Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]

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Adélie Roche
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Adélie Roche


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MessageSujet: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeLun 6 Juil - 1:10

C'est fou ce que le temps passe vite. Déjà neuf mois que je travaille dans ce château sordide à côtoyer la violence et la haine chaque jour. Je suis toujours en vie, apparemment, mais je ne me suis pas vraiment améliorée. Comme quoi, ce n'était peut-être pas la solution idéale. Mais au moins, j'ai pu m'expliquer un peu auprès de certaines personnes. Leur demander pardon pour ce mensonge qui me faisait affreusement mal. C'est sans doute idiot de se torturer ainsi pour quelque chose qui n'a fait du tort qu'à moi, mais je n'aime pas ne pas être sincère, alors je me devais de m'expliquer. Faire face à mes démons, me prouver que j'ai un peu de courage, bien caché au fond de moi. J'ai déjà suffisamment de mal à me regarder dans la glace, inutile d'en rajouter. Narcisse peut se rassurer. Et moi aussi, puisqu'on ne m'en veut pas... d'avoir menti.
Neuf mois, donc près de cinq mois à dormir dans un couloir froid non loin de l'infirmerie. Amusant, non ? Non, certes. J'évite ma chambre autant que possible et je dors dans un angle de mur, dans l'ombre. J'ai trouvé un coin qui n'est pas fréquenté, dans lequel on me laisse généralement tranquille. Il m'est arrivé de me faire virer, parce que j'ai une chambre et que je n'ai pas à jouer au SDF dans l'enceinte de la prison. Ça ne se fait pas, et puis ça donne du travail à ceux qui me trouvent, obligés de vérifier mon identité. Mais jusque là j'ai eu de la chance, je crois que je n'ai pas été dénoncée au directeur. Je n'ai pas envie de m'expliquer sur ce qui me pousse à faire ce que je fais. Il me reprocherait sans doute de n'en avoir pas parlé, peut-être qu'il perdrait son calme – et il aurait raison. Je ne veux pas que ça arrive, alors j'essaie d'être discrète. C'est pour cela aussi que je me lève tôt : ne pas être découverte est primordial.
Le personnel de l'infirmerie se demande quand même pourquoi j'ai souvent mal au dos. Alors je mens, même si je déteste ça. J'ai toujours eu mal au dos, c'est normal, rien de nouveau, ne vous inquiétez pas, retournons travailler. Ils n'insistent généralement pas, et mon secret est sauf. Je pense qu'un jour il sera découvert, ça ne peut en être autrement. Mais comme je n'ai pas envie d'affronter cette situation, je ne fais que repousser, encore et encore, redoublant de prudence et de discrétion. Que je dois être ridicule !

Voilà pour le résumé de la petite vie inintéressante de l'infirmière stagiaire la plus négligeable, Adélie Roche. Vous ne croyiez tout de même pas que dormir dans un couloir allait me rendre joyeuse et pleine de bonheur de vivre, tout de même ?! Si c'est le cas, alors pardonnez-moi d'avoir à le dire, mais vous êtes bien naïfs. Mais cessons de nous lamenter, voulez-vous ? Car aujourd'hui se pose une grande question : que vais-je faire ? Un peu fatiguée ces derniers temps, j'ai pris un jour de congé. Je n'aurais peut-être pas dû, car je vais me retrouver à errer dans le château comme une âme en peine, ne sachant où aller pour préserver sa tranquillité.
Et c'est ainsi, n'ayant su répondre à ma propre question, que je me retrouve en tenue de l'extérieur – c'est à dire sans ma blouse – branchée à mon lecteur MP3 qui déverse dans mes oreilles un flot continu de musique, à marcher sans trop savoir où aller. La tour du personnel est exclue, la tour commune est exclue. Je pourrais aller dans la tour de garde, mais il risque d'y avoir des visites ou autre, je ne veux pas croiser la route de trop de gens. La tour est ? Pourquoi pas ? Je pourrais aller profiter un peu de la bibliothèque. Mais il y a Siriel, et je ne veux pas qu'il se sente obligé de me parler ou quelque chose comme ça. Et puis je n'aime pas trop lire devant des gens. Et toujours le risque de croiser le directeur, et de le décevoir ou d'être intimidée. Oui je sais, c'est très con, les seules personnes que j'apprécie dans la prison sont aussi celles que j'appréhende le plus de rencontrer. C'est pareil pour Damara, j'ai envie de la voir mais j'ai peur de la croiser. Ben oui, on est bizarre ou on ne l'est pas, hein !
Bon. La cour, exclue aussi. Trop de monde. Je pourrais aller sur le chemin de ronde, si j'en ai le droit, mais on me verrait alors de la cour, et il y a trop de gardes, ils se demanderaient ce que je fous là. Du coup, c'est simple, je vais rester dans le donjon, près d'une fenêtre, et passer ma journée à lire. Voilà. Je n'aurai pas fait grand chose, mais au moins j'aurai été tranquille. Je vais donc discrètement dans ma chambre – heureusement, le prêtre dort encore – récupérer une de mes lectures, et je retourne tout aussi discrètement dans le donjon, priant intérieurement pour ne croiser personne.

Une preuve de plus qu'il n'existe pas d'entité supérieure supposée nous guider, nous aider ou nous aimer. C'est bien une ombre mouvante que j'ai aperçue au fond du couloir, une ombre qui se dirige droit vers moi. Il a dû me repérer, moi qui me détache sur la clarté émanant de la fenêtre, moi figure noire sur fond blanc. Je baisse un peu le son de ma musique tandis que mon cœur se met à battre plus vite. J'espère que ce n'est qu'une personne de passage, aux intentions pacifiques. J'ai beau essayer de croire en la bonté première de l'être humain, je n'en oublie pas qu'il y a ici des gens terriblement dangereux. Heureusement, jusque là j'ai échappé à tout ce que cela peut impliquer. Pourvu que ça dure...
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeDim 2 Aoû - 13:29

Aujourd’hui je sens que mon ennemi mortel est en train de prendre le dessus… Un ennemi implacable et tenace, qu’on ne peut que retarder sans jamais s’en débarrasser, qui progresse à la moindre inattention, à la moindre faiblesse et que l’on dit souvent mortel. Je le sens qui me guette dangereusement. Pourtant venir ici était une bonne mesure contre lui qui devait m’accorder protection pour un bon bout de temps.Mais pour l'instant les rencontres sont rares, fades ou sans intérêt. On dirait que les prisonniers me fuient... Auraient-ils donc vraiment un instinct de survie plus développé que la moyenne ou est-ce le hasard ? Non, à Sadismus il existait toujours un ou deux inconscient pour venir explorer les sous-sols en dépit des mises en garde, ils doivent toujours exister... A moins qu'ils ne se soient fait tués ? Quelle horreur ! Qui oserait me priver de mes jouets ainsi ? Qui aurait cette cruauté ? Qui ? Que je puisse lui faire sentir à quel point je peux rivaliser avec lui dans ce domaine... Mais ils ne peuvent pas être tous morts et les nouveaux arrivages devraient nous pourvoir suffisamment pour effacer les pertes... Peu importe la raison de toute façon, le fait est que l'ennemi progresse dangereusement et qu'il faut que je trouve une parade avant d'en mourir. Et pour l'instant ce n'est pas bien partit, je erre sans but, déambulant dans le château sans avoir la moindre idée de l'endroit où je vais mais bon c'est un préalable indispensable. Le plan de la prison et de ses recoins se forme lentement dans ma tête. Il est toujours utile de connaître son territoire de chasse.


