Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]

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Ange
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MessageSujet: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeSam 4 Juil - 1:00

Masque, je te hais. Toi et tout ce que tu représentes.
Rejet. Peur. Indifférence. Crainte. Colère. Peine. Joie... Tristesse. Bonheur. Malheur. Pleurs. Quelques sourires... Une ombre d'une personne qui n'a jamais existé. D'amis qui n'existent pas. D'ombre d'un être. Douleur. Deuil de soi. Perte. Vide. Abandon. Pleurs, seul dans le noir. Pleurs, seul dans la foule. Pleurs, seul dans la lumière. Pleurs, seul dans une salle froide. Solitude. Faux-semblants. Illusions. Mensonges et vérités. Envies. Songes et rêves. Espoir. Futilité. Vie, mort. Souffrance. Voler comme un oiseau. Une sensation de bleu, de paix... qui n'a jamais existé. Guerre. Dualité. Les autres qui rient de moi.
Comme un masque.
Masque, je t'aime comme je te hais, toi et tout ce que tu représentes. Ma barrière, et mes chaînes. Mon donjon, et ma prison. Mon moi extérieur. Celui que l'on voit. Celui que l'on entend. Ceux que l'on ressent sont cachés dans celui-là. Et ils attendent leur heure, le moment où ils pourront sortir. Quand le monde ne sera plus considéré comme dangereux. Quand on verra dans les regards des autres une image d’eux qu’ils pourront apprécier. Un reflet flatteur. Masque, je te hais comme je t'aime, toi et tout ce que tu représentes car tu es ma force et ma faiblesse. Je vis à travers et grâce à toi, et il se peut que je meure à cause de toi.

Lorsque je suis sorti de l’hôpital psychiatrique, la pluie est venue épouser mon corps. Comme si elle voulait me rappeler que j’étais encore vivant parce que pouvant la sentir couler le long de mon visage meurtri. Voyez-vous la pluie couler sur les toits du monde ? Entendez-vous le bruit des gouttes s'écrasant au sol ? Ressentez-vous le monde qui laisse couler ses larmes ? Vous qui marchez sur ce chemin sans fin, trempés par les larmes de cette Terre, levez la tête et voyez... Tandis que le monde noircit, à la fin du jour, la pluie tombe doucement. Vous pensez à votre vie, et ce que vous ferez de ce qu'il vous en reste... Bonheur, malheur, tristesse et joie, les peines se partagent avec les rires, et vous vous dites... Dans ce monde qui noircit, à la fin du jour, je repense aux bons moments, et au diable la haine, la tristesse et la mort car finalement, la vie n'est pas si moche, car finalement le monde pleure pour nous...

Dans le fourgon qui m’emmène à la prison, mon regard vide examine les gardiens sans grand intérêt. Une minute d’inattention et je me sens happé par les ténèbres. Connor s’empare de la conscience. Je suis dans une sorte de camion et des gars en uniforme à la mine patibulaire me regardent avec dédain. Mes yeux se déplacent jusqu’à mes poignets et je remarque, étonné, que je porte des menottes. Incrédule, je demande :

« Pourquoi m’avez-vous menotté ? Je suis innocent. Je n’ai commis aucun crime, je vous l’assure. Vous envoyez la mauvaise personne en prison ! C’est aux autres de payer, ce sont eux les criminels, pas moi ! »

L’un des gardes laisse échapper un ‘Complètement cinglé’ et je comprends rapidement qu’il ne me croit pas. Pourtant, je suis on ne peut plus sincère. Je n’ai réellement rien fait. Tout ça c’est de la faute de Siam et d’Ange… Je les hais. Le trajet est long et pénible. Je m’ennuie furieusement et commence sérieusement à me demander où on m’emmène.
C’est alors que Ange se met à me parler. La voix est dans ma tête et je réponds mentalement, voyant bien que parler à voix haute n’arrangera pas ma situation, bien au contraire.

J'ai peur.
Peur de quoi ?
De l'extérieur. Je le crains.
Crainte de quoi ?
De moi...
Pourquoi ?
Mon reflet...
Pourquoi ?
Je ne sais pas.
Pourquoi ?
Parce que je ne sais pas si j'ai ma place !
Où ?
Dans ce monde... Ici, partout...
Donc tu te hais ?
Pas totalement, pas au point de me supprimer.
Donc tu t'aimes ?
Pas totalement, pas au point de me sauver.

Parce que mon cœur ne bat plus. Parce que je ne sais pas où j'en suis. Parce que mon soleil, il n'éclaire plus. Parce qu'il pleut fort, là, dans mon âme. Parce que ce monde est vide, malgré tout. Parce que ce que je suis, est né dans les larmes. Que tout sombre dans l'ignorance, que tout disparaisse à jamais, que tout n'ait plus aucun sens. Je n'oublierais pas ce que je sais. Que le monde soit ébranlé un court instant, et que ne reste plus que le souffle du vent. Je sais juste que je garderai comme armes mon esprit, mon âme, ma pensée, mon sang. Mais surtout... mes larmes. Siam s’empare de la conscience et laisse couler les larmes, endossant son rôle, celui de porter la douleur.

Finalement, le véhicule s’arrête. J’ai repris la conscience, moi, Ange. Les battants du fourgon s’ouvrent sur deux hommes tout aussi avenants et j’en viens à me demander s’ils savent sourire dans ce pays. Mieux vaut que je me tienne à carreaux pour l’instant. Surtout qu’il y en a un qui tient une mitraillette, l’autre une matraque et, après un rapide coup d’œil, je sais que des tireurs nous surplombent du haut des tours. En résumé, tout tentative d’évasion revient à une tentative de suicide. Un des gardiens s’approche de moi, imposant de muscles, ridicule de cervelle, et déclare fier de lui :

« Bon, moi, c’est brigadier-chef Herman qu’on m’appelle. Alors, mon agneau, on s’prend pour un dur, hein ? Eh ben, maintenant, t’es à ma botte ! T’as fait le con dehors mais tu t’es fait prendre, gros malin. Je vais t’apprendre à filer doux, moi, tu vas voir. Tes droits de détenu, tes droits de l’homme et du citoyen, toutes ces foutaises, tu peux te les carrer dans l’cul ! Ici, t’es moins que de la merde. Essaye seulement de pas marcher droit et je te le ferai regretter… »

Je reçois d’autres menaces avant qu’un psychologue arrive. Maigrelet, porteur de lunettes, je ne peux m’empêcher de le regarder avec dégoût, une moue aux lèvres. Ce dernier reprit :

« Vous n’êtes plus rien ici. Rien qu’un numéro. Vous n’avez plus d’identité. Tout le monde se moque de savoir qui vous êtes. Que vous soyez ou non ici, nul ne s’en soucie. Vous n’êtes plus qu’un criminel et un détenu. »

Je soupire, tous ces discours m’exaspèrent. La lourde grille se lève aux grincements des chaînes et je passe le pont-levis entouré par deux colosses. Une fois à l’intérieur, ils m’abandonnent après m’avoir déclaré qu’un gardien allait venir me chercher. Les menottes étaient serrées à outrance et c’est avec rage que j’entendis la grille, derrière moi, se fermer.
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeSam 4 Juil - 10:38

Ça, c'est de la loque.
Je me lève (dégringoler serait un terme plus juste) de mon lit pour une nouvelle journée au service de l'État luxembourgeois et de la sécurité du monde (et surtout de mon salaire). Je me traine lamentablement pour aller sous la douche puis je saute dans les fringues de la veille parce que j'ai eu la flemme de faire une lessive. Et pas de séance de miroir s'il vous plaît, mes cernes, je les connais, j'ai plus envie de les voir.
Je porte un jean et un T-shirt tout con mais un peu sales, j'ai donc l'air d'un clodo. Comme vous pouvez le constater, c'est la grande forme.

