannequin, c'était à peine si la démarche était restée; de mon corps fin et sculpté les stigmates de la perfection recherchée par les projecteurs ou les appareils photos il ne restait que des blessures, des cicatrices et mon poignet brisé: ce que m'avaient laissé les autres modèles. Bon d'accord mes cicatrices étaient presque refermées, je n'étais pas si affreux que cela non plus. Mais c'était certain; quelque chose était brisé. A jamais. Ou le temps que je survivrai ...

-Damara

Finis-je par répéter d'un air blessé comme si j'avais prononcé le mot tabou: liberté. A vrai dire tout son être respirait cela: la lumière du jour que je n'avais pas vu depuis une semaine déjà, la liberté qui m'avait délaissé. Elle souriait, heureuse de tout. Je pense que même si elle avait été prisonnière elle serait ainsi: ce devait être dans son caractère. Moi-même j'avais été un enfant joyeux malgré la difficulté de la vie et heureux du peu que ma pauvreté m'offrait. Mais là c'était trop, je mourrais à petit feu, c'était très douloureux, trop pour mon sourire qui m'avait délaissé peu après ma liberté. Je n'étais pas en colère contre lui puisqu'il s'était battu un temps contrairement à ma liberté qui m'avait délaissée dès le début. Ca y est! J'étais fou! N'ayant plus personne contre qui me fâcher je me mettais en colère contre des mots: liberté, sourire, ironie. Tout ça passait sous le joug de ma rage et de mon jugement; c'était facile, trop facile d'accuser de simples rassemblements de lettres. Et pourtant, croyez-moi, ils faisaient tellement ces dits "simples" rassemblements de lettres. Tiens, encore un mot bien paradoxal à sa définition: simple... Lui, il n'avait aucune légitimité dans sa naissance, dans son existence parce que rien ne l'était... Simple je veux dire. Pour ça j'aimais bien les prénoms: c'était juste un groupement de voyelles et consonnes, ça ne voulait rien dire en général, la consonance était jolie ou non... Aucune définition ou pression.


« Tu ne m'as toujours pas dit ton prénom … »

J'aimais bien le mien qui me correspondait beaucoup: original-si je puis me permettre- doux, mixte et ambigu: bon ça c'était le Alix d'avant. C'était un son joyeux, ce que je n'étais plus, et ne serai sans doute plus jamais de ma vie... Si tentée qu'elle dure assez longtemps. Intérieurement j'espérais mourir très bientôt. Un patronyme c'était un appel à la vie: or je n'avais aucunement envie de l'appeler elle puisque je voulais partir. D'une voix chagrine et mystérieuse à la fois je répondais simplement:

-Le nom que j'ai porté ne vaut plus rien. Il était joli, j'ai préféré le laisser libre, dehors. De telle sorte que je n'en ai sans doute plus.

Oui, nous n'avions qu'un nom, alors forcément: si je l'avais offert à ce petit garçon otpimiste qui avait toujours vécu libre malgré la pauvreté et honnête malgré sa proximité avec la drogue et la délinquance propre aux Ghettos, forcément, je n'avais plus de patronyme! Ici, dès le début on m'avait donné un surnom: un vieil homme condamné à perpétuité pour meurtre-qui ne le déniait pas- m'appelait l'ange. J'avais ri sans pouvoir m'arrêter; il s'en était même fâché! Retrouvant mon sérieux j'avais répondu "Si j'étais un ange, j'aurais des ailes; et si j'avais des ailes, je ne serai pas assez stupide pour rester ici". Il m'avait juste dit qu'un ange avait de grandes ailes et que les barreaux étaient trop serrées pour les déployer au dehors. Il avait fait fort! Parfois ce nom sonnait aussi dans la bouches de personnes beaucoup moins bien attentionnés qui entendaient par ange: innocence et donc sans défense; un bon moyen de me provoquer.

« Tu n'as rien à craindre. »

Ma naïveté encore présente, la seule courageuse décidée à me tenir compagnie avait envie de lui faire confiance; d'acquiéser. Elle était vraiment belle; sa joie la rendait resplandissante et si je n'avais pas eu un "léger problèmes d'hormones" comme le disait élégamment ma mère-qui n'avait jamais rien eu d'élégant pour tant-je serais tombé amoureux dans l'instant. Vraiment, cette jeune femme semblait "porter la vie en elle". Elle échappait à cette ambiance lourde qui semblait également emprisonner les gardiens: Irvin par exemple. J'étais jaloux et admiratif à la fois. De toutes manières je n'avais pas le choix... Elle me tirait maintenant par le bras avec une incroyable force pour sa taille. Je la suivais, d'abord en renâclant comme un vieil âne têtu puis avec résignation; j'avais vraiment faim et pas la force de résister à son otpimisme qui me rappelait le mien. Celui d'autrefois, qui bien sûr, avait fui en même temps que ma liberté.