Et maintenant que faire ? Je commence à très bien le connaître ce château, après un jour ou deux d'errance, oui c'est ça, ça doit faire à peu près deux jours que j'erre parce que je commence à avoir faim, un peu. Bon il serait temps de m'intéresser aux êtres qui m'entourent au lieu de jouer les fantômes sans substance, sinon l'ennemi qui m'étouffe lentement va avoir ma peau. Bien j'accorde donc à nouveau une certaine attention aux humains qui foulent le même sol que moi et pas seulement aux passages murs et fissures. Par où commencer ? Je ne peux pas vraiment en attraper un au hasard et l'entraîner dans un coin sombre, ou éclairé d'ailleurs. Pas que ça choquerait mon sens de la justice, vous devriez savoir que je ne possède pas une telle chose, mais ça manquerait franchement de classe. Or ma dernière rencontre intéressante étant celle d'une paire d'yeux si magnifiques si désirables et si inaccessibles qu'ils m'ont plus frustrés qu'autre chose, j'ai besoin de quelque chose de plus consistant qu'un simple amuse-gueule. C'est vrai quoi, à quoi sert d'avoir fait des études de médecine si je ne peux même pas récupérer avec tout mon savoir faire et ma douceur deux précieux yeux sous prétexte qu'ils appartiennent à un autre gardien ?
Enfin toujours est-il qu'il faut vaincre l'ennemi, et pour cela le mieux est d'aller dénicher un prisonnier dans un endroit où il ne devrait pas se trouver. Si on combine cela à l'envie de ne pas aller trop loin une fois la proie dénichée, la solution s'impose d'elle même. Je me dirige donc vers le donjon, en esperant y trouver de quoi chasser
l'ennui, mon ennemi personnel le plus accablant.


Oh joie, oh bonheur, oh enchantement. Au détour d'un couloir se trouve la source d'eau pure en plein désert... Dernière vérification mais la silhouette
qui se détache sur la luminosité de la fenêtre ne porte aucunement d'uniforme de gardien ni d'aucun uniforme d'aucun personnel ni aucun
insigne susceptible de gâcher mon plaisir. Pas d'uniforme de prisonnier non plus, une infraction de plus donc une raison de plus de se réjouir.
Mais quel endroit merveilleux, moi qui était une créature souterraine, je me sens muter en créature aérienne sans le moindre doute. Toutes ces
pierres qu'elles appartiennent au sol, aux murs ou au plafond me seront bientôt aussi familières que le moindre pouce de ma peau. Je respire à
fond le parfum de ce qui deviendra mon territoire privilégié et m'approche à petits pas presque gambadants de la fine silhouette source
de mon bonheur. Et plus je me rapproche plus mon sourire s'élargit. pas mal, pas mal du tout. Un peu trop fragile peut être mais c'est sans
importance, il n'est pas nécessaire de s'attaquer au physique pour jouer avec une proie. Je me sens l'âme d'un chat. C'est fou ce que ces
félins sont joueurs, savez vous ? surtout avec les souries, les rats et les petits oiseaux. Et ce que je vois m'évoque irrésistiblement...

- Oh une petite souris !

Mon ton enamouré et mon air ravi serait peut être moins effrayants sans la largeur on en peut plus excessive de mon sourire et mon regard affamé.
Mais c'est vrai je suis ravi, tellement ravi que j'en sautille sur place. Et bien sautillons plus franchement. Je me saisis de ma petite souris par la taille et l'entraine dans une folle farandole le long du couloir.

- Une souris verte, qui courait dans lherbe...

Je fais tournoyait avec grâce et prévenance mais une cadence un peu trop soutenue la magnifique petite souris prisonnière de la poigne ferme de
mes mains.

- Je l'attrape par la queue...

Emprisonnant fermement ses jambes à mis cuisse dans le creux de mon bras, je soulève d'un bond ma petite souris pour l'asseoir sur mon épaule tout en
continuant à tournoyer.

- Je la montre à ses messieurs...

Saisissant à deux mains sa taille menue, je présente à bout de bras tendus ma petite souris à... la fenêtre en l'occurrence y'a pas mieux. Et ça
nécessite déjà un certain effort musculaire pour continuer à faire en sorte que ses pieds ne touchent pas le sol.

- Ces messieurs me disent...

Je ramène avec soulagement ma petite souris à moi et repart en tournoyant vers l'autre extremité du couloir.

-Trempez-la dans l'huile...

Je stoppe de nouveau et bascule ma petite souris tête en bas, avant de fait mine de la plonger dans un gros pot imaginaire par de délicats mouvements de bas en haut.

-Trempez la dans l'eau...

Je remets ma petite souris dans le bon sens avant de pivoter brusquement et de recommencer la même opération.

- Ca fera un escargot tout chaud !

Retour à la normal définitif cette fois-ci et je sers bien fort contre moi ma petite souris et termine la chanson en lui plaquant un baiser sur le front. Puis je la laisse glisser à terre et termine la danse par quelques pirouettes avant de revenir vers elle tout sourire. Mais quellle belle journée.


