Cendres et Flammes
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

 

 Retour de la philosophie.

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Lord Adel Sinclair
000 002 Maître Gentleman
Lord Adel Sinclair


Masculin Nombre de messages : 640
Age : 45
Ch/Cel : Cellule ? Je ne suis pas biologiste...
Emploi/Crime : Meurtres et crime de paix
Loisirs : L'ennui, hélas, qui me lasse
Date d'inscription : 16/11/2008

Retour de la philosophie. Empty
MessageSujet: Retour de la philosophie.   Retour de la philosophie. Icon_minitimeMar 5 Jan - 0:20

L'enfermement m'énervait. Ou plutôt m'exprimais-je mal. La plèbe m'énervait. Les gueux m'énervaient. Les pouilleux m'énervaient. Je pourrais également déblatérer d'autres synonymes sans fin tellement mon parfait vocabulaire était varié. Même si je n'étais même pas là dans ma langue maternelle. Je pris l'escalier. Le donjon était interdit d'accès au prisonniers. Je ne me gênais pas pour aller dans ces lieux pourtant. Tout d'abord parce que je ne me considérais pas comme un prisonnier (ou alors au moins pas comme un prisonnier ordinaire). En effet, n'étais-je pas là dans mon royaume temporaire ? Un domaine que l'administration internationale m'avait octroyé pour que j'y mette ces roturiers à mon service ? Pour qu'ils m'aident bien entendu à m'évader de ces lieux qui, s'ils pouvaient être parfois fort agréable, étaient généralement peu accueillants.

Peu accueillants sauf dans ces lieux, ce qui constituait là la deuxième raison de ma venue dans cette salle. La première étant que les vas-nu-pieds ne s'y trouvaient pas. Je m'arrêtait là. La salle avait été rangée depuis ma venue avec le petit préposé aux téléphones. Il ne cessait de me courir sur le haricot depuis mais s'il continuait, il ne tarderait pas non plus à subir à nouveau les foudres de ma colère.

En attendant, je m'emparais d'une chaise et m'assit dessus. Je penchais la tête un peu en arrière et fermais les yeux afin de mieux entendre le silence qui était rare dans ce castel.
Revenir en haut Aller en bas
http://degenerescence.forumsfree.org/
Rurisk Kettricken
5655 Sadique versatile
Rurisk Kettricken


Masculin Nombre de messages : 71
Age : 42
Ch/Cel : Oh j'habites plutôt dans le donjon...
Date d'inscription : 04/10/2008

Retour de la philosophie. Empty
MessageSujet: Re: Retour de la philosophie.   Retour de la philosophie. Icon_minitimeMer 3 Fév - 15:12

Je m'ennuie. Les proies sans saveurs abondent en ces lieux mais aucune n'est a même de chasser l'ennuie plus de quelques instants qui me semblent durer quelques instants à peine et leur semble durer des heures apparemment. Mais pour moi c'est bien trop court, à peine qu'on les taquines un peu qu'ils se retrouvent aux portes de la mort. Portes à ne pas franchir si je tiens à rester en mon paradis où je m'ennuie quand même nettement moins qu'ailleurs, car j'ai beau pester je trouve des poupées interressantes avec lesquels jouer assez régulièrement. et quand je m'ennuie comme maintenant je n'ai qu'à monter deux étages de ma tour favorite pour pratiquer une activité infiniment distrayante. Et si ma petite souris ne s'y trouve pas et bien c'est encore mieux je pourrais la traquer, elle est de toute façon quelques part dans ce chateau, quelque part sur mon territoire de chasse...

C'est à peine si je ne me lèche pas les babines d'anticipation en gravissant les marches de pierre. Je m'en abstient uniquement parce que je n'ai pas de babines et que je suis sûr qu'elle trouve mon sourire encore plus effrayant. Oui, j'ai hâte. Mais je marque tout de même une halte au premier palier que je croise. J'hésite un instant à reprendre ma route mais après tout je ne suis pas préssé, les souris ça ne vole pas, je peux bien aller faire un petit tour dans la pièce adulée entre toute où je passe bien plus de temps que dans la chambre qui m'a été alouée. Si bien qu'on pourrais la qualifier de ma tanière je pense, pour continuer la métaphore qui trotte dans mes pensées depuis ce matin. Et en m'apporchant je m'aperçoit que quelqu'un est entré dans ma tanière.

J'ai pris grand soin de huiler les gongs de cette porte entre toute, elle glisse donc sans faire plus de bruit que moi, me livrant le passage et la vision d'un homme assis aux yeux clos. Parfait, aucune chance qu'il me repère donc... La nasse se referme silencieusement sur ce sans doute délicieu poisson. Puis je sors ma clée et la fait volontairement bruyemment tournée dans la serrure. He oui les gongs huilés permettent les entrées silencieuses mais pas les mises en ambiance sinistres alors on fait avec ce qu'on a. Je fait ensuite disparaitre ce petit objet en ferforgé, or de question qu'un certain être à écailles vienne à en prendre possession.

Puis je me tourne vers mon hôte et lui sourit chaleureusement.

"Bienvenue dans mon dommaine..."