Je frissonnais en arrivant dans le réfectoire parce que le regard de "l'homme en uniforme" coula avidement sur ma silhouette. Que pouvait-il bien me trouver? J'avais maigri, probablement des cernes sous les yeux et un air totalement égaré: bref, rien du type charmeur ou de la séduction incarné. Il restait en moi une certaine beauté blessée, prestigieuse malgré la décadence causée par la fatigue. Après tout j'avais quand même été mannequin. Ca devait sans doute se voir derrière mon allure si fragile, brisée même pour qu'il me regarde ainsi. Je m'asseyais. Toujours à la même place, allant tel un papillon vers la lampe. Ce papillon sait que la lampe le brûlera, pour celà il volette autour sans s'y poser; il n'a pas le choix pourtant... Son souffle dépend de cette fichue lampe, source de ses douleurs. Pour moi c'était pareil: c'est pourquoi j'allais directement vers ceux qui me brutalisaient souvent et me demandaient rançon: entrée, pain et dessert s'il y avait. Pourquoi me battais-je pour ma vie puisque je ne voulais pas d'elle? Sans doute par peur de la douleur. Je n'avais aucune crainte à la quitter; je la détestais après l'avoir aimé avec ferveur... Mais c'est certain que la peur d'avoir mal me retenait. Ainsi je faisais des efforts pour me maintenir à peu près et respirer encore. Je donnais le pain aux dits détenus; espérant que la gardienne n'interviendrait pas, sans quoi j'aurais de graves problèmes par la suite. J'eus le droit à un "brave ange, brave petit".

Je la regardais de biais, les larmes me montaient aux yeux encore une fois, sans couler. Elle était belle et libre, si lointainte, si...Je n'avais plus de mots. Eux aussi me quittaient, me délaissant lâchement. Et si l'on n'avait plus de mots pour écrire des histoires dans sa tête, rêver à défaut d'espérer, que restait-il? Un main lourde se posa sur mon épaule et je retrouvais le regard de "l'homme en uniforme" qui passa ses doigts son le col de ma tenue de prisonnier. Ses gestes étaient de plus en plus hardis au fur et à mesure que les jours passaient, ma résistance moindre. J'étais faible et perdu, je le haïssais mais n'avait aucune force pour lui le cracher à la figure. Il murmura quelques promesses de protection à mon oreille si jamais j'acceptais d'aller dans sa chambre: un nouveau pas était franchi. Avais-je le choix? Volontaire ou non, il m'aurait! Et les avantages tels qu'un peu de nourriture réservés aux gardiens ainsi qu'une protection n'étaient pas des moindres. Pour une fois, ou quelques fois... Si je disais oui, je perdais définitivement le titre d'ange en me prostituant; et si je disas non, je le perdais aussi parce qu'il abuserait de moi. Finalement, mon esprit fatigué, habitué à ne voir que le présent refusa l'horrible idée et je dressai doucement la tête vers lui.

-J'aime une femme


Ce ne fut pas suffisant bien sûr; mes tendances ne l'intéressaient pas, d'autant plus qu'il les soupçonnaient fausses. Et oui, certaines personnes ne trompent pas leur monde: j'avais des manières très éthérées, élégantes, trop pour un garçon viril totalement hétéro. Ca le mettait plus en rage qu'autre chose que j'ai menti. Il posa une main sur mon bras et me fit me lever, brutalement; arguant que j'avais essayé de voler le pain de quelqu'un d'autre. Je me levais, doux et docile comme un enfant effectivement prit en faute. Etre accusé à tort, j'avais l'habitude! A cause de ça j'allais passer ma vie ici. D'un geste digne il m'indiqua de quitter le réfectoire. Trop heureux de m'en sortir avec une simple marque rouge sur le bras qu'il avait trop serré-pour l'instant en tout cas- je m'exécutais sous le regard scandalisé des autres gardiens et moqueurs des autres détenus. J'étais vraiment stupide pour m'être fait avoir, ça les faisait rire parce qu'eux au moins, ils étaient discrets en le faisant.