Dernière édition par Rurisk Kettricken le Dim 2 Aoû - 21:28, édité 1 fois
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Adélie Roche
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeDim 2 Aoû - 19:25

La silhouette approche de moi en silence, je me raidis un peu malgré tous mes efforts pour rester naturelle. Il ne peut rien m'arriver, n'est-ce pas ? Je travaille ici, je suis dans mon droit, je ne fais rien de mal et je peux le prouver. Mais quand même, il doit bien y avoir une raison qui fait qu'il s'approche de moi... Laquelle ? Il veut sans doute me parler. Oui, voilà, ce doit être ça. La communication, Adélie. La communication. J'oublie trop souvent que les humains en ont besoin et qu'ils savent l'utiliser. Je continue à lire – ou du moins j'essaie en vain de me concentrer suffisamment pour le faire – sans détourner mon attention de cette silhouette qui approche de plus en plus. Je le distingue un peu mieux à mesure qu'il s'avance vers la lumière, car je finis par le regarder. Il sourit, d'un sourire... carnassier. Je pose mon livre, éteins ma musique et range mon lecteur dans ma poche. Est-un tremblement que j'ai senti dans ma main ? Oui, à n'en pas douter. J'entends la voix de l'homme, c'est une comptine pour enfants bien connue. J'ai de plus en plus peur. Je crois qu'il est inutile que je vous décrive une énième fois en détails ce qui se passe dans mon corps, les battements de mon cœur, la sensation au plexus, la boule dans la gorge, l'estomac, les jambes, la transpiration et tout ce qui va avec.

Il me prend par la taille et commence à danser. Il est fou ! Que fait-il ? La comptine continue, la danse avec. Je ne comprends pas ce qu'il me veut, il ne m'accuse pas de quoi que ce soit, il ne fait que jouer et me retenir de sa poigne de fer. Je ne peux rien faire pour fuir, et je ne parviens pas à dire quoi que ce soit alors je me tais. J'ignore comment il fait pour me porter avec autant d'aisance, il doit être vraiment fort ! Je me retrouve soudain sur ses épaules sans pouvoir rien faire puis en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouve pendue juste devant la fenêtre avec la sensation effrayante qu'il va m'y jeter. Je me débats, mais rien n'y fait, il me tient trop bien. « Heureusement », il finit par me ramener vers lui et poursuit sa danse démentielle. S'il n'y avait eu ce sourire et ce regard, j'aurais pu croire qu'il venait de gagner quelque chose et qu'il était juste un peu trop exubérant dans sa joie. Mais je suis persuadée qu'il n'en est rien.
Je ne peux m'empêcher de pousser un petit cri de surprise lorsque je me retrouve tête en bas, à deux reprises. Décidément, je ne comprends pas ce qui m'arrive, on dirait un gamin qui a trouvé un jouet, ou bien un rêve à la frontière du cauchemar – il ne m'a pas encore fait de mal, mais je n'aime pas les relations sociales incompréhensibles. Je commence à sentir la panique me gagner, parce que je ne contrôle plus rien et que la suite me fait un peu peur. Quand sa chanson sera terminée, est-ce qu'il va gentiment me laisser partir, ou bien disparaître dans une volute de fumée ? Est-ce que ce sera comme si rien n'était arrivé, un rêve un peu bizarre au milieu de la matinée ? C'est drôle, j'ai du mal à y croire. Et effectivement, au moment où je croyais être tranquille – effondrée au sol, lui s'éloignant après m'avoir serrée un peu trop fort contre lui et embrassé le front – il revient vers moi, souriant toujours.

Ça me rappelle une fois où j'avais fait l'effort de sortir en ville, un soir. Un plaisantin un peu éméché a couru vers moi en souriant, faisant mine de vouloir me serrer contre lui. Ce jour-là, je me suis raidie et ai commencé à transpirer tandis que mon cœur s'emballait. Comme ça, juste pour une démonstration d'espièglerie un peu trop... affectueuse. Ça a bien fini, il a vu que je n'étais pas très à mon aise et m'a laissée tranquille sans insister. La différence avec aujourd'hui, c'était le sourire. Il s'agissait juste d'un sourire content, joyeux, le sourire de toute personne qui a un peu trop bu et qui est gai. Un sourire nettement moins effrayant. Je ne sais pas quoi faire, cette situation ne ressemble à rien de ce que j'aurais pu imaginer. J'essaie de me préparer à différentes situations – par exemple quelqu'un qui vient me parler, quelqu'un qui m'insulte ou autre. Histoire de ne pas être trop prise au dépourvu. Mais ça ! Comment une idée pareille aurait-elle pu seulement m'effleurer ? Je ne sais même pas ce qu'il me veut, qui il est. Tout ce que je peux déduire de ce que je vois, c'est qu'il doit être un gardien, au vu de son uniforme. A-t-il reconnu que j'étais une employée ? Après tout, je suis dans un endroit où les prisonniers n'ont pas le droit de venir, ça devrait lui mettre la puce à l'oreille, non ? Et puis ce livre – maintenant tombé par terre – et ce lecteur mp3 ! Je ne crois pas que les prisonniers aient le droit d'avoir de tels objets personnels ici...
Comment ? Moi, naïve ? Mais quelle drôle d'idée !
Bon. Il faut que je fasse quelque chose. Pour ma propre défense, parce que là j'ai l'impression que je suis dans la merde, même si j'essaie encore de croire le contraire. S'il est un gardien, il ne va rien me faire, pas vrai ? Les gardiens ne s'en prennent qu'aux prisonniers, et moi je ne suis pas un prisonnier. Il n'a pas le droit de me faire de mal, il risque sa place.
Pas vrai ?

Je le regarde dans les yeux, essayant de comprendre, de gérer la peur ou de rationaliser... peut-être un peu des trois. J'essaie aussi de me faire violence pour réagir, ne pas me laisser faire. Lui dire qui je suis, appeler à l'aide, n'importe quoi qui puisse me sortir de cette situation. Mais j'attends un peu de voir ce qui se passe, je ne voudrais pas lui montrer que j'ai peur si c'est pour rien. Peut-être que je me fais des idées sur son regard, peut-être qu'il est juste espiègle, comme ce soir-là à Clermont-Ferrand... Je l'espère.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeLun 26 Oct - 12:39

L'ennemi recule. L'ennemi fuit. L'ennemi est en déroute devant une petite souris. Une petite souris qui a des airs de petite fille bien atypiques dans un tel endroit et une bouilles si adorable qu'on ne l'imaginer qu'avec délice pleine de larmes et de morve. Elle doit être si mignonne les lèvres tremblottantes de terreure ou le visage ditendu par la douleur. Mon imagination galope dans tous les sens alors que je me rapproche d'elle en glissant gracieusement sur le sol de pierres froid. Comme ses hurlements doivent être doux à mes oreilles... Mais impossible d'en être sûr alors qu'elle n'a pas ouvert la bouche ni émit le moindre son, mis à part un petit glapissemnt de surprise certes délicieux mais totalement insuffisant pour analiser ses vocalises. Quelle jolie voix peut bien avoir cette petite souris ? Un gazouillis étouffé d'oisillon ? Un mince filet de voix cristalline ? Ou peut être son intonation part-elle au contraire vers de basse fréquence et fait résonner avec volupter de basses notes charmeuses. Peut être même au contraire de ce que laisse présager son aphonie initiale a-t-elle un fort timbre dominant qui porte loin et exprime toute son emprise sur le monde. Très improbable au vu de ce que je voix mais tant que je n'ai rien entendu tout est possible...