Quoi s'ennuyer ? Qui ça ?
Revenir en haut Aller en bas
Lord Adel Sinclair
000 002 Maître Gentleman
Lord Adel Sinclair


Masculin Nombre de messages : 640
Age : 45
Ch/Cel : Cellule ? Je ne suis pas biologiste...
Emploi/Crime : Meurtres et crime de paix
Loisirs : L'ennui, hélas, qui me lasse
Date d'inscription : 16/11/2008

Retour de la philosophie. Empty
MessageSujet: Re: Retour de la philosophie.   Retour de la philosophie. Icon_minitimeJeu 4 Fév - 0:40

Je pousse un soupir de joie. Le silence, si beau, si magnifique silence. On devrait composer une ode en ton honneur. Une ode à lire, une ode qui se transmettrait uniquement par télépathie pour ne pas même froisser son sujet par le crissement de la plume sur le papier. Autopromesse n° 36 : dès que je sors, j'embauche un poète pour lui demander de faire ça et je donne des fonds aux associations en faveur du bridage des appareils sonores en deçà d'un niveau de décibels acceptable.

Puis, comme foudre au milieu d'un mer calme, comme crissement du tissu déchiré en deux, comme le pleur de ce silence assassiné, vient le bruit d'un pêne qui vient s'enfoncer dans le mur. En fait, je n'entends qu'une clé qui tourne lugubrement mais la porte était ouverte on ne peut donc que la fermer. Je l'entends émettre des sons honnis. Pour un peu, il me hérisserait le poil, j'entends même la faute d'orthographe quand il parle. Je ne prends pas la peine d'ouvrir les yeux.

"Votre domaine ? Laissez moi rire ! Ha ha ! Le prince est peut-être maître du domaine mais tant qu'il n'atteint pas l'âge de raison, il est plus soumis qu'un gueux ! Soumis au régent !"

J'ouvre finalement les yeux, je me redresse puis finalement me lève complètement. Comme à mon habitude, je suis droit et fier, le mépris ne se lit même plus sur mon visage tant il est évident.

"Mais je saurais me montrer miséricordieux. Dès que je partirai, je te laisserai la primauté des décisions. D'ici là..." Je m'avance vers lui, à quelques pas, normalement trop loin pour attaquer "je te laisserai apprendre la manière de diriger un royaume. Commençons d'ailleurs tout de suite. Leçon numéro un..."

Je bondis. J'ai un jeu de jambe que je sais exceptionnel. Il faut bien ça pour compenser le reste. La faiblesse de mes coups par exemple. Même si en bon boxeur, je sais frapper sept, huit, neuf fois sans m'arrêter, jamais je ne réussirai à assommer quelqu'un en aussi peu de temps. Peut-être par contre, le déstabiliserais-je assez pour m'emparer d'une de ses armes. Je sens déjà la crosse sous la pulpe de mon index...
Revenir en haut Aller en bas
http://degenerescence.forumsfree.org/
Rurisk Kettricken
5655 Sadique versatile
Rurisk Kettricken


Masculin Nombre de messages : 71
Age : 42
Ch/Cel : Oh j'habites plutôt dans le donjon...
Date d'inscription : 04/10/2008

Retour de la philosophie. Empty
MessageSujet: Re: Retour de la philosophie.   Retour de la philosophie. Icon_minitimeJeu 4 Fév - 15:27

Plus je le détail et plus mon sourire s'élargit. En voilà un qui ne risque pas de me claquer entre les doigts trop vite... C'est un joli poisson frétillant, en pleine santé... et très bavard. Mais pour l'instant ce qu'il dit ne me concerne pas, c'est tout juste si ce murmure indistinct atteind ma conscience. J'aurais bien le temps, plus tard, d'écouter ses délicieux hurlements. Mmmm oui plus tard. Pour l'instant ce qu'il a à dire ne présente aucune éspèce d'intérêt et je n'ai pas envie de faire l'effort de comprendre. Je n'enregistre cette information que parce que mes oreilles perçoivent un son et mes yeux voient ses lèvres s'agiter. Mais mes yeux ont bien autre chose à faire. Car nous sommes entrez dans une période que j'affectionne particulièrement... Le temps de la chasse.

La nasse a beau être fermée les poissons tentent toujours de s'echapper en sautant et avec une vigueur étonnante autant que délicieuse. Ce délicieux poisson là ne fera sans doute pas exception. D'autant que son attitude suinte le mépris autant que la tention dans les quelques mouvements qui le rapproche de moi. Je guette, scrute le moment de son bon... Et pourtant il réussit presque à me prendre au dépourvu. Mais quel vif poisson ! Délicieux sans doute, si délicieux...

Et qui n'en ai sans doute pas à son premier combat. Mais moi, j'ai passé ma vie à ne faire que ça, attrapper mes proies et jouer avec mes jolies poupées. Je sais à quel point c'est étrange mais il suffit d'une si infime pression sur un poignet pour que la douleur remonte jusqu'au cou dans une trainée foudroyante. Il suffit d'un si bref coup pour que quelqu'un se rende compte à quel point son équilibre est fragile. Plus ma proie se débat et plus elle est en position de force plus la jouissance est intense... Et ça m'a déjà joué des tours parfois, mais pas aujourd'hui. Inutile de ne jouer qu'en finesse. J'expédis aussi par mesure de prévention un solide poing dans son estomac. On ne dirai pas à voir ma silhouette plutôt squelettique que je tape fort. Mais en réalité c'est ma constitution voilà tout et tant d'année à frapper sur tout et n'importe qui accompagné d'une solide formation technique font des merveilles.

