Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 Du téléphone à l'infirmerie

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Lord Adel Sinclair
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Lord Adel Sinclair


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MessageSujet: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeMer 11 Nov - 22:53

>>>episode précédent

Je m'en étais allé mon fardeau plus ou moins sous le bras. Et en lieu et place de fardeau, il y avait rappelons-le, un petit impertinent qui avait osé provoquer mon ire. Autant avouer qu'il avait compris qu'il était préférable de sauter tout nu sur un cactus que de recommencer cette chose une seconde fois.

La séance s'était terminé : un peu plus et je me serait retrouvé avec un gamin évanoui définitivement vers la mort. Perspective que je préférai éviter puisqu'elle ne m'évitait strictement rien. J'avais bien penser désinfecter ses plaies avec le citron qui m'était tombé sous la main mais toute chose bien pesées, il n'y aurait eu là non plus aucun intérêt à agir ainsi. Et puis, taquiner quelqu'un qui commence à franchir les portes situées au delà de la douleur sans qu'il n'y ait un fer chauffé au rouge pour réveiller les nerfs dans le coin, ce n'est pas bien amusant. Autant essayer de faire danser la gigue à un cadavre en lui chatouillant la plante des pieds avec une plume.

Bref, j'avais détaché ce cher jeune aristocrate de ses entraves et je le transportais maintenant jusqu'à l'étage supérieur admirablement bien situé. L'infirmerie y trônait. J'ouvris la porte comme je le pus et allongeait là cet encombrant enfant. Sans nul doute, je supposais qu'un membre de l'infirmerie allait s'occuper du gamin. Moi, j'allais indiquer que je l'avais trouvé dans un couloir et que je l'avais emmené ici afin qu'on le sauvasse. Je ne craignais aucun blâme. Dans cette prison, le coupable de tels actes se serait plutôt fondu dans la masse du reste des prisonniers plutôt que d'emmener sa victime se faire soigner. Afin de parfaire le dossier, je voulais que tout ceci fut légal et que toute accusation qui pourrait sortir de ces lèvres complètement mordues qui ressembla à mon nom passe pour un délire. Je restais donc là un instant à contempler les environs et attendre une infirmière qui ne tarderait guère avant de la laisser à son travail sur mon sujet.


[Adélie, si tu veux venir...Tu peux. Sans ça, je reste avec notre cher Ed.]
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Edward Stevensen
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeVen 13 Nov - 23:18

On dirait que je n’aurais pas de réponse à mes questions… Il pense réellement que je m’amuse à faire l’ignorant dans cette situation ? Bon d’accord c’est vrai en règle générale c’est le genre de chose qui m’amuserait follement mais là non, vraiment non ça ne m’amusait pas du tout de le voir couper ce citron. Pour dire les choses franchement ça me terrifiait même. Mais je ne suis jamais honnête et surtout pas avec moi-même. Donc j’essaye de me persuader que je me fiche totalement de voir ce demi-citron s’approcher dangereusement de moi. Ca ne marche bizarrement pas très bien. Il est en train de baragouiner quelque chose et peut être devrais je y prêter attention mais en l’occurrence j’en prête d’avantage aux mouvements d’une moitié de fruit, et quand elle s’arrête, mon souffle s’arrête avec. Il me force à relever la tête et, de fait, à lâcher du regard ce maudis fruit dont je ne mangerais probablement plus jamais pour soutenir son regard.

Le citron posé loin de moi pour une raison que je ne cherche même pas à analyser –quel qu’elle soit elle a tous mes remerciements, enfin à condition de ne pas tomber de Charybde en Silla et qu’il ne revienne pas vers moi pourvu d’idées encore pires. Mais on ne dirait pas puisqu’il me détache. Je me garde bien de protester contre ce fait, même si je suis obligé pour cela de martyriser encore ma pauvre martyre de lèvre quand il détache les bandes qui enserrent mes chevilles et mes poignets. Surtout mes poignets en fait, ces saloperies d’aiguilles y étant bien incrustées.

Je me retrouve plus ou moins transporté comme un poids encombrant. Au moins il ne m’a pas jeté sur son épaule comme un sac à patates, le mouvement m’aurait été douloureux je pense. De toute façon j’ai du mal à penser qu’il existe un mouvement qui ne me sera pas douloureux dans les quelques temps à venir… Joyeuse perspective. La seule chose de positive pour l’instant c’est qu’on est en train de monter des marches et qu’il avait dit que l’infirmerie se trouvait à l’étage. Reste à espérer que les salles d’isolement ne s’y trouvent pas aussi et qu’il n’a pas l’intention de m’y abandonner pace qu’à mon humble avis je n’y survivrais pas. Ce dont il doit se foutre royalement.

Mais la pièce que j’examine après avoir plus ou moins récupéré de mon atterrissage sur le sol bien trop dur selon moi ne ressemble vraiment pas à une salle d’isolement et vraiment beaucoup à une infirmerie. D’ailleurs il y a un lit pas trop loin que je suis sûr que je peux atteindre… en rampant finalement, décidais je après une première tentative infructueuse pour me relever. J’entreprit donc de ramper jusqu’au lit puis de m’y hisser. Il avait beau être très bas le mot impossible était approprié à la situation. Mais comme mon cerveau était en trop mauvais état actuellement pour pouvoir décider d’une autre ligne de conduite ou seulement pour se rendre compte que c’était très probablement impossible je continuait quad même à essayer. Jusqu’à réussir. A partir de là je décidais que à plat ventre en travers d’un lit dont en est en train de changer la couleur originelle pour un joli rouge sombre presque noir, est une excellente position pour faire une pause. Ou plutôt la souffrance décida pour moi que j’avais passé mon seuil de tolérance et elle emplit entièrement toute ma pensée jusqu’à ce que je sombre dans une heureuse inconscience.


[Je te laisse décider ce que tu fais ^^ dsl pour la couleur, quand j'écris sur traitement de texte ça fait ça quand je colle T_T]
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Adélie Roche
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeSam 14 Nov - 0:24

Soins et communication. Un bouquin passionnant que je lis pendant mes pauses. Je doute que la communication s'appelle réellement dans les livres, mais au moins j'ai la théorie pour quand je serai prête à passer à la pratique. D'ici là je lis, et au moins ça meuble ma solitude. Damara semble avoir quitté cette prison, Siriel également. Je n'y ai vu ni Bella, ni Adeline. Quant aux infirmières, la plupart du temps elles m'ignorent. Non que je les dérange, sans doute, mais s'adresser à quelqu'un qui ne semble pas vouloir vous parler doit être lassant. Épuisant, même. Je ne leur en veux pas, c'est plutôt à moi que j'en veux. Je sais que ce n'est pas très sain. Je me déteste, et c'est pas ça qui va m'aider à aller mieux. Mais pour le moment, je ne parviens pas à m'apprécier. Je suis trop lâche, trop faible, trop bornée. Une petite idiote qui ne sait rien faire toute seule.
J'ai l'air pessimiste comme ça, mais depuis que le prêtre est parti, je vais un peu mieux. Je dors mieux, en particulier. Parce que j'ai réintégré ma chambre. Pour le moment, j'y suis seule, alors j'en profite. Je m'y sens tranquille, à l'abri dans ma solitude. Quand je m'enferme là-bas, je sais que je n'ai pas à craindre une intrusion, la méprise d'un gardien un peu fou ou quoi que ce soit d'autre. Je suis seule, isolée, en sécurité. Mais ma tristesse, elle, est toujours là. La solitude, même si c'est quelque chose de rassurant, n'est pas vraiment la plus grande de mes amies. Ma famille est loin de moi, les quelques personnes que je considérais comme mes amis son parties. Il ne reste plus ici que le directeur. Mais je ne doute pas qu'il finira par se lasser de ma naïveté et de mon impotence. Je suis une assistée, ça doit être lourd, à la longue.