Ah qu'il est doux de rêver et de tenter de deviner mais toute rêverie doit avoir une fin car nul ne peut vivre dans un monde de rêve et qu'acessoirement maintenant que je suis arrivé tout au devant de ma petite souris il est temps de décider que faire. Ce qui ne risque nullement de me contrarier. Si la délicieuse chevauchée de mon imagination vers tous les possibles m'est infiniment rien précieuse et agréable, rien ne saurait pls me ravir que de passer à la pratique. Souriant toujours aussi largement à ma petite souris je la détaille d'un regard légérement trop exorbité et insistant, et par là même inquiétant. Mais bon de toute façon la couleur seule de mes prunelles suffit à rendre mon regard inquiétant bien injustement alors peu importe. Bon je passe un bras sous les aisselles et un autre dans le creux des genoux de ma petite souris avant de me relever presque sans effort -une petite souris bien maigre à mon humble avis- avec un porté de princesse assez réussis. Il n'est guère poli de transporter une princesse comme un sac à patate sur l'épaule -quoiqu'il existe peut être une princesse des sacs à patates, que faire alors ? - et il est nécessaire que où que nous allions nous y allions ensemble. Il est impensable que je perde ma nouvelle poupée sans même avoir eu le temps de jouer avec ce serait bien trop injuste. Déjà que seules mes soeurs avait le droit à des poupées étant petit comme j'aurais pourtant voulu les découper...

Et maintenant que princesse souris est dans mes bras où aller ? Je n'ai pas très envie de faire un long trajet, je veux vite explorer les capacités vocales de ma belle poupée. Bien sûr on peut discuter en marchant mais on ne serait guère confortablement installés... Et puis mine de rien même les princesses pèsent leur poids au bout d'un moment. Et bien il me semble approprié de s'assoir tout simplement sur le bord de fenêtre où se tenait ma petite souris à mon arrivée, quand je l'ai découverte, chasseuse d'ennuie impitoyable dans toute sa splendeur d'être. Quelques pas à peine donc, ma princesse n'aura guère profité de son trajet grand classe mais je suis sûr qu'elle s'en consolera aisemment. Je vire sans ménagement le livre de mon passage. J'ai peu d'intérêt pour ces choses, surtout quand elles ne contiennent ni images ni description susceptibles d'enflammer mon imagnation. Et puis la conotation même d'un livre reste rattachée aux études que j'ai du faire et à toute cette comédie que je suis tenu de jouer parfaitement dans le monde extérieur et même ici parfois. Peu m'importe qu'il s'abime. Le mp3 a droit à un peu plus d'égard, qui sait, peut être renferme-t-il des merveille bien que ce soit loin d'être mon support préféré d'écoute musicale. Le format de la musique ne permet pas d'en retranscrire toutes les subtilités.

Enfin je peut m'assoir confortablement, dos à la fenêtre, ce sera plus confortable là encore, tant pis si ma petite souris me vois en contre jour. Et je peux assoir, confortablement également, princesse souris sur mes genous sans déssérer mon étreinte qui sans être opressante est suffisemment ferme pour contrer toute tentative de fuite. Je tourne mes prunelles carmins vers ses deux jolis yeux et lui sourit plus largemant encore si c'est possible, comme souris un affamé devant un steack cuit à point.

"Bien bien ma petite souris... Alors dis moi un peu, tu préfére les tridents ou les ciseaux ?"

Les grandes conversations commencent toujours par de grandes questions. Et puis qu'aurais-je pu dire d'autre auparavent ? Inutile que je lui demande son nom, j'oublie tout les noms. Parfois même le mien, après tout je n'en ai pas besoin je suis moi voilà tout, je n'ai donc aucun besoin d'être réduit à un sobriquet quelconque. Je crois que si je garde mon nom c'est uniquemqnt pour avoir le plaisir d'écouter les gens tenter de le prononcer correctement et me délecter de leur embarras. Inutile aussi de lui demander comment elle va, c'est plus drôle de deviner et puis les répondent toujours que ça va pour ne pas vous vexer ce qui a le don de faire l'inverse et de m'enerver. Je ne veux pas m'enerver, je veux prolonger ce moment autant que faire se peut. Elle est avec moi donc elle va mal. Tout va bien donc.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeMar 27 Oct - 13:14

Le regard du gardien n'a pas changé, et ma peur n'est pas prête de partir. L'homme me regarde, me fixe, me détaille avec insistance de ses yeux rouges. Mon regard passe de ses yeux au sol froid, n'osant pas se fixer plus d'une seconde. Je veux, je dois prendre mes jambes à mon cou. L'infirmerie n'est pas loin, je peux y aller, j'y serai en sécurité. Il faut que je fasse ça, il le faut ! Mais je ne bouge pas, je suis comme paralysée. Si je pars en courant, il peut très bien me rattraper. Et s'énerver. Et s'il n'est pas aussi méchant que je le crois, il va se vexer, m'en vouloir. Je ne veux pas qu'on m'en veuille, qu'on me prenne pour une mauvaise personne, pour une parano ou je ne sais quoi. Tout ça plus une immobilité que je ne peux pas réprimer... bref, je suis à sa merci. Et ça me paralyse encore plus, c'est un cercle vicieux ; je déteste ça. Quelle conne, vraiment !
Sans me laisser le temps de réagir, l'homme passe une main dans mon dos, une derrière mes genoux et me soulève en me basculant en arrière, comme "une princesse", dirait une petite fille. Je ne peux m'empêcher de m'accrocher à lui, de peur qu'il ne me lâche. Mais j'ai peur, j'aimerais qu'il me repose et qu'il s'en aille. Moi toujours dans ses bras, il s'approche de la fenêtre contre laquelle j'étais installée, donne un coup dans mon livre et pousse mon lecteur MP3, puis il s'assoit. J'essaie de me défaire de son étreinte sans y parvenir. Ça me rappelle de fort mauvais souvenirs et la panique commence à me gagner sérieusement. Veut-il faire la même chose que le prêtre voulait faire ? Non, non, non, je ne veux pas !!