On ne dirait pas non plus à me voir que je sais bien encaisser mais la encore j'ai une longue expérience derrière moi, et une bonne forme aujourd'hui. Et heureusement ! Parce que ce vif poisson s'il est loin d'avoir une force herculéenne tape dru. Je préférerais ne pas avoir à lui casser quelque chose avant même que nous ne commensions mais s'il le faut... Enfin je devrais pouvoir éviter ça, les techniques d'immobilisation ne siont-elles pas ma spécialité ? Bien je pourrais tout simplement presser sa jugulaire suffisemment longtemps pour que son inconscience me laisse un petit peu de temps pour tout installer mais ce serait tellement moins drôle. Bon allons-y pour l'immobilisation, j'en ai assez de devoir sans arrêt mettre hors de portée mon relativement inutile arme de service.

Une fois sûr que cette fois ci il ne risque plus de m'echapper, je rapproche ma bouche de son oreille. Oui j'aime murmurer, parler, c'est trop bruyant.

"Allons tout doux, tout doux, vif poisson... Je ne voudrais pas t'abimer avant même de commencer la cuisine..."
.
Revenir en haut Aller en bas
Lord Adel Sinclair
000 002 Maître Gentleman
Lord Adel Sinclair


Masculin Nombre de messages : 640
Age : 45
Ch/Cel : Cellule ? Je ne suis pas biologiste...
Emploi/Crime : Meurtres et crime de paix
Loisirs : L'ennui, hélas, qui me lasse
Date d'inscription : 16/11/2008

Retour de la philosophie. Empty
MessageSujet: Re: Retour de la philosophie.   Retour de la philosophie. Icon_minitimeJeu 4 Fév - 17:44

Je touchais sa crosse mais il avait dû voir le coup arriver. Il faut aussi dire que ma première escapade a dû me tailler une solide réputation ! Réussir à aller de l'autre côté des douves le soir de son arrivée ! Ce n'est évidemment pas donné à tout le monde. Il esquive, je bouge, mon poing frôle sa mâchoire, le second lui arrive à côté du foie. Il est rapide, il m'échappe, je le touche, il se remet, il est plus solide qu'un roc ! Pour un peu, j'en aurais mal aux phalanges. Je sens alors un coup phénoménal qui me coupe le souffle.

Je bondis un instant en arrière, pause implicite, je le toise, je lui tourne autour, je n'arrive pas à trouver une faille flagrante dans sa garde. Je reprends petit à petit ma respiration. Nous avons chacun reçu quelques coups et il m'en a fait que je n'arrive pas à expliquer. Sûrement des machins de cinéma asiatique style les sept pieds du dragon se mettent en action lorsque le postérieur divin sort de sa grotte. Je secoue un peu le bras, une douleur aussi étrange m'avait déstabilisé et il en avait profité pour me rendre un peu plus groggy.

Je me remets en garde. Cette pause semble l'avoir revigoré, moi aussi. Mon objectif n'est toujours pas de l'assommer de mes poings ! Je ne suis pas un bûcheron canadien ! Mais je veux m'emparer de son arme, la pointer sur sa figure, voir ses yeux s'agrandir sous l'effroi et le laisser enchaîner ici pendant que j'irai voir la belle ! Le tuer ? Non, inutile. Je suis un noble tout de même, il faut savoir faire preuve de miséricorde.

Il essaie un truc, je ne saurais jamais quoi j'esquive, je passe sous son bras, je lui donne un coup dans les côtes puis un deuxième et je défais la lanière de cuir qui retint son arme à son holster. Un douleur me fait reculer, je m'éloigne, rebondit sur lui, crochets, coup droit, uppercut, coup droit encore, coups droit toujours, je l'assomme un peu, j'avance à nouveau la main, il s'échappe encore. Je sens que je vais m'énerver. A nouveau, une ouverture. Je m'y élance, j'y bondit et j'y cours. Je pose la main sur la crosse, je commence à dégainer, lorsque je sens des doigts sur mon poignet, les tendons se tendre, les os suivre et le monde tourner autour de moi.

Je m'écroule lamentablement au sol, ma tête rencontre cette pierre froide que je déteste déjà. J'essaie de me débattre un peu mais je sens un étirement dans l'épaule. Si je force, il me déboîte le bras. Je regarde autour de moi, laissant le soin à mon cerveau de concocter une solution lorsque j'entends son souffle siffler à mes oreilles. Je me retourne autant que je le peux pour le regarder dans les yeux.

"Poisson ? Tu peux parler ! Tu es pire qu'une anguille ! Aussi glissant qu'un baveux qui n'ose m'affronter."