Heureusement qu'il y a mes livres. Lorsque je lis, j'arrive à oublier tout cela, à oublier la boule de tristesse qui s'est installée dans ma gorge et ne veut plus la quitter, à oublier ma solitude. Mais aujourd'hui, je suis coupée dans ma lecture à l'instant même où j'allais commencer. Un fracas dans le hall de l'infirmerie. Je repose mon livre et vais voir ce qui se passe, en commençant par regarder par la porte entrebâillée, sans oser m'avancer. J'étouffe un petit cri lorsque je vois un enfant ramper vers un lit. Un enfant ! Ici ?! J'ouvre la porte et m'avance. Le gamin n'est pas seul, il y a aussi un homme... que j'ai déjà rencontré. Un prisonnier. Lord... Adel quelque chose. Il a l'air en forme, il doit être celui qui a escorté l'enfant. Je me demande comment il a fait pour entrer dans le donjon sans être accompagné par un garde, mais je chasse cette question. Cela ne me regarde pas, je ne suis pas chargée de la sécurité, je suis là pour soigner ceux qui ne vont pas bien. Je m'avance vers l'enfant visiblement épuisé et je tâche de l'aider à s'installer sur le lit. Lorsque c'est fait, je le détaille un instant. Il ne peut s'agir d'un enfant, c'est une prison pour grands criminels ici, pas un centre pour jeunes délinquants ou je ne sais quoi. Il doit juste avoir l'air d'un enfant. Comme moi. Rien de plus.
Un peu rassurée sur ce point, je me retourne vers l'homme – qui semble accompagner l'enfant – et je lui demande, sans laisser apparaître, pour une fois, ma timidité :

« Que s'est-il passé ? »

Dans un instant, je m'occuperai de soigner le jeune homme bien amoché. Mais je veux juste savoir ce qui s'est passé pendant qu'une personne en bonne santé est là. Je ne suis pas sûre que le blessé soit capable de me dire quoi que ce soit, dans son état. Et mieux vaut qu'il se taise et qu'il garde son énergie. Il va en avoir besoin.
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeSam 14 Nov - 2:30

J'entendis un bruit sourd et vit Edward sur le sol. J'haussais un sourcil. J'avais dû réussir au delà de toute espérance pour qu'il n'aille ailleurs que le lit où je l'avais posé. A moins que j'ai cru l'avoir posé sur un lit. Les petits détails matériels ne sont pas de mon ressort. Du moins, pas tous. Mais celui-là en particulier me peinait. J'étais à peu près certain de l'avoir posé sur un endroit civilisé. Du moins plus qu'un sol de dalle. Bref, je le fixais là un instant quand j'entendis un bruit derrière moi. Un bruit et une exclamation.

Surpris, je me retourne et je n'ai pas le temps d'en voir plus qu'un dos aide déjà mon compatriote à s'allonger. Bien. Aide efficace : le gamin survivra surement assez pour faire comprendre qu'il vaut mieux s'arranger pour que je n'ai pas à me fâcher. L'infirmière se retourne vers et vient pour me demander quelque chose qu'en même temps, je m'exclame :

Du téléphone à l'infirmerie Double10

Comment ça, la politesse indiquait de laisser parler le beau sexe d'abord ? Certes, mais le beau sexe s'effaçait devant la politique. Je me doutais fort bien, vu son petit air mutin et surtout de la situation ambiante, de ce qu'elle voulait demander. Et il était politique que j'amène la réponse de moi-même plutôt qu'en réponse à une question de sa part. M'avancer vers elle donc et reprendre ma tirade :

Mademoiselle Adélie Roche ! Quelle joie de vous voir si proche. "

Sachons rimer les enfants. Une bonne rime vaut plus que tout un discours. Mais laissons les appartés sur le bas-côté avec la grand-mère et reprenons.

"Je suis surtout heureux de vous voir si rapidement. Je crois que vous allez pouvoir exercer vos talents sur ce pauvre diable. J'espère vous l'avoir amené suffisamment rapidement. J'ignore depuis combien de temps il était laissé à l'abandon dans ce couloir. Pourra-t-il survivre ? J'ai peur qu'il n'ait perdu trop de sang. Que je puisse au moins sauver quelqu'un..."

J'avais prononcé ces dernières paroles à voix basse mais suffisamment foirt pour qu'elle puisse 'négligemment' écouter. J'étais en ces lieux, les pensionnaires de ce sombre castels ne devaient pas souvent faire preuve d'altruisme. il fallait donc que je laisse malencontreusement échapper une explication plausible et égoïste pour mes actions. Et là, je me reposais une fois encore la fameuse question : "savez-vous quelle est la différence entre les acteurs et les politiciens ?"réponse : aucune. Les premiers recherchent juste l'argent et la célébrité, les seconds le pouvoir. Nous savions aussi bien jouer les uns que les autres. Maintenant, j'allais passer à la phase deux : rester suffisamment longtemps pour être crédible et m'en aller. L'heure du repas approchait et ce petit intermède m'avait ouvert l'appétit. J'avais une incroyable envie de viande rouge maintenant. Damn !
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Adélie Roche
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeSam 14 Nov - 17:45

[Je réponds maintenant à la demande d'Edward l'Endormi ^^]

Le lord et moi avons parlé en même temps. Il me semble avoir distingué mon nom dans ses paroles. Il semble l'avoir mieux retenu que moi, le sien. Pour ma défense, Adélie Roche est un nom assez court... Bref, ce n'est pas important, j'espère juste qu'il ne se rendra pas compte que j'ai oublié son nom, ça me mettrait mal à l'aise. Après quelques secondes, le détenu ajoute que me voir est une joie pour lui. Je baisse les yeux, rougis un peu, et murmure un « Merci. » qu'il ne doit sans doute pas entendre (et tant mieux !). Je crois que je n'ai jamais rencontré de prisonnier au langage aussi châtié. Je ne savais pas que de nos jours, les nobles parlaient ainsi. D'ailleurs, je ne suis absolument pas sûre que ce soit le cas. Peut-être est-il simplement une des rares personnes à avoir choisi ce langage. Mais cela ne me dit toujours pas ce qu'a le jeune homme. Le lord m'explique enfin qu'il l'a trouvé dans le couloir dans cet état.
Je suis perplexe. Comment se fait-il que personne ne l'ait vu ? Il ne doit pas être là depuis bien longtemps, sans doute un gardien l'aura-t-il abandonné après un court séjour dans l'une des sinistres pièces de cette tour. Je doute qu'il s'agisse d'une bagarre entre prisonniers, car les prisonniers n'ont pas le droit d'entrer ici. Ils l'auraient donc sûrement laissé dehors – je ne vois pas pourquoi les prisonniers viendraient malgré l'interdiction, cela ne leur apporterait rien, surtout lorsqu'on sait ce qui s'y passe.
Tiens, mais d'ailleurs, ce lord... comment se fait-il qu'il soit si souvent dans le donjon ? Cela fait deux fois que je l'y vois. C'est un prisonnier, il est supposé être accompagné par un personnel de la prison. A-t-il une autorisation spéciale ? Connaît-il personnellement le directeur, ou quelque chose comme ça ? Peut-être... quoi qu'il en soit, il faudrait que j'en parle à un gardien, au cas où. Peut-être qu'il n'a rien à faire ici et qu'il prépare un mauvais coup, on ne sait jamais. Le problème, c'est que je ne vois pas quel gardien prendrait l'information sans en profiter pour lui faire du mal. Si seulement Damara était encore là ! Au moins, je savais que je pouvais lui faire confiance. Tant pis, je verrai si je trouve le courage d'en parler à quelqu'un. Peut-être à un médecin ou une infirmière, c'est plus simple.