Je n'ose pas le regarder, mais je sens son regard sur moi. Un regard qui cherche à m'effrayer, et qui y réussit parfaitement. Je me contorsionne presque involontairement, essayant désespérément de me délivrer, mais ça doit être un peu comme si j'étais une souris entre les griffes d'un chat : je n'ai aucune chance si je ne parviens pas à trouver un trou sous une pierre ou sous un mur. Ce que je ne trouverai jamais ici. Ce que je peux espérer de mieux, c'est qu'il me laisse m'éloigner pendant trois secondes pour mieux me rattraper ensuite. Et ce n'est pas franchement rassurant. De toute façon, pour le moment il ne semble pas vraiment décidé à me lâcher. Et vu qu'il a nettement plus de force que moi, je ne peux pas faire grand chose.
L'homme me parle, m'appelle sa souris. Si je n'avais pas été aussi terrifiée, j'aurais pu rire de cette analogie dans nos réflexions. Mais là, j'ai mieux à faire que rire. Par exemple, pâlir à sa question, et me faire des films dans ma petite tête trop imaginative. Qu'est-ce que ça veut dire ? Il est fou en fait, hein, c'est ça ? Il est juste fou, il pose cette question sans aucune arrière pensée, juste pour savoir. Malheureusement, je suis quasiment sûre que c'est faux. Il veut me faire du mal, ça se voit dans son regard... Moi, je peux pas m'empêcher de gémir doucement, avant de lui répondre d'une toute petite voix :

« Je... je sais pas... »

Puis, comme si ça pouvait me sauver, j'ajoute presque précipitamment :

« Je travaille ici... »

Laissez-moi tranquille, sous-entendu. Je ne suis pas sa souris, je ne suis pas à lui, je veux juste qu'il s'en aille, qu'il me laisse seule avec mon livre. Je veux rentrer à Clermont-Ferrand, partir de ce château où je n'aurais jamais dû venir, je voudrais ne l'avoir jamais rencontré, lui, le chat, ni mon colocataire, ni ceux qui m'ont insultée à l'infirmerie. Je ne vois plus jamais les gens que j'ai appréciés. Damara est partie, Siriel ne donne plus signe de vie, et je n'ai pas vu ni Bella, ni Adeline. Quant au directeur, il est certainement trop occupé. Cet endroit n'est vraiment pas fait pour moi. Alors laissez-moi... Pourtant, ne nous leurrons pas. Il est clair, en me voyant, que je ne le dénoncerai pas, que je ne ferai rien contre lui. En fait, ce qu'il faudrait, c'est que le directeur passe par ici. Il doit en avoir marre de mon inaptitude à me débrouiller seule, mais là j'aimerais beaucoup qu'il soit là.
Mais ça n'arrivera sans doute pas...
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeMer 28 Oct - 17:14

Oui c'est une bonne idée de commencer par converser. Une conversation qui promet d'être si agréable au vu des ondes presques perceptibles de peur qui émane de ma petite souris. Charmante iarradiation. Les conversations interressantes sont si rare par ici. Et même ailleurs en réalité. Allez savoir pourquoi les humains préférent discourir longuemment de sujets si futiles au lieu de s'interresser aux choses réellement fondamentales. Pourquoi donc tant s'interresser à une election présidentielle, un attentat, au mariage d'une star ou à ce qu'on a mangé ce midi ? Les differents mérites des tridents et des ciseaux, leurs différents usages possibles et leurs hauts fait historiques sont tellement plus passionnant. Mais on dirait que personne d'autre que moi n'en a conscience. Voilà qui est bien triste. Mais je vais pouvoir contrer cette terrible injustice en discutant de cela avec princesse souris donc. Ou du moins je le croyais mais elle n'a pas tellement l'air passionnée par le sujet. Au moins sa voix est-elle telle que je l'avais imaginée. Et même avecun soupson de tremblement, tout simplement délicieux... Et ce petit gémissement en prodrome... Mm absolument parfait. Nous allons essayer d'arranger son sens de la conversation.

-Tu sais ma petite souris, si c'est ta seule réponse nous n'allons pas aller bien loin. Mais peut être n'as-tu simplement jamais réfléchit à la question et bien nous allons y réflechir ensemble. Par exemple qu'est ce que tu préféres utiliser entre les deux ?

Je lui fais un sourire engageant, allez un petit effort... Sinon je sens que je vais renoncer à mon passionnant débat enflammé pour en revenir à d'autre soccupations. Non moins plaisante pour moi mais pour une fois j'aurais bien eu envie de converser. Mais au lieu de saisir la perche que je lui avais tendue cette petite effrontée ose me couper presque la parole ! Et pour me dire quoi ? Oh non... J'en perd brutalement mon sourire. Ce n'est pas possible ! Pourquoi tous les beaux jouets que je rencontre sont-ils hors d'atteinte ? N'y a-t-il donc aucune justice en ce monde pour me soummettre ainsi encore au supplice de Tantale, le pire que l'on puisse imaginer... J'en aurais presque les larmes aux yeux si j'avais été capable d'en verser une seule.

Je serre fortement ma petite souris contre moi comme si cela pouvait l'empêcher d'être innaccessible. Puis je la tien à bout de bras devant moi, la regardant avec chagrin, détaillant avec regrets toutes les possibilités auquelles je n'aurais pas droit. Et mon sourire refleurit alors. Petite, menue, mince voire maigre. Pas vraiment ce qu'on attend d'une gardienne. L'absence d'uniforme, là encore. Et puis aucune arme. Quelle gardienne digne de ce nom se proménerait dans un tel endroit sans arme ? J'ai l'impression que l'on a voulut abuser de ma crédulité. Venant de cette petite princesse souris cela me déçoit un peu, je l'avoue. Je l'aurais cru plus honnête. Ah que c'est decevant de constater là encore la noirceur de l'âme humaine. En même temps si je voulais contempler se luminosité je ferais mieux de le faire ailleurs que dans une prison. Mais ce n'est ni la luminosité, ni la noirceur de l'âme humaine que je recherche, c'est tout simplement le seul endroit dont je peu faire mon terrain de jeu en toute impunité.

Mon expression c'est faite carnasière et mon regard affamé. Je ramène calmement ma petite souris conte moi, l'enlacant doucereusement de manière à la placer assise sur mes genoux à nouveau mais dos à moi cette fois. Je me penche pour souffler lentement dans son cou, écarte avec délicatesse une mèche de cheveux qui me barre le chemin et chuchote à son oreille d'un ton faussement rassurant à peine plus haut qu'un murmure.

- Tu sais petite princesse souris c'est très mal de mentir... Surtout de manière aussi transparente... Parce que les vilaines poupées, tu sais, il faut les punir...