Il n'y avait rien autour de moi sauf le gardien, la solution venait de là. Alors que je lui parlais, je levais mon autre bras et l'approchait de son arme. Avec un peu de chance, il ne verrai rien et je la prendrais.
Revenir en haut Aller en bas
http://degenerescence.forumsfree.org/
Rurisk Kettricken
5655 Sadique versatile
Rurisk Kettricken


Masculin Nombre de messages : 71
Age : 42
Ch/Cel : Oh j'habites plutôt dans le donjon...
Date d'inscription : 04/10/2008

Retour de la philosophie. Empty
MessageSujet: Re: Retour de la philosophie.   Retour de la philosophie. Icon_minitimeLun 8 Fév - 15:50

Il est amusant en plus ! Avoir une proie doué d'un sens de la répartie est tout de même bien plus distrayant. Je serais même tenter de rire tout haut. Seulement ça ce sera seulement quand je serais certain qu'il soit à ma merci, certain que rien ne puisse venir échanger nos positions. Dans un certain sens, j'en suis déjà certain. J'en suis certain depuis que je l'ai aperçut, j'en suis certain depuis que j'arpente les rues en quête de proies... je crois même que j'en suis certain depuis que je suis né. Je suis un prédateur. Mais ça ne veut pas dire que je sois le seul. Et il y a longtemps que je l'ai appris à mes dépends donc même quand il sera ligoté sur... et bien sur cette table là ça a l'air pas mal, sans rien à porté de main entièrement dépendant de mon bon vouloir, je n'en serais pas sûr. Et je continuerai de guetter la moindre opportunité, la moindre tentative. Ne serait-ce que parce qu'il est tellement agréable de les voir échouer.

Tout comme cette petite main qui s'etend ingénieusement, déploie tout son potentiel de souplesse en silence vers la crosse de mon revolver. Enfin en silence si l'on veut puisqu'il jacasse en même temps ce qui doit faire office de camouflage et marcherait peut être si il n'avait pas déjà tenté tant de fois cette approche dans les instants précedents. Ingénieux mais guère original dans ses tentatives de victoire. Serait-ce une autre ruse qui cacherait une approche différente ? Aucune importance, je m'en occuperais en temps utile. S'il me trouve une autre occupation dès que j'en aurais fini avec celle là tant mieux !

Je laisse sa main frôler la crosse. les éspoirs brisés font si mal à l'âme... Et puis s'il se décourage ce ne sera plus si drôle, s'il a l'impression qu'il aurait pu y arriver il tentera peut être autre chose. J'attends donc que son index entre en contact avec le métal pour mettre en oeuvre les principes de précautions basiques. Ma main gauche, qui avait laissé à la droite la charge de tenir la prise -ce qu'elle faisait avec brio- et qui s'était tranquillement glissée dans un pli de mon uniforme à la recherche de mon outil préféré et ressort à pleine vitesse. Je vois avec plaisir le couteau s'enfoncer profondement dans sa main, en ressortir avant de la clouer denouveau. Principe de précaution numéro main pour se servir d'un pistolet il faut une main en état de marche.

Puis je remet ma lame à sa juste place et me saisit de mon arme de service à la place. J'enlève le cran d'arrêt et appuit le canon de façon insistante sur l'arrière de sa tête.

"Et si je réglai définitivement le problème de tes mains baladeuses... "

Bah ma voix n'a même pas de conviction... Il est très utile de savoir ce servir de ces engins et je sais très bien m'en servir mais je n'en ai toujours pas compris l'utilité. Aucun plaisir à ce servir de ça. Un bref bruit et c'est fini. Jamais je ne pourrais trouver la passion d'apprendre leur maniement à la perfection. Ce qui n'est néanmoins en rien necessaire pour appuyer sur la détente et atteindre une cible située à 0 mètre.

"Pff aucun intérêt.. Je ne vois vraiment pas ce que tu peux trouver de si passionnant à cette chose."

Je retire le canon de sa tête, réanclanche le cran d'arrêt et envois négligeamment ce désobligant objet valdinguer à l'autre bout de la pièce sans plus y prêter la moindre attention, désormais entièrement concentré sur l'immobilisation de ma jolie poupée. Je note néanmoins qu'il a finit par s'arrêter après deux ou trois virage à 90° forcés contre le mur du fond sous une imposante armoire. Il ne va pas être facile à récupérer. Je le laisserai bien là mais bon si quelqu'un s'en sert à mauvais escient je risque de le payer de mon droit de séjour.

"Mm il faudra que tu penses à me rappeler de le récupérer d'accord petit poisson ? "

Vu l'obsession qu'il lui porte il finirra bien par faire un mouvement vers lui qui me le rappelera. J'ai un léger sourire qui lui est totalement invisible.

"Quoique tu ne seras sans doute pas en état... Il vaut mieux que j'y pense moi même."

Ce qui risque de poser problème au vu de l'état de ma mémoire... Elle ne garde que ce qui l'interresse et bien peu de choses l'interresse.

"Bon maintenant royal poisson, je te préviens -aimablement il faut bien que tu en convienne- que si tu cherches à me mettre en colère pour me distraire il va falloir que tu fasses de plus grand efforts d'imagination."

Et même plus encore, qu'est ce qui pourrait bien me mettre en colère ? Ce n'est pas que je n'ai pas d'ego, mais il est inaccessible à toute forme d'atteinte. Enfin on verra bien, après tout il est peut être très inventif, ce joli poisson qui suinte le mépris.

Mais, inventif ou pas, pour l'instant c'est moi qui mène la danse. et comme j'ai l'intention de danser un certain temps avec ce frétillant poisson je résiste -difficilement-à la tentation de jouer un peu plus du couteau. Les seules régions qui s'offrent pour l'instant à mon exploration sont du genre qu'il vaut mieux ne pas chatouiller trop en profondeur si on veut que son jouet y survive. Néanmoins la carotide gauche qui bat si vite sous mon regard hypnotisé est bien trop tentante, bien trop proche... Bien trop fragile pour m'autoriser trop de débordement. Donc je laisse mon couteau à sa place et m'en approche s'implement. Je me lèche doucement les lèvres à la perspective de sentir le goût du sang si je l'encère entre mes dents, si je l'arrache brusquement... Je passe doucement le bout de la langue en suivant brièvement le trajet de l'artère, appréciant son battement.