Après seulement deux ou trois secondes de silence, je réponds au lord :

« Merci de me l'avoir amené, je vais m'occuper de lui. Mais vous ne devriez vraiment pas venir dans le donjon, c'est interdit, vous risquez d'avoir des ennuis si vous vous faites prendre. »

Je me retourne vers le prisonnier qui ressemble à un enfant et m'approche de lui pour le soigner en essayant de ne pas m'évanouir à mon tour devant tant de blessures sur un si petit corps. Il est évanoui, cela ne m'étonne pas. Je prends dans une petite armoire de quoi désinfecter ses plaies et les recoudre, puis je remplis une bassine d'eau tiède. Ce faisant, je fais un effort surhumain pour tenir une sorte de conversation. J'ai entendu ses mots prononcés à voix basse, ceux qui ne m'étaient certainement pas destinés mais que j'ai entendus malgré moi. Il doit être vraiment dur d'échouer en voulant sauver quelqu'un. Si ça lui est arrivé, il a dû en être traumatisé. En tout cas, si c'était moi, je crois que je m'écroulerais de culpabilité et de regrets. Je me mets donc au travail (je commence par nettoyer la peau maculée de sang de l'enfant et par essayer de le réveiller en douceur) tout en parlant, néanmoins parfaitement concentrée sur mon travail, que je maîtrise maintenant :

« Vous avez... qui n'avez-vous pas pu sauver ? »

J'espère qu'il ne m'en voudra pas de me montrer si curieuse. J'espère qu'il ne se moquera pas de ma maladresse. J'espère juste qu'il s'ouvrira à moi, parce que parler de ce qui ne va pas fait du bien, je le sais. Et j'aimerais bien être autant utile à autrui que certains m'ont été utiles.
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeSam 14 Nov - 21:09

Qui n'avais-je pu sauver ?

Je me stoppais net. Je commençais à aller dans la direction de la porte pour reprendre le chemin de la cantine et voilà qu'elle me posait cette question. Mais pourquoi ? Qu'entendais-t-elle par là ? Je lui tournais le dos mais levais la tête. Comment cela "qui n'avais-je pu sauver ?" Mais qu'est-ce que cela venait faire dans cette conversation ? D'où est-ce que j'avais bien pu laisser entendre que j'avais voulu sauver quelqu'un ?

Je me retourne doucement et la regarde travailler. Elle s'active avec diligence pour sauver mon sujet. Mais qu'a t-elle bien pu comprendre ? Et soudain, c'est moi qui saisit. Ce que j'avais prononcé à voix basse ! Je voulais sous-entendre quelque chose comme 'après avoir tué toutes ces personnes, maintenant je peux sauver quelqu'un.' Ce que c'est les double sens. Quelle joie qu'ils existent d'ailleurs ! D'une part, parce que les quiproquos font le bonheur de tous les joueurs de rp ensuite parce que cette deuxième interprétation est bien plus adéquate. Ou pas. Qui avais-je bien pu vouloir sauver dans une vie antérieure ? Antérieure à la prison, j'entends.

La réponse me vient naturellement. J'entraperçois une cascade de cheveux souples, des yeux rieurs exprimant toute la compréhension du monde et une bouche pleine et pulpeuse par où s'échappent des flots de sang. Amy. La gorge me serre. Oui, s'il y avait eu une personne sur cette terre maudite, ça aurait été elle. J'avais d'ailleurs voulu la sauver et j'avais lamentablement échoué. Amy...

Mon silence en disait autant que mon visage à cet instant. J'avais la gorge plus nouée qu'un emballage cadeau à Noël et la mine défaite.

"I..."

Ma voix était superbement cassée. Elle s'éteignit. Un peu de comédie tout ça ? En fait, non. Mais je savais très bien où je devais arrêter. Et je devais d'ailleurs arrêter là. Si j'avais vraiment été rongé par le remord de ne pas avoir pu la sauver, j'aurais fait des dons à la croix rouge ou à n'importe quelle association humanitaire pour apaiser hypocritement ma conscience pendant que les dirigeants de ces ONG dépensaient cet argent à leur profit personnel. En lieu et place de quoi, j'ai préféré faire justice et punir les coupables de son arrêt de mort. Quand on avait le pouvoir, il ne fallait pas hésiter à s'en servir.

Bref, cela pour annoncer que je craignais que si je mettais en avant la mort d'Amy pour lui répondre, elle ne découvre que ceci n'est que comédie en fouillant un tant soit peu mon dossier. D'ailleurs, note à moi-même numéro 1 : aller faire disparaître quelques dossiers. Le mien pour commencer et ceux de quelques importuns pour dissimuler la perte de celui me concernant. Ca pouvait être une bonne idée.

"Je suis désolé mais... je... After all those years, it's still so difficult to talk about ! Please, milady don't ask me that cruel question again."

J'avais de nouveau des trémolos dans la voix. Dans dix jour, je vais apprendre que je vais être nominé au Barreau d'or : la récompense internationale des meilleurs acteurs du monde judiciaire : prisonniers et avocats confondus. Je reste donc là, bras ballants, tête un peu baissée, figure de contrition parfaite qui en aurait fait pleurer Ponce Pilate lui-même.
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeLun 16 Nov - 16:47

J'aurais bien fait un petit coma de quelques jours. Ou alors j'aurais pu tout simplement rester inconscient, ou alors une demi conscience, vous savez quand on est dans un univers cotoneux à la limite du monde éveillé. Mais non. Mon monde n'est pas cotonneux, les draps sont trop rêches pour être en coton je pense. Mon jugement est néanmoins peut être faussé par le fait que je sente ces draps via une peau légèrement abimées. Probable. Et quelqu'un s'amuse à me tirer de cet agréable état indolore qui était le mien il y a peu en touchant à des blessures que j'aurais bien voulu qu'on laisse tranquille et moi avec. J'ouvre les yeux près à repousser fermement ce Lord de malheur. Oui vu mon état s'aurais sans doute valu le coup d'oeil. Mais de toute façon cette situation ne verra pas le jour parce que ce que je vois ressemble quand même beaucoup au visage à la mine concentrée d'une jeune fille.