Et je souffle à nouveau dans son cou par saccades, secoué d'un rire silencieux. Il est grand temps que je visite ses merveilleuses salles nommées La question -comme dans une histoire de chevalier, c'est approprié pour une princesse- et en galante compagnie...
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Adélie Roche
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeMer 28 Oct - 19:54

Sans trop le vouloir, sans même m'en rendre compte, je lui ai coupé la parole. Mauvaise idée, je n'en doute pas. Je ne voulais pas le provoquer, mais j'ai certainement raté mon coup. Je n'ai pas bien compris l'intérêt de la question qu'il m'a posée, mais je n'ose rien dire. Entre des ciseaux et un trident, il va sans dire que je préfère utiliser des ciseaux, je ne suis même pas sûre de savoir à quoi ressemble un trident. A quoi cela peut-il bien servir ? Arme... ce mot résonne dans mon esprit. Ce type est fou, il parle d'armes comme de choses magnifiques, presque magiques. C'est bizarre, jusque là il n'en a pas tellement fait l'éloge, mais son seul regard m'en dit beaucoup plus long que toutes ses paroles. Il me terrifie de plus en plus.
L'homme me serre contre lui, m'étouffant presque, puis m'éloigne, me tenant toujours. Son regard, un instant, semble triste, puis son sourire renaît, aussi terrifiant que tout à l'heure. Peut-être même davantage. Puis il me serre encore contre lui, me forçant à lui offrir mon dos et ma nuque. Je sens son souffle dans mon cou, je frissonne et je tremble. Je ne peux empêcher une larme de couler sur ma joue lorsque je l'entends. Je sens ses mains qui m'emprisonnent, je sens son souffle, ma peur enfle et grandit, je veux juste qu'il me laisse tranquille.

Pourquoi ne me croit-il pas ? Je n'ai certes pas le profil d'une employée de prison, mais ai-je celui d'une grande criminelle ? Finalement, j'ai beau parfois faire l'effort d'essayer de me défendre quand je suis dans mon bon droit, essayer de ne pas me laisser marcher dessus, ça ne sert à rien. Je ne suis pas grand chose et cet homme n'hésite pas à me le faire savoir. Étouffant un sanglot, j'ose essayer de me défendre, de ma toute petite voix habituelle, un peu étouffée par la peur :

« C'est vrai, je vous jure... je... je suis infirmière... Allez demander, je ne mens pas ! »

J'aimerais tant qu'il me croie et me laisse en paix ! Malheureusement, je doute que ce soit aussi facile. Mon voisin de chambre avait beau savoir que j'étais une employé, cela ne l'a pas dérangé le jour où il s'est donné pour mission de me faire peur. Et peut-être serait-il allé beaucoup plus loin qu'il ne l'a fait si je ne m'étais pas évanouie... J'en suis à peu près certaine. Pour ce gardien-là, c'est pareil. Peu lui importe sans doute que je travaille ici. Il est fou, cela se voit dans son regard et dans sa manière de parler. Il aime faire souffrir, et je suis son nouveau jouet.
J'essaie – en vain – de chasser ces effrayantes pensées et de me convaincre que je me trompe complètement. Complètement. Il ne fait que plaisanter, il ne comprend pas à quel point ça me met mal à l'aise. Voilà, c'est ça. Juste ça, je me trompe, je suis trop imaginative, je dois être misanthrope et c'est pour ça que je pense du mal de cet homme.

Prenant une nouvelle fois mon courage à deux mains, je prends la décision de lui faire part de mon malaise. Il comprendra, n'est-ce pas ? Puisque je me trompe. C'est pourquoi, à peine une seconde après lui avoir dit que je ne mentais pas, j'ajoute – de la même voix terrifiée :

« S'il vous plait, laissez-moi... »

Est-ce que j'y crois ? Je ne sais pas, oui et non. La double pensée, tout ça... Je suis très douée pour ça. Ma naïveté prend généralement le dessus sur ma raison, mais il arrive parfois que les deux cohabitent, ce qui donne lieu à des incohérences assez flagrantes dans ma manière de penser. Je crois que c'est cet endroit qui fait ça. J'ai beau être terriblement naïve, je ne peux que me rendre compte qu'il existe ici des fous dangereux. Même si j'essaie de me convaincre du contraire. Peut-être, au fond, sont ils bons. Mais alors tout au fond. La surface de leur âme est tellement noire que je ne suis pas sûre qu'il soit encore possible de les changer. Voilà comment ma manière de voir l'être humain a évolué. Pourtant, même si je n'y crois plus vraiment, je sais que j'aimerais tout faire pour changer ces gens. C'est la société qui les a faits comme ça. C'est leur éducation, leur environnement. Ce n'est pas dans leur nature, et on peut encore leur montrer qu'il est possible de vivre autrement.
C'est beau, de rêver.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeJeu 29 Oct - 16:30

Hum, c'est si délicieux... J'ai toujours trouvé que le cou était l'angle le plus vulnérable. Le point du corps par lequel il faut commencé à attaquer. Qui n'a jamais frissoné en sentant ne serait- ce qu'un courant d'air qui effleur la peau si sensible de cette partie du corps ? Alors quand il s'agit d'un souffle... Pour sûr on frissonne. Mais il faut être prudent et délicat également avec ce petit espace de peau. Il est si fragile. Il contient de si grosses artère qu'il sufirait de les sectionner pour entrainer la mort... Je renferme plus fermement ma petite souris dans mon étreinte pour avoir une main de libre. Et ici, je pose un doigt doux sur sa nuque, carresse aerienne, se situe de petites vertèbres si simples à briser d'une simple tortion du poignet. Et au centre de ses vertèbres court une moelle essentielle à la survie de tout individu. Je descend mon doigt, effleurant à peine la peau et comptant consciencieusement les petite pointes osseuses. Ici, j'arrête ma progression, la vertèbre cervicale 4. Il suffit que je lèse une des vertèbre du dessus pour que ma petite souris ne puisse plus jamais respirer sans l'aide d'une volumineuse machinerie et d'un tuyau enfoncé bien loin dans sa gorge. Donc prudence... Prudence est délicatesse. Je laisse à présent tous mes doigts courir doucement sur sa nuque. Car malgrès ce sentiment de puissance que me confère la certitude d'être capable de lui ôter les vie en moins d'une seconde, la mort n'est nullement dans mes intentions. Du moins pas si précipitemment, si facilement... Et probabklement même pas du tout. C'est étrange mais je commence à me lasser des cadavres si froids, si immobile et blanc, si peu interressant. Plus jamais un cadavre ne vous gratifiera d'une joie telle que celle qui me saisit en sentant une touche d'humidité sur mon index qui s'est avanturé plus en avant, vers son visage. Pleure petite princesse souris, pleure... Tu ne pourrais pas me faire plus grande joie.

