Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 Du téléphone cassé au coup (de fil)...

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2 participants
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Lord Adel Sinclair
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Lord Adel Sinclair


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MessageSujet: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeMar 3 Nov - 0:55

<<<viennent de là


Nous marchions depuis quelques minutes. Les évènements étaient étranges. Ou alors Dieu le père approuvait sans concessions ma tâche et mon rang. Il fallait dire que malgré tout, cette prison était peuplée. Sinon de prisonniers, au moins de gardiens. D'après les dossiers j'en avais compté environ un par prisonnier. Et là, miracle, nous ne rencontrions personne. De toute façon, eussions-nous rencontré qui que ce fut, il aurait tâté de ma clé anglaise.

Bref, je jubilais de nous voir tranquille et je gardais ma main non loin du crâne du gamin. Le chemin fut relativement silencieux. Mais bon, que pouvions-nous nous dire ? Je réfléchissais. Ou plutôt, je me remémorais. Ma première torture. Ma dernière. La plus mémorable, celle qui me fut la plus triste, la plus jubilatoire. Chacune m'avait transporté d'un sentiment différent. Chacune était liée à une personne différente. Chacune m'avait déjà tué. Peut-on tuer un mort ? Je n'attendais que de ressortir d'ici, de ressusciter et de reprendre mes droits dans une île paradisiaque où je m'amuserais à ruiner des économies entières par des emprunts toxiques. Finalement, la conquête du monde me semblait bien facile. Celle de cette prison le temps de m'en échapper allait peut-être être plus difficile.

Peut-être pas.

"Grimpe."

Nulle méchanceté dans ma voix. Je lui avait parlé des sous-sols. Pourtant, la salle que je comptais lui faire visiter était au premier étage. Et au second, il y avait l'infirmerie. Le paradis après le purgatoire. La symbolique des étages était de taille. La porte s'ouvrit, je la refermais de l'inérieur. Devant nous, une salle, unique, qui prenait tout l'étage. Je l'avais déjà visité et j'admirai pourtant une fois supplémentaire sa beauté.

Un donjon. Les adeptes du sadomasochisme avait choisis le bon mot pour désigner cet endroit. Ce qu'ils n'avaient pas compris, c'était que leurs pratiques n'étaient qu'un simulacre éhonté de la douleur. Devant nous, se dressaient, libres, les outils pour entraver. Douce ironie. Cette salle était pleine de poésie.

Des chaines pendaient du plafond et des murs, une table presque au milieu. Un brasero éteint était agenouillé à ses côtés, psalmodiant une sainte prière. Un fin filet de lumière s'écrasait dans la salle, illuminant tout d'une étrange lueur divine et froide. Il manquait la chaleur d'un feu et des braises. J'étais mort en me consumant d'amour. Le feu avait été mon élément. Pourtant depuis, j'étais froid de rage et de haine.

"Ce qui me chagrine ici, ce sont ces armoires. Elles sont laides. Elles cachent à notre vue et à notre usage, les outils qui pourraient être utiles pour menacer les gardes, pour s'évader ou pour quoi que ce soit d'autre. Cela pourrait être si romantique si elles étaient étalées sur une table. Bien entretenues ou suintantes d'un sang encore liquide, elles nous jetterait leur éclat métallique à la figure, nous priant de les utiliser. Et non. Pour les délivrer, il faudrait une clé."

Je levai quelque peu la main. Les rayons pâles de lumière brilla sur l'acier. J'avais un sourire heureux et étrange sur le visage. J'annonçais les règles du jeu d'une voix mondaine.

"Petit homme, la porte est derrière moi. Pour en sortir, tu devras te plier à mes désirs ou me faire plier à tes suppliques. Je te laisse quelques instants. Fais ton choix. Après, ce sera mon tour."

D'un geste, je désignais la salle. C'eut été si agréable s'il se décidait à s'allonger sur la table, à se soumettre de lui-même aux crocs mordants des fers. Je n'en espérais pas tant. Mais savait-on jamais ?
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Edward Stevensen
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeMar 3 Nov - 14:00

J'avais beau marcher d'un pas tranquille et avoir un visage aussi lisse que possible je n'en menais pas large alors que nous partions du quartier des cellules pour une destination plutôt inconnue que connue. J'aurais bien aimé qu'on croise quelqu'un n'importe qui histoire de denouer un peu la boule de mon estomac par la distraction d'une nouveauté mais il n'y avait personne. Personne d'autre que les pierres grises de ces couloirs froids que je connais déjà par coeur. Et ce qu'i n'arrange rien c'est la manière dont cet homme dont je ne connais même pas le nom marche à côté de moi. Je ne doute pas qu'il me surveille attentivement afin de prévenir toute tentative de fuite. Or j'ai horreur qu'on m'escorte, qu'on me surveille, je vais où je veux et il se trouve simplement qu'il peut me montrer le chemin de l'endroit où je veux aller voilà tout. Mais j'ai beau me répeter cela en boucle sa présence trop proche me rends nerveux et me donne précisement des envies de fuite. Cependant plus le temps file moins il m'est difficile de sourire. Cet endroit là je ne le connais pas. Ce qui fait que mes yeux sont bien trop occupés à fureter partout pour que mon cerveau ait le temps de se préocuper d'autre chose.

Nous finimes par nous retrouver devant un escalier et son ordre me surprit. Pas le fait qu'il me donne un ordre, les adultes ont une facheuse tendance à se le permettre et après ils sont même surpris de ne pas me voir obéir, mais quel orgueil ! Bref de toute façon pour continuer à avancer j'aurais bien été en peine de faire autre chose étant donné que l'escalier ne fait que monter. Fâcheux fâcheux, il y a tromperie sur la marchandise là, à moins qu'on est pas la même définition du mot "sous sols" ? Mais après un bref regard noir à son encontre je me décidais à monter les marches. Après tout peut importait qu'on ailles vers le bas ou vers le haut, dans les deux cas cette tour était interdite d'accès, elle était donc forcement interressante.

Et arrivé dans la salle où il souhaitait visiblement m'emmener je ne regrettais nulement de l'avoir suivit. C'était fascinant. Bon d'accord avec un petit air de déjà vu forcement. Une salle de torture à l'ancienne, ben c'est une salle de torture à l'ancinne elle ressemble forcement aux autres. Mais ce n'est que la deuxième que j'ai l'occasion de voir je n'ai définitivement pas encore eu le temps de me lasser. j'observe donc avec fascination chaque élément. Chacun s'acorde avec l'ensemble de façon à créer une athmosphère bien particulière. Une athmosphère qui me file des frissons et pas que des frissons d'excitation...

Qu'est ce qu'elles ont les armoires ? Moi je les trouvent très bien, elles sont faites d'un métal sombre qui s'accorde très bien avec le reste. Et puis elles aussi elles ont un éclat métalique puisqu'il y tient tant. Je ne peux pas m'empêcher de ricanner à sa tirade. Non que je sois insensible à la poésie des lieux mais franchement voir cet homme si pompeux qui se prend visiblement très au sérieux discourir avec tant de pédance et considérer ces simples serrures comme des obstacles incontournables. C'est tout à fait ridicule. Je me demande combien de temps je mettrais à les ouvrir, ça se compterai probablement en secondes. Je n'aurais qu'à essayer pour savoir si ça me chante. Je doute qu'il y ait une seule serrure à même de me résister dans cette prison.