Bon, à moins que le Lord ait des tendances cachées au travestissement accompagnées d'une opération de chirurgie esthétique éclair... C'est pas lui. Enfin éclair je n'en sais rien je n'ai pas la moindre idée du temps que je suis resté inconscient. Néanmoins la première proposition seule reste improbable, donc on va tabler sur quelqu'un d'autre. Qui ? Et bien si je suis toujours à l'infirmerie on peut parier sans trop de risque de casse sur une infirmière. Dans le meilleurs des mondes l'autre sale type est parti et l'infirmière quelque soit son nom n'est pas en train de satisfaire un quelconque penchant sadique mais en train de me soigner.

Malheureusement les illusions sont de courte durée. Elle parle à qulqu'un et en penchant légérement la tête ce qui me donne l'impression de m'arracher la peau du cou -comme si c'était pas déjà fait- je peux voir que le sale type n'est pas parti. Reste à espérer que l'infirmière n'est pas en train de m'achever comme veulent me le faire croire mes nerfs sensitifs. Je suis raisonnablement sûr que de toute façon quiconque me touchera un temps soit peu dans un avenir proche me donnera cette impression. Ce qui me donne de fortes envies de vengeances...

D'ailleurs là c'est interressant que lui a-t-elle demandé pour lui donner cette mimique de clown triste qui sonne étrangement vraie ? D'un coup je suis plus attentif et je fais un effort pour me connecter à leur conversation. Je demanderait des précisions à l'infirmière plus tard. N'importe quelle faille sera interressante à exploiter. Ma grande spécialité. Je n'y connais peut être rien en torture physique -enfin maintenant un peu plus que je ne voudrais mais ce n'est pas la question- mais tourmenter les gens ça je sais faire. Et recolter des informations va être primordial pour pouvoir pourrir la vie à ce type comme j'en meurs d'envie.

"Je suis désolé mais... je... After all those years, it's still so difficult to talk about ! Please, milady don't ask me that cruel question again."

Par contre là ça relève de la comédie pure et simple son truc, j'en suis quasiment certain. A force d'observer tant de gens pour trouver leurs failles, je suis capable de faire la différence entre une émotion exprimée spontanement, voir laissée échapée et un bonhiment de facade affiché en société. Bien sûr il reste une marge d'erreure mais elle est si fine et puis ce type passe son temps à tout thétraliser.

"Pauvre chéri, je vais pleurer... Même plus besoin d'aller au théâtre..."

Je l'aurais voulue un tantinnet plus sarcastique et un peu moins faible mais on fait avec la voix qu'on a.
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeMer 18 Nov - 23:50

Lorsque je pose ma question, le lord ne répond pas immédiatement. Je tourne la tête vers lui, son visage a changé, son teint aussi. Peut-être n'aurais-je pas dû poser ma question, il est des fois où il vaut mieux se taire. J'ai pourtant cru bien faire... mais après tout, il n'a pas laissé entendre qu'il voulait parler de ça. Sans doute se parlait-il à soi-même, et j'ai juste entendu quelque chose qui ne m'était pas destiné. Je rougis, un peu embarrassée de le mettre mal à l'aise. Il se tait quelques instants puis me réponds enfin, à moitié en français et à moitié en anglais. Il n'a pas envie d'en parler. Je n'évoquerai donc plus le sujet. Ce qui ne l'empêchera pas de me rester en tête... Immédiatement, je baisse les yeux et murmure :

« Désolée... »

Je ne sais pas pourquoi j'ai répondu en français, alors qu'il a préféré l'anglais. Ce n'est pas parce que je ne parle pas anglais, j'aurais très bien pu m'excuser dans cette langue. Mais j'ai toujours eu un blocage à ce niveau, il faut toujours que je parle en français si mon interlocuteur est en mesure de comprendre. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai jamais compris. Mais c'est ainsi.
Entre temps, le plus jeune des deux prisonniers s'est réveillé. Je m'en rends compte à la remarque qu'il fait. Je tourne les yeux vers lui. Je me demande pourquoi il a dit ce qu'il a dit. Deux possibilités à mon avis. Soit il connaît le lord et ne l'aime pas, soit il est de ceux à qui la vie à appris à refouler tous les sentiments. Se montrer agressif envers tout ce qui est une démonstration de tristesse ou de sensibilité permet parfois de rester dans ses retranchements, de se protéger. Mais c'est triste qu'il en soit là à son jeune âge. Vraiment triste. J'espère me tromper. Ériger une muraille autour de soi n'est jamais très bon.
Quoi qu'il en soit, la faiblesse de sa voix montre qu'il ne devrait pas parler. Je lui en fais la remarque le plus doucement possible, espérant au passage éviter un conflit :

« Tu... vous devriez garder votre énergie, ne parlez pas... »

J'ai opté pour le vouvoiement tout en me disant qu'on pouvait tutoyer un enfant et qu'il allait peut-être me prendre pour une idiote... Je ne sais pas pour vous, mais j'ai toujours beaucoup de mal à choisir entre les deux, dans certains cas. Par exemple quand je me retrouve face à quelqu'un qui a mon âge (ou qui est peut-être un peu plus jeune) ou face à quelqu'un que je commence à connaître, mais pas suffisamment assez pour me sentir vraiment à l'aise. Pourtant, ça devrait être tout simple, je n'ai pas l'impression que les autres aient ce genre de problème. Je suis vraiment une empotée !
Bref.
Je continue de soigner le blessé en essayant de ne pas lui faire mal. Ou du moins, le moins possible. Vu comme il est amoché, il doit souffrir le martyr. Quand nous serons seuls, j'essaierai de voir s'il veut m'en parler. Je ne suis ni assistante sociale ni psychologue, mais parfois parler fait du bien. J'étais complètement à côté de la plaque pour le lord, mais peut-être que lui sera plus disposé. En espérant ne pas lui faire plus de mal que de bien. Nous verrons. En tout cas, pour le moment ce qui compte est de le soigner sans le faire hurler de douleur. Mais pour anticiper, je lui dis d'une voix vraiment désolée :

« C'est l'antiseptique, ça peut piquer un peu... Désolée, dites-moi si je vous fais mal. »

Et je guette une réaction de sa part tout en continuant mon office. Je n'ai pas oublié le lord derrière moi, mais je ne sais pas s'il veut me parler, et puis je ne sais pas trop quoi lui dire. Je n'ai jamais eu beaucoup de conversation et ma seule tentative pour engager la conversation a été un échec, je crois. Alors je me tais juste.
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Lord Adel Sinclair
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeVen 20 Nov - 0:24

Ah ? Un grincement de voix désagréable me tira de mon petit numéro de comédie. Edward Stevensen s'était réveillé. Et il l'avait fait pour m'être hostile. Il ne semblait pas avoir tout compris. Je ne voulais pas de son hostilité, je voulais de son obéissance, de son respect ou de sa crainte, il pouvait choisir ce qu'il voulait être envers moi sauf un obstacle. J'avais déjà à faire avec les murs, les gardiens, les douves et la plaine sans qu'un mioche meurtrier ne vienne m'ennuyer.

La jeune fille vint le conseiller de se taire. En mon fors intérieur, j'opinai du chef et me disais qu'il n'y avais de meilleur conseil à lui donner si elle tenait à ne pas le revoir sur ce même lit quelques temps plus tard. Je fus cependant inquiet de ce qu'elle pouvait bien penser de ce commentaire lucide.

"Le pauvre enfant ! La douleur à vraiment dû être terrible, il délire. Enfin, confondre la réalité avec du théâtre... Peut-être vaudrait-il mieux qu'il reste dans ce doux mensonge."