Non, n'etouffes pas tes sanglots petite souris. Existe-til un son plus doux ? Oui, et elle me le trouve sur le champ. Mmm cette petite voix était déjà si esquise mais quand elle se fait hésitante, béguayante, elle gagne encore en charme je trouve. Je ferme les yeux pour savourer ce son et toute la terreure qu'il contient. Et je le savoure tellement que je met un certain temps à me rendre compte que ce son avait un sens, et encore plus à en retrouver le sens. Qui me contrarit un peu.

Infirmière ? Mais les infirmier n'ont-ils pas aussi des uniformes ? Pour dire la vérité je n'en sais rien du tout. Je ne me suis pas encore trouvé de jouet suffisemment interressant pour m'interresser ne serait-ce qu'à l'emplacement de l'infirmerie et n'ait croisé aucun personnel médical dans les couloirs ou en tout cas aucun identifié comme tel. C'est certain qu'il doit y avoir une infirmerie, comme il y en avait une à Sadismus Jail et par là même il doit y avoir du personnel qui y travaille. Mais personne ne s'etant soucié de me donner des informations j'ignore tout de cette endroit et de ceux quiy travaillent. A qui faudrait-il demander ? Oh et puis qu'à cela ne tienne, c'est une bonne occasion je n'ai qu'à aller voir. Ainsi je compléterait ma connaissance de mon nouveau territoire et je saurais très précisemment quelles limites me poser avec princesse souris. Après tout je n'ai encore rien fait de bien méchant, si il s'avère qu'elle est bien membre du personnel et bien... Vu comment elle est facile à effrayer il me suffira de bien peu de chose pour me distraire en sa compagnie, je pourrais retourner la voir plus tard et encore at encore... la perturbant juste assez pour devenir sa hantise. Oui ça aussi ça me plairait bien, mais il faudra alors bien faire attention de ne pas dépasser de strictes limites. Ici c'est mon paradis, hors de question de risquer d'en être expulsé pour quelques minutes d'inconscience. Et si cela s'avère un mensonge... Et bien ma foie cela n'aura pas été un détour inutile puisque je saurais ainsi où la ramener après une petite visite des sous sols.

Je déserre mon étreinte et, sans l'éloigner de moi, la remet sur ses jambes en me levant. Puis je place sa main dans le creux de mon coude plié à une heuteur que j'estime plus confortable pour elle, tel un gentilhomme escortant une grande dame, et lui fait un sourire plus espiègle.

"Et bien ma princesse, montrez moi donc l'infirmerie que nous puissions vérifiez vos dire. Je vous suit."

Je sais, je sais normalement c'est l'homme qui doit conduire. Mais nous ferons une petite exception pour cette fois, ce n'est pas une si grosse entorse à la tradition et puis en faisant bien attention personne ne s'en apprercevra.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeVen 30 Oct - 11:41

[J'ai fait la suite dans ce topic, si tu veux que je coupe en deux pour qu'on aille vraiment à l'infirmerie, dis-le moi Very Happy]

L'homme me sert plus fort contre lui, d'une seule main. L'autre, libérée, vient au contact de ma peau, sur ma nuque. Je frissonne une nouvelle fois, je ne supporte pas vraiment les contacts épidermiques. Je sens comme une sorte de décharge électrique me parcourir, je ne veux pas de sa main sur ma peau, je veux qu'il me laisse tranquille ! Mais il se fiche de savoir ce que je veux, et sa main reste là, contre moi. J'ai beau essayer de me soustraire à elle, cela ne change rien. Je sens ses doigts sur ma nuque, qui descendent peu à peu le long de mes vertèbres pour remonter ensuite. Puis ils glissent contre ma mâchoire, s'aventurent sur ma joue et dans le sillon de mes larmes. J'ai honte de lui offrir le spectacle d'une faible gamine... mais je ne peux pas vraiment faire autrement. Plus le contrôle de la situation m'échappe, et plus j'ai peur. Plus j'ai peur, moins j'ai de prise sur la situation. C'est un cercle vicieux dont je ne pourrai m'échapper que si l'on m'y aide. Ce qui ne risque pas d'arriver de si tôt.
Je frissonne une nouvelle fois, j'ai la nausée.
Lorsque je lui dis que je travaille à l'infirmerie, le gardien ne répond pas, ne bouge pas. J'attends, anxieuse, de savoir ce qui va se passer. Est-il disposé à me croire ? Et en supposant qu'il y est prêt, va-t-il me laisser tranquille ? Voilà bien deux incertitudes assez peu rassurantes. Les quelques secondes qui passent me semblent durer une éternité, puis alors que je m'étais presque résolue à ne pas avoir de réponse, je sens que le gardien me serre un peu moins fort, puis je me retrouve, tremblante, sur mes jambes. L'homme place ma main dans le creux de son coude, puis me demande de l'accompagner à l'infirmerie.

Je hoche la tête et ma main se crispe un peu, s'accroche à son uniforme. Mon cœur qui bat trop vite, ma respiration difficile, la peur, tout ceci m'a enlevé quelques forces, j'ai un peu du mal à avancer. J'espère qu'il ne va pas croire que c'est parce que je mens et renoncer à aller voir. C'est peut-être ma seule chance de m'en tirer tout à fait indemne, si j'arrive à le convaincre que je dis la vérité. En supposant qu'une fois convaincu, il accepte de me laisser tranquille – de peur, peut-être, que je ne le dénonce.

J'avance le pas lourd, le cœur lourd, la gorge sèche. J'ai cessé de pleurer, mais je sens toujours une boule d'angoisse dans ma gorge. Il ne m'en faudra pas beaucoup pour que les larmes ne recommencent à couler. J'ai un peu les nerfs à fleur de peau, ces temps-ci. Mais je ne veux pas que les gens de l'infirmerie voient que j'ai pleuré. Je ne veux pas qu'ils soupçonnent cet homme de m'avoir fait du mal, et qu'il m'en veuille. Je ne veux pas non plus qu'ils se moquent de moi. C'est pourquoi ma main libre vient essuyer mon visage.
En quelques minutes à peine, nous arrivons à l'infirmerie. Je suis toujours agrippée à sa manche, devant la porte close. Je n'aime pas les portes closes, qui me font toujours imaginer beaucoup trop de choses. Et s'il n'y a personne ? Comment lui prouverai-je que je suis bien ce que j'ai dit être ? Et si la personne qui se trouve à l'intérieur ne m'aime pas et prétend que je ne travaille pas ici ? Et si c'est quelqu'un de très strict qui estimera que dire que je suis infirmière n'est pas exact puisque je ne suis que stagiaire ? Dans tous les cas, il peut se mettre en colère et ignorer le fait qu'il n'a pas tous les droits sur moi comme si j'étais une prisonnière. Mais très franchement, entre nous, je n'ai aucune envie de voir ce que sont les punitions dans cette prison. J'ai vu suffisamment de prisonniers beaucoup trop amochés pour ne pas vouloir être à leur place.

