Il y a des jours comme ça [Pv]

2838 Douce Flamme Nombre de messages : 623 Date d'inscription : 30/09/2008

Le simple coup du vent contre la fenêtre suffit à me tirer de mon sommeil. Encore somnolente, je n’avais guère envie d’avancer le temps en me levant. La tête enfuie dans les profondeurs de mon oreiller, seuls la brise matinale et les respirations se faisaient entendre. L’hiver approche et la lumière du jour prend de moins en moins d’ampleur sur les journées. Moi qui suis matinal, me réveiller alors que le soleil est encore couché, cela perd un peu de son sens. Oui, j’aime regarder l’éclat aveuglant de l’astre jaune. Seulement là, c’était plutôt l’astre d’argent qui illuminait le ciel accompagné de ses quelques compagnes étoiles. L’obscurité gouverne encore le céleste. Mais pour combien de temps ? Avec hâte, je me redresse sur mes coudes en saisissant ma montre sur la table de nuit : 05:23. Lâchant un soupire, je retombe sur le matelas. Le dos s’enfonçant légèrement dans l’épaisse couche, je tire d’avantage la couverture jusqu’à ma poitrine. Les yeux perdus sur le plafond, heureusement qu’il y avait des chauffages dans nos chambres. D’ailleurs, qui d’autre que mon compagnon à quatre pattes aurait pu trouver sa place devant ? Sans bouger, je regarde à tout hasard vers le pied de mon lit, un peu décalé vers la gauche, la silhouette noire faisait gonfler son ventre à une allure lente et régulière. Je ne suis pas du genre à rester bien longtemps sans rien faire. Ce qui m’obligea par la suite à m’asseoir, le dos contre la pierre froide, les jambes repliées contre mon ventre. La lampe de chevet allumée, j’avais saisis le livre qui traînait sur la table. Plongée ainsi dans ma lecture, le temps passera certainement plus vite.

Effectivement, une heure plus tard, le livre se referma tandis qu’Athis se réveilla. L’appelant doucement à moi pour ne pas réveiller ma collègue. Il se redressa et me rejoignit sur le lit. Enlaçant son poitrail, il me lécha affectueusement la joue. Laissant quelques minutes passées, je me levai enfin en me dirigeant vers la fenêtre. Il faisait encore sombre mais bon, près de six heures et demie. J’en connais peu des lève-tôt. L’air glacée menace d’entrer de sous la fenêtre, dans la cour, le vent balaye le sol pourtant déjà nu. Aujourd’hui, c’est une journée moins stressante que d’ordinaire. En effet, je ne fais mon service qu’au soir. Pas grand-chose : la ronde du soir dans les couloirs. Donc pour le reste de la matinée et de la journée, c’est en état « civile ». En ouvrant l’armoire, je regarde vite fait en prenant ce qui me tombait sous la main. Enfilant la robe en coton noire, m’arrivant à mi-cuisse. Athis me regarde d’un air assez surpris. Loin d’être totalement serrée, je ferme ma taille par une ceinture. Le col serrant sans me blesser le cou, je ne pouvais pas avoir froid puisque je ne compte pas sortir dehors. Pour être sûre, j’enfile par-dessus un autre pull sombre. Assez simple en somme, loin d’être provocateur ou autre. Je m’assoie sur le rebord de mon lit alors qu’Athis vient déjà poser son museau sur mes genoux. Lui donnant un baiser sur le haut de sa tête, je le repousse tendrement en lui faisant signe de me suivre. Pourquoi ne pas aller rendre visite à mes connaissances ? Et puis, il devait être dans les environs de huit heures. Les portes des cellules ont déjà été ouvertes.

Ouvrant silencieusement la porte pour ne pas réveiller l’autre femme qui partageait la chambre. Je m’engouffre dans l’espace de la porte après le chien en la refermant derrière moi. Frissonnant, je me mis à trottiner à travers le couloir des chambres. Sur mes talons, mon ami n’avait pas l’air d’avoir la même gaîté ce matin. Oh mais je ne m’en fais pas. Dès qu’il sera temps d’enfiler mon uniforme, il sera heureux comme un chiot. Mes pas sonnèrent en écho dans le couloir vide … Vide ? Il me semblait. Jusqu’à ce que le chien dresse les oreilles droit devant lui. Je m’arrête en regardant devant moi, je venais de pénétrer dans le couloir sud. Là où, seul les gardiens avaient le droit de circuler. Je reprends alors ma marche jusqu’à découvrir qui traînait là. Athis toujours derrière moi. Quelle ne fut pas ma stupeur de le voir …

« … Monsieur Sinclair ?! Que faites-vous ici ? »

Je faillis sursauter à cette voix qui surgissait derrière moi. Failli seulement, n'aviez-vous jamais entendu parler du flegmme anglais ? Mais il était certain que seul mon contrôle sur moi-même m'empêcha d'atteindre le mètre quatre vingt huit d'altitude. Je me retournais lentement pour voir à qui appartenait cette voix. Une jolie fille en robe noire ? J'hausse un sourcil et cligne plusieurs fois des paupières. Je dors encore, certainement. Et pourtant non, ce n'est pas possible. Je sais que je suis réveillé. Le réveil a été dur il y a un peu plus d'une heure.