***


Aujourd'hui, activité intellectuelle : Je lis un magasine people et apprend avec joie que Bidule rompt avec Machin, et que Trucmuche est mort. Leurs têtes dépitées s'affichent en grand format sur papier glacé, et moi j'me marre parce qu'ils ont trop l'air con. C'est fou comme les personnes connues sont moche dans les magasines, on dirait que c'est vrai exprès. Du bide, des rides, pas du tout sexy quoi. Un peu comme la photo de Carla et Sarko à la plage, tout le monde est moche.
Oui je suis un peu défoncé et je vous emmerde.
Bref, je suis théoriquement pas là pour me marrer comme un bossu, mais pour bosser. Oui, bosser, parfaitement, je suis en état, tout à fait. Et même si mes narines sont dans le même état que Tchernobyl après l'accident, c'est pas grave, tout ce bordel marche encore. Moins bien, mais encore. Quoi, vous me croyez assez con pour nier l'évidence ? Depuis que je suis arrivé dans la prison, à cause du froid ou je ne sais quoi, mon état de santé est passé de « normal mais un peu trop maigre » à « hospitalisez le ». Même un aspirine, ça me fout en l'air, alors bon.
Que c'est con un jeune de pas avoir peur de la mort.
C'est vrai quoi, à vingt quatre (cinq ?) ans, c'est complètement surréaliste de mourir. Enfin bon, je me plains je me plains, mais si ça me dérangeais tant que ça, bah j'essayerai de me bouger le trou pour arranger ma merde. Tss, c'est tellement adolescent de se plaindre d'un truc qu'on a choisi et qu'on applique avec diligence et assiduité.
Mais en attendant, j'ai mal.
Un peu partout, et j'ose pas aller chez le médecin de peur de me faire engueuler. Même les infirmiers de la prison, que je connais pas forcément, je les évite. J'aimerais aussi éviter Shu, Jayden, les gens, n'importe qui, ma mère, mon médecin généraliste, feu ma grand mère et Alix, du moins quelques temps.
Un mec dont je ne connais pas le nom et ne me souviens pas du visage me confie ma mission du jour avec un air septique : Aller chercher un nouveau prisonnier à l'entrée.

***


Je trébuche un peu, je vois flou, mais au moins j'ai pu repéré qu'on avait laissé le fameux prisonnier dans la cour. Brun, et mignon cela dit. Et lassé d'attendre aussi. Pas de ma faute si j'ai une heure de retard, le temps, c'est un peu trop compliqué comme notion pour que je la comprenne. Le pauvre, il a l'air fatigué, il a dû poireauter un moment debout comme ça. Bon, son dossier, tant qu'il me voit pas encore... Il s'appelle comment le coco ?
Ah.
Ah ah ah.
Un malade mental.
Dans la même cellule que ce pauvre Alix qui n'a rien demandé à personne.
Ah ah ah ah ah ah.
... Merde.
Bah, ce type est peut être pas agressif dans le fond... Mais il est en taule pour meurtre et viol. Oui mais bien sûr ! Faisons amis, même si ça sent le sapin entre nous.

- Bonjour monsieur. Petite pause, j'ai pas du tout compris en quoi il était malade, autant lui demander. Avec le regard vitreux qui va avec, bien sûr. Zètes malade dans vot' tête de quoi en fait ?

Irvin, classe, subtilité, sobriété. Cherche l'intrus, tu peux te faire aider par un adulte si tu veux.
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Ange
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeMar 14 Juil - 2:15

Le dessus n'est que superflu. L'important c'est le dedans.

Des bribes de souvenirs me reviennent, par vagues.
La tête engourdie, les yeux gonflés, les cheveux ébouriffés, vous voyez le portrait. Elle se lève complètement perdue. La nuit affreuse et sans fin qui vient de se passer l'a complètement déboussolée. Elle est comme un vide. Comme un souvenir qui n'a jamais eu lieu, un moment qu'elle préfère peut-être oublier. Il n'y a pas un bruit autour d'elle, elle descend les marches. Elle ouvre une porte, se déshabille et pousse le rideau de douche. L'eau froide ne la réveille pas, elle passe doucement au bouillant. Ca la calme. Elle voudrait dormir un peu. Elle frotte ses yeux salés par son sommeil douloureux. L'eau coule toujours. Sur les paupières lourdes et sur le reste, bientôt. Hier, c'était le nouvel an. Elle s'en souvient vaguement. Maintenant il n'y a plus que ça. Sa vie monotone, et elle. Toujours seule, moche, timide, bête, et inexorablement invisible.
Le problème avec la nouvelle année, c'est que je vois pas ce qu'elle a de nouvelle.
C’est un peu pareil aujourd’hui.

J’ai du mal à ouvrir les yeux. Et pour une fois ça vient pas que de la fatigue.

Cesser de jouer un rôle. Rester tout simplement soi-même. Penser librement sans douter une seule petite seconde. Faire ce qui nous plait au moment qui nous plait. Aimer sans raison. Penser et parler sans raison. Rigoler et sourire à la vie. Pleurer et se dire que tout va recommencer. C'est toujours la même chose. Personne ne peut le contourner. Même pas moi ni toi qui lisons ce texte. C'est juste la vie. Un jour, on t'a confié à elle et elle t'a accepté… accepte-la en retour.

J'ai arraché cette brûlure de mon dos, l'ai jetée dans le vent.. étendu mes bras vers le ciel, et laissé ma vie commencer..

D’un regard morne, je balaie le paysage qui m’entoure. Je sens le sang affluer vers mon cœur, cognant avec force dans ma poitrine. L’inconnu me laisse perplexe et je redoute ce qui se cache derrière ces meurtrières. Je respire lentement, profondément, comme si je me rendais compte que derrière ces murs, l’air sera souillé des horreurs perpétuées. Il ne fait pas très chaud mais la pluie a rendu l’atmosphère lourd. Des gouttes de sueur perlent sur mon front et j’en viens à me demander s’ils ne m’ont pas abandonné ici exprès. Les tireurs d’élite sont à leur poste et, de leur viseur, semblent me pointer comme si j’étais un gibier. Ca me fout les jetons mais je ne montre pas ma peur. D’en haut, je dois leur paraître chétif et vulnérable. Presque recroquevillé sur moi-même. Pourtant j’essaie de me tenir droit, de rester fier malgré la situation. J’aime cet air narquois que j’arbore.

Et puis, je vois quelqu’un au loin. Une tache, puis une silhouette qui se transforme en un gars de mon âge environ, pas mal. J’arrête là la description étant donné que j’ai l’intime conviction que c’est un gardien. C’est dommage. Ou alors je dois prendre cela comme un avantage non négligeable, une proie toute indiquée. Je ne parviens même pas à en sourire, un regard d’acier fixé sur ce mec qui s’avance d’un pas nonchalant. Et puis, il est finalement devant moi et me salue. Trêve de politesse, ça m’écœure. Un vague grognement comme réponse suffit amplement. Mon regard capte le sien, l’air mauvais et je me prends sa question comme une gifle. Une moue s’empare de mes lèvres, il m’est tout à coup antipathique. Je lâche d’une voix grave :

« C’est con comme question. »

Je préfère être clair plutôt qu’il commence à se faire des illusions. Et puis, je me mets à remuer les lèvres rapidement. Tout devient noir.

Siam s’est emparée du projecteur.