« C'est ici... »

Ma voix est toujours aussi étranglée, je ne bouge pas. L'appréhension me gagne, je préfère que ce soit lui qui ouvre la porte. Même si je sais pertinemment que ça ne me sauvera pas. Tout ce que je sais, c'est que je n'ai pas le courage d'ouvrir, pas s'il ne me le demande pas. Je me sens mal, j'ai du mal à bouger tant la panique m'a envahie.

[Et finalement je te laisse décider s'il y a quelqu'un à l'infirmerie ^^ Si ça te va pas, dis-le moi =P]
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeMar 2 Fév - 15:45

Je ne sais pas pourquoi mais j'avais effectivement vaguement déviné que c'était ici petite souris. Depuis que notre glorieuse parade s'est terminée devant une porte située... ici. Ces problème détages et de tours je ne les comprendrais jamais je crois. Ici c'est ici voilà tout. Je saurais toujours y revenir maintenant que je sais où c'est. Quel besoin étrange ont donc là les gens de vouloir nommer les emplacements des choses ? C'est trop compliqué et puis je l'oublierai trop vite. Ici, donc. Mais avant de cataloguer ici comme l'infirmerie il faudrait peut être s'assurer que c'est bien l'infirmerie qui s'étend au delà de cette porte.

Les portes fermées sont une invitation à la destruction. Je n'aimes pas qu'on me barre le passage. Mais si je casse cette porte je ne pourrais plus la refermer derrière moi... Car si je deteste les portes ui entravent ma progression, j'ai une certaine affection pour celles qui me permettent de me retrouver en toute intimitée avec mes belles proies. Le problème c'est que, les portes étant fourbes, ce sont souvent les même. Donc il faut éviter de les casser et plutôt les ouvrir. Mais je trouve cet exercice assez fastidieux et inutile. Sauf quand une proie se terre derrière, paniquée évidemment. Auquel cas cela devient un exercice pationnant !

Ma petite souris ne se décidant pas à ouvrir cette fichue porte malgré le regard insistant que je lui lance et qui explique peut être qu'elle ait décidé de maltraiter ma manche, je crois qu'il va falloir que ce soit moi qui m'en charge. Seulement je n'en ai pas la moindre envie et puis c'était elle qui voulait venir ici, non ? Hem je ne suis plus très sûr mais en tout cas je suis sûr que c'est à cause d'elle que nous en sommes là à regarder ce fichu assemblage de bois dans le blanc des yeux. Je sais que les portes n'ont pas d'yeux c'est juste une expression voyons ! Bon il va bien falloir trouver une solution, et l'image de d'un petit reongeur tout raide accroché à ma manche me donne une idée.

"Bien princesse souris il est temps de passer le seuil de notre logis !"

Mon ton joyeux est peut être un peu glaçant quelque part mais il n'y pas de raison.. Je me penche et passe mon bras libre dans le creux de ses genoux pendant que mon bras dont la manche est mise à forte contribution effectue une pirouette pour se glisser dans son dos. Je la soulève de nouveau. Et m'applique ensuite à ouvrir la porte avec une main toujours occupé à tenir ma princesse en même temps. Je fredonne doucement une marche nuptiale. C'est bien plus interressant d'ouvrir les portes ainsi.
Nous faisons une entrée triomphante et tourbillonante sous les yeux ébahis d'une femme en train de bander le bras d'un homme assis sur un tabouret et tout aussi ahuri. Sans leur accorder un regard, je dépose avec délicatesse ma petite souris sur un lit. Et me penche sur elle en fixant mon regard dans le sien, arborant un sourir ravi.

"Tu vois petite souris, ce n'est pas si difficile d'ouvrir une porte..."
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk]   Dans l'ombre d'un couloir lisait une petite fille... [Rurisk] Icon_minitimeVen 5 Fév - 21:44

Nous restons quelques instants devant l'infirmerie, l'homme qui m'accompagne ne semble pas plus décidé que moi à ouvrir la porte qui nous en sépare. Ma main est crispée sur son uniforme, mon regard refuse de quitter mes pieds, je ne suis plus qu'un bloc immobile et stressé. Pourtant, je sais que c'est très con : mon salut ne peut venir que de l'infirmerie... Si salut il doit y avoir. Ce qui n'est pas certain, et c'est peut-être justement pour cela que je n'arrive pas à faire quoi que ce soit. Je suis dans une impasse, partagée, déchirée. Un peu comme si j'essayais d'aller en même temps à droite et à gauche, c'est impossible donc au final je ne bouge pas.
Mais tout le monde n'est pas comme moi, et apparemment ce gardien fait partie de ceux qui ne pourront sans doute jamais comprendre ma connerie. Il m'annonce qu'on ne va pas rester ici. Et sans me laisser le temps de faire quoi que ce soit pour l'en empêcher, il me prend dans ses bras. Vous savez, « comme une princesse ». De la manière dont toutes les petites filles veulent être portées. Certainement pas de la manière dont j'ai envie d'être portée par un fou, en tout cas. Et pour le coup, je crois bien que ma bizarrerie n'a rien à voir là-dedans.
L'homme ouvre la porte en fredonnant, il me fait de plus en plus peur. Si peur que je n'ose pas me débattre, essayer de me dégager – ce que je ne parviendrais sans doute pas à faire, de toute façon. Nous passons devant une autre infirmière, qui nous regarde avec un étonnement assez remarquable – ce qui est assez logique. Je rougis de honte, oubliant presque ma peur. Mais en même temps que la honte apparaît dans mon esprit une lueur d'espoir rassurante : il n'osera rien me faire s'il y a des gens à l'infirmerie, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, il me dépose sur un lit et se plante devant moi, me fixant de son regard toujours aussi effrayant.

Je regarde le gardien et mes pieds alternativement, ne sachant pas trop quoi répondre à ce qu'il m'a dit. Je me creuse la tête, du coup, pour trouver quelque chose à dire. Je ne pense pas que cet homme soit du genre à apprécier que son interlocuteur ne lui réponde pas. Enfin cela dit, je peux me tromper. Donc comme je disais, je me creuse la tête. Mais vraiment, au point d'être toute stressée de ne rien trouver. Mais ma recherche est infructueuse, et je reste désespérément muette. Je jette quand même un regard désespéré à l'autre infirmière, des fois qu'elle le remarque et m'aide... tout en essayant de rester discrète – inutile d'énerver le gardien.

[Désolée, c'est court et très moyen, et je ne fais toujours pas avancer les choses... Sad]
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