Jetant un regard neutre à la gardienne, sans opposer de résistance je commençais à repartir comme j'étais venu, sans même avoir touché à ma soupe. J'espérais qu'elle n'intervienne pas. Son coeur était bien aimable, enclin à la justice mais en attendant, mon cas était déjà assez grave comme ça. Je ne tenais pas à me trouver dans une situation bien pire, car "l'homme en uniforme" se chargerait de me punir ce soir... Pas le viol, non je ne pense pas... Quoique! Espérons que ce serait simplement quelques coups... Finalement Damara s'était trompé: j'avais bien quelque chose à craindre contrairement à ses affirmations précédentes.
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Damara Galanis
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Damara Galanis


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MessageSujet: Re: A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara]   A la liberté qui se sentait trop seule en ma compagnie [PV Damara] Icon_minitimeJeu 25 Juin - 23:30

Et je le retrouvais enfin, assis dans son coin avec pour seule compagnie des inconnus. Ne l'épiant pas comme un aigle, je faisais ma tournée des tables en cherchant le chien du regard. Il glissait sous les tables en faisant sursauter quelques prisonniers en les effleurant. Regardant le plafond d'un air las. Et dire que nous étions dans une prestigieuse salle de bal, vulgairement transformée en réfectoire. J'en avais presque mal au cœur de voir qu'un bâtiment tel que celui-ci était devenu une prison. Laissant de côté mes habitudes historique, je posais mon attention sur le groupe de détenus devant moi. Riant aux éclats en forçant un peu sur leur envie pour manger. De l'autre côté, une femme tenue à l'écart … Elle était sans doute nouvelle. Allant la rejoindre, j'allais jusqu'à la pousser de se joindre aux autres. Il n'y avait pas que des brutes sans cœur. Au bout de quelques temps, la prison assagissait les plus rebelles. La demoiselle prit son plateau en hésitant, les autres l'accueilleront à cœur ouvert. Saisissant mon trousseau de clef, j'avais cette manie d'y chipoter, le faisant tournoyer autour de mon doigt. Bravant les minutes, je venais de faire le tour de la pièce entière. Puis arrivant de nul part, je me cambrai, prenant appuis contre le mur, serrant d'une pression mon bas ventre. L'un de mes collègues remarqua mon mal aise et s'approchait de moi en hâte. Je lui souriais difficilement en décrétant que ça allait passer. Les joues rosées, je commençais à avoir de plus en plus chaud. Allant jusqu'à regretter amèrement d'avoir enfiler le sweet de Luka. S'en suive une légère migraine. J'avais tout ce qu'il fallait pour que mes humeurs changent, ne manquait plus que « le » détail. Mon collègue toujours à mes côtés ne me quittait pas des yeux en attendant sagement que je me sente un peu mieux. On peut dire que cet homme avait toujours pris « soin » de moi depuis que j'étais ici, l'un des seuls en qui j'avais confiance. Après un bref instant, j'allais mieux, bien qu'un étrange silence se soit installé dans le réfectoire. En m'étirant, une voix retentissait jusqu'à mes oreilles. Levant les yeux vers l'agitation …

« Il essaie encore d'attirer l'attention sur lui on dirait.

- Je vois ça. »


Je soupirais déjà. Combien de fois des gardiens n'avaient-ils pas crier au loup pour leur plaisir? De toute façon, celui là n'avait jamais gagner ma confiance ni mon amitié. Plutôt réputé pour réduire les plus faibles à leur rang de prisonnier. Je n'avais jamais voulu en entendre d'avantage, il était fréquent que des gardiens malhonnêtes et sadique, usent de leur pouvoir. Regardant la scène, un garçon se leva sans broncher. Il ne m'avait fallu qu'une fraction de seconde pour reconnaître l'oiseau perdu. Son regard ne m'échappait pas … A sa suite, le gardien allait-il le punir ? Secouant négligemment la tête, je n'étais pas d'accord. Et aucun de mes compagnons ne réagissaient, les moqueries des prisonniers sonnaient faussement à mes oreilles. Je lançais un regard à Athis, assit non loin. Il avait suivis la scène depuis son début. Si tu voulais un juge, jeune homme. Nous allons donc voir si tu mérites ta sanction. Au début, la boule de poils ne bronchait pas puis, le cœur léger de le voir accourir devant la porte. Bloquant l'accès, face au jeune homme et au gardien. Grognant, il n'était pas question que quelqu'un sorte d'ici. Il venait de plaider : non coupable. Mon compagnon a quatre pattes lançait des regards assassin à l'homme. Il sentait d'ici qu'il usait de la manipulation. J'arrivais de mon pas silencieux à leur niveau. Mon collègue rétorquait sur un ton mauvais que je ferai mieux de museler mon  « sale cabot » et de le tenir en laisse. N'aimant vivement pas l'allure des confrontations … Clac! Ma main venait de partir d'un coup sec. Et plutôt froidement :