Je regarde autour de moi, déboussolée. On dirait que je suis dans un château. C’est étrange, Ange nous avait pourtant dit que l’on allait dans une prison, il nous a même répété que ça allait être très dangereux et qu’il allait falloir redoubler de prudence. Je veux bien l’écouter mais il faudrait qu’il nous donne des informations exactes. Heureusement, un jeune homme se tient à côté de moi et je suis persuadée qu’il pourra me renseigner. Je lui souris chaleureusement et m’enquiers :

« Excusez-moi, où sommes-nous ? »

Mes yeux se posent sur mes poignets meurtris par les menottes. Tout en tendant mes mains vers lui et en le regardant, je demande poliment :

« Serait-il possible de me les enlever, s’il vous plait ? »

Un autre sourire, un autre regard, une autre voix, plus douce, plus mielleuse…
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeDim 9 Aoû - 21:31

Je plisse les yeux. Oui c'est con comme question, et alors ? C'est écrit quelque part qu'on doit dire que des trucs intelligents ? Bon ben il est gentil le monsieur, mais pour me dire ce qui est con ou pas, il va aller se rhabiller hein. J'aime pas me faire casser les couilles par un petit merdeux. Je lui lance un regard mauvais (enfin j'essaye, figurez vous que quoi que je fasse comme crasse, j'ai toujours l'air d'une folle a qui t'as piqué son dernier string, rien de bien effrayant là dedans).
Et là j'ai assisté au truc le plus flippant de ma vie.
Vous imaginez même pas.
J'vous le raconte au ralenti : Un blanc, un putain de blanc de seize dixièmes de seconde, et un total changement. Je saurais pas décrire, mais c'est un truc que tu sens bien. Changement de regard, de gestuel, mais total. Un tas de petits détails, indescriptibles, mais c'est à ça que tu reconnais trucmuche de bidule, la façon dont il marche, dont il parle. Avant, mon cerveau indiquait « connard malpoli », et là c'était... Autre chose, mais je sais pas quoi. Quelque chose qui parle d'une voix douce, et qui bouge bizarrement, un peu comme une elfe dans un film avec des elfes. Doucement, avec grâce quoi. C'est fou comme l'adrénaline te rends observateur, d'ailleurs j'observe que j'ai une forte envie de me casser en courant.
J'ai cru que je devenais fou.
Puis j'ai lu la feuille plus attentivement, et vachement rapidement. C'est moi ou y a une méga goutte de sueur glacée et brulante en même temps qui m'a coulé le long du dos ? Merde, je vais sentir la sueur, on risque de savoir que j'ai de la testostérone.

- Fait chier, fait chier.

Merde, la folie c'est contagieux, je parle tout seul. F... Enfin c'est saoûlant quoi. Putain j'suis pas infirmier spécialisé moi ! Comment ça se gère la folie hein ? Putain ! Le mec, devant moi là, il a d'autres gens dedans lui, ET JE FAIS QUOI MOI ? … Ah rien, je l'apporte juste à sa cellule, j'peux faire trois cent mètres sans me faire arracher les yeux hein ? C'est comme les clodo qui parlent tout seul, c'est pas dangereux, juste un peu salissant si tu touche, et ça sent comme la cave de papy à la campagne à l'heure de l'apéro, rien de bien méchant.
Relecture de la feuille, parce que j'suis un peu lent comme garçon, et c'est juste mit qu'il y a trois personnalités, et qu'il y en a une fille. J'supose que c'est celle là, parce qu'il fait un peu travelo là le gars. Moi à coté c'est terminator dopé à la testostérone.

- Euh... Siam ? Putain chelou une personnalité transexuelle, trop fort. Ben euh... Quant au menottes j'pense que vous pouvez comprendre que c'est un brin compliqué...

Retour à la feuille, en me tenant sur une hanche (ouais, une position bien tapette, parce que je me sens en concurrence là), bon, il (il et elle) est (sont) là pour meurtre et viol d'une... Fille. Me voilà rassuré ! Euh... Presque.

- ... Et on est au Luxembourg, en prison....

C'est fou comme mon ton et mon regard sont de plus en plus hésitant quand je lui (leur) parle. Parce que je sais pas comment m'adresser à... Eux. On est en train de me faire une blague hein, c'est ça ? Bon ben je marche, je cours, tant pis.

- Euh... Euh... Euh... Vous pouvez me euh... Suivre s'il vous plaît ? Euh.. Et si y a un autre qui vient euh... Il peut pas le savoir aussi ? Euh... Qu'il doit me suivre et pas me frapper... Et celui qui était là tout à l'heure il est agressif ? C'est juste pour savoir euh...

Toi aussi, noies toi dans un verre d'eau avec comme coach... Irvin !
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Ange
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeSam 15 Aoû - 19:44

- Euh... Siam ?

J’entends comme un écho dans ma tête, c’est Connor. Il monologue seul. C’est bizarre que je l’entende maintenant alors que je n’arrive pas à les joindre depuis quelques temps. Il n’y a que lui que j’entends. Je vais vous rapporter ses paroles : « Alors que tout perd de son sens, je perds de mon sens aussi. Je me sens disparaître. Si tout est faux, en dehors de moi, et que je suis défini par tout ce qui n'est pas moi, comment puis-je croire un seul instant que j'existe ? Y avait-il quelque chose avant moi ? Suis-je le créateur, piégé dans mon propre rêve ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Peut être existe-t-il d'autres mondes que ceux-ci ? Y avait-il quelque chose d'autre moi ? Ces questions... Peu m'importe ces choses. J'existe. Maintenant, et ici. Tout ce que je peux faire alors, c'est agir sur ces choses qui me sont extérieures... mais... cela en vaut-il peine ? Parce il y a une question qui ne me quitte pas, qui ne me quitte jamais. Cela me torture. Me torture, jour après jour. Dans cet éveil infini et affreux, où je me perds dans mes angoisses, mes peurs, ma haine de ce que je suis. Parce que si rien n'a de sens, autre que moi, il ne reste plus qu'un seul choix cruel et terrible. Y aura-t-il quelque chose après moi ? Voilà la vrai question. Y aura-t-il quelqu'un après moi ? Suis-je malgré moi la fin de tout ? Alors, pourquoi continuer ? Pourquoi ? Je ne croirai personne qui me dira le contraire, car... ils sont moi. Ils sont faux. Aussi faux que moi. Alors il ne me reste plus qu'à espérer que... quand je disparaîtrai... Que quelqu'un se posera les mêmes questions. Et que mes pensées, peu importe mon nom, que mes pensées perdurent dans l'esprit d'un autre. Cela prouvera que tout cela avait un sens, au final. Tout ce que je peux faire, c'est imprimer ma marque dans ce monde avant de disparaître. Lui prouver mon existence. Et par là même, lui donner vie... En lui donnant la mienne. Alors je serai vraiment le créateur. »

« Je… ne sais pas si c’est une bonne idée de m’appeler par mon nom ici. Peut-être vaut-il mieux que vous m’appeliez quand même Ange. »

Je souris de nouveau, un sourire nerveux. Ange nous a toujours soutenu qu’il fallait que tout le monde s’appelle comme ça, c’était vital pour que l’on ne se fasse pour repérer. Mais je ne sais pas si à présent, ça a un sens étant donné que l’on a été découvert et que l’on est en prison pour ça justement. Mais, vu que je ne parviens pas à trouver Ange, j’applique sans me poser plus de questions. Je rajoute, soudain inquiète :

« Mais si vous voulez m’appeler Siam, vous pouvez. Néanmoins, prononcez-le moins fort. Je ne voudrais pas qu’Ange l’entende. C’est lui qui sait ce qui est bon pour nous. »

J’apprends alors que nous sommes au Luxembourg. C’est un pays minuscule ça. Il doit pas y avoir grand chose, c’est sans doute pour ça qu’ils ont casé une prison d’importance ici. Parce qu’on en parle jamais du Luxembourg, personnellement j’en ai jamais entendu parler dans les informations.
Je vois bien que je l’intimide ou tout du moins qu’il n’est pas à l’aise avec moi. Et je me demande bien pourquoi. Il ne m’intéresse pas, ce n’est pas mon genre. Aucun mec n’est mon genre. Allez, baisse ta garde et montre-moi tes couleurs. Ne te bats plus, dévoile-toi à moi. Ouvre tes bras. Je ne suis pas comme tous les autres alors ne te bats plus. Que dois-je faire pour te montrer que je ne suis pas ton ennemi ? J’aime les filles mais je ne te le dirais pas. Je crois que je crains que tu ne me regardes encore plus de travers et ton comportement est déjà de trop pour que j’en rajoute une couche. L’hésitation dans sa voix me laisse perplexe et j’ai ma réponse quand il lâche sa question. Dans un autre contexte, je crois que j’aurais ri mais je ne suis pas d’humeur. De un parce que je suis en prison. De deux parce qu’il ne m’a pas enlevé mes menottes. Et de trois parce que je ne supporte pas les périodes de troubles. Je pourrais continuer ma liste au lieu de l’arrêter au troisièmement mais je me dis que ça ne vous intéresse qu’à moitié que je me plaigne de mes conditions en ce bas-monde donc je me tais.