Mais qui est cette fille en tenue civile ici ? Une gardienne assurément quoique de quelques rares prisonniers osent mettre leurs habits civils. Ils ne durent pas bien longtemps, les habits, j'entends. Quoique les prisonniers dans ces tenues ne tiennent pas plus, au final. Mais ce qu'elle a dit entends qu'elle est dans son bon droit et moi dans le mauvais. Comme si je n'étais pas au courant, tiens. Il faut connaître la loi pour mieux savoir comment l'utiliser, flirter avec elle ou à défaut, quand on l'a brisé ou en quand en refaire une autre. J'étais parfaitement au courant de mon non-droit. Une gardienne donc et jolie gardienne. Soudain, la vue du chien me fait redresser la tête en arrière. Je n'aime pas les chiens dans les prisons mais il a eu l'avantage de me faire souvenir du nom de sa propriétaire.

"Dame Galanis ! Quelle joie de vous revoir de si bon matin ! Je sens que ma journée va être exquise !"

Je m'approche d'elle, les mains un peu écartées, paumes au ciel. Après quelques courtes secondes, je suis en face d'elle, lui attrape la main et me penche pour le baisemain. J'espère que le représentant canin ne va pas me sauter dessus pour avoir touché à sa maîtresse. Je me relève et continue :

"My dear, quelle admirable vision pour un bien triste prison. Vous me réchauffez le coeur. Une telle beauté ne peut éveiller que les âmes ! Ô combien je regrette de ne pas vous voir tous les jours ainsi. Que diriez-vous de faire quelque pas ensemble, chère amie ?"

Je posais alors sa petite main fragile à la plieure de mon coude fermée et commença à l'emmener vers les escaliers, de la même manière que je déambulerai en plein cocktail. Je poursuivi sur le ton de la conversation.

"Mademoiselle, à votre vue je peux voir que vous vous êtes réveillée plus fraiche qu'un rose. Aussi bien, je vous prie de me permettre de poursuivre notre dernière discussion. Nous commencions à parler de votre chien, si mes souvenirs sont bons. VOus vouliez m'apprendre quelque chose sur votre admirable compagnon. Qu'était-ce ?"

Mensonge. Je savais parfaitement qu'il n'y avait aucune conversation sur la boule de poil ambualnte et baveuse mais je me doutais que pour travailler ici avec un animal, il fallait l'aimer. J'espérais qu'elle aurait mille et une anecdotes à me narrer pendant que je la menais au travers des coursives vers le point qui m'interressait.

2838 Douce Flamme Nombre de messages : 623 Date d'inscription : 30/09/2008

Totalement ébahie, comme si un coup de tonnerre venait de me percuter. Sans avoir le temps de réagir à mon étonnement. L’homme s’était déjà diriger vers moi, la voix pleine d’entrain. Ce n’est qu’au moment où ses lèvres frôlèrent ma main que je me suis sentie rougir et timide. Une telle exactitude ne m’était pas vraiment familière. Surtout venant d’un homme mais en même temps, je ne devais pas oublier de qui il s’agissait. De l’autre côté, j’entendais mon compagnon grogner, loin d’être heureux de voir un inconnu être si « proche » de moi par la parole. Je lui lance un regard pour lui dire que tout va bien, ainsi, les plaintes entre ses crocs cessèrent. Par là suite, je murmurais un petit : « Pourquoi pas. », à son invitation de marcher un peu. Mes protégés devront attendre un peu … Mes joues prirent encore plus de rougeur quand il me fit part de ses pensées, ma foi assez flatteuses.

Portant ma main à son bras. J’avais plus l’impression de me retrouver à l’ancienne époque ou dans les soirées galas. Etrangement, ça me rappela une bête anecdote sans grande importance. Autant passer ceci sans tarder. J’hausse un sourcil, lui avais-je mentionner Athis dans notre dernière conversation ? Possible. Disons que ses temps-ci, je n’ai plus vraiment la tête à me rappeler exactement ce que je dis aux gens. Je lève les yeux vers Sinclair en basculant la tête sur le côté, le sourire aux lèvres.

« Vous me flattez. Pour ce qui est de mon compagnon, il est appelé Athis. »

Plus surpris qu’autre chose, le chien ralentit son pas quand il entendit qu’on parlait de lui. Ignorant ce que je pouvais dire à son sujet, il se contentait de garder un œil sur l’homme qui m’accompagnait.