Puis je me redresse brusquement, continuant le mouvement jusqu'à me mettre debout et relever mon petit poisson. Il faut que je cesse de jouer ainsi avec le feu ou je vais me retrouver avec une poupée inerte dans les bras. Pas qu'on ne puisse pas faire de multiples choses interressantes avec une poupée froide, mais entendre sa belle voix n'en fait pas parti alors plus tard peut être... Si je trouve un moyen de déguiser cela en accident. Mais rare sont les accidents pour consequence l'état de mes poupées.

Bon préservation donc et il faudrait pour cela que je le manipule avec un peu plus de douceur aussi, pour éviter d'entre encore le genre de craquement qui vient de retentir en provenance de... l'épaule je crois. Bon juste encore une fois. Je le fait pivoter lestement puis pencher brusquement en avant en appuyant de tout mon poids pour que sa tête vienne bruyemment heurter la table que j'avais préalablement repérée. Puis relève et recommence pour plus de sécurité. Voilà, ça devrait me garantir une certaine tranquillité pendant que je regle certains détails préalables indispensables.

Mes gestes se font alors plutôt doux, lent mais d'une fermeté implacable et d'une facilité dictée par l'habitude. Je n'ai pas été très original dans le choix de mon instrument. Une table en pierre, classique avec des chaines bien courtes au quatre coins. Difficile de faire plus banal. Mais ne dit-on pas que c'est en jouant de nombreuse fois d'un instrument qu'on en devient virtuose ? Parfois je m'aventure à en essayer d'autre mais c'est assez rare, c'est définitivement celle là qui me convient le mieux, d'autant plus qu'elle recelle de quelques surprises plus inhabituelles et qu'elle est rarement utilisée par d'autres plus modernes ou plus sophistiqués.

Je couve d'un regard plein d'affection mon joli petit poisson bien installé sur la table. Réajuste un peu plus court encore la longueur des fers qu'il porte maintenant aux deux poignets et aux deux chevilles, mais pas au maximum. Il pensera sans doute pendant une seconde avoir une certaine mobilité puis s'apercevra que non. C'est tellement mieux ainsi. Je me saisit d'une chaine et l'installe derrière sa tête, là où il ne peut me voir. Bon tout est en place, il ne reste plus qu'à attendre que cette jolie petite poupée se réveille de son coup à la tête. En attendant je joue distraitement avec ses mèches de cheveux. Elles sont plutôt jolies, je devrais peut être en prélever quelques unes...
Revenir en haut Aller en bas
Lord Adel Sinclair
000 002 Maître Gentleman
Lord Adel Sinclair


Masculin Nombre de messages : 640
Age : 45
Ch/Cel : Cellule ? Je ne suis pas biologiste...
Emploi/Crime : Meurtres et crime de paix
Loisirs : L'ennui, hélas, qui me lasse
Date d'inscription : 16/11/2008

Retour de la philosophie. Empty
MessageSujet: Re: Retour de la philosophie.   Retour de la philosophie. Icon_minitimeMer 10 Fév - 0:13

La surprise est aussi mauvaise conseillère que la colère. Du moins pour ma dignité. Je ne m'y attendais pas et je me mis à hurler. Comment pouvais-je m'attendre à sentir cette douleur dans ma main gauche ? Mon deuxième cri fut plus étouffé, j'avais commencé à serrer les dents. Mais bon dieu ! Qu'est-ce que c'était douloureux ! Je comprenais maintenant le sens littéral de l'expression 'retourner le couteau dans la plaie'. Je tournais un peu la tête. Qu'est-ce qu'il avait utilisé ? Ah, tiens ? Un couteau. Plutôt grand d'ailleurs. Trop : sa lame avait ripée sur mon os par deux fois.

Je voulu esquisser un mouvement mais m'arrêta avant même de commencer. J'avais déjà l'épaule douloureuse sans bouger. Puis je sens du froid contre mon crâne. Pas besoin d'être Sherlock Holmes Pour savoir de quoi il s'agissait. J'en avais utilisé quelques temps plus tôt contre son collègue. Son ton était peu convainquant, il ne me tuerait pas avec ça.

"C'est surtout passionnant pour s'en aller d'ici. Une arme à feu offre un plus grand avantage qu'un simple canif."

Ce dernier mot avait été dédaigneux. Pourtant le pistolet vola puis glissa sur le sol dans un endroit que je n'avait même pas envie de voir. Je n'avais même pas envie de tourner la tête. Mais apparemment ce devait être assez inaccessible vu les commentaires qui suivirent. Ce devait être sous une armoire ou un meuble quelconque. C'était bon à savoir pour plus tard. Je le sentis bientôt s'approcher de moi : facile ! Sa prise se faisait de plus en plus ferme suite à son mouvement. Il n'allait pas tarder à m'arracher le bras s'il continuait. Puis je sentis une langue venir me lécher le cou. Quel gueux ! Comment osait-il toucher à ma personne ? C'était absolument dégoûtant !

"Qu'est-ce que je disais ? J'ai toujours raison ! Tu es un misérable baveux ! Comme un chien, tu lèches. D'ailleurs, à ton haleine, t'as dû bouffer du canigou, tu empestes !"