« En temps normal, ils pourraient le savoir mais en ce moment, il y a comme des interférences, on ne peut plus communiquer. Mais j’ai la conscience alors ça va aller. Il faut que je fasse en sorte de la garder. Quand vous parlez de ‘celui qui était là tout à l'heure’, de qui parlez-vous ? »

Ce gardien est vraiment étrange. Je trouve ses questions vraiment bizarres. Il ferait mieux de préciser car je ne peux deviner sans aide. Néanmoins, je fais de mon mieux pour lui donner une réponse convenable :

« Ange est assez colérique mais peut être très gentil. Il faut juste savoir le saisir avec des pincettes quand il faut. Sinon Connor est renfermé sur lui-même et communique très peu avec le monde extérieur. Il ne pose pas de problème. »

Il arrive un moment où des questions envahissent notre tête et on ne sait plus trop pourquoi, ni comment alors, on se sent un peu fatiguée et perdue. C'est à ce moment là qu'il vaut mieux faire une petite pause… Et si on partait du principe que mon séjour en prison est une pause ? Oui, partons de ce principe.

« Vous avez peur de moi ? »

Mes yeux se posent sur lui et mon regard se fait provocateur.
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 17:45

C'est très étrange, ce type (nana) n'a pas l'air de savoir ni où il (elle) est, ni pourquoi il (elle) est là. Ça fait bizarre de penser que si ce sont des personnalités distinctes, ben y en a deux qui sont en cabane pour rien. Mais je pense qu'ils sont pas assez lucides pour s'en rendre compte, et je pense que l'HP est plus adapté à leur cas qu'une prison, mais après tout mon avis on s'en cogne.
Bon, d'après ce qu'elle (il) dit, il y a un genre de chef dans leur cerveau, et il s'appelle Ange. Fort bien, j'en prends bonne note, on sait jamais ça peut servir. Je sens qu'on va entendre parler d'eux dans la taule, avec une maladie mentale pareille, c'est obligé qu'il y ait des conneries, nan ? Genre y a quelqu'un qui insulte Siam, le chef du cerveau raboule et fout la merde en guise de vengeance. Et si j'ai compris ce qui est écrit sur les feuilles, Siam c'est une fille. Ça, c'est vraiment trop chelou. J'veux dire, ça fait une fille enfermée dans un corps d'homme, mais est ce qu'elle s'en rend compte ? P'tète que dans sa tête en fait elle a pas du tout la même gueule. Enfin vu sa gestuelle et le ton de voix qu'elle prend (oui je joue avec mon imagination et c'est très rigolo), j'visualise une nana toute fine, peut être châtain, avec une voix de camionneuse. En fait c'est dur de se dire que c'est une nana, faudrait que je lui demande avec tact et délicatesse comment ça marche, parce que j'en sais rien du tout.

- J'parlais d'un type qui m'a dit d'une voix caverneuse que j'posais des questions cons. Elle me parle du chef cerveau, et d'un autre gus tout renfermé sur lui même qui fera donc pas chier, et je réponds : J'ai pas franchement le génie du social, j'ai pas dû choper le coup des pincettes là, enfin merci du descriptif.

Et là, la question qui tue. Doit y avoir un peu de lucidité dans ce corps là parce que je crois qu'elle a capté que j'avais la trouille, un peu. Mais elle doit pas comprendre pourquoi. C'est franchement très très étrange et si ça continue comme ça je vais mouiller ma culotte. Mon dieu, protège moi du dédoublement de personnalité. Nan sérieux ça doit être horrible, tu dois rien pouvoir faire de ta vie. Par contre t'as besoin de personne pour jouer au Trivial Poursuit.
Et comme les circonstances sont très exceptionnelles, je peux bien avouer que j'ai grave les foies.

- Evidemment que j'ai peur, on croise pas trois personnalités dans un seul corps tous les jours. Ce qu'on comprend pas fait peur, majoritairement. Et puis en général dans les bouquins et tout ça, ce genre de maladie ça sent le sapin. Genre coup de couteau dans le dos. Mais là ça va, vous avez pas l'air de vouloir de mal.. J'peux vous poser des questions ? Zètes pas obligé de répondre, je suis juste curieux en fait.

On parle on parle, mais on se rapproche de notre destination aussi ! C'est à dire la buanderie. Enfin le machin où on trouve les fringues en fait. J'ouvre la porte avec une clé tout en gardant à l'œil notre ami le fou mental. Et faut pas que je pose six mille questions, ou des pas trop indiscrètes, donc je réfléchis.

- C'est laquelle la première personnalité ? Ça fait comment de l'intérieur ? Vous pouvez jouer à des jeux de société ensemble ? Et puis – tenez votre uniforme, vous vous changerez dans votre cellule – c'est pas chiant dans la vie de tous les jours ?

On en oublierai presque qu'ils ont tué des gens hein ?
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeDim 30 Aoû - 18:16

Vue d'ici la terre est mienne, mais je prends l'eau. C'est ainsi que vont et viennent les vieux bateaux. Je voudrais revoir la terre. Il y a longtemps que je suis partie. Je voudrais être en hiver et très loin d'ici. J'ai touché le creux des vagues, le fond des mers. Sur les flots, le vent divague, je me laisse faire. Je veux enfin toucher terre, m'évader en douce. Je vous dirai comment vous faire oublier de tous. Je veux enfin toucher terre, revenir au port. Montre-moi comment faire pour trouver la porte…

« Allez-y. Après tout, je n’ai rien d’autre à faire que de vous écouter, plus ou moins docilement. »

Alors comme ça, il a peur de moi. C’est bien ma veine. Heureusement qu’Ange ne l’entend pas, il aurait débarqué avec un sourire carnassier aux lèvres. Peut-être que ma description reste un peu trop tendre. Dans tous les cas, je garde le contrôle de la conscience alors je ne dois pas faire de faux pas.

« Connor est la première… Mais nous ne sommes pas des personnalités comme vous le dites, nous sommes des personnes… de vraies personnes à part entière. »

Je ne suis qu'une forme aux contours incertains avec un regard morne, un tantinet hautain. J'avance à l'aveuglette et je suis mal lunée. C’est un peu comme si j’étais dans une pièce sans fenêtre avec vue sur mes pieds. A force de malentendus, je suis malentendante et ces déjà-vus me rendent malveillante. Je ne fume plus mais je pars en cendres. Combien de temps me faudra-t-il encore attendre ? Je l'entends bien souvent le soir murmurer, prendre témoin le ciment des murs abîmés. Il leur promet du beau mais il se sent bien laid, en face de sa photo sur la table de chevet.

« Et bien… C’est un peu comme s’il y avait un gros projecteur braqué au milieu d’une pièce. Seul le milieu de la pièce est éclairé, après il fait noir. Quand on prend la conscience, on se met au milieu de la pièce. On sort à la lumière… »

Tout est blanc. Un peu comme s’il avait neigé pendant la nuit. Tout est froid, très froid dehors. J'écoute dans le vent, toute seule. Je connais le moyen, la tempête arrive. Je veux vivre au paradis. Je veux vivre dans le sud, au sud de la terre cette nuit. J'essaie d'être calme. C'est un voyage solitaire. Écoute mes yeux, écoute mes lèvres. Pendant encore un instant, je dormais. L'instant d'après j'avais conscience de moi. Entre les deux, je ne sais pas. Y'a-t-il eu un "entre les deux" ?