« Si vous voulez vraiment savoir son histoire, je l’ai obtenu alors que je travaillais dans l’ancienne prison. Mais celle-ci a fermé, il y a deux ans environs. L’éducation du chien s’est donc poursuivie en Grèce. Toujours dans le milieu carcéral ... »

Sans préciser qu’il était d’un obéissance remarquable une fois sur le terrain. Son travail était devenu un véritable jeu pour lui. Recherche de drogue, arme ou encore course poursuite. Il adorait et adore toujours ça. Même ici, c’est toujours pareil, sauf qu’il n’y a plus la jeune Phaedra pour jouer avec lui après le travail. Je n’avais pas remarqué que l’homme avait les yeux bleus. Pas les mêmes que mon bien aimé, mais toutefois envoûtant. Tournant vivement la tête, j’appelle Athis à mon côté libre, il vient sans attendre. Ma main frôle son poil sombre, j’enchaîne par la suite :

« Le fait que vous vous intéressiez à mon compagnon est assez étrange. »

Je me mis à rire. D’ordinaire, les gens –surtout les détenus- évitaient soigneusement d’avoir des informations sur le chien. Loin d’être agressif, il lui arrivait par moment de dépasser la limite imposée. Surtout si je suis concernée. Enfin bref.

« Racontez moi donc votre séjour. »

Cela fait tout de même un bon moment que je ne l’avais pas vu. Les histoires se créent rapidement, il en aura bien quelques unes à me narrer. Derrière, Athis avait repris sa place en marchant derrière moi. Comme prêt à bondir si un geste mal placer faisait irruption dans les minutes à suivre.

Ainsi donc, nous marchions, elle semblait avoir oublié pour l'instant le fait que je me trouvais là où je ne devais point être. Mais j'avais dû choisir le bon sujet car elle s'attarda sur son chien.

"Athis ? Ma foi, pour un animal dont le pelage est aussi sombre que sont clairs les lys, pour celui qui veille sur sa bienfaitrice comme un père seconde un fils je trouve que ce nom est très agréable et joliment choisi."

Je n'avais pas continué mes pensées néanmoins. Athis, le loup parmi les loups des hommes. Un loup pour garder un troupeau qui était fait de tout sauf de brebis, des crocs pour des escrocs, un animal pour surveiller ceux qu'on ne pouvait presque plus qualifier d'humain. Presque : car j'étais dans le lot. Je trouvais un tel chien fort adéquat, dommage qu'il fut élevé pour me garder à l'intérieur des murs de cette prison. Je suis certain qu'il devait être très bon à la chasse. J'avalais ma salive : il l'était. Seulement il s'agissait de chasse humaine. D'ailleurs, je n'appréciais que guère la manière dont il me guettait.

J'écoute l'histoire de ce chien. Et bien, moi qui essayai de mener la conversation vers un milieu autre que carcéral, nous revoilà en plein dedans. Pour un peu, elle se remet à penser correctement et me demande ce que je faisais dans un endroit interdit au lieu de déambuler tranquillement à mes côtés. Je lève discrètement les yeux au ciel, où plutôt vers ce plafond de pierre. Elle est à mes côtés. Voilà qui explique tout simplement pourquoi elle ne réfléchit pas ! Elle m'annonce pourtant sa suspicion. Serait-elle plus intelligente qu'elle n'en a l'air ? L'ouverture de l'escalier en colimaçon se montre. Je passe devant. Les mesures de sécurité pour les gardiens ? Mais voyons quelle idée. La galanterie tout simplement ! Règle numéro vingt-trois : toutjours précéder une femme dans un escalier que ce soit en montant ou en descendant. Tout en prenant les devants, je m'explique :

"Etrange ? En quoi est-ce donc étrange que je m'intéresse à ce brave Athis ? Il me semble tout à fait digne de mon attention. Et n'est-ce pas un des meilleurs amis de l'Homme ? Sans compter que j'ai toujours aimé les chiens même si ma profession et mon appartement ne m'ont jamais vraiment laissé le loisir d'en avoir un."

Mensonges. Je n'aimais pas les chiens. Il étiat digne de mon attention mais pour le mettre de mon côté si c'était possible. Après tout, avec une bonne saucisse, les molosses ne faisaient-ils pas fête aux voleurs ? C'était une idée, ça, d'ailleurs. Si je lui donnait la mangeaille que nous obtenions au self, il mourrait forcément d'intoxication alimentaire. Un nouveau palier arrive, le dernier. Encore une coursive à traverser et je serais hors d'accusation d'être allé dans la tour interdite. Cela sonnait comme un film d'horreur. Néanmoins, je me retournais vers Damara et mettant un bras dans mon dos, je lui tendis la main pour qu'elle puisse s'appuyer dessus en descendant.