Je soupirai. Après tout, qui de sensé pourrait souhaiter à un gamin même pas majeur d'après son dossier de ne connaître de la vie que les murs de sa geôle ? Mais il n'y avais de grand acteur qui ne sut s'en aller de scène. Je m'approchais de la jeune fille et lui effleura doucement le bras.

"Damoiselle, je vais m'en aller. Mais n'ayez crainte, je suis certain que vous êtes tout à fait capable de le soigner efficacement. A la prochaine, mademoiselle Adélie Roche."

Sur ces belles paroles, je fis demi-tour et m'en allai. Je n'avais nullement envie de rester et j'avais stationné en ces lieux suffisamment longtemps pour être crédible, si je restais trop, je produirai l'effet inverse. Bref, je laissai ce gamin à ces pansements, l'infirmière à sa peine et décidai d'aller rejoindre le réfectoire, qui, je devais le dire, me paraissait soudainement plus attrayant que je n'avais pu le sentir jusqu'à présent.


=> s'en va. Je vous laisse seuls les cocos. ^^
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeLun 23 Nov - 17:02

Inspirer, expirer. Calmement, sans hurler. Bien on recommence, inspirer, expirer... J'ai pourtant juste voulu me relever un peu. De toute évidence c'était une erreure. Je ferais mieux de rester affalé sur mon matelat jusqu'à ce que l'infirmière se souvienne de l'existance d'une éventuelle dose de morphine qui serait la bienvenue. Mais elle semble pour l'instant occupée à me soigner ce que je ne peux décemment pas lui reprocher.

« Tu... vous devriez garder votre énergie, ne parlez pas... »

Surtout si elle choisit de me vouvoyer. Je lui en suis grandement reconnaissant. C'est assez rare que quelqu'un me vouvoit, je dois trop avoir l'air d'un gamin pour que les gens me prenne suffisemment au sérieux - oui j'en suis un, et alors ? ce n'est qu'un détail secondaire. Néanmoins malgré le fait qu'elle me soigne visiblement le plus doucement possible et qu'elle me considère comme un adulte je voudrais vraiment qu'elle choisisse de me donner un quelconque antidouleur. Je sais que je pourrais le lui demander, mais voilà, le problème c'est qu'il y a...

"Le pauvre enfant ! La douleur à vraiment dû être terrible, il délire. Enfin, confondre la réalité avec du théâtre... Peut-être vaudrait-il mieux qu'il reste dans ce doux mensonge."

Monsieur l'acteur qui mériterait presque un oscar. Hors de question que je fasse quoique ce soit qui trahisse ma douleur tant qu'il sera là. Et je ne suis ni pauvre ni un enfant. Mais je n'ai aucune energie à gaspiller pour le lui faire remarquer et aucune envie de laisser un son passer mes lèvres de peur que mes paroles se transforme en cri. Alors je me contente d'exprimer mon irritaion par un soupir agacé et un regard que j'espère noir. C'est toi qui délire et qui rêve si tu crois que je vais te laisser tranquille maintenant. Maintenat je vais contrarier tes plans volontairement et j'espère bien te faire sentir la difference. Un autre élan de douleur me coupe le souffle. Sans que tu saches que c'est moi évidemment... Ca me parait une précision importante à apporter à mes plans.

« C'est l'antiseptique, ça peut piquer un peu... Désolée, dites-moi si je vous fais mal. »

Euh, c'est indispensable de faire ça maintenant ? A vif comme ça, vous pourriez attendre et... Insensible à mes récriminations intérieures elle commence son office et je me mord violemment la lèvre. Mauvaise idée, mauvaise idée. La douleur que ça décalnche me fait pousser un gémissement. il faut vraiment que je pense à me débarrasser de ce tic avant que ma lèvre soit au delà de toute guérison possible. Heureusement l'autre affreux s'en va enfin, non sans me livrer le nom de l'infirmière qui semble décidée avec toute la meilleure volonté du monde à poursuivre son oeuvre de torture.

J'attends que la porte se soit refermée derrière lui et même que ses bruits de pas soient devenus inaudibles pour relever la tête vers l'infirmière, légérement plus détendu.

"Dites mademoi - selle Roche. Est ce que par hasard - vous auriez un - antidouleur quelconque ? Genre de la morphine..."

J'essaye de lui faire un regard adorable pour compenser le fait que ma diction soit quelque peu altérée par les vagues de douleurs que font naitre l'antiseptique. Mais les regards adorables c'est pas vraiment ma spécialité, -ce serait plutôt les regards noir suie- alors je ne suis pas sûr que ce soit réussi. Mais les quelques larmes qui commencent à perler et qui n'ont rien de feint doivent aider un peu.
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeSam 5 Déc - 21:02

[Désolée encore pour le retard éè Et Ed', désolée, essaie de faire comme si Adé' faisait bien son travail... C'est que j'y connais rien, moi T_T Mais elle est pas censée faire souffrir son petit patient éè]

Le Lord a l'air sincèrement peiné pour le jeune homme blessé. Je ne pense pas que ses blessures le fassent délirer, mais je n'en dis rien pour le moment. S'il y a une forme de haine ou de colère entre ces deux-là, mieux vaut ne pas l'attiser en ayant l'air de prendre parti. Je souris doucement sans répondre, ne sachant que dire pour ne vexer aucun des deux protagonistes. Parfois, il vaut mieux se taire. Ce que je m'empresse de faire. Le jeune garçon ne répond pas, lui non plus. Je pense que c'est le plus sage. Peut-être a-t-il décidé de calmer la colère qui est en lui, je l'espère.
Après seulement quelques instants de silence, le lord s'en va, en m'appelant par mon prénom, ce qui me fait toujours un effet bizarre. Je me demande si ce n'était pas lui, la dernière fois, qui a fait de même. Mais que voulez-vous que je vous dise ? Il y a des gens qui aiment faire ainsi. Ce n'est pas grave, c'est même plutôt... agréable. Mais déroutant, c'est certain. Il me dit aussi qu'il pense que je vais soigner l'autre prisonnier correctement. Ça me fait plaisir, car en tant que stagiaire je ne suis pas toujours considérée comme quelqu'un de très utile. Mais je ne peux m'empêcher de ne pas trop y croire... Je sais ce que je dois faire en tant qu'infirmière, mais... et si je le fais mal ? Et si j'oublie quelque chose ? Ce ne sera pas sans conséquence, je suis responsable de la santé de ceux dont je m'occupe. Enfin si je reste concentrée, je ne devrais pas avoir trop de problème. Je réponds d'une petite voix, tandis que l'homme s'éloigne, et tout en me disant que je dois vraiment être ridicule :

« Euh... oui, merci, au revoir. »

Je reporte mon attention sur le jeune prisonnier et remarque qu'il se mort la lèvre. Il a vraiment trop mal. Je murmure précipitamment : « Désolée... » et réfléchis à ce que je dois faire. Pourtant j'ai pris l'antiseptique le moins douloureux. Je ne vois pas ce que je peux faire pour qu'il ait moins mal, et il faut bien que je nettoie ses plaies si je ne veux pas qu'elles s'infectent. Le jeune homme ne me laisse pas réfléchir davantage et me pose une question. Il veut un antidouleur. Je le regarde d'un air navré, et réponds :

« Je suis désolée, je n'ai pas le droit de vous en donner sans prescription du médecin... Il va falloir attendre qu'il arrive, je ne sais pas où il est. »