Ma remarque dû ne certainement pas lui faire plaisir. Il se redressa brutalement sans que je ne puisse me relever aussi. Je sentis mon épaule se tendre et se tordre puis les os lâcher. Je poussais là aussi un hurlement. Mais il m'avait déboité l'épaule ce con ! J'allais commencer à l'insulter royalement lorsqu'il m'aide à me relever puis me fasse encore bouger comme il le voulait. C'était trop simple évidemment, j'avais le bras démis, le moindre mouvement manquait de me faire hurler.

Je me sentis projeté sur une table et me cognait la tête dessus. Puis sa main m'agrippa les cheveux et me cogna à nouveau.



Une douleur sourde pulsait dans mon bras. A moins que ce ne fut ma main. J'essayai d'ouvrir les yeux avant de renoncer un instant. Je me rendais compte que j'avais mal et au bras et à la main. Je ne savais pas où j'étais mais j'étais mal parti. Ou pas parti du tout d'ailleurs. Je venais en effet de bouger ma main ensanglanté et elle fut vite stoppée dans son mouvement. J'ouvris les yeux subitement. Enchaîné ! J'étais enchaîné comme un vulgaire roi déchu !

"Foutredieu ! Détache-moi paysan ! Roturier, bouseux, traître, infidèle, catholique !"

Le souvenir de ce gardien m'était en effet revenue tout à coup comme ce qu'il m'avait fait. Il était encore heureux que je ne sentisses pas de sang couler le long de mon visage à cause de son coup contre la pierre où j'étais prisonnier.
Revenir en haut Aller en bas
http://degenerescence.forumsfree.org/
Rurisk Kettricken
5655 Sadique versatile
Rurisk Kettricken


Masculin Nombre de messages : 71
Age : 42
Ch/Cel : Oh j'habites plutôt dans le donjon...
Date d'inscription : 04/10/2008

Retour de la philosophie. Empty
MessageSujet: Re: Retour de la philosophie.   Retour de la philosophie. Icon_minitimeMer 10 Fév - 15:54

J'eclate de rire. Ce n'est pas tellement digne mais je n'ai pas du m'en empêcher. a defaut d'atteindre mon égo, cette jolie poupée bavarde atteind au moins mon système zygomatique. J'avais craint pendant quelques instants qu'il feigne l'évanouissement pendant longtemps et que je finisse par perdre patience. Ca ce serait sans doute fort mal terminé pour lui. Vaines inquiétudes ! C'est un pisson energique dès le réveil que j'ai là et avec un language des plus chatié. A cette pensée j'ai du mal à réprimer un fou rire, on m'a déjà insulté de nombreux noms d'oiseaux en tout genre mais ça...

"Catholique ?! Et bien au moins on peut dire que tu ne manque pas d'originalité petit poisson."

Je joue encore un peu avec lses mèches, le temps de calmer mon hilarité. Puis j'en préléve un échantillon et me lève, une mèche de cheveux relaticement consequente en main que je fais tournoyer lentement entre mes doigts. Fin de la pause.

"Tu as de très beaux cheveux, tu sais petit poisson..."

Je devrais peut être tous les garder... Mais si je le scalp je vais avoir un peu de mal à l'empêcher d'en mourir. A la fin peut être, juste avant d'aller à l'infirmerie. Bon tant pis pour ma collection, concentrons nous sur l'essentiel. Un ami qui est resté bien trop longtemps au fourreau et qui n'en ai ressorti que trop brievement il y a peu. Je sors donc à nouveau mon couteau et me place juste à côté de la table, le regard rivé sur ma proie. La mèche de cheveux va sans doute me gêner, aussi l'attachais-je au manche. Par où commencer ? Vaste question...

Bon et bien pour commencer un poisson on l'attrappe n'est ce pas ? Donc harpon. Sa main en a fait les frais mais une seule ce qui créé une asymétrie. J'approche donc mon couteau de la main opposée et la picore un peu, mais rien qu'un peu, je pique de la pointe fort peu profondemment. Il faut dire que je suis indécis... J'aime l'asymétrie. Alors finalement je me ravise et laisse sa main telle qu'elle est à présents, sanguinolante d'une multitude de petites coupures superficielles. Je me dirige donc vers ses pieds où je fais mine de recommencer mon manège avant de donner un grand coup qui ripe malheureusement sur l'os. Pas très réussi, je m'apprète à recommencer puis me décide en pleine trajectoire pour l'autre pied. Cette fois ci, c'est très réussie : la totalité de la longueur de la lame est rentrée dans la chair.

Très satisfait de moi-même je laisse mon couteau là où il est et me dirige vers le visage de mon joli poisson. J'avais raison, il emet de très jolis sons, mais surtout quand il est surpris, parce que sinon on diait qu'il essaye de mepriver du plaisir de sa belle voix. Je lui carresse tendrement le visage en prenant bien garde à éviter ses dents. C'est que c'est féroce ces bêtes là...

"Bien, bien maintenant que je t'ai attrappé, que faire ?"

Et je réfléchis sérieusement à la question en me rasseyant derrière lui et en recommançant à jouer avec ses cheveux. C'est vrai que je prends bien mon temps mais du coup j'ai l'impression que ça manque de passion... Il me manque peut être l'outil adéquate ? Je me dirige donc vers l'armoire la plus proche, non sans avoir à nouveau prélevé une mèche avec laquelle me ditraire les doigts. Et dans l'armoire je tombe -Oh miracle- sur l'outil parfait, la quintescence même de ce que je cherchais.