"Mon séjour ici n'a aucunement digne de considération face à une demoiselle telle que vous."

Et hop, cette fois-ci je pose vraiment mes lèvres sur cette main et je la couvre ensuite de mon autre main. Je m'approche et lui glisse à l'oreille :

"Mais vous seriez celle qui donnerait à ce sombre castel toutes ses étoiles dans le guide."

Je cru entendre le chien grogner et me reculait vivement mais sans hâte. Non, les deux choses ne sont pas incompatibles. Noblesse oblige. Je la regardai finalement en lui souriant avec tendresse. Cela n'était pas bien difficile. Elle était loin d'être un laideron. Elle sentait un peu le chien mouillé, certes mais je pourrais occulter ce point sans trop de problème. Je repris avec plus de joie :

"Alors, mademoiselle ? Et cette visite des lieux inconnus et du panorama que vous m'avirez promise ? Peut-être est-ce là l'ocassion idéale de d'en acquitter ?"

2838 Douce Flamme Nombre de messages : 623 Date d'inscription : 30/09/2008

[HJ:Sorry >< J'suis vraiment pas inspirée ces temps-ci.]

Il joue comme un enfant avec mes sens. Je reste sans broncher malgré les égares d’une certaine couleur rosée sur mes joues. Bien entendu, je ne suis pas, voire pas du tout habituée à être aussi « charrier ». A la plus grande joie de mon compagnon qui n’hésite pas à marquer quand la présence de l’homme est un peu trop proche de ma personne. Ma main de nouveau posée sur son bras, nous étions sur le point de traverser la coursive qui séparait les lieux respectifs. Inconnus … Ce simple mot sonnait déjà dans mon esprit comme une nouvelle ouverture à des connaissances qui jadis, enfuient dans mon passé. Le sourire aux lèvres, les yeux illuminés, je m’empresse de répondre avec gaîté :

« Je suis toute à fait d’accord avec vous. Mais pour cela, il faudrait savoir par où commencer. »

C’est comme avant. Lorsque je parcourais encore les pièces des temples. Toujours à chercher un détail qui aurait pu m’échapper. Enfin, un jeu de recherche basé sur la nature de l’histoire. Mais je n’oublie pas toutefois qu’il y a des lieux interdis. Donc, il fallait jouer sur les terrains appropriés. J’en appelle à Athis. Il avait vainement traîné dans les couloirs et autres endroits, ce qui avait pour but, une connaissance visuelle des lieux. Je pose donc les yeux sur mon compagnon, sans attendre. Il avança sans vraiment nous quitter des yeux. Sur le chemin, je ne pus m’empêcher de dire à toute hasard en me stoppant en face d’un des murs.

« Regardez. On peut encore voir les traces … »

Je m’abaisse en prenant appuis sur mes talons. Dans le bas du mur, la pierre était grise mais aussi noircie. Il peut être difficile de différencier les couleurs à l’œil nu. Mais pour moi, c’était très visible. Le contraste ainsi que le toucher. Même Lui, vous dira que les pierres vivent. Et qu’elles ont soufferts. Quoiqu’il en soit, il avait la preuve que le château avait belle et bien connu l’enfer des flammes. Ma main frôle délicatement la pierre. Le feu a joué le rôle d’étouffeur. C’est comme s’il avait compressé l’air de la pierre. Enfin, de belle image. Froide.

Les lieux sont multiples à porter de vue ou non. L’inconnu est un milieu nouveau, ce château. La plupart du temps, les passages qu’on qualifie de « secret » sont généralement dans la partie la moins fréquenter et la plus sûre. En me relevant, je fixe le donjon par la fenêtre. L’envie d’y jeter un coup d’œil ne sonne pas à ma porte. Pour la simple et bonne raison qu’il y a dans cette tour, des pièces que je détestais. Et rien de d’y penser, ça me refroidie assez. Les salles d’isolements et l’infirmerie … Tremblant légèrement, Athis vient à moi pour me montrer qu’il est là. En lui adressant un sourire et une caresse sur le dessus de son crâne, je me retourne vers Sinclair.

« Allons y. »

Et je me souviens
De ces mots qui t'allaient si bien
Mes rêves incertains
Où j'espérai l'amour au rivage
De mes lendemains.

Marchant à tout hasard dans les couloirs, je me rappelle timidement des journées où par la curiosité, nous emmenait droit vers l’acropole. Accompagné de lui. Le seul être que je n’aurai jamais soupçonné … Aimer.

» Comme dans un rêve, Tu es là [Pv]
» Des retrouvailles pas tout à fait comme les autres [PV Irvin]
» Comme une louve poussée par la faim affronterait le monde des Hommes... [Carl]