« Je comprends mieux pourquoi Ange vous a déclaré que vos questions étaient idiotes ! Il m’arrive de jouer aux cartes avec Connor… »

Un froid fantôme s'empare de mon corps, y jette la haine dont dérive cette colère qui, depuis, me dévore. C'est parce qu’il était faible qu'on a pu le hanter, pénétrer dans son âme, en glacer des morceaux qui tombaient en glaçons, le figeaient. Liberté. Mon fantôme me griffe et je le sens gonfler en moi, il me flanque par terre sous les pressions internes qui m'obligent à... m'obligent, tu ne sais pas comment, on ne peut pas savoir, ça m'empêche de vivre comme je veux. Voleur de mouvements ! Entraves ! Moi j'avale les tempêtes sans respirer, l'une derrière l'autre, j'obéis, je suis folle et encore une fois mon sang bout. Je suis aux prises de la pulsion, de cette colère, tout se décharne autour, et mon corps, et mon corps, où est mon corps, mon corps ?! Est-ce que j'avais un corps ? Comment mérite-t-on d'exister ? A quelle température bouillonne ce maudit sang ? Qu'est-ce qui le met en bulles ? Pourquoi ton visage, et pourquoi tes gestes, et puis pourquoi ta voix ? Je refuse d'exister en toi. D'où suis-je ce pantin qui craquelle sur vos scènes ? Quand se déteste-t-on suffisamment pour s'abolir, pour devenir une ombre ? L'évasion n'est-elle qu'une chimère ?

« C’est frustrant de ne pas pouvoir avoir le projecteur pour nous tout seul. Mais c’est comme ça. Grâce à Ange, on se le partage. »

Je saisis l’uniforme qu’il me tend et acquiesce. D’un mouvement innocemment calculé, je me colle contre lui et sourit.

« De qui as-tu peur ? De moi… ou des deux autres ? »

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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeMar 8 Sep - 22:58

Là, j'imagine une scène terrible après ce qu'il (elle) m'a dit. Un mec tout seul devant un Monopoly, hop il bouge la botte, achète une maison, petit blanc, et un autre type (mais le même en même temps) va bouger le Scottish et achète lui un hôtel. Et ça continue comme ça. Au moins ils savent quand il y en a un qui triche. Ça doit en faire des putains de parties de poker ! Enfin ils doivent tricher à tous les coups. Enfin c'est ce que je ferais pour baiser les autres perso, t'façon ils peuvent pas vérifier.
Enfin au lieu de penser des conneries, j'pense à ce qu'il dit. Ses descriptions sont tellement imagées que j'y comprend que dalle, j'suis vraiment pas doué en métaphore, comparaison tout ça. J'imagine trois gonzes tapis dans l'ombre, en train d'attendre une putain de lumière qui vient du ciel. Et quand elle vient, ils se jettent tous dessus comme des abrutis « naaaan c'est moi qu'ai la lumière elle est n'a moi maintenant naaaaaan ». Vision étrange.
Et là je sens genre... un contact physique. Auquel je ne m'attendais pas. Et j'suis un peu du genre à partir au quart de tour pour ce genre de truc, alors je sursaute, prêt à casser des gueules et à faire sauter des têtes, à fond sur les starting block. Mais non, c'est rien, juste une grosse pulsion de câlin chez l'autre là. Enfin de collage à mon petit corps chétif si on veut être précis. Je me demande si ça pique, les os ? Bref.
Si j'ai peur ? Moi ? Voyons, ma vie est un jardin verdoyant dans lequel je sautille comme un con sans angoisse ni crainte. Un fou mental du dedans de sa tête me colle ? No problemo, mon calme légendaire prend le relais avec calme, classe et distinction (des amis à moi).

- Voui, de tous. Éloignez vous j'aime pas qu'on me touche.

La maitrise de soi était ici de mise, et surtout l'honnêteté. Moi qui aime pas qu'on me touche, c'est Vincent Mc Doom qui aime pas la bite, c'est Paris Hilton vierge, c'est Shu qui est un gros dur, c'est Alix qui est vulgaire, enfin bref, c'est n'importe quoi.
Et donc je m'éloigne d'un habile pas de coté, tentant de retrouver ma dignité, quelque chose comme ça. Parler d'une petite voix blanche, ça me va pas, et je suis sûr que tu m'imagine plutôt avec une voix stridente de tafiole dopée à l'ecstasy, quelque chose comme ça. J'essaye de justifier mon comportement par une remarque lamentable.

- On m'touche pas quand j'veux pas qu'on m'touche, c'tout.

Faisons oublier cette remarque stupide par une autre remarque stupide.

- ... Et vous tricher quand vous jouer aux cartes ? Vous pouvez ?

Enfin bon, je veux de l'air, sortons de cette putain de trop petite pièce. Vive le couloir ! Bon, le(s) priso a son uniforme dans la main (je l'ai donné au post précédent, suis un peu bordel !), maintenant c'est direction la cellule. Avec le sourire, le chapeau en papier et la musique signée Henri Dès. Ou au moins, sans une envie de suicide. Enfin Siam a pas l'air mortellement traumatisé(e) par son séjour en prison jusque là, sauf quand elle (il) s'est mis(e) à me coller.
Donc, la cellule huit...
Ouais bah j'ai le temps pour allumer ma cigarette quand même, y a pas le feu (sauf dans mon briquet, et je pourrais citer un autre endroit mais j'sais pas si y a des enfants qui lisent ou quoi alors j'vais m'abstenir, et puis les jeux de mot moisis comme ça on s'en passe bien pas vrai ?).
J'expire la fumée, et je me demande dans quelle direction est cette putain de cellule huit de merde.
KAMOULOX !
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeJeu 17 Sep - 17:10

Dans sa voix transparaît la crainte. Tout à coup, je me rends compte que je suis collée à lui et je dois vous avouer que ça me déplait fortement. Les mecs, c’est vraiment pas ma tasse de thé. Donc s’en suit un décollement presque instantané de sa part, comme s’il avait lu dans mes pensées. Ha, je respire ! Je ramène à moi l’uniforme qu’il m’a donné et poursuit ma route à ses côtés. Je ne sais pas si je dois tenir compte de sa remarque. Je pourrais lui jouer un mauvais tour, comme de dire à tous les prisonniers que je croise qu’il y a un gardien qui aime qu’on le touche et plus si affinités. Mais finalement, l’idée de nuire ne m’apparaît pas comme nécessaire. Par contre, je suis sûre qu’Ange adorerait le faire, il est si… sadique parfois. Mais le gardien se rattrape prétextant que c’est à lui de décider quand on le touche. Et il n’a pas tort dans un sens. Il est légitime de tenir à sa petite personne et de décider ce qu’il en advient. J’aimerais tant pouvoir dire la même chose. Sauf qu’hélas, il m’est impossible de juger ce qui est bon pour moi, parce qu’il y a les autres et qu’il faut tenir compte de leurs avis. La question qui suit me laisse silencieuse quelques temps. Je me demande si ça va continuer encore longtemps. Je n’ai qu’une hâte : arriver à ma cellule et être seule. Le problème, c’est que je ne sais pas où je suis dans la prison ni à quelle distance des cellules. Intérieurement, je prie pour être bientôt arrivée. A mon grand désarroi, je nourris sa passion des questions idiotes :

« Tout le monde peut tricher en jouant aux cartes. Personnellement, je ne le fais pas. »

Je soupire et porte mon attention sur le sol qui défile sous mes pieds. Les murs de cette prison sont épais, même en hurlant très fort je suis sûre qu’on ne pourrait nous entendre. Je me demande s’ils nous renvoient des échos, histoire de nous narguer un peu plus de leurs structures imposantes. Si je disserte sur les murs, c’est que je n’ai rien de mieux à faire. En effet, je n’ai rien à dire à ce gardien ni même l’envie de l’emmerder un bon coup. Il faut dire que le voyage m’a exténué et mes poignets me font un mal de chien. Il a dit qu’il me les enlèverait une fois dans ma cellule. Je prends donc mon mal en patience. Peu à peu, le silence devient un ami rassurant et je me complais à en écouter sa douce mélodie. Je le préfère à la voix grinçante de ce gardien dont je ne sais même pas le nom. Il est gardien et ça me suffit amplement. Je me sens bien faible ici. Vous savez, j’avais des projets. De vie future. Mais on m’a tout enlevé. C'est un peu l'idée d'une pierre au bord de mer. Qui rêve de devenir un coquillage. Elle est dans la masse, avec tous les autres galets. Et puis là, elle se fait emporter par une vague, qui l'emporte ainsi que très peu d'autres pierres. Elle roule, elle roule, elle roule. Et puis après quelques temps, elle s'arrête enfin. Alors là elle est un peu plus haut que les autres galets, elle se rend compte que la mer l'a polie alors, des fois, quand on la regarde au soleil, elle a les mêmes reflets que les coquillages. D'abord elle s'en réjouit mais elle voit bien les autres galets juste en dessous et les coquillages, bien au dessus. Elle a compris que si elle voulait monter, il fallait se battre et ne pas compter sur d'autres vagues. Alors, en attendant, elle continue de rêver d'être un beau coquillage, un des plus beaux même. Elle en rêve tout le temps.