J'attrape les deux hameçons -qui n'ont sans doute jamais servit de toute leur existance d'objet à la pêche- et me dirige d'un pas guilleret vers ma proie. Je me sens plein d'inspiration, ce sera un chef-d'oeuvre. Une nouvelle lame -ma favorite étant toujours à sa place dans son pied- me permet de me débarrasser de l'encombrante chemise de prisonnier. D'abord avec le calme et la précision du'n chirurgien sans en rien égratigner la peau en dessous puis l'impatience prend le dessus et le vêtement fini en lambeaux de chiffons balancés sans aucun soucis de leur destination dans la pièce. Mais sans aucune égratignure de la peau en dessous là encore. C'est indispensable à mon projet. Je suis assez fière de ma maitrise quand je contemple mon plan de travail -son torse- parfaitement intacte et près à être utilisé.

"Bien et maintenant on ne bouge plus ! Sinon tu risque fort de le regretter petit poisson..."

Pas qu'ils puissent vraiment bouger, et je m'en assure encore plus en resserant les chaines d'un cran encore, mais je sais d'expérience que les poupées ont tendances à faire tout ce qu'elles peuvent pour gigoter dans ces moments là et je fait un travail de précision, que diable !

Je m'empare des deux hameçons, un dans chaque main, et je commence. Je sens que cela va être une réussite, je suis entièrement concentré sur mon oeuvre. A chaque trésautement, même minime, je soupire, m'interrompte le temps d'aller chercher une lame et la lui plante là où ça ne gênera en rien mon travail c'est à dire dans les jambes. Je pars des pieds, pour remonter jusqu'au cuisses, s'il gigote trop il finirra par ressembler à un porcépic. mais cela m'importe peu, je suis concentré sur le haut. Et malgré ses etntative pour faire bouger mon trait je maintient une main sûre et quand j'en ai terminé je crois pouvoir dire qu'effectivement, c'est un chef d'oeuvre. Evidemment avec tout sens qui a coulé il y a des zones de flou mais quand on l'essuit un peu comme je le fait maintenant c'est mieux, même si forcement ça saigne à nouveau.

J'admire le manifique poisson en plein saut hors de l'eau, entouré d'une multitude de gouttes d'eau parfaitement orientées selon le mouvement du poisson qui remontent jusuqe dans le cou et les épaules. Sans vouloir me vanter ce poisson est criant de vérité , j'ai pris le temps de faire attention au volume et de tracer chaque écaille. Vraiment sublime. Je lance un grand sourire à ma poupée écailleuse.

"Tu es une vraie oeuvre d'art maintenant petit poisson."
Revenir en haut Aller en bas
Lord Adel Sinclair
000 002 Maître Gentleman
Lord Adel Sinclair


Masculin Nombre de messages : 640
Age : 45
Ch/Cel : Cellule ? Je ne suis pas biologiste...
Emploi/Crime : Meurtres et crime de paix
Loisirs : L'ennui, hélas, qui me lasse
Date d'inscription : 16/11/2008

Retour de la philosophie. Empty
MessageSujet: Re: Retour de la philosophie.   Retour de la philosophie. Icon_minitimeJeu 11 Fév - 0:02

Et le voilà qui rigole ! Et bien, ça ne me fait pas rire. Surtout lorsqu'il m'arrache les cheveux. Bon sang ! Mais je suis tombé sur une groupie qui veut conserver un souvenir de mon adorable personne ou quoi ? Il aurait mieux fait de le demander directement, son autographe... Bon, d'accord, je n'y crois pas. Mon épaule me le rappelle : ici, lord Sinclair, tu n'es en compagnie que de barbares. Quoi ? Vous osez me dire que j'ai fait la même chose sur ma famille ? Non, vous vous trompez. Moi, c'était une sentence, de la justice. L'autre, cet importun, on sent bien qu'il ne sait pas quoi faire. Normal, mon corps l'éblouit. Logique.

Cela eut été presque pardonnable s'il n'avait décidé de laisser passer son éblouissement en me lacérant la main avec son couteau. Certes, lacérer est un grand mot. Mais cela est tout de même douloureux. Je serre les dents. Je n'avais jamais été masochiste. Je sentais que cela n'allait pas le devenir aujourd'hui. Finalement, il se décide de cesser. Mes futurs contrats le remercieront de ce geste. Une main, c'est plus pratique pour apposer sa signature. Je le vois bouger, aller vers la porte. Bien, qu'il s'en aille, je le chasse ! Je m'extirperais seul de ces chaînes infâmes.

Je le vois s'arrêter, se tourner vers moi. Je repose la tête, un espoir fou et vain s'échappe. Et non, lord Adel, il reste. Pourquoi es-tu si beau pour attirer à ce point les mécréants ? Quelle malédiction ! Soudain, je hurle. La douleur, à nouveau, comme tout à l'heure. Je relève la tête. Ma chaussure pisse le sang. Ou plutôt mon pied.

"Crétin décérébré ! Mollusque lobotomisé ! Invertébré ahuri ! You never understood that Michaeli didn't have his foot in his shoe when he invented the Mephisto ?! Go in hell, peasant ! and burn until my last judgement !"