D'ailleurs, ce n'est pas normal que je sois seule ici. Même les deux gardiens ne sont pas là. Et je n'ai pas de bip pour appeler qui que ce soit. Que dois-je faire ? Je n'en ai aucune idée, malheureusement. Le problème, c'est qu'il y a une personne à côté de moi qui souffre. Je n'ose pas lui demander ce qui lui est arrivé, car il ne vaut mieux pas le faire parler pour le moment, il est trop amoché. J'ai cessé de nettoyer ses plaies et je le regarde d'un air de chien battu, peut-être un peu interrogateur. C'est con, mais du coup j'en ai perdu mes moyens. Je ne veux pas lui faire mal, mais pour l'instant je crois que c'est tout ce que je peux faire. Alors j'attends qu'il me dise quelque chose, qu'il m'autorise à poursuivre, je ne sais pas...
Pourvu qu'un médecin arrive vite !
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeMar 2 Fév - 11:40

[c'est pas que Adé fait mal son boulot, c'est que l'antiseptique ça fait mal c'est tout u_u]

Elle a l'air tellement désolée que je pourrai presque lui pardonner. Après tout ce n'est pas tellement sa faute s'il n'y a pas de médecin et je jurerai p^resque qu'elle ne joue pas la comédie. Par contre c'est entièrement de sa faute si elle décide de respecter cette stupide interdiction. Ce n'est pas comme si j'était un camé qui lui demanderait sa dose, je crois pouvoir dire qu'en l'occurence j'en ai vraiment, vraiment besoin et pour des raisons qui ont tout à voir avec le médical et rien à voir avec l'addiction. Les interdictions c'est fait pour être contourné ou voir carrement transgressé, non ? Mais c'est sans doute parce qu'elle ne suit pas cette philosophie de vie qu'elle n'est pas à ma place...

Et maintenant elle me regarde avec un air de chien battu, elle veut quoi ? Que je lui dise quoi faire ? L'absolution ? Je ne suis pas médecin et encore moins prêtre. J'aimerai pouvoir lui dire que de toute façon je peux ouvrir toutes les serrures fermant les placards et que donc je pourrais en récupérer quand même sauf que je ne peux pas. Et que j'en serais incapable pendant un bon bout de temps. Je crois que si j'ouvrais la bouche là tout de suite à mon avis c'est une suite de noms peu flatteurs que je deverserai je pense. A son encontre à elle, à lui, au médecin qui n'arrive pas, au passant qui n'a rien demandé et même aux baleine à bosse des mers du nord tellement je suis furieux. Ou plutôt tellement j'ai mal, c'est à peu près pareil en l'occurence.

Je me laisse retomber sur le matelat et m'applique consciencieusement à scruter le mur à l'opposé de l'infirmière. Elle ne mérite vraiment pas que je décharge mon trop plein de haine à l'encontre d'un certain aristocrate et du reste du monde sur elle. Le moment serait bien choisit pour tomber dans les pommes. Là. Maintenant. Tout de suite. Non, on dirait que ça ne marche pas sur commande... Shazam ? Non définitivement non je me sens même de plus en plus réveillé et pas de façon plaisante.

Retour à la case dépard, ou plutôt à la case infirmière en détresse. Après tout, ça ça marchera peut être. J'essaye de trouver un ton sans animosité aucune ce qui est loin d'être une sinécure à cet instant précis.

"Bon et bien dans ce cas, continuez..."

Gagné ! A peine a-t-elle reposé ce liquide -qu'on ne peut que qualifier de maléfique- sur une plaie que je voie des milliers de petites étoiles. A peine quelques instants plus tard je sombre enfin dans le néant auquel j'aspirais tant.
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeMar 2 Fév - 17:57

Le jeune homme ne me répond pas. Je lis dans son regard – que j'ose à peine effleurer – comme une sourde colère, alors je ne dis rien de plus. J'aimerais bien pouvoir lui donner de la morphine, mais je n'ai vraiment pas le droit. D'ailleurs, je n'ai pas les clés de l'armoire dans laquelle elle est enfermée. C'est réservé aux médecins, et ils ne me laisseraient pas une occasion de transgresser cette règle.
Comme s'il avait lu dans mes pensées, le blessé se met à fixer résolument le mur, sans plus me regarder. Un peu comme un enfant qui ferait la tête – je chasse cette pensée, je ne voudrais pas être insultante, même en pensées : pour se trouver ici, il n'est certainement pas un enfant. Quoi que, il y a sans doute des criminels – ou des gens enfermés par erreur – qui souffrent du syndrome de Peter Pan... Mais dans le doute, je vais éviter de parler d'enfant pour évoquer les gens qui ont l'air jeune.

Après quelques instants, le jeune homme me demande de continuer. Je m'excuse d'avance d'avoir à le faire souffrir, puis je m'exécute, en essayant d'être aussi douce que possible. Mais à peine le coton a-t-il touché une plaie que mon patient s'évanouit. Merde ! J'espère que ce n'est qu'un petit malaise sans gravité, mais je ne voudrais pas faire de bêtise... on ne peut pas faire un diagnostic aussi rapide pour un évanouissement. Surtout en tant qu'infirmière stagiaire...
Heureusement, un médecin arrive bientôt. Il me crie dessus, me dit que j'aurais dû l'appeler, sourd à mes explications, indifférent au fait que je n'ai aucun moyen de le joindre lorsqu'il quitte l'infirmerie sans rien dire. Je ne lui en tiens pas rigueur, je pense qu'il crie uniquement pour détendre ses nerfs – il faut dire que le jeune prisonnier est dans un sale état. Après s'être un peu calmé, le médecin me demande ce qui s'est passé. Je lui explique donc le plus clairement possible tout ce que je sais. Il s'occupe alors du patient comme il faut, et moi je m'efforce de l'aider au mieux. C'est plus facile, quand il n'y a pas de décision à prendre, seulement des ordres auxquels obéir. A son réveil, le prisonnier devrait se sentir un peu mieux. Il ne pourra sans doute pas bouger, mais la douleur devrait être estompée, avec la perfusion de morphine que le médecin a installée.

Et comme laisser un patient dans une sorte de coma n'est pas forcément la meilleure chose à faire, je me mets au chevet du jeune homme pour le réveiller, en essayant de ne pas lui faire mal. Il a eu un peu de calcium et devrait donc reprendre un peu de force, suffisamment pour se réveiller et ne pas retomber dans les pommes. Je lui prends la main et lui parle :

« Réveillez-vous... »

Lorsqu'il sera revenu à lui, s'il va mieux et qu'il n'est pas trop fatigué, je pense que je lui demanderai ce qui s'est passé. Mais c'est loin d'être sûr, car il n'est pas dit que je me sente le courage d'en parler à qui que ce soit, alors c'est sûrement inutile pour lui. D'autant plus qu'il ne veut peut-être pas que j'en parle... ce ne serait donc qu'une sorte de curiosité mal placée. Mais peut-être que ça peut lui faire du bien d'en parler, alors je verrai. Selon ce que j'ose faire, selon le courage que j'ai. Et la volonté... car un manque de courage vient souvent d'un manque de volonté, même si on essaie de se mentir à soi-même.
Bon, on verra. Finalement, l'improvisation c'est souvent ce qu'il y a de mieux, il suffit de se lancer.
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeMer 3 Fév - 15:30

Réveillé. Mais pourquoi ? Et bien de toute évidence je peux imputer cela à l'infirmière qui me tiens la main et m'ordonne de me réveiller. je ne pense pas faire d'erreure, de toute façon je ne pense pas tout court c'est juste une réaction épidermique.