« Sois heureux qu'il ne t'a pas encore trouver à son goût. Si je te reprends encore une fois à tourner autour de ce garçon, tu auras de très gros problème. Donc, si tu ne veux pas perdre ta place, tiens toi tranquille »

Les rares fois où Athis m'avait vu dans cette état, il n'était pas resté. Comme quoi, il fallait se méfier de l'eau qui dort. J'étais encore gentille mais c'était plus fort que moi. J'avais mal à la tête, une boule dans le ventre, et je ne supportais pas l'injustice et encore moins qu'on critique ma façon de tenir mon compagnon. Je ne risquais rien du tout pour ma part. J'exerçais depuis bien longtemps que cet individu, mon expérience ne valait pas la sienne. Raison de plus pour être sûre de lui faire peur, j'avais encore l'appui de certain collègue. Les détenus avaient comme par magie, cessés leur ricanement. Athis était impressionnant dans sa carrure. Plus grand que la moyenne, il m'arrivait facilement aux hanches. C'était plus utile pour instaurer le respect, même le plus naïf des prisonniers n'auraient jamais l'envie d'aller le provoquer avec ses crocs peu sûrs. Au travail, l'animal restait le loup qu'il fallait mieux éviter au risque d'avoir la nuque brisée. Faisant signe à ce dernier de conduire l'oiseau perdu en dehors de la salle, Athis s'exécuta en le poussant vers la porte . Je tournais le dos au gardien en attrapant un pain et une pomme. Sortant à mon tour, je chantonnais sur un ton neutre.

« Viens, allons à la salle commune. »

J'étais au moins sûre qu'il n'y avait personne la-bas en ce moment pour venir me perturber les nerfs. Perdue dans mes pensées, il était beau le temps d'hier où les rires des enfants remplaçaient celui des gardiens. Où l'herbe des plaines couvrait celles des terres arides du Luxembourg. Je n'étais pas chez moi ici … Entrant dans la pièce, il n'y avait que quelques personnes. Moins d'une dizaine. Allant dans le fond de la pièce jusqu'à une table contre les fenêtres. Je me retournais d'ors et déjà pour bien faire comprendre au jeune homme de me suivre. Me laissant tomber avec grâce sur une chaise, je présentais sans retenue la pomme et le mets sous ses yeux. Sans allez par quatre chemins, le message était assez clair : mange. Tournant mon visage vers l'horizon, je m'y perdis. Le vent soufflait contre les vitres sans jamais les traverser. Il n'y avait peut-être pas plus têtue qu'une braise, elle pouvait se fracasser avec hargne durant des heures. Un peu comme l'écume de la mer contre les rochers. Athis aboya pour attirer mon attention, ce qui fonctionnait toujours. Caressant son cou, il s'en alla vers le jeune homme. Tu vois, tu dois lui rappeler un peu Siriel. Calme et si énigmatique … Je ne fus même pas étonnée de voir ma bête noire poser son museau sur les jambes de l'intéressé. Il faut un temps pour le réconfort, un temps pour l'amitié. Souriant d'une moue amusée, je riais :

« Te voilà devenu officiellement l'un des rares privilégiés. »

Je voulais oublier rapidement le passage que nous venions de vivre. Mon mal aussi. Je voulais oublier que nous étions dans une prison, que tu étais le prisonnier et moi, la gardienne. Parce que même si cette dernière chose était une évidence, au grand jamais je ne m'élèverais plus haut que toi, oiseau perdu. Nous étions égaux, que tu trouves ça normal ou non, j'en avais assez d'avoir ce statut de monstre. Oui, je ne voyais pas autre terme pour décrire ce que nous étions. Bien que sous mes airs d'anges, jamais on ne m'aurait décrit comme tel. Je ne suis qu'une simple femme assise devant toi. Et rien d'autre. Accepte le seulement …
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