Et puis tout tourne autour de moi, mes lèvres s’agitent, mouvement imperceptible au gardien car il ne me regarde pas. NON ! Tu n’as pas le… tout se brouille, tout disparaît, tout s’efface et moi avec. Je ne suis plus rien, qu’une idée à moitié évoquée, un mot. Qui a pris la conscience ? Pourquoi maintenant ? J’étais bien là, dans cette réalité bien que démoralisante, je me sentais vivante ! Oui je vivais et ça te dérangeait. Parce que toi aussi tu réclames la vie ! Tu bouillonnes de l’intérieur, je le sais, je le sens. Tu l’aimes cette putain de vie et c’est pourquoi tu m’as volé mon temps de passage. Je te déteste, Ange.

Bougeant la tête de droite à gauche, je fais craquer mes cervicales avec délectation. Je ne sais pas qui m’a pris le projecteur mais il va morfler. Ou alors c’est celui qui se trouve à côté de moi qui va en prendre plein la gueule. J’avoue que l’idée est alléchante. Cogner. Une putain d’envie de m’exprimer autrement qu’oralement. Je jetterais mon venin plus tard. Je tourne la tête et remarque que le mec qui m’a ‘accueilli’ est toujours là. Les menottes m’écorchent toujours les poignets et j’ai un semblant d’habit dans les bras. J’imagine que c’est l’uniforme des détenus. Le gardien est en train de fumer. En ce moment, je suis en manque de tout. De liberté surtout. Mais autant combler d’autres manques en attendant de se sauver d’ici. Le manque de nicotine en est un. Il y a aussi le manque de sexe. A assouvir plus tard, je sais pas encore avec qui, peut-être lui… Mes yeux se posent sur lui tandis que je lui demande :

« Tu pourrais m’filer une clope ? »

C’est fou comme ma voix est plus grave que celle de Siam, peut-être même plus envoûtante. Ou bandante pour certains. Je dis pas que je vais le plaquer contre le mur sans précédent et le baiser dans ce couloir vide. Même si l’idée, encore une fois, me plaît bien. Juste que s’il accepte de me donner une clope, le sexe peut aller avec. Un peu comme un bonus. J’ai des idées bizarres mais j’fais avec. Et puis, il n’y a rien de mieux à faire dans ce trou paumé alors autant en profiter à plusieurs. On bifurque dans un autre couloir troué par plein de barreaux. Il me semble que l’on est arrivé aux cellules. J’ai cru entendre à l’entrée du château un gars dire que j’étais dans la cellule huit. Du coup, je les compte dans ma tête jusqu’à ce qu’on y arrive. Là, je m’arrête et m’adosse contre les barreaux. Sans aucune discrétion, je laisse courir mon regard sur lui, de haut en bas, pour finalement lui souffler, le regard brillant :

« S’tu veux, on peut faire plus ample connaissance… »

Bien sûr que tu as compris mon sous-entendu. Te fais pas plus con que tu ne l’es. Et si tu regardes bien, je joue pas ma pute en chaleur. Oh, un pléonasme ? Je joue pas ma pute tout court. Je sais ce que je fais… C’est pas pour te faire flipper ni rien, juste pour que tu prennes conscience de qui tu as à faire. Je me contente de te toucher des yeux. Ouais, c’est ça, un attouchement visuel. Et puis mes lèvres se fendent en un sourire entendu. Je tends mes mains vers lui et lui fais remarquer :

« Je crois que j’ai plus besoin de ça maintenant. »

Me prends pas pour un demeuré, tu sais très bien que j’en suis pas un.
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeSam 19 Sep - 13:16

Craquement sinistre de vertèbres, manifestation de virilité d'un pseudo mec qu'à pas compris que c'est juste de l'air coincé dans les articulations et pas un signe de puissance intérieur. Je sais que c'est plus le même, ça se voit. Je sais pas lequel c'est, mais c'est pas Siam. En tout cas il a pas l'air troublé d'être là, ça veut qu'il sait où il est, donc il y a de grandes chances que ce soit Ange. Ou alors c'est le troisième qu'on a prévenu par un moyen que je peux pas comprendre. Des vrais personnes à part entière... C'est facile à accepter quand on l'a sous les yeux, c'est flippant aussi.
A sa demande, je tire une clope de mon paquet, l'allume moi même en me servant de ma propre clope (si vous visualisez pas la manœuvre, je peux pas vous la décrire) et lui tend. Oui, je suis pas encore assez con pour donner un briquet à un prisonnier malade mental, quoi qu'il peut me faire vachement mal avec une cigarette. En me l'enfonçant allumée dans l'œil par exemple.
Mais vu la remarque suivante, je crois que c'est pas ce qui le tente le plus.
En effet, le temps que je galère à allumer c'te putain de clope en marchant, on est arrivé à sa cellule, et l'autre s'est appuyé sur les barreau, et le temps que je lui tende, il m'a regardé de haut en bas façon pièce de viande avant de me proposer de faire « plus ample connaissance ». Personnellement, je trouve que cette formulation de phrase pour dire « on baise ? » est d'un ringard consommé. Il a même le sourire abruti qui se veut fier et le regard mauvais. Ah ah, me voilà enfin dans un terrain connu : la bite.
Il me tend ses bras, me montrant l'évidence. Okay je te les enlève coco. Regarde, la clé est apparue dans ma main, magie ! Allez hop, on raccroche les menottes à la ceinture, avec le flingue. J'adore ce truc à la hanche, je trouve ça sexy. Bref.
Revenons en à monsieur « subtil mais pas trop ».

- Sinon pour ce que tu disais précédemment... Ça va pas être possible, j'ai pas fini ma clope.

Bon, au moins le temps réfléchir. Si je dis non définitivement, est ce qu'il me saute dessus et il me viole ? Ouuuuh, pas bon ça, pas bon du tout. Mon flingue est un faux, le directeur voulait pas que j'ai le vrai. Merde. Dans le doute, faut peut être mieux que je dise oui, histoire d'être consentant. T'en pense quoi ? T'en pense rien, t'es en train de rire. Bordel de merde, merci de l'aide, fallait pas hein. Bon, la vraie question est : est il raisonnable de coucher avec un mec qui est en taule pour viol et meurtre ? Attention, c'est là que la subtilité arrive, c'est qu'il est là pour viol et meurtre d'une femme. Ou de plusieurs. Hors, moi, je suis tout ce que vous voulez, mais certainement pas une femme. Bon ben ça va alors, je suis tombé sur la personnalité pédé, pas celle qui tue. Dieu merci.
Mais et si, au milieu de la copulation, la tueuse venait à « sortir à la lumière » ? Ben là je mourrais, dieu que c'est bête.

- Nan en fait je suis pas de ce bord là, désolé. Et même si je l'étais, je le ferais pas avec un petit branleur qui se prend pour le roi du monde.

Sourire tout en crachant ma fumée par le nez. Pieu mensonge dirons nous. Et je suis content de pas m'être habillé en pute aujourd'hui, les talons-aiguilles ne me contrediront pas. Hey, c'est quoi c'est gens qui partent du principe que le monde entier est homo ? Il a un gaydar parfait ou quoi ? Bon, si il commence à se montrer violent, je euh... Je peux rien faire. Voilà. La baston j'dis pas non, mais le problème c'est mes nerfs. La condition physique joue pas beaucoup, mais la panique si. Pour l'instant y a pas de drame. Pour l'instant.
Et une goutte de sueur me coule le long du dos.
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeLun 28 Déc - 3:51

HS - On fera comme si y'avait pas eu un retard monstre...