"Mais vous ne pouviez pas me laisser tranquille ?!"

Après je tousse un peu histoire de réussir à recouvrer une respiration aussi normale que possible au vu de ma gorge irritée. Et j'attends la douleur. Douleur qui ne vient pas, ou plutôt si mais bien plus mollement que je ne le craignais. En fait mis à part la douleur aiguée de la gorge que j'ai déclenché en tournant brusquement la tête et en me laissant aller à produire un éclat de voix il ne persiste de la souffrance initiale qu'une douleur sourde venant d'un peu partout. Tout à fait supportable bien qu'évidemment fort désagréable.

Mon regard se pose sur le creux de mon coude et remonte le long de la perfusion. Ah, je vois. il semblerait que le médecin soit finalement arrivé et que je soit resté dans les pommes un peu plus l'ongtemps que l'infime instant que mon évanouissement m'a semblé durer. Je jette un coup d'oeil à l'infirmière. Bon je n'aurais peut être pas du lui crier dessus comme ça... Mais bon je ne vais quand même pas me sentir coupable de ça ! Je suis sûr que ça m'a fait plus mal qu'a elle, certitude venant de la sensation de brûlure persistante en provenance de mon cou qui n'a apprécié ni le mouvement brusque, ni le cri. Et puis en plus elle aurait malgré tout quand même pu me laisser dormir encore un peu moins de temps je passerrai éveillé mieux ça m'ira pour l'instant. et puis c'est quand même elle qui a entreprit de prolonger mon calvaire avec cet saleté d'antiseptique. Donc pas de pitié et pas un mot d'excuse.

La morphine commence a produire son effet secondaire favoris de toute façon, je me sens à moitié dans les vapes. Alors je n'ai pas l'intention d'ouvrir la bouche... Sauf pour un sujet qui aurait suffisemment d'importance mais il n'existe pas de tel sujet. Ah ! En fait si.

"Je peux partir quand ?"
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeMar 9 Fév - 17:55

Le jeune prisonnier se réveille enfin... en sursaut et en m'agressant. Ce qui a pour effet de me faire sentir coupable, de m'en vouloir, et de me donner envie de m'excuser. C'est idiot, j'en ai bien conscience à l'instant même où ça m'arrive. Mais je ne peux rien y faire. Je crains que le jeune patient m'en veuille, et je crains aussi qu'il me juge. Pour l'avoir réveillé, oui, mais aussi pour tous ces sentiments négatifs qui naissent en moi. Alors je m'en veux de m'en vouloir, je condamne ma fragilité et mon incapacité à être juste moi-même.
Le plus dur des combats est celui que l'on mène contre soi-même... c'est tellement vrai. Je passe ma vie à me combattre moi-même, et je perds toujours. La connerie s'en sort à chaque fois un peu plus forte. J'en viens à souhaiter que l'on me maltraite, que l'on me secoue. Tout en le redoutant énormément. Je ne suis qu'un immense paradoxe, qu'une incohérence.
Je murmure des excuses presque inintelligibles, et ce qui ressort dans ma voix ressemble à un sanglot étouffé malgré mes efforts pour paraître sûre de moi. Voilà ce qui arrive quand il n'y a pas quelqu'un pour me prendre la main, pour me soutenir et me forcer à avancer. Quand je suis livrée à moi-même et à mon autonomie défaillante. Finalement, ce que je fais de mieux, c'est encore, et de loin, me lamenter sur mon sort. La preuve.

Je reste assise près du patient sans rien ajouter, un peu perdue dans mes pensées autodestructrices. Lorsque je reviens à la réalité, je le vois prendre conscience de l'infirmerie et de la perfusion qui lui permet de supporter la douleur. Je n'ose pas lui sourire, ni le regarder dans les yeux, ni lui parler. Je sais pourquoi je l'ai réveillé, c'est parce que son sommeil n'était pas un sommeil normal mais provoqué par la douleur – d'après le diagnostic. Mais il ne me vient pas le courage de lui expliquer, car j'ai peur qu'il le prenne mal. Alors je vais pour me lever, me demandant si je suis supposée le laisser seule ou pas. Je fais mine de regarder sa fiche d'admission lorsqu'il me pose une question.
J'avoue être un peu stupéfaite. Il vient de subir, à n'en pas douter, des tortures... mais tout ce qui lui importe, c'est de pouvoir partir. N'a-t-il pas peur que cela recommence ? Ne veut-il pas rester quelques jours en sécurité avec la possibilité de se reposer et de recouvrer ses forces ? Il est certain que l'atmosphère de l'infirmerie n'est pas forcément très saine, mais je pense que c'est encore l'une des plus saines de cette sinistre prison. Mais certains ont besoin d'être libres pour se sentir bien. Et j'imagine qu'en prison, passer trop de temps auprès du personnel n'est pas forcément bien vu... Quoi qu'il en soit, il devra encore rester ici quelques jours, ce que je ne tarde pas à lui dire :

« Je suis désolée, le médecin veut que vous restiez encore ici quelques jours, le temps de vous remettre... »

Je fais une pause, puis me jetant à l'eau, je demande d'une voix presque assurée mais qui a tendance à retrouver sa timidité naturelle après quelques instants :

« Que s'est-il passé ? Est-ce que... vous voulez en parler ? A moi ou à quelqu'un d'autre... »

Je ne suis pas sûre de vouloir à tout prix qu'il me raconte les sévices qu'il a subis, mais si ça peut l'aider à surmonter cette épreuve, alors je veux bien mettre mes craintes de côté, pour une fois. Reste à savoir s'il a suffisamment confiance en moi pour se livrer, ce dont je doute après l'antiseptique et le réveil.
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeDim 18 Juil - 18:46

Elle est désolée. C'est moi ou elle est toujours désolée ? Perpétuellement, sans trêve aucune, elle est désolée pour tout et n'importe quoi, tout ce qui est de sa faute et surtout ce qui ne l'est pas. Ou alors elle traverse une mauvaise passe en ce moment, ou alors c'est la morphine qui me fait un peu trop tourner la tête. Au choix. Dans tout les cas elle a vraiment l'air désolée alors que si je dois rester ici quelques jours c'est de la faute du médecin qui a pris la décision, de ce satané aristocrate prétentieux qui a interprété un concours de circonstance malheureux comme une attaque sournoise contre sa précieuse petite personne et de ma faute à moi. Je n'aurais jamais du me mettre dans une telle situation, jamais ! J'aurais du faire plus attention, d'avantage anticiper... ca ne sert à rien de se morfondre mais sûr et certain je vais faire en sorte de ne pas commettre à nouveau les même erreurs ! enfin je peux toujours faire semblant d'y croire mais je ne me fais pas d'illusions, cette période de méditation forcée ne me rendra pas plus prudent. Rien ne me rendra jamais plus prudent, c'est un trait de caractère qui a du être banni par une fée à ma naissance vu la façon qu'il a de me demeurer éternellement étranger. Et la colère sourde qui, si elle n'était pas assourdie par ma somnolence forcée me ferait cogner de toutes mes forces dans quelque chose ou quelqu'un, est bien plus dirigée contre un certain Lord amateur de boxe que contre moi. Je commence à serrer les poings et m'interromps immédiatement, bénissant la morphine. Si je veux que mes doigts recouvrent toute leur agilité qui m'est si précieuse, il va falloir que je trouve une autre façon d'évacuer ma colère. Et quelques jours d'inactivité totale ne vont certainement pas m'aider. Je sens qu'il va falloir autre chose que la méditation...