"Petit homme, la porte est derrière moi. Pour en sortir, tu devras te plier à mes désirs ou me faire plier à tes suppliques. Je te laisse quelques instants. Fais ton choix. Après, ce sera mon tour."

J'en étais tout à l'autosatisfaction que me procurait cette pensée quand ces paroles prirent une teinte moins poétique. Je n'ai pas vraiment le temps de m'arrêter sur la colère que m'inspire le mot "petit" dirigé à mon encontre, je doute qu'il plaisante. Je me doutais un peu que les choses prendrait peu ou prou cette tournure à un moment ou à un autre. il n'empêche qu'un bloc de glace descend tout de même dans mon estomac et que l'endroit perd beaucoup de son charme pour ressembleer à ce qu'il est vraiment, une prison. Je doute que ses désirs quels qu'ils soient me plaisent beaucoup et il ignore visiblement qu'il y a entre le mot supplique et moi une grande histoire d'inimité. C'est à ça qu'il veut jouer alors... Allez sort de ton immobilité et redonne un peu de couleurs à ton visage, tu ne vas quand même pas rester planté là comme un mouton qu'on emmenerais à l'abbatoir !

Je prend une discrète inspiration pour faire redemmarrer ma respiration momentannement bloquée et m'élance en gambadant vers l'autre extreminté de la pièce. Oui en gambadant, j'ai l'intuition que ça éveillera mon ses soupsons que le fait de courir à tout allure le plus loin possible de lui. Je me dirige donc, toujours en gambadant et en faisant quelques détours histoire de faire mine de faire mon choix, vers la dernière armoire, enfin en tout cas celle qui est le plus loin possible de lui.

Arrivée devant elle j'abandonne toute véléité de tromperie et, saisissant une épingle piquée dans l'envers d'une de mes manches, je bat mon meilleurs record malgré des mains légérement tremblantes. On dit toujours que la peur donne des ailes. Calme, calme... Là une lame ! et là une autre, je laisse tomber les fouets et autres ustensils dont je n'ai pas la moindre envie de savoir à quoi ils servent et referme précipitemment à clé la porte de l'armoire. Je n'ai pas vraiment envie qu'il se serve aussi, vu ce que j'ai entraperçu comme objets là dedans ça ne me plairait pas du tout.

Une lame dans chaque main je me sens un peu plus d'humeur à jouer. Et à tricher, je n'ai jamais su respecter les règles quelles qu'elles soient.
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Lord Adel Sinclair
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeMar 3 Nov - 21:03

Je hausse un sourcil alors que je le regarde s'éloigner ? Mais comment a t-il compris mes paroles ? Je soupire en levant un instant les yeux au plafond. Une fois de plus, j'ai trop présumé de l'intelligence de mon interlocuteur. Le fait que je les sous-estime me perdra. Néanmoins, je laisse le gamin sautiller jusqu'aux armoires. Je ne comprend pas sa propension à aller les voir de près. Il aura tout le temps de pouvoir les contempler, entre deux larmes.

Et pourtant, là, il m'arrache un premier sourire. La porte s'ouvre. Je pourrais croire un instant qu'ils l'avaient laissé ouverte mais le fait de l'avoir vu se pencher (oh si peu ! Il est si petit, youpi !) sur la serrure me laisse plutôt penser qu'il l'a ouverte lui-même. J'ai un doute cependant. La sécurité semble parfois laisser désirer dans de nombreux coins de ce château. Je lui demanderai.

Et lui se dresse face à moi en tenant deux scalpels. Ou ce que j'identifie comme tels. Une fois de plus, mon tic se manifeste. D'une voix presque joyeuse, je me manifeste :

"Oh. Tu espères pouvoir me tuer ? Mais à quoi penses-tu ?"

J'ai toujours la clé anglaise dans la main. Je ne l'avais pas lâchée et il le sait. Je me demande à nouveau ce qu'il a bien pu comprendre de mes paroles. Mais bon, il faut savoir faire avec.

"Je croyais que tu étais venu ici pour ne pas te faire fracasser le crâne. Si tu persistes, cela va être plus douloureux que ça aurait pu être dans la cellule. En plus, permets moi de te signaler que tu n'as aucune chance. Tu es trop petit. Je t'aurais atteint avant que tu ne puisse me toucher. Laisse tomber tes cure-dents à terre."

C'était bien loin d'être des cure-dent mais dans toute ma tirade, c'était sans aucun doute l'unique mensonge. Le reste était véridique. Il ne restait plus qu'à attendre sa réaction. J'héritais là encore d'un auguste trait de mes ancêtres : j'avais du mal à ne pas lancer d'ultimatum dans un combat comme celui-là. Pourtant, doucement, j'avais légèrement plié les jambes de manière à pouvoir bouger rapidement. J'avais confiance en mes talents de boxeur si jamais il lui prenait l'idée, sotte, de ne pas m'obéir.
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeMer 4 Nov - 15:53

Je préfére ne pas le quitter du regard donc je me contente de mon sens du toucher pour faire connaissance avec mes deux nouvelles acquisitions. Et je les trouve parfaitement satisfaisantes ma foie. C'est loin d'être des couteau de boucher, les lames sont plutôt petites et fines mais fort heureusement pas flexibles et d'un tranchant satisfaisant d'après la légére douleur de mon index. Ce sont des outils faits pourtorturer pas pour se lancer dans une rixe c'est certain, mais ce n'est pas ce que je leurs demande. Au poids elles me semblent bien équilibrés et leur pointe est parfaite. Voilà deux éléments beaucoup plus importants pour l'usage que je prévoit d'en faire.

"Oh. Tu espères pouvoir me tuer ? Mais à quoi penses-tu ?"

On dirait que je l'amuse et tant mieux. S'il me sous estime c'est tout à fait bénéfique pour moi qu'il continue donc. Je me rapproche tout doucement de lui, un pas après l'autre, sans grande enjambée, sans acoup, sans le quitter des yeux. Quand à le tuer, j'espère pour lui qu'il prend un minimum au sérieux ce risque parce que ce n'est pas le remord qui risque de m'étouffer... Il devrait savoir que lapluspard des prisonniers ici sont des assassins, je sais que je n'ai pas le profil type mais quand même. Bon ce n'est pas le moment de déclencher un débat sur le sujet, qu'il perde donc son energie et sa concentration à parler tout son saoul. Je continut de me rapprocher avec régularité, bien stable sur mes appuis, le guettant dans l'attente d'une éventuelle attaque. Me rapprocher de lui, et par là même de la porte.

"Je croyais que tu étais venu ici pour ne pas te faire fracasser le crâne. Si tu persistes, cela va être plus douloureux que ça aurait pu être dans la cellule. En plus, permets moi de te signaler que tu n'as aucune chance. Tu es trop petit. Je t'aurais atteint avant que tu ne puisse me toucher. Laisse tomber tes cure-dents à terre."

Menace, menace, peut être pas en l'air mais rien que des menaces quand même, calme toi et reste concentré. Impossible de faire entendre raison à mon coeur qui bat à cent à l'heure, mais tant pis, l'important c'est que ma tête, elle, reste froide et qu'elle ne commence pas à imaginer mille et une tortures... Pas de colère non plus, laisse le dire. Je sais que je suis petit -et ça m'enerve gravement d'ailleurs- que mon allonge et ridicule, ma force musculaire bien inférieur à la sienne et je n'ai pas oublié la clée à molette qu'il brandit toujours. Mais est ce que c'est une raison pour ne rien faire ? Certes non. il suffit d'un minimum de reflexion. D'ailleurs je suis assez près maintenant, si j'avance plus il risque de s'elancer pour frapper le premier mais pour l'instant je suis juste hors de portée.

Mon bras gauche se tend et la lame que contenait ma main gauche file dans sa direction, pointe en avant dans une courbe dont je ne suis finalement pas peu fier. Ca fait longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de m'exercer mais à cette distance je ne peux décemment pas le rater. soit il s'ecarte soit il se le prend dans les deux cas la voie est plus libre qu'elle ne le sera jamais. Je fonce vers la porte tout en faisant passer mon couteau restant dans ma main gauche légérement plus habile malgré mon ambidextrie.
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeJeu 5 Nov - 1:41

Un trait s'échappe de sa main.

Il y a des fois où il faut laisser filer les choses, ou les gens. Et il y a des fois où, quoiqu'en soient les conséquences, il faut les arrêter. Malheureusement pour ce gamin, il appartient cette fois définitivement à la deuxième catégorie. J'avais eu un doute. J'avais un instant hésité à aller jusqu'à la table. Pour un 'excusez-moi' un peu poli et humble, je pense que ma générosité se serait allée à la grandeur, je l'aurais laissé partir. Mais là, alors que je vois un scalpel voler dans ma direction, je songe que cet enfant a tout fait pour mériter mon courroux. Et qu'il en subira les conséquences.

Le scalpel ressemble à un éclair.

Cet éclair sépare l'espace de mes pensées en deux. Je peux éviter cette lame. Je suis un lord. Je suis un boxeur. Je suis suffisamment habile pour pouvoir espérer éviter cette lame. Mais je le laisserai s'échapper. C'est hors de question. Je reste campé sur place. Je lève juste mon bras gauche. Mes dents se serrent.

"Tu me sous-estimes."

Je n'ai pas bougé, la lame qui visait ma gorge s'est plantée dans mon avant-bras. Je croise un instant son regard. Il semble espérer encore, son autre lame est passée dans sa main gauche. Je n'avais pas bougé, je bouge. Mon jeu de jambe était mon grand atout. Il l'est toujours. Je passe derrière lui. L'espace qui mène à la porte est libre. Celui qui mène à son crâne aussi. Je ne me prive pas d'user de la clé anglaise.

Il s'écroule.

Ais-je dit que j'étais grand et bon ? Je le regarde, allongé sur le sol glacial de cette tour sordide. Je le soulève par la ceinture et vais le porter sur un lit de bois. Je ceins ses membres par des bracelets de fer. Il peut se réveiller maintenant s'il le veut. En fait, je vais l'attendre. Je me retourne et approche une chaise. Je la place dans la lumière qui tombe en un fin rideau de lumière dans mon dos. J'ai toujours aimé les clichés de ce style. Mais pour une fois, je peux me tenir droit, étendre mon dos, croiser les jambes comme je les aime. Seul mon bras me fait mal. Normal : il y a un scalpel planté dedans.


Je le regarde. J'ai vu des dizaines de personnes comme cela. Des dizaines de personnes se sont retrouvée endormies dans des liens d'où elles ne pourraient se défaire sans mon consentement. A force, je connais les respirations calmes et évanouies, les respirations affolées du vilain que la peur saisit et les respirations calmes mais lucides. Je n'ai pas vu quand mais maintenant, je vois qu'il est réveillé. Je n'avais pas frappé si fort. D'ailleurs, je ne suis pas fort.

Je me lève, fais demi-tour et j'enlève ce scalpel de mon bras. Mon sang se met à couler de plus belle. Une goutte s'écrase au sol.

"L'avantage avec les scalpels, c'est que la blessure est nette. Cela se soigne très facilement et il n'y a que très rarement de cicatrices."

Je me dirige vers la porte et me baisse pour ramasser la clé anglaise. Je retourne vers les armoires. Je sais qu'il doit se trouver ce que je cherche.

"La torture est un art multiple. Je l'ai utilisé pour tuer. Ce n'est pas son but premier. Il s'agit plus souvent d'extorquer des renseignements ou de punir. Et pour que la punition soit effective, il faut soigner ensuite.

J'abats la clé sur les cadenas des différentes armoires jusqu'à trouver ce que je cherche : une trousse de premier soin. J'en ressors le nécessaire et me soigne grossièrement. Il a eu tout le temps de se remettre. Je fais quelques mouvements qui me prouve que ma blessure se porte bien et referme la trousse. Je le regarde.

"Qui sait ? Si tu es sage, je pourrais peut-être te soigner au lieu de te laisser croupir dans les salles d'isolement."

Je m'approche et pose une fesse sur la table, l'autre pied me maintient en équilibre. Je croise les bras et le regarde. Il est mignon ainsi, les bras au dessus de la tête. Je sens un frisson qui lui remonte le long de la colonne vertébrale. Tranquillement, je décroise les bras et déboutonne un à un ces boutons qui retiennent les deux pans de sa veste ensemble. Je ressors le scalpel et ôte de mon chemin tout intrus bloque le passage vers sa peau. L'air touche maintenant son torse et son ventre. Je pose ma main froide dessus.

"Edward Stevenson !"

Je laisse passer un temps. Je sais bien sur qui il est. Dans ma recherche pour le retrouver, la première chose que j'ai fait est d'aller consulter son dossier.

"Ton plus grand crime n'est pas le meurtre des quelques dizaines de personnes dont les noms ornent ton dossier comme une guirlande un sapin. Ton plus grand crime est de m'avoir désappointé. Par deux fois. Je ne puis tolérer pour mes projets qu'on se fiche de moi. Et encore moins deux fois de suite. Pour cela, je te juge coupable. Je vais te punir, tout simplement. Et ta punition servira d'avertissement aux autres."

Je me réinstalle sur la table, à ses côtés.

"En vertu de ta noblesse et de tes connaissances, je t'accorde une faveur. As-tu une quelconque préférence de passer sur le grill ?"

La salle regorge d'outils en tout genre et même des plus modernes d'après ce que j'ai pu voir en ouvrant les armoires à la recherche de quoi me soigner. Fer, eau, feu, électricité, corde, cuir ou autres, fais ton choix mon petit Edward.
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeJeu 5 Nov - 16:08

[Sadique T_T Mon pauvre petit Ed é_è]

Elle est pourtant si proche, si proche... Mais la porte a disparut d'un coup de mon champ de vision quand celui-ci c'est vu envahit par un voile noir accompagnant un fort choc à l'arrière de la tête. Dommage...

Noir.

Quand je reprends conscience je me garde bien de ceder au premier reflexe de tout un chacun : ouvrir les yeux. Ca fait longtemps que je sais qu'il vaut être cru inconscient le plus longtemps possible. Première constatation je suis allongé, sur une surface dure. Deuxième constatation, ça va mal. Ca va même très mal. Inutile d'essayer de bouger bras et jambes, ça ne servirait qu'à me trahir et je sens parfaitement bien les attaches qui les entourent et je doute que ce soit simplement des bracelets. Je deteste cette position, elle fait ce sentir extrênement vulnérable... J'aurais mieux fait de rester dans les pommes.

"L'avantage avec les scalpels, c'est que la blessure est nette. Cela se soigne très facilement et il n'y a que très rarement de cicatrices."

Alors, soit il a l'habitude de se donner de grandes explications à lui même, ce qui dans son cas ne m'etonnerais pas plus que ça, soit c'est à moi qu'il parle et il a bien vu que j'étais réveillé. Dans ce cas mon petit manège ne sert à rien et je ferais mieux d'ouvrir les yeux. De toute façon il ne sert pas à grand chose à part retarder l'échéance, ce qui n'a pour seul effet notable de laisser à ma peu le temps de grandir démeusurement... Sauf si quelqu'un entre dans cette salle et le surprends mais je ne crois plus au Père Noël, d'ailleurs je ne suis même pas sûr d'y avoir cru un jour. Si quelqu'un entre vraiment dans cette salle la situation ne s'arrangera vraissemblablement pas pour moi, elle ne fera que se dégrader pour lui. Ce serait déjà pas mal, dommage que la probabilité soit si infime.

Allez on ouvre grand les yeux et on tourne la tête dans la direction de sa voix. En même temps je vérifie mon hypothèse et tente de remuer les quatres membres sans aucun résultat notable. Saleté ! Au vu du sang qui coule de son bras je ne l'ai pas loupé comme je le croyais. Je souris. La blessure est peut être nette mais je suppose que ça fait mal quand même. J'espère qu'il déguste au moins un peu, parce qu'à mon avis ça ne compensera pas ce qui m'attends moi. J'ai la bouche bizarrement sèche.

"Torture" Ouf. Bizarrement je suis quand même un peu soulagé... Et visiblement il n'a pas l'intention de me tuer, c'est déjà ça. Je tiens à la vie aussi m******* soit-elle. Mais quel travail de cochon... Franchement quel sagouin, des serrures aussi basiques ce n'est pas la peine de les défonser comme ça... Il a une incompetence en la matière qui égal son égo je crois, ce qui n'est pas peu dire dans son cas.

"Qui sait ? Si tu es sage, je pourrais peut-être te soigner au lieu de te laisser croupir dans les salles d'isolement."

Là pour la première fois, j'ai vraiment envie que ce n'ait pas été qu'un mensonge, qu'il se souciera vraiment de savoir où je suis passé si ce sale type me laisse agoniser en salle d'isolement. Mais j'ai des doutes, maintenant qu'il a eu ce qu'il voulait, il se fout très certainement totalement de savoir ce que je devient... Ce qui fait que tout le monde s'en fout en fait. Sauf moi. J'ai envie d'avaler ma salive mais il semble qu'il n'y en ait plus un seul petit millilitre de disponible.

Vire tes sales pattes de là sale con ! Je me mord la lèvre pour empêcher ces mots de sortir. Et me contente d'un regard meurtier. Il ne risque pas d'enlever ce bout de glaçon de sur mon ventre rien que parce que je lui demande, au contraire, il risque fort de l'y laisser rien que pour me chaire ch*** ce qui est après tout le but de la manoeuvre.

Alala encore son fichu sens du théatral. Pour le coup je me détend un peu, il me ferait presque rire avec toute sa grandiloquence et ses pauses mélodramatiques, presque. Si mon cerveau cessait de réactiver certaines zones de ma mémoire, je pourrais presque oublier la situation et là il serait comique. Mais il est simplement navrant en l'occurence. Navrant d'égocentrisme et d'autosatisfaction. Je le laisse terminer sa petite tirade sans intérêt aucun pour ce qu'il peut bien débiter. Enfin en tout cas en essayant de n'y prêter aucune attention, mais je n'ai pas grand chose d'autre à faire dans l'immédiat que l'écouter. J'ai toujours detesté qu'on me prenne en exemple mais je sens que je vais encore plus détester le fait de devenir un exemple.

"En vertu de ta noblesse et de tes connaissances, je t'accorde une faveur. As-tu une quelconque préférence de passer sur le grill ?"

Eurk, j'ai horreur qu'on me rappelle que je suis noble, c'est pas de ma faute si je le suis ! Vous ne pouvez pas laissez tomber ce genre de concideration ? Surtout si c'est pour ce genre de faveur... Franchement c'est une faveur ça ? De toute façon je n'y connais rien du tout en torture enfin en torture physique, mon truc c'était plus la torture mentale mais si je lui sort ça je doute que ça lui convienne... De toute façon quoique je dise je n'ai pas du tout la garantie qu'il ne fera pas jsutement l'inverse. J'aimerai bien le désapointer une nouvelle fois en réponse mais cracher c'est sale et puis accessoirement il faut de la salive aussi et cette denrée est toujours aussi rare.

"C'est vraiment très inélegant de cracher mais si ça ne l'était pas tu peux être sûr que ton visage ce serait déjà transformé en cible."

Ton très poli et très courtois, très calme aussi. Aussi lisse que mon visage. Loin, très loin de toute la colère et de toute la terreure que je ressent. On est comédien ou on l'est pas et on place une grande fierté dans le fait de pouvoir enerver n'importe qui n'importe quand, ou pas.
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeVen 6 Nov - 1:49

[tu le savais ! siffle ]


Mes sourcils se lèvent dans une mimique d'étonnement mêlée à de la dérision. Ou comment dire d'un regard 'vraiment ? Quelle bonté ! Je t'en remercie.' Mais il reste poli. Mes précepteurs m'ont toujours enseigné que la politesse était le commencement de la civilisation. Je suis d'accord avec eux. Je reste courtois également.

"Tu as bien fait de ne pas céder à la tentation. La dernière personne qui a osé me faire ça à fini par avoir la langue et la mâchoire posée sur la table d'à côté. Avoue qu'avec ta belle gueule se serait dommage d'en finir là, n'est- ce pas ? Mais trêve de bavardages ! Je vois que tu risques de t'impatienter."

Je me lève et me dirige vers une des armoires. Je regarde ce qu'il y a dedans, sort de temps à autre un instrument qui m'inspire, le lève un peu pour le faire briller dans la lumière puis le repose avant de recommencer. Je jette un coup d'oeil pour vérifier. Table à plat. Ca peut parfois être pratique mais, là, cela me déplait. Heureusement, je vois un enchevêtrement de poulies sous la table.

"A propos, Edward, j'ai lu dans ton dossier que tu t'es souvent évadé. J'ai aussi discuté avec un gardien. Une partie de ces téléphones fonctionnaient avant ton arrivée. Pourquoi n'as-tu pas envoyé un message ? Fais appel à quelqu'un pour préparer une évasion ?"Finalement, j'ai trouvé quelque chose qui m'inspire, je me tourne vers lui et m'approche en continuant d'une voix plus dangereuse. "Cela, je ne comprend pas. Et je ne te le pardonne pas non plus..."

Entre sa peau et les fers de ces menottes, je glisse une bande de tissu souple, recouverte d'une myriade de petites pointes peu profondes mais aiguës à souhait. Allongée, cela ne lui fait rien. Mais je presse une pédale et les ressorts se détendent. La table se relève à la verticale et la gravité fait le reste. J'attends un petit peu. Je le regarde presque paternellement. Si tu savais le nombres d'heures durant lesquelles je peux faire agoniser les gens. Avec le temps, j'ai appris à achever au bon moment : juste avant qu'ils n'appellent la mort, là où ils la redoutent encore. Mais cela, je ne te le dis pas. Je ne suis pas sur de vouloir t'achever.

"Je préfère que tu exhibes tes blessures, comme un incessant rappel à l'ordre. Je veux qu'au moindre de tes mouvements, la douleur se montre sur ton visage."

Tiens ? Aurais-je pensé à voix haute ? Bref, passons les apéritifs, allons dans la salle à manger, le plat de résistance nous attend. J'offre finalement à son regard ce que j'ai subtilisé dans l'armoire. Je fais des gestes lents, visibles. La peur est la meilleure alliée mais il faut lui laisser le temps de naître au creux des reins, de remonter le long des nerfs et de faire frissonner l'échine.

Dans ma main, un scalpel. Exactement le même qui m'a été envoyé dans le bras. Je le lui plante évidemment l'endroit précis où il me l'a envoyé. Je laisse passer quelques instants et je tourne.

"Dis-moi, petit Edward, aimes-tu jouer aux fléchettes ?"

Je tire la lame. J'attends sa réponse. Et je m'amuse d'une manière bien peu professionnelle à commencer à tracer des cercles concentriques autour de son nombril. Les vêtements qui restent ? Je ne m'en préoccupe pas pour le moment : ils auront bien le temps de partir en lambeaux avant.
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Edward Stevensen
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeLun 9 Nov - 16:49

Garder un visage impassible, c'était une règle permanente chez moi, une des habitudes dont je n'ai pas cherché à me défaire parce qu'elle m'arrangait bien. Je devrais être capable de l'appliquer en toute circonstances. Mais il y a des circonstances qui n'y mettent vraiment pas du leur. Comme imaginer la vie sans machoire... Echanger des menaces sur un ton courtois c'est très habituel aussi. Sauf que d'habitude, je suis au moins tout autant en mesure de les mettre en application que celui avec qui je converse aussi agréablement. Là je ne suis en mesure de rien du tout et il peut faire à peu près tout ce q'uil veut. La seule et unique chose dont je suis impatient c'est dêtre sorti de cette désagréable situation. J'aimerai tellement faire avance rapide jusqu'à la prochaine sequence de vie se déroulant à l'infrmerie dans le meilleur des cas, alors pourquoi est ce que le temps semble au contraire s'étirer interminablement alors que je tente de me faire violence pour ne pas regarder ce qu'il peut bien sortir des armoires et que mes yeux glissent malgré tout inexorablement...

"A propos, Edward, j'ai lu dans ton dossier que tu t'es souvent évadé. J'ai aussi discuté avec un gardien. Une partie de ces téléphones fonctionnaient avant ton arrivée. Pourquoi n'as-tu pas envoyé un message ? Fais appel à quelqu'un pour préparer une évasion ?"

Parce qu'il a lu mon dossier ? Sal****** ! Je me demande bien ce qu'il a pu lire dedans... En tout cas ça explique qu'il en sache autant sur moi. Appeler qui ? Je ne connais personne dehors moi. A pars Madame Dietrich, 90 ans et radoteuse, mais c'est une connaissance fort récente... De toute façon je ne suis même pas sûr d'avoir envie de m'évader encore. Qu'y a t-il de mieux dehors que dedans ? Ben déjà y'a un peu moins de psychopathes dehors que dedans, mais si peu. En fait c'est juste qu'ils sont moins concentrés. Mais c'est surtout que je n'ai rien à faire dehors, tout autant que je n'ai rien à faire ici. Du coup c'est moins fatiguant de rester ici. Sauf que en l'occurence je serais près à faire tous les efforts du monde pour ne pas me retrouver là où je suis à regarder impuissant cette r****** mettre je ne sais quoi au niveau de mes fers.

Je n'ai même pas le temps de me distraire à essayer de deviner ce que ça peut bien être que la table commence à s'incliner. Et que mon poids, qui a beau n'être en rien excessif est quand même, m'entraine vers le bas, tendant mes bras et permettant à des centaines de petites aiguilles de s'enfoncer doucement dans mes poignets jusqu'à y être confortablement incrustées. Je me mors progressivement la lèvre inférieure jusqu'à la faire saigner alors que je me retrouve totalement à la verticale. Les épaules et les bras contractés dans une vaine tentative pour faire peser moins de poids sur mes fers je n'ose faire un mouvement, même pour essayer de m'appuyer sur la table avec les pieds. D'abord parce que pour vouloir s'appuyer sur une planche de bois lisse et verticale il faut avoir de l'espoir. Ensuite parce que le moindre deplacement va faire bouger ces petites horreures et aggraver les choses.

"Je préfère que tu exhibes tes blessures, comme un incessant rappel à l'ordre. Je veux qu'au moindre de tes mouvements, la douleur se montre sur ton visage."

Les tarés qui aiment faire mal, je connais. D'ailleurs j'en fait plus ou moins partit je suppose. Mais des gens aussi assoifés de pouvoirs c'est plus rare. C'est si grave que ça qu'un gardien ait fait une maiprise ? Ce n'était même pas voulu... mais je suppose qu'il s'en fout vu que je suis sûr qu'il appartient quand même à la première catégorie en plus. Quand à ce qu'on voit la douleur sur mon visage il rêve. Bon étant donné que ma lèvre ne ressemblera bientôt plus à rien si je n'en déplante pas mes dents difficile de faire semblant de ne pas avoir mal. Mais une fois à distance il ne fait aucun doute que j'arriverais parfaitement à la masquer. C'est une question d'habitude. je ne veux pas prendre cette habitude là mais je crois que c'est trop tard. Il a l'air de bien s'amuser. Et il manifeste encore une fois son goût imodéré pour la mise en scène.

J'essaye de me dire qu'il ne fait ça précisemment que pour la mise en scène, pour me faire peur. Ca ne l'empêche pas de parfaitement réussir sa manoeuvre, j'ai presque l'impression d'être hypnotisé par ses mouvements. J'ai une vague idée de l'endroit où va attérir ce scapel. Et aoutch ! Gagné, monsieur est effectivement très rancunier. Enfin plutôt perdu, ma lèvre inférieur ne ressemble définitivement plus à rien et j'ai le goût du sang plein la bouche. Je m'attends à ce qu'il le retire, ou au pire qu'il le laisse là. Mais non. Et là j'ai beau garder la bouche fermée, j'emet un gémissement audible. Non seulement il vient effectivement de me trucider l'avant bras mais en plus le sursaut qui en a découlé a permis à certaines petites piques de changer de position.