Il y a toujours cette porte qu'elle laisse grande ouverte, en vue sur le couloir. Grande ouverte pour que jamais je ne m'y enferme, à double clef de l'autre côté. Elle répète sans cesse qu'une erreur est trop vite arrivée. Qu'une fois le verrou baissé, tout lui échapperait.
Alors le froid monte, se joint à l'ivresse du minuscule radiateur, les bruits me montent à la tête, et dehors ça y est, il fait blanc jusque dans ma nuque, les chats glissent le long des toits, et je reste derrière ces fenêtres, les mains contre le verglas collé, je souffle et c'est ton prénom qui finit par se dessiner au travers de la buée opaque. Mes poumons se font tout tout petits, il leur manque un sacré bout de place et j'ai beau chercher l'air de derrière les carreaux, rien ne rentre, rien ne sort. L'on me fait prisonnier de mon souffle, et je mens parce que c'est vrai, je meurs quelques fois.
Il y a toujours cette porte qu'elle laisse grande ouverte, sur la vie qui est juste, juste au-dehors.
Je sors. Et tu es déjà là. Entre quelques guirlandes quelques sourires silencieux.
Mais la vie continue… Putain, ils ne savent pas la chance qu’ils ont tous ceux-là : Ils marchent, ils respirent, ils courent, ils s’engueulent, ils sont en retard, ils ne savent pas la chance qu’ils ont : être juste comme ça insouciants.

C’est un peu comme si les feux d'artifices s’étaient arrêtés au beau milieu du ciel. Et tout en gardant leur couleur, ils se sont tus. Immobiles, comme nous. Et puis avec le brouhaha de la ville, au loin, c'est un silence gigantesque qui s'est installé en haut de nos bras en croix. Je ne crois plus au ciel, je ne crois plus en vous, mais je marche. Les yeux fermés. On dit qu'il faut avoir confiance pour pouvoir le faire. Moi je dis qu'il faut s'en foutre. Alors je marche, un bandeau en travers de mon visage, dans l'espoir vil de me faire balayer, par quelques poussières de soleil qui traînerait par ci. Par là.

Et je me complais à ressembler à ce mistral, ce mistral qui cogne contre les portes certains soirs. J’aime à croire que je ressemble à cette brise de vent, aussi glaciale que mes mains freinées, ce soir.

J'ai la tête en périphérique, les omoplates en feux. Et toi, tu me provoques. Tu oses. On dirait que tu n’as pas peur. On dirait que soudain, tu es courageux. Vas-y, balance-moi ton courage à deux balles en pleine gueule. Tout ceci me fait rire. Tu n’es qu’un pion sur l’échiquier et je ne suis pas sûr que tu en aies conscience. Si tu veux, je peux te rafraîchir la mémoire. T’aider à saisir l’infime erreur de ta nature. Ou alors, je peux te laisser dans le noir. Tout seul, au milieu d’un néant que même toi tu ne comprends plus. Où tu te perds jusqu’à disparaître.

« J’peux t’aider à la finir. »

Et puis la sentence tombe. J’lui ai proposé ça alors que j’ai même pas fini la mienne. Je fais tout de travers et ça m’amuse. Je m’enfume les poumons et perds mon sourire. Dans le désordre. Enfin, c’est plus une moue désapprobatrice. Du genre : « Répète un peu, j’crois que j’ai mal entendu. »

Même si c'est vrai, et quoi ?
Je ne peux pas te rendre ce que je ne ressens pas.
Je peux te traiter de cœur de pierre, mais je sais que je suis quelqu'un de plus dur que toi.
Ici et maintenant, dans ce monde,
il n'y a rien d'autre que moi.

« Si tu veux, on vérifie. L’erreur est humaine. »

Je reste persuadé que la vie est ce qu'on en fait, et qu'il n’est pas d’âge qui soit particulièrement malheureux - si ce n’est celui où l’on abandonne la partie - et on peut l’abandonner à tout âge. Je trouverai la vie laide le jour où je me mettrai assis et ne voudrai plus me relever. Pour moi, vingt ans, c’était l’âge d’une grande décision ; c’était l’âge où je risquais ma vie, mon avenir, mon âme, tout, dans l’espoir d’obtenir plus ; c’était l’âge où je travaillais sans filet. C’est terrible, bien sûr... mais n’est-ce pas cela, vivre ? Il me semble que je ne pourrai pas dire, plus tard, d’un air désabusé : « Ah ! Si j’avais vingt ans ! » ; je ne crois pas non plus que je pourrais gémir en disant : « Vingt ans : une bien triste période... » Je ne souhaite qu’une chose : c’est d’être capable toute ma vie de prendre des risques et ne jamais vouloir m’arrêter en chemin. N’est-ce pas cela, « avoir toujours vingt ans » ?

J’ai soudain envie de bouffer ton sourire, de te le faire ravaler. Que tu comprennes que t’as commis une erreur en me parlant comme tu viens de le faire. Mes doigts s’agitent, tremblent. Je ressens cet appel. Jusqu’au plus profond de mon être. Ma main atterrit sur ton col que j’empoigne avec fermeté pour te plaquer contre le mur. Mouvement sans appel.

« T’es vraiment sûr de pas être de ce bord-là ? »

Je joins le geste à mes paroles. Tandis que l’une de mes mains maintient ses mains au-dessus de sa tête contre le mur, l’autre vient se poser au niveau de son sexe, sans gêne apparente. Venant y exercer des pressions plus ou moins prononcées. Mon regard se plante alors dans le tien. Bleu. Bleu intense.

« Ça ne sert à rien de crier à l’aide. Tu sais très bien qu’il n’y aura personne pour te secourir… »

Et mon sourire creuse mes lèvres.
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeLun 28 Déc - 19:59

Je crois qu'on pourrait résumer toute cette situation en un seul mot, très utilisé dans nos vertes contrées. Un seul petit mot : Merde. Merde merde merde.
J'ai vu la lueur s'installer dans ses yeux, j'ai senti le moment où il est passé de « drague lourde » à... Autre chose. Ça a pas de nom officiel, c'est le moment où les muscles se tendent. Pour faire mal. Avant c'était une idée totalement suréaliste dans ma tête : « il peut potentiellement faire un truc horrible », maintenant je comprends que c'est concret ou... Non pas encore en fait, je sais pas jusqu'où il peut aller, mais je sais juste que ça pue la merde.
Dans mes yeux il y a sûrement de la peur, quoi que pour l'instant, dans cet instant précis, je suis juste bon pour un bleu dans le dos parce qu'il m'a plaqué contre le mur. Je ne m'attendais pas à ce qu'il m'agresse réellement, et la question qui suit son geste me heurte violemment. Je localise mal la source du problème et jusqu'où ça peut aller, par panique.

- ... Ou-oui oui bon okay j'suis pédé hein mais j'ai pas envie lâââââche moi.

Le tout lâché à vitesse grand V. Mon ton est pas maîtrisé, pas posé, la petite pointe de panique dans la voix quoi. Je sais pas à quel moment j'ai perdu le contrôle, je sais vraiment pas...
En fait il en a rien à foutre que j'ai envie ou pas.
Je repense brièvement à avant, quand je posais la question de si ils trichaient aux cartes ou pas, pour déconner, et ça me donne envie de pleurer. J'ai eu la confiance, vite fait, et là j'ai juste super peur. Très connement, je me sens trahi. En plus, j'ai menti, ce qui me place bizarrement dans une situation où... je mérite d'être puni, quelque chose comme ça. Je jette un coup d'œil à la fin de ma cigarette qui est tombée sur le sol pendant la manœuvre, et tandis que je me fais tripoter la bite sans mon consentement, j'y vois une curieuse allégorie de ma vie.
Hey, ma bite, c'est à moi. Okay j'ai baissé un millions de fois mon froc pour autre chose que chier, il n'empêche, je suis pas un self-service. Aussi étonnant que ça puisse paraître, j'arrive toujours pas à le croire, même après tout ce temps. Ce n'est pas quelque chose qui vient comme ça, j'ai pas été éduqué de cette façon là, et ça s'oublie pas. Bref, tout ça pour dire que cet attouchement me surprend, mais pas dans le bon sens du terme. Même plaqué contre le mur avec les mains tenues au dessus de la tête, je m'y attendais pas. Et ça me donne une érection, de celle qui te prend quand tu es en train de bosser tes maths et que t'as une pensée légère qui te traverse la tête et que tu t'y attendais pas... Une érection surprise. Un truc idiot qui me fait un peu culpabiliser. Je détourne la tête, il l'a forcément senti. La honte.

D'où je me laisse faire au fait ?
C'est vrai quoi, je fais le mort comme ça, comme si j'étais condamné (à quoi ?). La petite lueur dans mes yeux, il l'a peut être vu passer, mais vu seulement parce que j'ai pas anticipé cent ans le coup de boule mémorable que je lui ai mis. Mes jambes étaient hors service, je pouvais pas prendre de l'élan plaqué comme ça, mais ma tête il a dû la sentir passer. Ou du moins moi je l'ai senti, parce que j'ai pas vraiment l'expérience de ce type de coup, et que je m'y suis très mal pris. Autrement dit, je me suis explosé le nez, mais un truc mémorable. M'étonne qu'il soit encore sur mon visage tiens, mais ça a fourni la distraction que je voulais, je me suis dégagé les mains, et j'ai poussé ce sale con de toute mes forces loin de moi.
Et maintenant ?
Et maintenant je me voyais pas l'agresser, ni fuir, parce qu'il était entre le couloir et moi. Et puis il faut que je le fasse rentrer dans sa cellule... j'avais une très forte envie de pleurer. Foutu, j'étais foutu, tout ça parce que j'étais pas spécialement violent, et que je paniquais trop vite... Le truc qui a fait sauter un plomb, c'est quand j'ai senti du sang chaud couler sous mon nez. Ah, oui, le coup de boule raté... J'ai voulu fuir la source de la douleur par le seul moyen qui m'est apparu : Je suis rentré dans la cellule d'Ange. J'étais fait comme un rat. Il allait m'arriver un truc horrible.
Réfléchir, réfléchir...
Là, ça me vient, enfin. Je sors mon faux flingue en plastique de ma poche, et je vise vers Ange. Peut être que de loin il croira que c'est un jouet ? A tenter. Mon dieu, pourquoi ce putain de directeur de mes couilles m'a filé un pistolet en platoc' ? Bref, le tout c'est que ça fasse pro, et qu'il se demande pas pourquoi je l'ai pas sorti avant. Et qu'il se demande pas pourquoi je tremble comme un fou, aussi.

- Alors j'te donne la suite du programme : Tu va gentiment dans la cellule, tu t'assois sur le lit dans le coin le plus éloigné de moi, je sors et je t'enfermes, okay ? Et tu fait seulement mine de bouger pas comme il faut, je te bute !

Dans ma voix, l'hystérie a remplacé la panique.
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Ange
123666 Il y a moi… et les autres.
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MessageSujet: Re: L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin]   L'enfer est-il endothermique ou exothermique ? [Irvin] Icon_minitimeMar 29 Déc - 19:42

Je suis toujours parti du principe que s’il faut mourir, autant vivre à en crever. Néanmoins, j’ai remarqué un truc. Un truc bizarre. Si quelque chose est vraiment stupéfiant chez l’être humain, c’est cette faculté à aller consciemment en plein dans l’obstacle. Plus la vue de la fatalité informe chaque neurone de la collision imminente, plus l’activité synaptique cadence en allegro notre célérité. Une des natures propres à l’Homme doit être à foncer joyeusement pour aller se fracasser contre la réalité.
Et pourtant. Même une mouche sait éviter un mur.
Alors je dois l’avoir vu la catastrophe. J’ai du la sentir. Et sachant que c’est inévitable, j’ai du laisser faire. Souffrir par avance. Puis me prendre le tout en pleine gueule.

Des étoiles sous les paupières.

Le choc ne dure qu’un dixième de seconde et pourtant, j’ai l’impression d’une éternité. Le coup me laisse pantois. Je m’effondre comme une loque de l’autre côté du couloir, les mains contre le mur, tentant de me rattraper à n’importe quoi pour ne pas m’écrouler dans la minute. J’ai le sang qui me bat contre les tempes avec une force rageuse. Du sang dans la bouche, le mien. Du sang sur le visage, le sien. Le temps de récupérer. Il me faut un peu de temps pour réaliser ce qui vient de se passer. Je maîtrisais la situation, je le maîtrisais. Et il m’a filé entre les doigts, il m’a échappé. Comment ? Pourquoi ? Il a pris le dessus presque facilement. Si je m’en doutais ? Pas le moins du monde ! Mon regard est devenu animal. Et quand je le pose sur lui, je ne suis plus qu’un fauve prêt à bondir. Je laisse la haine s’immiscer en moi, torrent de lave. Je brûle, crame et je vais fondre sur lui. Incandescent. Comme la braise. Tu vas périr dans mes flammes. C’est à moi qu’appartient le feu. Tu n’es rien à mes yeux. Tu ne m’arrives même pas à la cheville. Tu es un taulard comme les autres. Ton esprit étroit est ta prison et la mort ton bourreau. Je crache par terre, j’ensanglante le sol. Et tu sors ton flingue.

C’est fou ce que mes humeurs sont changeantes, aléatoires, incertaines. Je change du tout au tout de jour en jour, ou d’heures en heures. Dans le meilleur des cas, il y a une raison bien particulière, un événement déclencheur, un déclic. Et dans d’autres, c’est de manière totalement inexplicable que mon état d’esprit se renverse. J’ai beau faire tout ce que je veux, je me sens bien inutile face à ce curieux phénomène, et je ne suis pas le seul. Des rires aux larmes, de la liberté d’esprit à l’impression de prison intellectuelle, de la motivation à l’état de léthargie, de l’envie de faire des choix, d’aller de l’avant, à celle de revenir en arrière, à petits pas. Je ne lutte plus vraiment, je me laisse porter. J’essaye d’embellir les petits tracas pour qu’ils paraissent un peu moins lourds, j’essaye d’accomplir ce qui doit l’être, de respecter les échéances. Je voudrais pouvoir remettre un peu d’harmonie dans tout ça, j’essaye
d’harmoniser un peu tout ça, les foutus sentiments, mes foutus états d’esprit, j’essaye que ça sonne un peu plus juste.

Il me menace à présent. C’est moi ou il tremble vraiment comme une feuille ? J'ai une soudaine envie que ce paysage accélère. Un peu comme quand le tram est lent, trop lent. J’aurais aimé qu'il aille aussi vite que tout ce qui me traverse. De près ou de loin. Néanmoins, je considère qu’il vaut mieux que je prenne ses injectives au sérieux. Alors, je rentre dans la cellule, jette un œil à son flingue puis m’assois sur un lit. Sage comme une image. Je suis un ange, je ne comprends pas que tu aies pu en douter.

« T’as d’la chance. Ça t’arrivera pas tous les jours… »

Et puis, il se recule jusqu’à atteindre la porte, qu’il referme derrière lui. C’est à ce moment-là que je me relève. J’ai fini mon numéro. Tu peux m’applaudir. Peut-être que tu ne comprends pas pourquoi je t’ai laissé filé. J’aurais très bien pu m’en prendre à toi. Même si t’étais armé… D’ailleurs, en parlant de ça. J’ai eu le temps de regarder son flingue. Certes, j’irais pas mettre ma main au feu mais y’avait un truc qui cloche. Je me plante devant lui. Séparés par la porte de la cellule à présent fermée.

« Le pistolet en plastoc’, c’est sympa. »

Je capte ton regard et souris. Un sourire significatif.
Tu comprends maintenant pourquoi j’ai pris le loisir de te laisser partir…
J’ai déjà hâte de te revoir.
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