« Que s'est-il passé ? Est-ce que... vous voulez en parler ? A
moi ou à quelqu'un d'autre...
»


- Non !

Réponse brutale et non prémédité, émise sous le coup de la surprise surtout : je n'aurais jamais pensé que cette petite chose tremblante ait le cran de me le demander. D'ailleurs je doute qu'elle ait réellement envie d'entendre parler de ça, pour un peu elle pourrait ne plus en dormir... Cette réponse a beau être expéditive elle n'en ait pas moins totalement véridique. Non je n'ai pas la moindre envie d'en parler ni à elle ni à quiconque, même pas moi. Je ne veux pas repenser à la douleur, à l'humiliation surtout... ce que je veux c'est me venger. Oui, c'est une évidence, me venger et lui faire ravaler sa morgue et son orgueil, lui faire payer sa cruauté en lui montrant à quelle point la mienne peut être développée. Évidemment je ne vais pas aller le trouver et lui casser la figure. Ce serait stupide et j'aurais toutes les chances d'être celui qui y perdra le plus de plumes. Mais il y a tant d'autres moyens, tant de moyens de faire de la vie de quelqu'un un enfer, tant de moyens que je connais sur le bout des doigts...

- Merci.

Encore une fois c'est très sincère, grâce à elle je viens de trouver de quoi occuper mon séjour dans ce lieu haï. Haï, parce que je ne m'y retrouve que quand je souffre et que je m'y sens encore plus prisonnier qu'ailleurs, dans le reste de la prison au moins on peut circuler, ici on ne fait qu'étouffer et ressentir plus fortement encore la privation de liberté. Il faut donc s'occuper l'esprit. Et si je n'ai pas la patience suffisante pour méditer plusieurs jours durant, en ce qui concerne l'élaboration de plans - et plus particulièrement de plans malfaisant - j'ai une patience infinie. Je vais donc réussir à supporter cet enfermement passager grâce à elle. Ça mérite bien le sourire que je lui offre, non ?

La tête commence à me tourner sérieusement et mes paupières se ferment insensiblement un peu plus à chaque seconde. Effet secondaire morphinique ou juste fatigue d'une journée un peu trop remplie ? Peu importe, de toute façon je pense qu'il serait plus sage pour moi de comploter plus tard sous peine de concevoir des plans non seulement tordus mais bancals et irréalisables.

- Je crois que je vais dormir maintenant... Et ne me réveillez pas !


Oups ma sympathie n'aura pas duré très longtemps on dirait... Mais non je ne suis pas rancunier, pas du tout... Je me tourne sur le côté pour éviter de vois son petit minoi tout déconfit qui risque de me faire regretter ma sécheresse. malgré tout je me laisse attendrir rien qu'en l'imaginant.

- Bonne nuit

Oui on est pas la nuit, et alors ? De toute manière si elle me répond je n'entends pas, je suis déjà parti très très loin d'ici...
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MessageSujet: Re: Du téléphone à l'infirmerie   Du téléphone à l'infirmerie Icon_minitimeVen 23 Juil - 16:21

Mon patient ne semble pas disposé à me parler. Lorsque je lui propose de se confier sur ce qui vient de se passer, il me répond du tac-au-tac, presque en criant. Il n'a pas pris le temps de réfléchir à la question, c'était une réponse impulsive. Je ne sais pas ce qu'il vient de subir, mais visiblement ça a été assez violent. Je ne sais pas quoi faire. Je pense que la parole peut être une forme de catharsis, mais je ne peux le forcer à rien. Peut-être pourrais-je lui conseiller d'écrire ? Mais il y a fort à croire qu'il n'en fera rien, peut-être me rira-t-il même au nez. Fidèle à moi-même, je préfère donc garder mon idée pour moi, préférant la lâcheté. Je lui réponds tout de même d'une voix douce :

« Très bien... si vous changez d'avis, n'hésitez pas. »

C'est vrai, il ne faut pas hésiter. Je suis là pour ça, et d'ailleurs me sentir utile fait du bien à mon égo, ce qui – paraît-il – ne me fait pas de mal. J'esquisse un timide semblant de sourire, pour l'encourager et ne pas montrer que ce « non » trop sûr de lui m'a un peu ébranlée. Peut-être que cet ébranlement n'est pas tout à fait passé inaperçu, car au bout de quelques instants, il me remercie avec un sourire. S'il voulait me rassurer, c'est réussi, car je me sens un peu mieux. Étrange, non ? C'est le prisonnier alité, celui qui vient de subir je ne sais quelles horreurs, qui prend soin de l'infirmière qui est payée pour prendre soin de lui. Le monde à l'envers ? Peut-être, et peut-être pas... finalement, nous avons tous quelque chose à apporter à autrui, et quelque chose à recevoir de lui. Si chacun essayait de prendre soin d'autrui à sa manière, le monde irait sans doute beaucoup mieux. C'est ce que je m'efforce de mettre en pratique, ce que m'ont appris mes lectures et ma courte expérience.

Mon sourire s'agrandit un peu. Mais bientôt, je vois que ses yeux ont tendance à se fermer. Lorsqu'on subit un choc, il y a toujours un contre-coup de fatigue. Je crois qu'il est temps de le laisser dormir. D'ailleurs, il m'en fait la remarque, un peu sèchement. A nouveau, je me sens mal : je déteste qu'on m'agresse ou que l'on me parle sèchement, car j'ai tendance à tout prendre pour moi. Mon sourire disparaît et mon regard, d'abord bienveillant, devient... inquiet, ou triste. Mon patient se tourne sur le côté, aussi ne le voit-il sans doute pas. Heureusement. Je n'ai pas envie qu'il se fasse de moi une opinion trop mauvaise – qui serait justifiée, soit dit en passant.
Heureusement, au bout de quelques instants, le jeune homme me souhaite bonne nuit avec une voix radoucie. Nous sommes en plein jour, mais je ne m'en formalise pas, j'ai compris le message. Je lui réponds donc :

« Dormez bien... un peu de repos vous fera du bien. »

Sa respiration devient calme et régulière. Il est déjà entre les bras de Morphée. Je remplis rapidement la fiche accrochée à son lit, puis je sors sur la pointe des pieds, ne sachant pas trop que penser de cette rencontre. Comment se comportera-t-il à mon égard, lorsqu'il se réveillera ? Se montrera-t-il sec et critique face à mon comportement, ou au contraire, doux et indulgent. La première solution serait sans doute la plus positive, puisqu'elle m'amènerait à me remettre en question et à m'améliorer. Mais je ne cache pas que je préfèrerais qu'il soit gentil avec moi. C'est tellement plus agréable, tellement plus facile !
Bon, n'y pensons plus. Ce n'est pas le moment de se prendre la tête. Je pourrai penser à cela lorsqu'il se réveillera. D'ici là, j'ai du travail.

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