"Dis-moi, petit Edward, aimes-tu jouer aux fléchettes ?"

Je rouvre mes paupières qui s'étaient douloureusement fermées et je le regarde dans les yeux. Je le hais. J'acceuille la colère avec bonheur. Il n'y a que cette rage brûlante qui peut faire refluer à la fois la douleur, la terreure et le desespoir. Alors oui je le hais. Et j'hâtise volontairement cette haine en le détayant d'un regard noir. Oui j'aime jouer aux flêchettes, je suis même bon à ce jeu. Et je suis certain que si c'était lui la cible en cet instant, je ferais mon meilleure score. Pensées réconfortantes en un sens, qui me feraient presque oublier la lame froide qui passe sur mon ventre, le faisant se rétracter. Et si en plus il m'aide à entretenir cette rage bienvenue.

"Je suis peut être petit mais au moins je sais que je peux encore grandir, moi."
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Lord Adel Sinclair
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeMer 11 Nov - 16:17

J'entends sa remarque. Elle me vexe profondément mais mon visage ne bouge pour l'instant pas. Je sais qu'il espère cela pour que je m'arrête, pour que je m'énerve. Je termine d'un geste calme mon cercle. Puis je remonte lentement les yeux sur lui jusqu'à rencontrer son regard. Le mien se fait d'autant plus prédateur qu'un gentil petit méchant sourire vient envahir mon visage. Mes sourcils se froncent en même temps. Mon scalpel s'éloigne doucement de sa peau. Il le frole, descend puis à nouveau se plante doucement dans sa chair tout en descendant. C'est une fine griffure qui s'enfonce à peine dans sa peau. Ca fait mal mais c'est loin d'être insurmontable. Je sais qu'il voit le trajet de la lame. Je ne le quitte pas des yeux, je laisse ma main terminer son mouvement. Puis soudain, je sens une légère résistance. Résistance que je recherchais : d'un coup sec, je tire violemment. Le tissu se déchire en crissant. L'élastique à lâchée, son pantalon tombe sur ses chevilles. Je claque la langue contre mes dents.

"Ttt, ttt, ttt ! Mon cher Edward, j'apprécie toujours qu'on discute, je ne suis jamais avare d'une bonne information qui puisse me faire changer d'avis et écourter toute leçon. Cependant !"

Le scalpel a remonté et se pose maintenant juste en dessous de son œil gauche, lame sur sa peau et la pointe qui dépasse légèrement de sa paupière inférieure. Il éternue, il est borgne.

"J'ai horreur d'entendre des propos désagréables et stériles. Ça me donne que j'ai l'impression de perdre mon temps et cela m'irrite profondément. Or je crois que tu ne voudrais pas que je m'énerve davantage, n'est-ce pas ?"

Je n'aime pas non plus parler dans le vide. J'aime avoir des réponses aux questions que je pose même si la réponse est évidente. J'enfonce donc la lame dans sa chair tout en remontant légèrement vers son orbite jusqu'à entendre une réponse.

"Par-fait."

J'ai bien détaché les deux syllabes et retire doucement la lame. Je ne suis pas un monstre : il s'est exécuté. Il faut juste comprendre que j'aime qu'on respecte mon rang -et donc qu'on m'obéisse- que j'aime avoir la paix et que j'abhorre qu'on m'ennuie ou qu'on me plonge dans ces derniers. Peut-être ce jeune homme comprendra-t-il, il fera sûrement comprendre les autres. Je recule d'un pas et admire un instant le spectacle. Je penche la tête légèrement à droite, place mon menton dans ma main, le coude posé sur mon autre bras croisé sur ma poitrine, le scalpel dans la main.

Il doit s'y attendre, après quelques secondes, je lance donc ma fléchette en direction de la cible. Elle s'est planté à l'endroit où il m'avait enfoncé cette lame, mais dans l'autre bras. Rancunier ? Nooooon ! Ou si peu. Il s'agit surtout d'un coup de chance en fait. J'avais visé son oreille. Mais cela, il ne le saura pas. Si je considérai les fléchettes comme un jeu plébéien, l'art du bluff est presque une seconde nature. Il faut dire que cela aide considérablement pour les affaires.

Je m'approche et tire le scalpel vers le bas, pour agrandir la blessure. Le sang coule, il va lui glisser le long du bras jusqu'à chatouiller son aisselle pour aller rencontrer son flanc puis le reste de sa chair. Je vois que ce n'est pas la seule goutte de sang qui tombe. Sa lèvre en est pleine. L'envie de lui arracher les dents me prend soudain. Mais je me réfrène. Je ne suis pas un sauvage : j'attendrais donc qu'il me morde si cette mauvaise idée lui vient.

Mais je reculais d'un pas en me rappelant à l'ordre. Je lui avais annoncé le programme. Faire qu'il ait mal à chacun de ses mouvements. Un peu d'anatomie m'indiquait les endroits prédestinés à cet effet. J'allais donc cisailler ce derme aux endroits les plus fragiles. La grande partie de ses articulations y passèrent. Le scalpel était trop fin pour mener cette tâche avec efficacité. Je dus donc insister pour que les chairs coupées s'agrandissent. Dans un sens, ce n'était pas un mal : cela lui permettait de souffrir plus en profondeur.

J'avais commencé par le haut. D'abord les épaules puis le creux des coudes suivi par les phalanges. Il était coincé aux poignets. Je lui plaquais la main de mon coude. La lame tranchait le derme proprement, les cicatrices étaient d'abord fines mais en appuyant un peu, elles devenaient profondes. Tendre la main pour saisir une autre clé anglaise allait lui être douloureux, je ne parlais même pas de se saisir d'une fourchette, d'autant plus que j'avais insisté sur la peau entre les doigts. De temps à autre, j'avais senti ma lame se faire arrêter par l'os.

Puis j'étais passé aux genoux. Je ne savais pas vraiment s'il était dans un état suffisant pour se rendre compte que j'étais littéralement à ses genoux, pour la première fois, peut-être pas la dernière mais ça serait toujours lui du mauvais côté. Ses pieds subirent la même punition que ses mains. cette fois-ci, ce n'était pas parce qu'il allait les exhiber au vu et sus de tout le monde mais parce que cette zone était particulièrement sensible. Et toujours sollicitée, la guérison serait longue, plus que le reste. Je me levais alors. Je me mis à jouer avec mon matériel.

"Alors, petit Edward Stevesen ? Comment te sens-tu ? Aurais-tu quelque chose d'intéressant à gémir pour changer ? Ou bien, je passe au sel pour immortaliser plus profondément cette oeuvre ?

Je m'essuyai la main sur son torse. J'avais beau être méthodique, le sang coule toujours sur la lame et puis sur les doigts. La tâche que je fis se trouvait à un endroit très particulier de sa poitrine. Peut-être qu'en fonction de sa réponse, je lui donnerai une explication. Peut-être. Cela allait dépendre. Je me demandais s'il y avait du sel ici. Je n'en doutais pas trop. Cet endroit était magistralement équipé.
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeMer 11 Nov - 19:23

[Hey, ça fait deux fois que tu écorche mon nom è_é, sorry c'est court]

Je sais que j’ai une grande gueule, trop grande pour mon propre bien. Je le sais depuis longtemps mais je me surprends toujours moi-même malgré tout, n’est ce pas merveilleux ? Nan ça ne l’est pas. Ca n’est jamais merveilleux de ce faire regarder comme un menu du jour par un mec affamé. Et ça l’est encore moins quand vous êtes à la merci du mec en question. Mais il y a peu de chance que je change. Enfin jusqu’ici aucune expérience aussi traumatisante soit-elle n’a réussit à me faire changer. Alors ça ne sert à rien de regretter. Ce qui ne m’empêche pas de le faire tout en suivant du regard le chemin du scalpel qui laisse une fine ligne pourpre dans son sillage.


"Ttt, ttt, ttt ! Mon cher Edward, j'apprécie toujours qu'on discute, je ne suis jamais avare d'une bonne information qui puisse me faire changer d'avis et écourter toute leçon. Cependant !"


Je décroche de ce qu’il dit, n’ayant jamais vu un scalpel sous cet angle, j’ai besoin de toute mon attention pour examiner ce nouvel aspect des choses. A tel point que j’en oublie même de respirer. Quand sa lame commence à s’enfoncer je trouve néanmoins particulièrement utile de faire marcher mon cerveau à plein régime pour retrouver ce qu’il a bien pu dire. Puis je reprends précautionneusement une faible goulée d’air, afin d pouvoir exhaler un faible : Non.

Et c’est un vrai soulagement de voir cette foutue lame s’éloigner enfin de mon œil. Ca peut toujours être utile ces trucs là je préfère vraiment le garder intact.

Maintenant mon occupation première et de récupérer une respiration normale. Le problème c’est qu’il ne me facilite guère la tâche avec sa pause de… joueur de fléchettes, difficile de le voir autrement en l’occurrence. Et me demander où va atterrir cette saleté de scalpel ne m’aide vraiment pas. J’ai beau faire je crois que ma respiration restera aussi hératique que mon rythme cardiaque.


Soit il est vraiment rancunier et il vise parfaitement bien, soit c’est un coup de bol. Dans les deux cas ça fait mal. Mal. Et je crois que cette sensation n’est pas prête de disparaitre. Je mord de revêche ma pauvre lèvre inférieure qui n’a pourtant fait de mal à personne quand il vient « récupérer » sa lame. Ce qui se révèle particulièrement douloureux. Mais c’est but, le cerveau ne peut enregistrer qu’une douleur à la fois, donc avoir un peu mal à un endroit diminue considérablement la douleur beaucoup plus forte qu’on peut ressentir ailleurs. J’ai l’intime conviction que cette technique ne va pas suffire. Tout comme la tactique qui consiste à essayer de me focaliser sur la sensation du sang qui coule doucement le long de ma peau ou sur le fait qu’il est vraiment très méthodique dans sa tache. D’autant plus que observer sa méthode ne peut que s’accompagner de la pensée déprimante que justement il n’oubliera, il n’épargnera aucun endroit. Même ma colère ne m’est plus d’aucune utilité. Alors je laisse tomber, de toute façon aucun effort de volonté n’empêchera mes larmes de couler, ni des gémissements d’exprimer ma souffrance.

Je voudrais vraiment, vraiment m’évanouir mais dans la vie on a pas toujours ce qu’on veut et en plus mes oreilles fonctionnent toujours. Contrairement à mes yeux qui sont complètement dans le flou aveuglé que je suis par mes larmes et le sang qui coule de ma plaie à la paupière.


"Alors, Petit Edward Stevesen ? Comment te sens-tu ? Aurais-tu quelque chose d'intéressant à gémir pour changer ? Ou bien, je passe au sel pour immortaliser plus profondément cette œuvre ?


Si je n’avais pas naturellement le teint livide et d’autant plus là où je pense avoir perdu une quantité conséquente d’hémoglobine je crois que j’aurais pâli. Le sel de mes larmes irrite déjà bien suffisamment ma plaie à la paupière, inutile de ressentir aussi cette brûlure partout. Je souffre déjà bien assez comme ça, merci. Mais heureusement ça ne doit pas se voir beaucoup présentement. Franchement la seule chose qui m’empêche de lui dire tout ce qu’il veut c’est que précisément je ne sais pas ce qu’il veut. Ce qui me laisse le temps de réactiver ma colère. Je me mord la lèvre juste à temps pour ne pas l’insulter. Ce qui me fait à nouveau venir les larmes au yeux tant elle a déjà été sollicité. Il faut que je perde cette mauvaise habitude. Je compense par un regard noir mais je ne sais même pas si je le lance dans la bonne direction, même si c’est le cas je ne dois pas être franchement crédible. Rien qu’afficher une expression qui ne soit pas misérable me demande déjà un sacré effort de volonté.
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeMer 11 Nov - 20:20

[désolé pour le nom, la première, je m'étais planté, la seconde faute de frappe. Et ne t'inquiète pas pour la longueur, c'est un truc à prof de français, ça.]




J'expire bruyamment et rapidement. Manière aristocratique de montrer mon mécontentement. J'ai posé une question, non ? Ou même plusieurs d'ailleurs. Alors explique moi, chère petite victime, explique moi pourquoi tu ne me réponds pas ?

"Il me semble que je ne t'ai ni coupé la langue, ni arraché les dents et encore moins tranché les cordes vocales. En vertu de ces faveurs, tu aurais pu au moins avoir la politesse de répondre."

Mais puisque l'immense honneur de pouvoir me répondre ne semble pas vraiment te venir à l'esprit, j'ai envie de me lâcher un peu. Mon poing gauche s'abat contre sa mâchoire, une fois, deux fois et ainsi de suite pendant quelques instants. Je le laisse la tête pendante et les mandibules en feu. Fêlées ? Peut-être. Je n'en sais rien. Je profite juste de cet instant de semi-conscience pour ramasser le scalpel que j'avais laissé tomber à terre pendant sa dérouillée. Je l'essuie contre un des pans de sa veste. Autant laisser le matériel propre en bon état. Il y a dans ces armoires bien d'autres instruments rouillés par le sang.

Je vais ranger cette lame qui m'a suffisamment amusée. J'aperçois une cinquième de ces bandes hérissées de clous. Je la saisis et ouvre les placard jusqu'à temps que je trouve ce que je cherche. Ou plutôt ce que je ne cherche pas.

"Diantre !"

L'exclamation m'échappât. Shame on me. Pourtant, je n'y vis qu'amusement. Je pris dans une main le précieux trésor et le couteau qui se trouvait à côté. La fraîcheur de ma capture me fit cependant réfléchir : l'endroit était fréquemment utilisé. Ou bien, il ne l'était pas souvent mais l'avait été très dernièrement. Je me rapprochais donc de l'énergumène dont l'attitude m'avait valu de nombreuses journée de mitard et une chance ratée de téléphoner à David pour lui communiquer des instructions propres à ma libération. Sur la table en face de lui, je posais donc la bande, le couteau et les trois citrons. Je ne lâchais le dernier qu'après l'avoir fait tournoyer sur lui-même comme une toupie.

J'approchais de l'adolescent. J'enroulais cette bande autour de son cou et appuyait doucement de façon à ce que les clous rentrent doucement dans la peau. Doucement, qu'il puisse sentir chaque micromètre de chemin parcouru jusqu'à sa chair. Je n'avais aucune crainte quant à toucher un organe vital. Ils étaient trop courts.

"Je veux que tu traines tes blessures ouvertement. Qu'elles ne soient pas dissimulables, que tout le monde comprenne quel est le risque à me nuire. Cela rien qu'à te voir. Une blessure que tu traîne comme un collier."

Pour cela, l'idée était simple et s'il ne l'avait pas déjà comprise, il en saisirait tout de suite les subtilités à peine cachées. Mes doigts agrippèrent fermement l'un des bords de la bande. Je tirai d'un coup sec, emportant des lambeaux de chair dans le mouvement. Je reculais d'un pas et contemplais le résultat général. Joli. Mais si je tenais à le garder vivant, j'allais arrêter maintenant. Il n'avait encore que la résistance d'un gamin de quinze ans. Je posai la bande et m'appuyai contre le rebord de la table.

"veux-tu que je désinfecte tes plaies ?"

Il était suffisamment intelligent pour supposer pourquoi. Était-il suffisamment frais pour pouvoir me répondre ? Ou encore réfléchir ? Cela j'en doutais davantage. Mais j'allais attendre quelques instants pour qu'il me réponde.
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeMer 11 Nov - 20:41

Le monde est un ensemble flou avec un brouillard d'une dominante rouge. Je distingue quand même à peu près une silhouette à côté de moi et dirige par conséquent mon regard vers elle. Mais je n'ai guère envie de faire plus d'effort. Si j'essayais je suis sûr que je ressentirai davantage la douleur alors que j'essaye au contraire de sombrer dans une bienheureuse inconscience.

"Il me semble que je ne t'ai ni coupé la langue, ni arraché les dents et encore moins tranché les cordes vocales. En vertu de ces faveurs, tu aurais pu au moins avoir la politesse de répondre."

J'ai l'impression que ça voit vient de loin et en même temps qu'elle est étrangement criarde. Drôle d'association. Lui répondre ? Mais lui répondre quoi ? Je ne sais même pas de quoi il parle. Il m'a posé une question ? Je veux dire outre le fait de me demander comment je me sentais, question à laquelle je ne pense pas qu'il espérait une réponse. Non je ne crois pas, ou peut être que si, j'ai un peu de mal à me souvenir, mon cerveau marche au ralentit.

Et le poing qui vient de s'ecraser sur mon visage ne va pas vraiment l'aider à mieux fonctionner. Mon champ visuel déjà pas très net se rempli de millions de petites étoiles qui virevoltent en une valse folle et puis...

Je suis poursuivit par un tapir énorme dans un long couloir sans fin. Je ne sais pas pourquoi j'ai les jambes si lourdes... En fait elles ne sont pas lourdes, elles sont disséquées. Comme je n'avance pas le tapir me rattrape et enroule sa longue langue autour de mon cou. Je voudrais la repousser mais mes bras ne répondent plus et plus j'essaye de les bouger plus ils me font mal. Et les dents sur la langue du tapir s'enfoncent dans la peau de mon cou. Mais les tapirs n'ont pourtant pas de dents sur la langue...

J'ouvre finalement les yeux en grand au moment où un cri s'échappe de ma gorge meurtrie. Bizarrement mon champ visuel est plus net qu'auparavant et il me semble que mon esprit est plus clair aussi. J'aurais préféré rester dans la brume avec le tapir. Comme ça je n'aurais pas pu le voir devant moi, avec son air satisfait et une bande ensanglantée à la main. Mon cou me fait attrocement mal. Quoique ça perd de son importance au vu du contexte général de douleur.

"veux-tu que je désinfecte tes plaies ?"

Là il y a un piège. Je ne sais pas où mais il y en a forcement un quelque part. Et comme ce n'est pas en continuant de le regarder dans le blanc des yeux que je vais comprendre quel est le problème je laisse mon regard dériver. Il est presque aussitôt attiré par une petite masse ovale et jaune. Ovale et jaune. Citron. Non.

"Mais je ne sais même pas ce que vous voulez..."

C'est sorti avant toute réflexion prélable. Véritable trahison de mon subconscient. Mais après tout j'en ai marre. J'ai vaguement compris pourquoi il m'en voulait encore que je ne m'en considère nullement comme responsable. Mais je ne vois pas ce qu'il peut vouloir de plus, il devrait être satisfait. Je suis suffisamment "puni" comme ça, non ? Alors que peut-il encore attendre de moi ? Peut être rien. Peut être que ça l'amuse juste. Mais cette hypothèse est de loin la plus effrayante. Trop effrayante pour que je me risque à l'envisager en cet instant. Je veux que ça s'arrête.


[Saleté de connexion lunatique, ça fait déjà trois fois que j'essaye d'éditer ;_;]
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MessageSujet: Re: Du téléphone cassé au coup (de fil)...   Du téléphone cassé au coup (de fil)... Icon_minitimeMer 11 Nov - 22:40

Je me contente de croiser les bras sur ma poitrine en haussant les épaules avec désinvolture.

"Mais si, tu sais parfaitement ce que je veux, ce n'est pourtant pas faute de l'avoir répété."

Je me décroise et me retourne. Je m'empare du couteau et d'un geste sec qui dénote une plus grande habitude de l'usage du couteau en torture qu'en cuisine, je coupe sauvagement, le premier citron en deux morceaux égaux. Puis je me retourne vers Edward. Je m'approche de lui, un hémisphère d'agrume dans la main.

"Non seulement tu sais parfaitement ce que je veux mais en plus, je te sens prêt à l'accomplir. Mon cher ami, ce fut un moment bien agréable mais je me vois dans l'obligation de nous arrêter là. Premièrement, tu es en condition d'aller faire ton office maintenant et ensuite, tu ne tiens plus. Or, une bonne séance, c'est comme un bon gâteau : il faut savourer sans abuser. Gourmet mais pas gourmand, telle est la devise du succès."

J'allais approcher mon citron lorsque soudain, mon geste se stoppa net. Je le regardais dans les yeux, pour ce qu'il restait à regarder. Une des paupières était en train de gonfler et de noircir à vue d'œil valide. Je lui soulevais la mâchoire en plaçant ma main sous son menton avec douceur. La séance était finie, inutile d'en rajouter. D'ailleurs, il avait une sale tête. Je fis demi-tour et posait le citron sur la table.

Je revins vers lui et commença à le détacher. S'il lui restait suffisamment de force pour se débattre, il allait tout de suite arrêter lorsque je lui arrachai les bandes incrustées dans ses chevilles d'abord, dans ses poignets ensuite. Là, comme pour le cou, tout le monde verrait. Il était maintenant ceint de collier et de bracelets de chair. Comme un esclave. L'idée d'avoir des esclaves me déplaisait. Mais j'étais le maître, cela était bien évidemment dans la logique des choses.

Il n'avait plus la force de faire grand chose et cela commençait à faire longtemps que je me trouvais ici. La probabilité que nous nous fassions déranger augmentait dangereusement. Au moins, je n'avais pas loin à faire.

>>>La suite tout de suite.
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