Soudain, la même douleur, dans l'autre pied. Mon râle s'étouffe et meurt dans un gémissement contenu. Ne pas perdre ma dignité, ne pas perdre mon honneur ! Et en théorie, ne pas perdre mon calme, mais ça, c'est plus dur. Malgré tous mes efforts, j'ai du mal avec le flegme britannique. Je sens sa main sur mon visage. Je bouge la tête. Seule ma femme avait et a le droit de me toucher comme ça sans mon consentement ! Plus personne, donc, à l'heure actuelle et certainement pas cet impertinent ! Il pose une question à laquelle je ne daigne répondre. Je m'écarte encore, arrachant mes cheveux de ces doigts indignes.

Il se lève, s'écarte, va vers une armoire. Je le suis du coin de l'oeil, teste mes liens au cas improbable où cela me donnerait une idée d'échappatoire. Cela n'a aucun résultat si ce n'est de m'arracher un autre gémissement de douleur. Il est amusant de constater combien on est susceptible de se servir de son épaule dans le moindre petit mouvement quotidien. Je le vois se pencher sur moi et commencer à découper ce satané uniforme de prison. Cela ne me fait ni chaud et presque pas froid. Froid parce qu'il fait frisquet en plein hiver dans ce donjon et aussi parce que c'est l'argent de mes impôts que je vois partir en lambeau. Fichu contribution internationale !

Il me regarde avec une lueur maligne dans le regard. Il est fou. Ou plutôt, la proximité de ma présence le rend dans cet état second que j'espère temporaire. Soyons clément. Il est vrai que j'ai tendance à sous-estimer le fait que ma grandeur est perturbante pour les esprits faibles. Ses hameçons me touchent. Je ne peux m'empêcher de sursauter. Etrangement, il s'en va, je le suis des yeux. Je le vois revenir avec une dague. Dague qui vint s'enfoncer dans ma jambe. Je hurle un peu avant de serrer les dents. D'une voix calme mais tremblante de rage, je ne peux m'empêcher de le prévenir :

"Sache que chaque chose que tu me feras je te la rendrais et je m'amuserai à te faire payer ta dette envers moi, petit ! Tu souffriras et tu comprendras le sens de l'expression 'maudire sa mère de m'avoir mis au monde !'"

En attendant, cela ne le dissuade pas de s'exciter sur moi. Il s'appuie sur moi, me tire dans l'épaule, me fait me crisper. A chaque fois que mon corps bouge, il s'en va calmement et me punit par une dague supplémentaire dans les jambes. Et il reprend à m'écorcher la peau. Ces fichus hameçons sont risibles en comparaison de l'élancement dans mes jambes et dans mon épaule. Il a du toucher pas loin d'un nerf, mon épaule se soulève. Je le vois s'en aller une fois de plus. Je repose la tête en arrière. Je n'ai aucune envie d'avoir la suite.

"No..."

Je me mord la lèvre. Autant par honte de ce que je viens de dire que pour ne pas crier. Je sais que serrer les dents ne suffira pas à taire mon cri. La dernière fois, ça avait été limite. Mes cordes vocales ne peuvent s'empêcher de gémir et mon corps de se crisper. Je me cambre, ravivant la douleur de mon épaule. Je sens mon sang couler le long de mes jambes, déborder de mes chaussures, glisser le long de mon torse, goutter à partir de mon menton. Il reprend. Je le vois concentré. Je me sens partir un peu. Puis totalement.

*y fait pas attention, l'est pas professionnel...*


Je rouvris les yeux, je le revis dans la même position. Je me souvins alors de ma caractéristique : je ne suis pas fort, pas très résistant mais plutôt rapide. Rapide à m'évanouir, rapide à me réveiller apparemment, aussi. J'avale ma salive, j'ai le goût du cuivre qui dévale ma trachée. Je relève un peu la tête et m'amuse à essayer de compter les dagues. Je perds le compte. Six, sept ?

Un mouvement m'attire, il se redresse et me regarde en souriant. Il est satisfait. Bin, il devrait pas. C'est lamentable. Son client s'évanouit et il ne le voit même pas. Trop occupé à son dessin, trop concentré. Il me lance un mot en plein visage. Ou plutôt toute une phrase. Je redresse un peu plus la tête, ma peau me tire dans le cou. Ca picote mais ce n'est rien en comparaison des dagues.

"What have you done ?"

Mon ton est expectatif. Je n'arrive pas à situer ce qu'il a fait. Lorsque tout à coup, cela me saute -et c'est le cas de le dire- aux yeux.

"WHAT ? Et tu appelles ça une oeuvre d'art ? Mais putain ! Avant, oui, c'était de l'art, l'oeuvre de Dieu dans toute sa splendeur ! Même Picasso n'aurait pas pu autant me défigurer ! Tu te prend pour quoi ? Un artiste ? Tu n'es qu'un raté qui ne sait même pas comment si prendre ! Tu devrais prendre des leçons, petit !"
Revenir en haut Aller en bas
http://degenerescence.forumsfree.org/
Contenu sponsorisé





Retour de la philosophie. Empty
MessageSujet: Re: Retour de la philosophie.   Retour de la philosophie. Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Retour de la philosophie.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Retour à l'univers carcéral. {Seule}

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Cendres et Flammes :: Derrière les Murs [Zone RP] :: Donjon :: La Question-
Sauter vers: