Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]

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Alix Emérence
252525 L'Ange
Alix Emérence


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MessageSujet: Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]   Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu] Icon_minitimeVen 26 Juin - 16:36

Il y en a qui font du trafic de drogue... Et bien moi c'est de shampoing! Je me suis arrangé avec un gardien pour obtenir un excellent savon, une bonne serviette quand je le souhaite et le tout de grande qualité s'il vous plaît... Oui parce que même si je suis une loque après un mois dans cet enfer; je tiens à ma propreté. C'est cher mais j'arrive à payer. En effet, mon agent me glisse un peu de sous à chaque visite, espérant que j'achète quelqu'un aux cuisines pour avoir un peu plus à manger... Malheureusement pour lui j'accorde bien plus d'importance à ma propreté., c'est presque maladif! Si l'eau est brûlante je me résigne, incapable de le supporter à cause des nombreuses blessures qui strient mon corps; si elle est glacée je fonce dessous, faisant tout en 4ème vitesse pour ne pas tomber d'inanition. Quelle meilleure idée que de réguler le temps de présence des prisonniers en faisant des douches un lieu à peine supportable? Aujourd'hui, il y a un miracle... L'eau est tiède et limpide; sans compter qu'il n'y a personne; pour une fois je profite du coup. Je me savonne avec soin, évitant mes plaies. Pour certaines se sont des détenus qui me sont passés dessus. Fallait pas rêver je n'allais pas échapper au passage à tabac en règle ni au viol. C'est dans doute de là que vient mon obsession pour la propreté. Quant aux autres blessures j'en ai encore plus honte que le reste car il s'agit de mon oeuvre. J'ai tout perdu, souvent je m'éveille en me demandant si je suis mort. Pour répondre, j'ai besoin de me prouver que je suis vivant. Un sourire peut vous le montrer mais ici; il n'a pas sa place; sa soeur la souffrance est tout aussi efficace et c'est elle que j'appelle pour me défaire de tout.

Ma santé déjà fragile supporte très mal ce que je m'inflige avec ce qui me tombe sous la main. Tout vacille, des petites étoiles habillent mes yeux qui ne voient autour d'eux que la laideur d'une prison. Je m'échappe! J'adore lorsque les larmes brouillent ma vue; j'y vois des chimères jolies comme tout, je me concentre sur elle et j'oublie mon enfermement. J'ai encore eu de la chance ici; je me suis fait violé une fois mais pas plus. J'ai réussi à trouver la protection d'un gros bras pour rien. Cet idiot est tombé amoureux de moi, c'est une chance parce que, possessif, il ne supporte pas que l'on me fasse du mal. Au début c'était juste un donné pour un rendu, de l'argent contre mon corps... Puis il est devenu doux, plus large, me donnant des sous sans rien me demander. J'en aurais pleuré pour lui pauvre diable; mais ça c'était le Alix d'avant, maintenant j'en ris. Il croit vraiment que ses avances vont me faire fléchir? Je n'oublie pas le meurtre de ses parents qu'il à a son actif: un gentil monsieur et une adorable femme: il me dit les avoir tué sur un coup de tête parce que la mort le fascinait. Maintenant il la hait... En effet le pauvre gosse qu'il était à l'époque avait cru pouvoir les réveiller ensuite; il était sous l'effet de la drogue en cet instant et s'en était voulu toute sa vie pour ce crime horrible. La drogue... Encore elle tiens! C'était bien le seul vice auxquel je résistais ici, par pure haine puisque c'est ça qui m'a envoyé en ces lieux.

Mais bon, j'avais beau profiter de la protection de l'un des plus respectés des prisonniers, je n'échappais pas aux habituels règlements de compte. Cet homme avait tué ses parents à cause de la drogue mais aussi d'une propension à la violence certaine. En prison il avait tué un autre prisonnier avant que je n'arrive et régnait sur l'endroit avec une main de fer. Je me méfiais quand même de mon "prince charmant" capable de s'énerver si je le décevais. Préférant payer pour mon caprice en ce qui concernait la douche plutôt que de me voir dans le lit d'un gardien sale et vicieux pour simplement avoir du shampoing il allongeait la monnaie sans se faire prier; extrêmement possessif et jaloux. je n'étais pas amoureux! Ce type me dégoûtait même un peu, me faisant pitié mais au moins il m'était utile. Utile? Un homme? Croyez-vous vraiment que j'allais rester pur dans une prison? Je l'étais en entrant ici; on a voulu me remettre dans le droit chemin et ironie du sort: je l'ai quitté en entrant dans ma cellule.

Je n'étais pas un monstre cependant; jamais je n'avais fais de mal, mais j'avais été entraîné par mon "petit ami" dans un cercle vicieux de violence, de comptes à régler; étant le talon d'Achille de Gabriel: 1M95 pour 110 kilos je payais forcément les pots cassés. On s'en prenait souvent à moi dans le but de s'en prendre à lui; cependant je préférais les coups que le viol, donc la vie était dure mais j'étais plutôt bien tombé. Vivre? Ça ne me tentait pas vraiment au final; j'avais les poignets tailladés en preuve de mon "amour" pour la fin de tout; l'appel suppliant que je hurlais à la mort. Cependant ma force physique peu élevée et la mauvaise qualité de la lame empêchait toute réussite, ainsi je me contentais de me blesser.

Tout en vérifiant que personne ne débarque je passais une serviette autour de ma taille; me plaçant devant un tronçon de miroir demeuré miraculeusement attaché au mur...-C'était la journée des miracles aujourd'hui faut croire-et passait mes doigts fins sur mon cou; la peau y était tendre et douce, c'était l'endroit le plus facile à abîmer et le plus sensible. Les larmes me venaient vite aux yeux et je partais dans les vapes très rapidement, c'était très agréable. Oui, je sais, dire que se blesser est un plaisir fait de moi un taré mais que voulez-vous? Je n'avais plus rien, alors oui, je me moquais des conséquences. Gabriel mon "ange gardien" de 1M95 n'appréciait pas ce que je me faisais, il parlait d'amour; tous ses 110 kilos étaient tendus lorsqu'il m'enguirlandait en embrassant mes blessures: lui se sentait revivre à mes côtés. Ca ne me consolait pas, non au contraire, je me haïssais un peu plus de faire le bonheur d'un criminel qui ne méritait que la repentance, le chagrin et le désespoir. Vous me trouvez juge bien sévère? Tant pis pour vous! Je le pensais, ne le disais pas... Je n'avais pas la force.
Il y a des gens capable de vivre quoiqu'ils aient fait! Moi j'étais innocent mais rien que le fait d'être en prison me faisait tellement honte que je voulais mourir, le tentait souvent sans rien réussir. Je regrettais de ne rien avoir sous la main présentement parce que je sentais que la nervosité revenait à moi. Me blesser me détendait toujours; je demeurais tel un abruti à regarder le sang couler légèrement... Ca m'apaisait presque. Non pas presque, totalement en fait.

Tant pis... J'entamais ma peau avec les ongles, y mettant toute la fureur possible pour rouvrir une plaie presque cicatrisée. Cependant quelqu'un débarqua; honteux car tout de même assez lucide pour m'apercevoir que mes actes n'étaient pas tout à fait normaux je remontais la serviette entièrement sur moi. C'était un très bel objet contrairement à celle posées sur les bancs; je la cachais alors sous l'un d'eux, me cognais en me saisissant d'une qui traînait par là pour recouvrir mon corps. Cependant mes cheveux fleuraient bon la vanille; je regrettais amèrement d'avoir prit mon temps... Enfin bon si la persone ne regardait pas de trop près ça devait aller.

¿Quién está aquí ?

Déclamais-je d'abord en espagnol, ma langue maternelle par réflexe avant d'adopter le français qui semblait être le plus parlé ici.

-Qui est-ce? Dévoilez-vous!

Oui j'avais gardé mon langage très élevé malgré ces deux mois passé en prison. Ma façon de s'exprimer si délicate était l'un des seuls vestiges qui demeuraient! Ma fragilité aussi mais j'arrivais à le cacher le plus souvent. Comme maintenant d'ailleurs! Mes sourcils fins étaient froncés en une attitude se voulant sévère. Pas de chance pour moi, mes si frêles épaules tremblaient et mon attitude de gamin pris en faut me perdais.
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Shu
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MessageSujet: Re: Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]   Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu] Icon_minitimeLun 29 Juin - 1:38

On m’avait appelé en début de journée à la réception. Ca m’avait paru bizarre au départ parce que je ne suis jamais appelé à la réception pour la simple et bonne raison qu’il fallait recevoir des colis ou avoir mal rempli un formulaire pour y être convoqué. Je m’y étais donc rendu perplexe, étant sûr d’avoir dûment rempli tout formulaire que j’avais eu sous le nez et ne recevant jamais rien (et ne voyant pas de qui de toute façon). J’avais reçu une lettre et, à ma bonne surprise, elle était du commissariat que j’avais quitté. Fort étonné qu’ils pensent encore à moi, je l’avais décacheté avec une certaine hâte pour découvrir qu’il s’agissait de ma fiche de paye très en retard. Et dire que j’avais espéré un mot d’encouragement ou un simple ‘Alors, t’es toujours pas mort ?’. Mais à quoi je pensais ?! Qu’ils allaient m’envoyer des fleurs avec ça ? Bordel, que je suis con. Mon moral tomba à zéro aussi vite qu’il était monté. J’étais alors remonté dans ma chambre, avait salué Thorkel sans grand entrain et avait saisi mes affaires pour me doucher. Les douches étaient vides, les couloirs aussi. Je n’avais pas pris la peine de regarder l’heure, je crois qu’il était tôt car Thorkel avait l’air étonné de me voir debout. En tout cas, même l’eau chaude ne parvint pas à me remonter le moral. J’étais sorti des douches en prenant soin de refermer correctement la porte derrière moi et avait longé les murs, monté les marches pour rejoindre ma chambre. Avant d’entrée, je m’étais grillé une cigarette sur le perron, sachant pertinemment que Thorkel n’apprécierait pas l’odeur de la clope puis j’avais fini par rentrer et m’allonger sur mon lit. Thorkel avait un tour de garde et il s’enquit de mon humeur avant de partir. Intérieurement, je l’en remerciais, au moins quelqu’un qui se souciait de moi.

Je suis désespérément stupide. C'est vrai. Le problème quand je dis ce genre de choses c'est que j'ai peur que les gens prennent ça pour de la fausse modestie, ou je ne sais quoi et qu'ils se sentent obligés de dire le contraire. Ce n'est pas ce que je recherche. Je ne me prends pas au sérieux et, cela, depuis un bout de temps déjà. Je suis passée maître dans l'autodérision, et de là est venue l'auto moquerie, l'auto flagellation … C'est presque devenu un réflexe. Au début, c'est comme si je me forçais, maintenant, je ne peux plus m'en empêcher. J'en suis rendue à être complètement perdue quand on me fait un compliment. C'est étrange … Bref, Je sais que je ne suis pas quelqu'un d'intéressant, intelligent ou même beau. Mais ce n'est pas grave, je veux dire, cela ne m'a jamais ,et ne m'empêchera jamais, de vivre. Je sais que je réussirais à me débrouiller, même sans tout cela. Par forcément aussi bien que j'aimerais. Mais, je m'en sortirais, je construirais une vie banale mais qui me conviendra, je l'espère. Je rangerais au placard mes fantaisies adolescentes et je vivrais heureuse, ça aussi je l'espère. Je sentais en moi cette profonde et démente lassitude du quotidien, qui ne cessait de m'irriter. Et brûlaient en moi, l'amour et le voyage qui ne cessaient de me fatiguer émotionnellement, de me rendre encore plus vulnérable. Mais je devenais encore plus sure d'une chose : j’étais un amoureux de la vie. Et que, même si je ne cessais de me plaindre, cela allait quand même beaucoup mieux. Que je ne souffrais plus. Ou tout du moins pas tant que ça. Que je respirais enfin. Que tout cela ne devait en fait être qu'un appel d'air.

Il fallait que je m’occupe l’esprit, que je trouve une parade à cette chape de plomb qui menaçait de me ligoter au désespoir. Et d’ailleurs, en désespoir de cause, je m’étais attelé à faire un peu de ménage dans la chambre. N’étant pas très ordonné, beaucoup d’affaires traînait de-ci, de-là, par terre ou sur mon lit. Cette tâche me prit toute la matinée et m’épuisa plus que de raison. Finalement, aux alentours de midi, mon ventre s’était mis à gargouiller alors j’étais descendu dans le réfectoire histoire de me remplir quelque peu l’estomac et tenir pour mes tours de garde. Je mangeais rapidement, saluant des collègues au passage, jaugeant les détenus d’un regard morne et me concentrant sur mon assiette. J’avais tout sauf envie de parler. Ma mésaventure matinale ne regardait que moi et était en réalité banale et puérile. Personne ne comprendrait pourquoi cela m’affectait tant et je n’avais vraiment pas envie de rentrer dans les détails sordides de mon passé. Ainsi mon repas avait commencé seul et s’était achevé seul. Je pris la relève pour les tours de garde et parcourut les couloirs de la prison sans conviction, traînant les pieds et soupirant régulièrement. Je me revoyais sans cesse ouvrir cette fichue lettre, me maudissant d’avoir eu l’once d’un espoir.

Cette pensée occupa mon esprit encore un bout de temps et je finis mes heures de travail sans m’en rendre compte. Je remontais dans la chambre. Un brin de poussière qui s'illumine au reflet de cette lampe qui grésille. Il est si petit, on ne le remarque même pas, d'habitude. Des fois je me rends vraiment compte de l'immensité du monde. Moi je suis un brin de poussière, qui a échappé au dernier coup de balai. Le monde est tel que chacun se sent unique, et nous sommes tous, plus ou moins remplis d'ambition. On ne cesse de se retourner sur soi-même, sans comprendre que l'on ne représente que peu de chose, voire rien. On se bat dans ce monde pour se faire sa place, pour "réussir" alors que les miettes de gloire sont totalement pathétiques tant elle sont infimes. Je ne suis qu'un point, semblable à ce grain de poussière. Et après ? Rien. Le destin me promène et il ne fait pas toujours ce que je veux.

J’allais m’assoupir quand quelque chose m’interpella. Je me levais alors rapidement et regardais dans mes affaires avec frénésie.

Je sais que j’ai oublié mon rasoir ce matin dans les douches. Quelle idiotie de ma part ! Encore une bourde. A force, je vais finir par me faire virer. Ca fait très mal sur un CV bizarrement. Encore j’aurais oublié ma montre ou ma serviette, ça serait passé mais mon rasoir ! C’est comme si je leur donnais un flingue, qui sait qui était passé dans les douches et avait pu prendre le rasoir dans le but de s’en servir comme une arme. L’air dépité, je descends les marches rapidement. Le flingue me tapote doucement la cuisse pendant que je fais de grandes enjambées jusqu’à la porte. Je finis par arriver jusqu’aux douches et attaque la poignée avec un peu trop de force (oui oui, vous avez bien lu, trop de force). Mais rassurez-vous, la poignée va bien. Bref, c’est alors qu’on m’apostrophe, une voix qui ne m’est pas familière. D’abord en espagnol, ce qui me laisse plus que perplexe, et ensuite en français. Je tombe alors sur un type assez maigre, grand, joli garçon bref un physique avantageux. Bien évidemment, je vais pas me mettre à le mater, j’ai d’autres préoccupations pour le moment. Comme de retrouver ce putain de rasoir…

« Shu, matricule zéro deux dix, je suis gardien. Décline ton identité. »

J’attends pas sa réponse et parcoure les douches d’un regard circulaire puis les arpente avec une tension accrue. Finalement, j’aperçois près des serviettes quelque chose qui m’a tout l’air d’un rasoir. J’accours vers cette chose dont le reflet bienfaiteur a capté mon regard et béni tous les dieux de la terre d’être aussi sympa avec moi. Avec tout ça, j’en aurais presque oublié mon charmant compagnon. Les yeux posés sur lui, je m’avance doucement et finit par lâcher :

« Tu n’as rien à craindre, j’avais juste oublié ça… »

Je lui montre alors le rasoir et souris.
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Alix Emérence
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MessageSujet: Re: Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]   Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu] Icon_minitimeSam 29 Aoû - 19:48

J'entends du bruit et sursaute, c'est un pas léger et sûr à la fois; rien qui ne ressemble à mes agresseurs habituels. Lentement mes yeux se relèvent, un peu craintif de découvrir que mon ouïe se soit trompée. De toutes manières, figé avec un peignoir sur le corps comme unique armure, je ne risque pas d'aller bien loin. Je repère cependant le rasoir posé sur le banc, m'étonnant qu'il n'ait pas été encore subtilisé ou usé à des fins bien moins innocentes que celle de se raser. Il y a peu de temps encore, jamais mon regard n'aurait vu une arme en cet objet inutile pour moi qui suis imberbe-vive mes origines Vietnamiennes- mais tout change n'est-ce pas? Depuis que je suis arrivé ici on me surnomme "le petit prince" ou "l'ange" pourtant; même ces douces créatures savent saigner, et faire saigner il faut croire. J'ai été abusé une fois au sein de cette prison, et ça ne doit plus jamais arriver; je n'y survivrai pas. S'il fallait se contenter de mourir, je laisserai le premier parvenu me sauter dessus, malheureusement après un viol on ne meurt pas vraiment. L'âme est condamnée à vivre tandis que le coeur survit, bien obligé de battre pour cette cruelle chose qu'est l'âme et qui refuse la fin; c'est pourquoi je me battais tant pour rester sain et sauf, sûrement pas par amour pour ma propre personne.

« Shu, matricule zéro deux dix, je suis gardien. Décline ton identité. »

Craintif mais déterminé, à peine soulagé que ce soit un gardien-l'un d'entre eux me veut du mal, ils ne sont pas mieux que les prisonniers! Moi qui les croyait naïvement dieux et déesses salvateurs éphémères de cet enfer, je m'étais trompé; pour la plupart, ils se plaisent à pourvoir cet enfer-.

-Matricule 252525

J'ai toujours de la peine à énoncer mon nom et prénom: comprenez, eux ils appartiennent au monde libre. C'est comme si mon identité m'attendait au dehors de ces murs. Prononcer ces deux patronymes ce serait les faire entrer ici; m'emprisonner totalement. De toutes manières les gardiens n'en ont rien à faire la plupart du temps. Nous ne sommes que des numéros pour eux; des saletés de numéros. C'est vrai. Beaucoup ont commis des crimes atroces qui font qu'ils ne méritent pas de considérations mais moi je suis différent, je n'ai rien fait! Bien sûr lui-car c'est un homme-ne peut pas le savoir... N'empêche ça ne me console en rien. En tout cas je recule, histoire de bien lui montrer que je ne lui veux pas d'ennuis. Je suis le bon chienchien obéissant que l'on me demande d'être. J'ai plutôt intérêt car mes cheveux embaument encore de ce bon shampoing qui nous est normalement prohibé... Oui, j'ai fais une douche de luxe et même si le crime n'est pas bien grave je pourrais passer un mauvais quart d'heure. De toutes façons ce n'est pas ça qui l'intéresse visiblement: ahhh le rasoir! Tout s'explique!


« Tu n’as rien à craindre, j’avais juste oublié ça… »

Je hoche doucement la tête; intérieurement je lui demande de prendre son engin et de vite se barrer. Je ne supporte sa présence à cause de ce qu'il m'a dit précédemment. Je ne sais pas pourquoi... Le fait que l'on soit seuls ici? Ou alors le pistolet qui ceint ses côtes? Sans parler du rasoir qu'il tient désormais entre ses doigts. Je recule encore d'un pas. Le "tu n'as rien à craindre" me rend encore plus nerveux puisque la plupart de mes agresseurs ont la bonne idée de me jeter ça à la figure avant de me faire des misères, sans parler de ce gardien qui apprécie un peu trop l'idée de me caresser les épaules ou encore le postérieur. Des " Tu n'as rien à craindre petit prince", "Tu n'as rien à craindre mon ange, fillette ou petite princesse" j'en ai entendu des tonnes alors évidemment ça ne me met pas à l'aise. Je m'éloigne encore un peu plus, devant sans aucun doute le mirer d'un air farouche et inquiet. Pourquoi ne part-il pas? Histoire que je me rhabille en vitesse et me tire. Je ne veux pas qu'il voit les blessures que je m'inflige pour me calmer sur le cou ou entre l'épaule et ce dernier voir sur les bras. Ses questions muettes, je les envoie balader d'un regard fuyant et doux. Trop doux: ça veut dire résigné, suppliant même. J'ai peut-être vu le rasoir comme une arme: c'est un premier pas vers l'auto défense mais quand bien même, je demeure un ange sans grandes armes encore. Si je le pouvais, je m'enfuierais d'un coup... Pourtant avec son gabarit le gardien ne doit pas faire bien peur aux gros bras du coin. Je me demande furtivement comment il fait pour assoir son autorité sans problèmes avant de revenir à mes propres questions, j'en ai bien assez comme ça pour m'occuper des autres tiens. La première chose à résoudre avant tout était cette question: Pourquoi ne part-il pas?

* Que te vayas demonio, tal como los otros, eres como ellos. Vete! Vete! *

HJ: traduction: Va-t-en démon, pareil que les autres, tu es comme eux tous. Va-t-en! Va-t-en!
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MessageSujet: Re: Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]   Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu] Icon_minitimeDim 30 Aoû - 21:42

Devant moi, matricule 252525 semble hésiter quant à l’attitude à adopter. De mon côté, je suis totalement détendu. Sans blague, je peux l’être étant donné que j’ai retrouvé mon rasoir, et avec la lame messieurs dames (applaudissements) ! Ma main s’empêtre dans mes cheveux pour placer ma mèche de cheveux correctement sur mon œil droit. Évidemment, je l’observe et je reste planté là comme un con. Je sais pas trop ce que j’attends. Peut-être que j’espère qu’il va me parler, me tenir la conversation mais je crois que c’est mal parti. Au contraire, il a l’air mal à l’aise et je ne sais pas quoi faire pour lui montrer que je suis un gardien inoffensif. Enfin, faut pas non plus abuser. J’ai un flingue et un rasoir si on m’fait chier. Pour le flingue, on oubliera bien vite que je sais à peine tirer avec. Le rasoir, ça reste une valeur sûre. Mais je réfléchis déjà à comment me défendre alors qu’il n’a pas amorcé la moindre attaque. Enroulé dans sa serviette, il ne m’a pas quitté des yeux. Je sais que j’suis beau mais bon… faudrait pas que j’en rougisse. Ahem, outre mes pensées quelque peu narcissiques, je pourrais faire quelque chose. Comme bouger ? Ou parler ? Oh ouais, ce serait sympa que je fasse ce genre de choses.

Il ressemble un peu à un animal traqué. Ou blessé. Un mélange des deux. Je ne saurais pas trop vous dire. C’est dur à décrire. Au départ, j’ai pris ça pour de l’intelligence impressionnante. En gros, j’ai pensé qu’il préparait un mauvais coup. C’est vrai quoi, il s’est reculé en me voyant. Comme si je l’avais surpris. Pourtant il ne cache rien dans ses mains. Il a même remonté sa serviette, pudique. Mais il y a quelque chose qui cloche. Serait-ce de la crainte ? Ne me dites pas qu’il a peur de moi. Si c’est le cas, je crois qu’il est la première personne à avoir peur de moi. Putain, je suis un gardien terrifiant. C’est à mourir de rire. Vraiment, digne d’un bon roman pour midinettes. Si la situation avait été différente, je crois, et j’en suis même sûr, j’aurais éclaté de rire. Mais dans ses yeux, c’est bien de l’angoisse que je lis et ça me blesse. Je sais, je fais chier. Pour une fois que quelqu’un ressent une once de terreur en m’voyant, je devrais être content, sourire et le menacer pour que l’instant soit encore plus jouissif. Mais, non. A la place, je joue au psy' et cherche à découvrir pourquoi je lui inspire cette peur. Ridicule.

Je sens que si je m’approche de lui, il va s’enfuir. Parce qu’il m’a l’air vraiment farouche comme mec. Et j’ai jamais abordé ce genre de personnes alors ça complique tout d’suite mes possibles rapports avec matricule 252525. En effet, je ne connais pas son nom. Peut-être qu’un jour, j’apprendrais les noms qui s’associent avec les matricules et je serais incollable. Hop, un numéro de matricule et je te déballe qui c’est. Mais hélas, ce jour divin n’est pas prêt d’arriver. Déjà que j’ai une mémoire de poisson rouge et parfois un QI de moule… Inutile de préciser que je suis maladroit et émotif pour couronner le tout. Avouez que sinon, ce serait pas drôle. Qu’importe, j’ai d’autres chats à fouetter que de me morfondre sur mon sort. Parce que mon regard s’est arrêté à un endroit bien précis de sa personne : son cou. Dans d’autres circonstances, j’aurais esquissé un sourire charmeur. Mais je vais me passer de ces effets pour aller droit au but.

IL Y A DU SANG SUR SON COU !

Je n’irais pas jusqu’à m’évanouir à la vue du sang mais c’est pas loin quand même. Du coup, je déglutis difficilement et tente de me raisonner du mieux que je peux. C’est rien, juste un peu de sang sur son cou, pas de quoi en faire un drame, hein. Mais bordel, que fait ce sang sur son cou ? Est-ce que quelqu’un l’a agressé avant que j’arrive ? Est-ce qu’il s’est fait ça tout seul ? Est-ce que… oh et puis, je dois l’aider ! Ah, vous trouvez que le nom de Justicier au Grand Cœur me va bien, ouais, je trouve aussi… Problème. Il ne me permettra jamais d’approcher. A moins que…
Je m’apprête à faire –ce que beaucoup jugerait comme tel- une connerie. Mais allons-y gaiement ! Lentement, je défais ma ceinture. Non non, je me déshabille pas. Vous m’prenez pour qui ? Sur le sol, je pose mon rasoir et la ceinture dans laquelle est lové mon flingue et quelques cartouches. Vois, je suis comme toi. Jamais, je ne te ferais du mal. S’il te plait, interprète mon geste comme une offrande et comme une preuve de ma sincérité. Pas à pas, je m’avance vers toi. Je ne cherche pas à t’amadouer, je cherche simplement à t’aider. J’aimerais tellement que tu le comprennes. Alors doucement, je parviens jusqu’à ta frêle silhouette.

Tu sais, j’ai envie d'un chemin ensoleillé plutôt que celui que j'ai emprunté. Je me demande si j'ai fait le bon choix, si je vais être à la hauteur. Devant moi je ne vois que du vide et ça me fait peur. Il va pourtant falloir sauter dedans... sans parachute. Si tu veux, je serais là à l'atterrissage, les bras grands ouverts et de la chaleur à revendre pour réchauffer ton petit cœur ; pour l'instant il me paraît plutôt grelottant, eh oui, c'est vide mais il fait froid et il n'y a pas de lumière... Moi aussi j’ai peur de me cogner à des trucs pas très cools alors ça serait sympa si quelqu'un pouvait allumer ! Toi ? Je crains que tu ne puisses pas, tu sembles ne pas savoir où est l'interrupteur.
Je n’attends pas que tu me rejettes ni même que tu m’insultes. J’agis vite. Avant d’arriver jusqu’à toi, j’ai pris une serviette. J’en mouille un coin et l’applique contre ton cou. Très doucement, je viens effacer ce sang qui te souille et me déplait. Je t’intime, sérieux :

« Tu devrais aller désinfecter ces plaies. »
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MessageSujet: Re: Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]   Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu] Icon_minitimeMer 2 Sep - 19:43

Je le regarde s'approcher. Si j'avais pu, je me serai enfuis. Pourtant, quelque chose dans sa gestuel, dans son regard ainsi que son imprudence. C'est vrai, j'aurais pu être dangereux! J'aurais pu... Mes yeux montrent bien que je ne suis pas d'accord et pourtant il continue. Je le hais, pourtant je reste. Il m'intrigue, c'est vrai. Au moins ce gardien à du mérite car il y a de la douceur dans son attitude, quand bien même il se dépêche d'arriver à ma hauteur, sans doute craint-il que je m'enfuis. Il n'a pas tort. De craindre que je m'en aille je veux dire. Avant que je n'ai vraiment le temps de réfléchir, prostré dans ma position, trop occupé à le surveiller il a saisi une serviette, l'a mouillé et l'applique sur ma blessure. Je sursaute bien évidemment. Je pose même ma main sur son poignet, vous savez, à la façon d'un enfant qui ne veut pas que sa mère touche son bobo parce que le désinfectant ça pique. Sauf que moi; c'est une autre douleur qui me pique... Pas physique, plutôt mentale ayant d'ailleurs tendance à se répercuter sur mon corps.

« Tu devrais aller désinfecter ces plaies. »

Le pauvre, il a l'air choqué de voir cette égratignure dans mon cou... S'il savait ce que j'ai là-dessous. Aller désinfecter ça? Pour que l'on touche de partout??? Pour que l'on me pose des questions sur les autres? Oui parce qu'en fait, ce ne serait pas la seule à désinfecter... Non, c'est hors de question; je recule, ne supportant pas plus son inspection, la couleur de mes yeux s'est étrangement éclairci en prison. C'est du plus bel effet d'ailleurs! Je n'obtenais cette teinte d'or aux éclats d'argent si étrange qu'au soleil avant... Et maintenant, même dans l'ombre, je l'ai pour moi. Ces rayons de miel et d'ambre emprisonnés sous mes paupières mi-closes l'observent donc, j'ai l'air de lui dire " je te remercie pour ta sollicitude, mais désormais, laisse-moi." Au moins, ce n'est pas l'un de ces monstres visiblement. Je me méfie encore un peu; mais rien qu'un peu. D'ailleurs, j'arrive même à retrouver l'usage de la parole.

-Vous avez eu de la chance... De retrouver ça je veux dire.

Moi je n'ai jamais eu à utiliser cet engin. Mes origines sans nul doute vietnamiennes si discutées et disputées par mes parents font que je suis imberbe. Je n'ai pas à supporter l'invasion ni sur le menton, ni sous les bras ni dessus et encore moins les jambes. Ca m'arrange, quand je vois le mal qu'ont les prisonniers à obtenir le droit de se raser! Ils doivent être mit sous surveillance pour le faire à tour de rôle tous les 3 jours ou ils n'en ont plus la force tout simplement. Moi je ne l'aurais plus eu, et là, j'aurais eu l'air encore plus minable que je ne le suis déjà. Je m'éloigne tout doucement, et je m'essuie. Pourquoi reste-il planté là. Timidement je relève la tête vers lui. Mes cheveux humides commencent déjà à sécher et les bouclettes habituelles de mes cheveux noirs comme la nuit apparaissent petit à petit. Je m'attache à regarder son piercing. Je me demande si ça change le goût de la nourriture ou si ça le gêne, Si c'est cher, et si ça fait souffrir sur le coup. En fait ça m'occupe et puis il faut dire que j'ai toujours été très curieux. Ce trait de caractère enfantin et bien doux ne m'a pas quitté malgré la prison; il m'offre un petit répis à chaque fois. C'est un plaisir de se poser des questions aussi "inutiles" que cela plutôt que de chercher à savoir si mes agresseurs ne sont pas dans le coin ou quand est-ce que j'aurai la visite de mon avocat.

-Je vais me changer. pourriez-vous vous retourner s'il vous plaît?

J'ai dis ça gentiment mais fermement quand même. Je me dépêche de m'habiller puis revient au même endroit, sans savoir pour quoi, par réflexe peut-être... J'aurais pu partir pourtant, et je me plante devant lui qui est toujours là. J'ai précieusement rangé mon shampooing, le fameux shampooing interdit ainsi que la serviette moelleuse et bien épaisse. C'est pas beau le trafic; je sais...

-Auriez-vous perdu quelque chose d'autre Se
ñor Guardian?

Croyez-le ou non, j'ai dis ça sur un ton presque malicieux. Il m'amuse presque à rester comme ça, les bras ballants. Ils ne sont pas payés pour courir dans tous les sens apparemment par ici. Je suis vêtu, j'ai précieusement rangé ce qui m'appartenait-quand on a presque plus rien, on ferait une maladie, même pour une bouteille presque neuve de shampooing et une serviette, croyez-moi!- puis il a respecté mon intimité, alors je suis un peu plus détendu. Juste un peu en fait mais la différence paraît énorme toutefois.

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Shu
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MessageSujet: Re: Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]   Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu] Icon_minitimeSam 5 Sep - 0:04

Tout en moi me dicte de l’aider alors que c’est un prisonnier et que, par conséquent, je devrais me méfier. Mais la petite voix dans ma tête joue aux abonnés absents. Du coup, j’dois me référer à mon instinct, qui est légèrement bancal. Je le rappelle, mon flingue et mon rasoir se prélassent par terre, loin de moi, tout ça parce que j’ai été assez con pour les y poser emporté par un élan d’humanité qui, ma foi, paraît naturel mais est totalement insensé. Alors forcément, lorsqu’il me rappelle mes obligations, je reste interdit. En effet, j’ai de la chance de le retrouver intact et nous savons aussi bien l’un que l’autre que ce genre d’objet constituerait une arme idéale dans une prison. Je me félicite intérieurement d’y avoir pensé, vous ne vous imaginez même pas les problèmes que j’aurais eu et les répercussions phénoménales que mon oubli aurait pu causer. Il va falloir sérieusement que je m’achète un cerveau, parce que ça craint…

Il me demande alors de me tourner parce qu’il va se changer. Étant donné que je suis naïf et imprudent, je m’exécute. Cela ne m’a bien évidemment pas effleuré une seule seconde l’esprit qu’il pourrait en profiter pour récupérer mon flingue (pas chargé) et le rasoir (mon précieux) pour me réduire en une bouillie immonde. Finalement, après quelques minutes où je gamberge silencieusement, je finis pas me retourner et constate qu’il est de nouveau en face de moi et habillé. Mais je suis en dehors de tout ça. Complètement déconnecté, je demeure muet et me contente de poser mes yeux sur lui. Une vie en demi-pente, la lumière éteinte, quelque part sur Terre. Une vie en demi-teinte, la lumière inexistante. C'est toujours le même film qui passe, quelque part sur place. Novembre toute l'année, toute l'année c'est novembre. Le ciel blanc, le ciel est blanc cassé. La pluie à contre-jour, le temps des retours ou des grands départ dans l'autre sens. Quelque part, j’espère que quelqu’un pense à moi. Dans mon dos, le mal se répand. En toute occasion, tout le temps, il jure à qui l'entend que j'adore le goût du sang. Dans mon dos qui n'a plus d'ailes, bientôt je ne serais plus qu’un être saigné à blanc.

Le pétale ou l'épine, le soleil ou l'ombre, je ne sais que choisir, j'ai peur de creuser ma tombe.
La rivière ou le lac, en douceur, en trombe, et cet insupportable trac qui me paralyse et m’effraie. Si jamais je suis l'un de vous, l’un de ces gardiens sans cœur, alors je ne pourrais concevoir de vivre plus longtemps. Je veux être un atout. ‘Non’ est le premier mot que j'ai su, quand j'ai vu que j'étais un garçon et que mes parents étaient déçus, et que mes cheveux n'étaient pas blonds, et quand je me suis aperçu que ce n'était pas ma vraie maison, je suis passé inaperçu. Le combat ou la prose, la caresse ou l'ambre, j’aimerais offrir quelques roses à quelqu’un, n’importe qui, peu importe si elles finissent seules dans une chambre en fanant. Le monde entier m'a fait cocu alors je ne me fais plus d’illusion…

-Auriez-vous perdu quelque chose d'autre Señor Guardian?

Il faut dire que j’dois avoir fière allure. Si ça s’trouve, je ressemble à un poteau télégraphique. Remarquez avec quel talent je m’intègre parfaitement au décor, on y voit que du feu. Je ne pense à rien, je me contente juste de le regarder. Au fond, c’est malpoli de dévisager les gens mais ça me fait ni chaud ni froid. Il doit me trouver bizarre comme gardien. Ou tout du moins, complètement à côté d’la plaque. Et il aurait raison. J’ai légèrement sursauté en entendant sa voix, revenant dans cette réalité écrasante beaucoup trop vite à mon goût. Un sourire empreint d’une certaine tristesse étire mes lèvres alors que je lui réponds :

« C’est fort possible… »

Je ne lui en dirais pas plus. J’ai dans le regard cette part de mystère qui fait que je suis une sorte de survivant du naufrage qu’est ma vie. Qu’il me pose des questions si le cœur lui en dit. J’y répondrais ou pas, je ne saurais le dire. Avant, j’aurais fait mine de ne pas avoir entendu. Maintenant… tout cela me passe par-dessus de la tête. C’est selon mon humeur. Je ne m’adapte plus, c’est aux autres de s’adapter et s’ils ne se montrent pas coopératifs alors ils s’en vont et tant pis. Mon regard se repose sur ses marques dans le cou. Ces dernières ne saignent plus mais rougeoient comme la braise. Je sais bien que je vais encore l’embêter avec ma remarque et que c’est sans doute pas mon rôle, et aussi qu’il est assez grand pour gérer ça tout seul mais je ne peux m’empêcher de lui proposer :

« Si tu veux pas passer par l’infirmerie, ce que je comprendrais parce que moi-même j’aime pas ça, je peux les désinfecter moi-même. »

Et après, on s’marre un bon coup, on fait la causette et puis pour couronner le tout, j’te propose de devenir mon ami et tu acceptes. Avec des sourires, plein de gestes, de la joie et de la bonne humeur. Youpi. Je me rends compte que la situation peut prêter à confusion, c’est pourquoi je rajoute :

« Enfin, c’est seulement si tu le veux. »

Aussi incroyable que cela puisse paraître, ton avis compte. Énormément. Je jette un coup d’œil, très rapide, sur mes effets personnels qui n’ont pas bougé d’un millimètre et reviens poser mon regard gris sur Matricule 252525. Dans mon esprit, il y a un bug technique lorsque j’emploie ces chiffres. Je mentirais si je disais que cela me plait de l’appeler par son matricule. Ce n’est pas pour rien que les humains portent des noms à la place de matricules : le prénom est la clé de la personne. C’est le cliquetis délicat de sa serrure quand on veut ouvrir la porte. C’est la musique métallique qui rend le don possible. Le matricule est à la connaissance de l’autre ce que la carte d’identité est à la personne : rien. La question me brûle les lèvres et finit par en franchir le seuil :

« C’est quoi ton prénom ? L’emploi des matricules est volontairement déshumanisant et je m’abaisserais pas à ce genre de pratiques. »
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Alix Emérence
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MessageSujet: Re: Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]   Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu] Icon_minitimeMer 9 Sep - 16:04

Il est étrange ce gardien. Complètement perdu ailleurs. J'aime assez l'idée qu'il soit rêveur; car les rêveurs ont forcément bon coeur. Mon agent disait toujours au photographe mécontent-oui, je passais plus de temps à rêver qu'à poser- qu'il ne fallait pas s'énerver contre moi mais profiter au contraire pour prendre ses images. Il avait raison, car rien n'est plus beau que le regard d'un rêveur. Il est toujours plein d'humanité, quand bien même ses songes éveillés sont infernaux. Se souvenir d'un triste passé ou d'un joyeux antan; c'était capable d'avoir des regrets pour ses erreurs ou des remords parce que le bon temps était fini. Il s'agissait de sentiments humains admirables à observer. Je l'observe donc, mais au final, j'ai bien dû le ramener dans le vrai monde-à contrecœur j'avoue- parce qu'il avait l'air d'attendre quelque chose de moi, et que j'aimerais bien ne pas rester planter là comme un idiot pendant deux heures. Apparemment cet homme ne voulait que ma présence, il ne me demande rien, ne me questionne pas plus. Alors qu'est-ce qui me retient? Son calme? Ses rêveries? Ou sa sollicitude naïve? Je n'en sais absolument rien, toujours est-il que je reste. J'aime à croire que c'est par crainte du gardien et du bâton mais je crois qu'il y a autre chose. Sans doute que la douce compagnie me manque. En prison, ceux que vous côtoyez n'ont rien de rêveurs, croyez-moi!

« C’est fort possible… »

-Ce doit être une métaphore poétique, vous savez, ces poèmes mélancoliques où l'on dit avoir oublié quelque chose dans sa vie. Or je ne vous vois pas vraiment fouiller les recoins de la salle. Si ce que vous avez perdu n'est pas ici; alors cassez le cliché. N'attendez plus que ça revienne, allez le chercher.

La vie? Il faut toujours courir après elle! Si agile, intrépide, elle serait bien capable de faire tourner la tête à notre mère la Terre. Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça. Sans doute parce que ça ne sert à rien de rêver comme ça. Oui, j'aime ceux qui songent, ceux qui imaginent quelque chose, une vie, parfois un objet ou un désir; mais ceux qui ont perdu quelque chose, il ne faut pas les laisser rêvasser de façon mélancolique, à la fin, ils se perdent tous seuls. Ce serait dommage car ce gardien à l'air plutôt gentil. Ma voix a été plutôt douce, comme toujours quand je philosophe. Oui, j'adore la philosophie! Encore un cliché de cassé... Non les mannequins ne sont pas que des êtres superficiels, délicats-ça, je ne dis pas- et tournés entièrement vers leur silhouette. J'adore les livres, la culture et la poésie! Parfaitement! D'ailleurs mon agent m'a payé des professeurs particuliers-et les meilleurs en plus- sur ma demande, mon seul caprice. Du coup j'ai pu rattraper mon retard vu que j'avais dû arrêter les études à 16 ans pour les reprendre vers mes 17 et demi. Grâce à mes professeurs, j'ai un bon niveau, surtout pour la littérature et les langues. J'adore les langues! C'est la liberté que de pouvoir s'exprimer partout comme on veut... Bon là, en prison, pour la liberté je repasserai.

« Si tu veux pas passer par l’infirmerie, ce que je comprendrais parce que moi-même j’aime pas ça, je peux les désinfecter moi-même. »

-Hum? De quoi?

Et voilà, c'est moi qui rêve désormais. A tout, à rien, en fait... Je suis l'exemple même de cette fichue métaphore poétique, vous savez, ce "truc" qu'on a oublié dans sa vie: moi c'est ma liberté le jour de ma majorité. Ils m'ont mis dans cette saleté de cellule. Mais moi, contrairement au gardien, je ne peux pas courir après pour la retrouver. Je ne peux pas sortir. Cependant je redescend vite sur terre lorsqu'il recommence avec ces histoires de plaies. Cette fois, je n'ai pas trop intérêt à dire non, sinon il va m'obliger et peut-être même avoir quelques suspicions. Ayant encore la balle en main je répond en précisant bien, appuyant sur l'article indéfini féminin et surtout singulier.

-Si vous y tenez. Mais ce n'est qu'une petite égratignure de rien du tout.

Je ne veux pas qu'il pense-à juste titre- que j'en ai ailleurs! Pour la drogue et tout, il peut bien en profiter pour me faire un test s'il veut. De ce côté là j'ai réussi le miracle d'être l'un des seuls prisonniers totalement clean comme on dit. N'empêche, tout le monde râle contre la haine; mais moi je la bénis. C'est ma haine pour cette drogue qui m'a fait plonger, moi l'innocent, dans ce lieu qui m'aide à résister. J'aimerais m'envoler, m'échapper, l'idée de m'abîmer ne me fait même pas peur, de ça je m'en fiche! Cependant ma haine pour la drogue, c'est un peu mon dernier principe; histoire de dire que je suis encore innocent, enfermé pour rien. Il y a peu avec Irvin, je voulais commettre ce "crime" qu'est celui de perdre sa virginité aux mains d'un inconnu pour ne plus regretter mon enfermement, apprendre l'art de la "luxure" pour enfin être coupable; avoir quelque chose à faire là-dedans. Maintenant j'ai changé d'avis. Je suis innocent et veut le rester jusqu'à la fin! Je veux prouver que la justice à ses failles, jusqu'au bout... Et ce même si je dois mourir dans l'anonymat et la fausse culpabilité, ma conscience sera tranquille pour elle-même, c'est déjà ça.

« C’est quoi ton prénom ? L’emploi des matricules est volontairement déshumanisant et je m’abaisserais pas à ce genre de pratiques. »

Mon corps se raidit un peu. Il ne l'a pas comprit? Pourtant c'est un rêveur comme moi; il aurait dû! Si je prononce mon prénom, j'emmène mon identité entre ces barreaux; je m'emprisonne totalement sans rien pour m'attendre ou défendre ma liberté au-dehors. C'est bête hein! Mais je ne veux pas qu'Alix soit ici. Seul le matricule doit l'être. Après tout, ce n'est pas fait pour les humains là-dedans. J'adore mon prénom... Mes parents ont bien choisi, l'une des seules choses qu'ils aient réellement bien fait. C'est doux et frais, poétique et rare. Son féminin Alice ou tout simplement Alix-car c'est mixte- me plaît beaucoup également. Alix au pays des merveilles ou des rêves. Dois-je vraiment sacrifier ça? Remettre mon identité fragile entre ses mains.

-Mais je ne suis pas sensé être un humain. Ceux qui sont prisonniers entre ces murs ne le sont pas, n'est-ce pas?

Ma voix se fait un peu plus sèche. En fait je dis la stricte vérité, je ne veux pas que certains aient le droit à des égards, car véritablement, ce sont des monstres! Ah si je pouvais moi-même massacrer Jeff Stiller de mes mains, adieu innocence mais tant pis!

-Alix. Et je suis innocent.

Je devais rajouter ça. Pour ne pas trahir mon nom, je devais dire la vérité évidente qui le suit. Je baisse la tête doucement. Une fille gardienne m'a cru un jour, Irvin aussi, et lui? Sans même y croire je parle de mon obsession. Une partie de moi est persuadée que ça se passera ainsi, comble de douleur, l'autre est sûre que non justement.

-Bientôt, ils verront leur erreur et rouvriront mon dossier! J'en suis certain.

L'infirmerie... Ma santé fragile s'étant accentuée encore plus et me valant des évanouissements sans raisons-plus ou moins- m'y ont mené plus d'une fois. Ainsi je connais le chemin. S'il veut désinfecter mes plaies lui-même, va-t-il m'emmener là-bas ? Ou bien existe-t-il un local réservé pour ça, plus intime? Je ne sais pas, alors je fais comme j'ai fais depuis son arrivée, je reste planté là. Bouillant de colère intérieure comme toujours lorsque je parle de mon innocence, enragé de ne pas être libre au moment même où je prononce une fois de plus la vérité. Je baisse la tête mais sens que mes yeux d'or s'enflamment... La vérité ne libère pas toujours. Les slogans qui disent ça mentent!

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Shu
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MessageSujet: Re: Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]   Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu] Icon_minitimeJeu 17 Sep - 22:25

Aller le chercher. Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Oublier... ce que j'en sais ? Je n'en sais rien pourtant mais, je ne les vois plus jamais. Tel qu'elles ne sont... pas. Dévoiler le court du temps. Dévoiler la nuit et le prix des choses. Dévoiler, dévoiler. Rien n'est plus clair, pour autant, et tout est plus effrayant. J'aimerais revoir les choses, comme je les voyais avant. Tel qu'elles ne sont pas.

Je rêve d'amour, mais j'en crève. Je m'abîme le cœur à force d'illusions. Je m'assassine avec des rêves de bonheur. Je n'accepte pas la vie qu'on me propose Je suis un enfant capricieux qui pleure ce qu'il n'a pas. J'ai envie de beauté, de grâce... Je veux réussir et je tombe toujours un peu plus bas. Il est déjà trop tard pour tant de choses, le temps engloutit tout ce qu'il touche. Je ne supporte pas le fait de n'être rien, qu'un point insignifiant. Je voudrais être tout et son contraire. Je voudrais aller au bout de mes ambitions, mais... je ne peux pas J'ai trop de désirs qui se bousculent ... Alors, à force je ne me concentre sur rien, le temps passe et je n'ai rien fait. Je reste coincé dans cette baraque, dans mon confort d'occidental à aller dans le virtuel chercher ma dose d'espoir quotidienne. Je lis des histoires de vies extraordinaires pour oublier ma vie si... banale. Et puis, je culpabilise car je sais que je ne devrais pas penser à tout cela. Mais... c'est plus fort que moi... toujours plus, je cherche toujours plus. Perfectionniste ? Oui, idiot surtout.

Et si c’était ça ?

La personne perfectionniste s’impose des standards d’excellence extrêmement difficiles à atteindre, voire impossibles. Elle ne sait doser ses efforts, se surinvestissant parfois dans des activités de moindre importance au détriment de certaines plus prioritaires. Pour elle, les détails comptent autant que l’ensemble et elle demeure inflexible dans le choix de ses priorités et de ses façons de faire. La personne perfectionniste a de la difficulté à travailler en équipe et à déléguer. Elle doute constamment d’elle-même et n’accepte pas ses limites et ses imperfections. Sa valeur en tant que personne dépend de ses succès et de sa réussite. Elle se juge sévèrement et accepte mal la critique. La moindre erreur est vécue comme une cuisante défaite. La personne perfectionniste est une éternelle insatisfaite et ressent très souvent de l’anxiété, de la honte et de la culpabilité. Elle appréhende l’avenir et redoute l’échec.
J'ai peur. J'échoue en ce moment, j'échoue. Je veux être quelqu'un de bien. J'ai perdu toute objectivité par rapport à moi-même. J'ai peur. Je me sens seul. Je le veux, lui. Je veux parler à des gens. Je ne veux plus m'arrêter, je veux courir.

-Mais je ne suis pas sensé être un humain. Ceux qui sont prisonniers entre ces murs ne le sont pas, n'est-ce pas?

Je me crispe, serre la mâchoire, outré par ces mots. Et pourtant. Ca crève le sens. Ils le savent, nous le savons, l’humanité entière le sait. Mon regard, soudain le fuit. Qu’il m’assène cette remarque, comme un coup de massue, me rend morose. Je ne me sens pas très bien, à dire vrai. Parce que dans cette histoire, je suis un des responsables de cette déshumanisation. Mais je refuse ! JE REFUSE. C’est trop cruel. Il a peut-être commis de erreurs, plus grosses que lui, mais je refuse qu’il perde pour autant le statut d’être humain. Pas parce que c’est lui. N’y voyez pas un traitement de faveur. C’est valable pour tous les autres détenus ici. On les maintient en vie pour les écraser de plus bel, leur en faire voir de toutes les couleurs, leur faire comprendre qu’ils ne sont plus rien. De la merde, c’est tout ce qu’ils sont. Voilà ce qu’on leur met dans le crâne. Mais c’est faux ! Je refuse de faire partie de ce complot, de cette mystification. Tout cela me dépasse. L’humain est tellement con. Je suis con. Je l’ai toujours su que c’était ainsi mais je n’ai jamais voulu me l’avouer et maintenant qu’on me l’a servi sur un plateau d’argent, je nie et contourne. J’ASSUME. Oui, je fais partie de cette société de surconsommation qui met les gens en cage pour mieux les traiter comme des détritus. De ce monde au capitalisme démesuré, à la démocratie bancale, à l’argent blanchi, à la misère sociale. C’est ridicule et pourtant, je vis dans ce monde et j’en redemande !

On renaît à chaque fois que l'on réaffirme que l'on accepte la vie, voir qu’on l'aime profondément.

Et son nom tombe, un peu comme une plume, dans ce monde de brutes. Alix. C’est rafraîchissant, ça pétille un peu sur la langue. J’aime beaucoup. Et comme un nom de famille, il m’avoue qu’il est innocent. Je ne sais pas trop quoi en penser. Il a l’air tellement fragile ici. Mais n’a-t-on pas vu des cas semblables qui se révélaient être très violents ? Pour le moment, il n’a montré aucun signe de violence, au contraire. Un peu de soumission, de la crainte. Par rapport à ce qu’il m’a dit, il semble cultivé et intelligent. Il est jeune, beaucoup trop jeune. La justice fait mal son boulot. Comment peut-on mettre en cage un oiseau aussi frêle ? Je secoue la tête, totalement désemparé. Chacun de mes mots meurt entre mes lèvres. Je suis devenu aphone. Et ce qu’il rajoute finit d’achever le peu de sympathie que j’avais vis-à-vis de la race humaine. Tous des connards… Sans exception.

Je me détourne et me dirige vers le meuble où sont rangés les serviettes et autres produits. Il y a un placard fermé à clé. Super Shu sort son trousseau de sa poche et examine les clés, dubitatif. Finalement, un éclair de génie lui traverse l’esprit au point que la lumière vienne poindre dans ses yeux bleu gris. Je m’empare de la clé qui semble la plus appropriée et en rentre l’extrémité dans le trou prévu à cet effet. (Je vous assure qu’il n’y a rien de sexuel dans ce que je viens de dire !) Je la fais tourner jusqu’à entendre le déclic attendu et sésame, ouvre-toi. Dedans, il y a une trousse de secours si vous voulez tout savoir. Je suis pas allé ouvrir ce putain de placard dans le seul but de fouiner. Et même si je suis assez curieux, je l’aurais pas fait. Bref. Je m’empare de la trousse, ouvre la fermeture et pars à la recherche d’un désinfectant et d’un coton. A mon plus grand bonheur, je trouve tout ça rapidement et reviens jusqu’à lui. Là, j’ouvre le flacon, mets du désinfectant sur le coton avant de le refermer et de le poser sur l’évier. Armé de mon coton, j’approche ma main de son cou, me rapprochant forcément de lui en même temps. Mais avant de faire quoique ce soit, je plante mon regard dans le sien.

« Tu m’fais confiance Alix ? »

La question est stupide mais très importante. Enfin, pour moi, elle l’est. Et puis, je me décide enfin à le soigner comme je peux. Je lui souffle :

« Attention, ça risque de piquer un peu. »

Je pose doucement le coton sur sa peau et applique le désinfectant sur ses plaies. Je fais en sorte de ne pas appuyer trop fort, d’être efficace dans mes gestes, un peu comme si j’avais des preuves à fournir. Des preuves de ma bonne volonté. Une sorte de justificatif de bonne conduite. Quelque chose de ce goût-là. Le coton se teinte un peu de rouge, estimant que le blanc ne lui sied plus. Et puis, je suppose que c’est le bon moment pour lâcher :

« Moi, c’est Shu. »
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Alix Emérence
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MessageSujet: Re: Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]   Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu] Icon_minitimeJeu 24 Sep - 11:48

Il ne se met pas en colère, ne me somme pas de me taire ni ne détourne le regard de moi. Sa tête se baisse à un moment, mais c'est sans doute pour voir si l'eau ne s'est pas éparpillée sur le sol afin de ne pas se salir. Je reste prostré un moment, m'attendant à recevoir une convocation dans le bureau du directeur ou une brimade bien senti, comme ça m'est déjà arrivé... Mais que voulez-vous... C'est plus fort que moi, il faut toujours que je la clame cette vérité là. Mon regard perdu et fuyant doit ressembler à celui d'une biche aux abois car Shu-Il m'a dit son nom tout à l'heure en débarquant ici, son patronyme suivit de son matricule si je m'en souviens bien-car le gardien prend milles précautions... C'est assez amusant à constater, et ironique aussi parce que tous ses doux gestes sont bien inutiles. La biche est déjà en cage, elle ne fuira pas bien loin; je suis sommé de lui obéir... Néanmoins j'apprécie sa douceur, c'est devenu une rare denrée de nos jours. Je ne sais pas si cela va continuer, mais autant profiter un peu. Pas profiter dans le sens essayer de jouer sur sa crédulité mais plutôt laisser quelqu'un panser une ou deux de vos plaies et créer quelques souvenirs agréables dont on peut se rappeler quand on broie du noir au fond de sa cellule.

« Tu m’fais confiance Alix ? »

-Et vous, me croyez-vous?

Mon ton n'est pas insolent mais dans l'idée, ça reste assez étrange de s'adresser ainsi à un gardien. Je n'aime pas que l'on élude mes paroles! J'ai parlé d'une voix douce cependant, lui offrant le bénéfice du doute car peut-être a-t-il simplement eu trop de pudeur pour s'exprimer à voix haute. Néanmoins, j'ai un peu de mal à croire en cette hypothèse... Tous les prisonniers disent ça: "je suis innocent", même avec le sang d'une victime encore fraîchement peinturluré sur leurs mains, leur tee-shirt et leurs chaussures. Pour moi c'est différent pourtant, je voudrais qu'il le comprenne... Car même si Shu me voit comme un humain, je reste un prisonnier à ses yeux, chose que je refuse absolument. Pour lui j'ai dealer de la drogue alors qu'en réalité, je hais cette poudre blanche. Je n'ai jamais voulu en toucher! L'ironie du sort c'est que j'ai été arrêté comme étant l'un des meilleurs dealers de la région... En vrai, je ne sais même pas distinguer de la drogue de la farine ou un cachet interdit d'un doliprane pour le mal de tête. C'est quand même un peu stupide comme situation, n'est-ce pas?

« Attention, ça risque de piquer un peu. »

-Ça va; Ne vous inquiétez pas, j'ai connu pire.

Mes airs délicats font oublier la partie de mon dossier qui dit que j'ai vécu 16 ans dans la rue dans une famille très nombreuse, extrêmement pauvre; clandestine jusqu'à mes 14 ans, avec des parents brutaux-pas monstrueux quand même- qui ne m'ont jamais apporté aucune affection et un frère de 6 ans mon aîné qui a tout essayé pour m'entraîner dans son petit trafic. Quant à ma possibilité de résistance, elle a été poussé à bout lorsqu'un prisonnier du nom de Jeff Stiller aidé de sa bande a décidé de s'offrir le derrière d'un mannequin en guise de garage... Oui! C'est une métaphore vraiment horrible, un peu trop imagée mais bon... Tant pis! Au moins pour une fois, la vérité ne sera pas étouffée derrière un joli euphémisme.

Je ne lui sors évidemment pas cette réplique. Il sait déjà que je suis un pauvre innocent enfermé ici; si je lui dis ce que l'on m'a fait, de un, j'aurai trop honte, de deux, ça ferait vraiment pitié comme histoire! Pire encore qu'Oliver Twist ou l'enfance du Gavroche; un truc presque digne d'Anne Franck... Enfin vous voyez, pas du tout réaliste... Et pourtant vrai! Mais vous savez, il y a une grande différence entre réaliste et vrai. Réaliste c'est ce que l'on croit volontiers parce que cela nous paraît vrai... Vrai c'est ce que l'on ne croit pas facilement parce que cela dépasse parfois toute notion de réalisme. Tiens, jolie pensée philosophique... Je peux être fier! Mon esprit littéraire ne s'est pas encore tout à fait évaporé. Yeah! J'ai conservé un esprit critique, rêveur et poétique qui ne me sert absolument à rien ici... Mais bon, ça me permets de ne pas avoir une plus basse estime de moi-même... Heureusement car ce n'est pas très brillant.

Je le laisse prendre la trousse de secours, reculant toutefois un peu lorsqu'il s'approche de moi. Au début je ne vois pas ce que c'est et tel le biche sauvage recueillie dans un centre de soins, non apprivoisée je m'éloigne instinctivement jusqu'à ce que je puisse entrevoir la trousse. Rassuré je le laisse donc venir à moi sans faire un pas vers lui non plus. La distance que j'ai crée, c'est lui qui la rejoint... Tant physiquement que mentalement en m'offrant son prénom; sans énoncer le matricule cette fois.


« Moi, c’est Shu. »

-Je sais. Vous me l'avez dit en arrivant

Je souris, un brin moqueur mais pas méchant, ma main glisse dans mes cheveux presque secs désormais. Je ne sais pas comment ces derniers ont réussi cet exploit mais alors que j'ai maigri, perdu ce qui me restait de chair en tant que mannequin-pas beaucoup c'est à dire- ces derniers sont restés luisants, éclatants de santé et épais comme tout... Sans doute grâce au shampooing que je trafique avec le gardien en question! Ayant Gabriel comme intermédiaire, l'agent de loi a sûrement peur de lui déplaire en m'arnaquant; du coup il me fournit bel et bien le shampooing que me fait passer mon agent, des trucs à 200 francs le petit flacon d'échantillon. Finalement, je laisse mes cheveux tranquille et le regarde s'approcher, mes yeux plongés dans les siens et ma main posée sur la hanche. Cette pose est assez comique dans le sens où elle m'ait restée suite à un long apprentissage pour ce fameux défilé que je devais faire mais que je n'ai jamais vu de ma vie.


-Pourquoi vous êtes-vous enterré volontairement dans ce château de malheur?-J'ai dis ça d'un ton plutôt agressif en fait... Je lui en veut d'avoir commis cette folie alors que moi, j'aurais tout fait sauf ça. Shu est comme moi, fait pour la liberté.- Cette vie n'est pas pour vous. Vous êtes fait pour vivre sous la lumière du soleil.

Je ne le connais pas, certes, mais ses dires de tout à l'heure, sa gestuelle, tout m'indique qu'il a fuit ce qu'il cherchait peut-être... En fait, il la trouve cette chose puis la fuit de nouveau! C'est incroyable ça! Il est malheureux... Alors pourquoi continuer à vivre ici? Peut-être que ce n'est pas de travailler ici qui le rend triste, mais en tout cas ça y contribue.

Il appuie le coton sur ma peau. Ça pique un peu c'est vrai. Je frissonne mais ne m'enfuis pas; il le fait très bien! Jamais ma mère n'aurait eu ce geste, ce n'est pas du conditionnel d'ailleurs, mais du présent qu'il me faut utiliser pour cette phrase. Combien de fois suis-je tombé de vélo lorsque le distribuait des journaux trop lourds pour mon pauvre engin à deux roues? Elle ne m'a pas consolé, ni appliqué de lotion miracle pour désinfecter mes plaies. Étant de nature très fragile j'attrapais alors tous les microbes qui passaient par là et tombait souvent malade après avoir été blessé; ma mère me soignait alors au dernier moment et ce, sans affection aucune. Je ferme à demi les yeux. C'est très agréable de sentir une plaie piquer un peu ainsi. J'ai l'impression que Shu la rend pure, que ça fait un peu mal parce que tous les microbes et autres saletés plient bagages. Je soupire, ronronnant presque comme un chat, mes yeux fendus ne faisaient qu'accentuer la ressemblance. Si je ne me contenais pas... Je lui montrerais mes autres blessures.

-Merci

Finis-je par murmurer, encore sous la délicieuse emprise de ses doigts experts. Mon plaisir n'a rien de sexuel, au contraire, c'est très enfantin! Un peu comme cette sensation de soulagement de savoir que quelqu'un est là pour vous soigner après que vous vous soyez casser la figure. Reste à éviter le cercle vicieux: se faire du mal exprès comme je le fais déjà mais dans des endroits visibles pour l'appeler à la rescousse. C'est un truc psychologique de l'homme ça! J'ai commencé à me pencher sur l'ouvrage mais pour l'instant, c'est un peu trop difficile pour moi! Seule cette notion me paraît désormais claire comme de l'eau de roche vu que je l'expérimente en cet instant.
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Shu
0210 Sadness is Madness
Shu


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MessageSujet: Re: Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu]   Les anges aussi peuvent saigner[PV Shu] Icon_minitimeMer 16 Déc - 1:43

Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile ni malveillante, ni sourde ; qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C’est là l’essence de la magie qui ne crée pas, mais invoque. Quand tu répliques, je sens le couteau s’enfoncer dans ma chair et ça me fait un mal de chien. Néanmoins, je demeure silencieux, me contentant de t’observer, intensément. Tu n’es peut-être pas si fragile que ça après tout. Si ça se trouve, c’est une impression que tu veux donner. Au fond, tu es peut-être un dur à cuire, un mec coriace qui ne se laissera jamais abattre. Et je t’approuve, si tu savais comme je t’approuve… J’ai cru être comme ça moi aussi, j’ai cru pouvoir démolir n’importe quoi, n’importe qui par ma seule volonté, mon unique courage. Et me voici là. La différence ? Il n’y en a pas, je suis toujours aussi faible et chétif. Bringuebalé par des sentiments mystérieux, traîné dans des histoires sordides, des coups du sort stupides. J’aurais presque envie de tout abandonner et de me terrer quelque part pour me laisser crever. Et, même si cette pensée me terrifie, j’y ferais face. Mais toi, j’ai l’impression que tu veux me souffler un peu de ton orgueil, de ta douceur. M’insuffler une once de bon sens, histoire de me remettre les pendules à l’heure. Et j’me dis que ça va marcher. Parce que je vois pas d’autre solution.

« Si tu me fais confiance, j’en fais autant de mon côté. »

Jouer les sauveurs, j’adore ça. En fait, je dois avoir un sérieux complexe d’infériorité ou je sais pas trop quoi. Parce que j’ai sans cesse besoin de prouver que je sers à quelque chose. Un mec se fait mal ? Youpi, je vais le soigner et comme ça, il m’aimera et on sera potes. Un gardien peut pas assurer son tour de garde ? Parfait, j’le remplace et il sera extrêmement reconnaissant. Bref, je suis naïf et inconscient. J’aimerais vivre dans un monde où les gens sont tous gentils, tous avenants, tous ouverts d’esprit. Haaa, comme ce serait bien… ! Je suis aussi un peu trop utopiste aussi, ça peut être un défaut. Un gros défaut. Néanmoins, je fais avec et continue à m’illusionner. A croire que tout ce que j’ai vécu ne m’a pas servi de leçon, à croire qu’il faut que j’en bouffe encore pour comprendre la dure réalité de ce qui m’entoure. La même réalité qui lui écrase les épaules, le fait plier au point de renier sa nature d’Homme.

« Ha. Si j’commence à radoter à mon âge, j’suis foutu ! »

Une blague qui se perd dans l’atmosphère glauque des douches. Je tente un sourire, qui s’efface trop vite. Et pour cause… Sa question, son affirmation, ses mots me laissent cois. Je suis soudain happé par des souvenirs, c’est étourdissant. Tout ça me submerge, m’angoisse et me lie. Je respire, doucement, lentement, comme si le mécanisme était coincé, comme si ma vie n’avait toujours tenu qu’à un fil… Je suis constamment sur la lame de rasoir, un peu comme un funambule. Laisse-moi juste un instant, le temps de souffler un peu. De me réapproprier ma vie. Mon regard se perd dans les jointures sales du carrelage, emportant avec lui mes mots :

« Je… C’est un peu compliqué. »

L'élan me fait perdre la notion de temps et l'infini se peint dans les moindres lieux du corps qui lui court de l'intérieur, vit et s'appuie à la pensée qu'il est là. L'ailleurs et la mer viennent lui hurler aux pieds. Traumatisme du son qui ne s'entend pas. Ricochet. L'amour ne suffit pas à ne devenir qu'un avec le non soi, alors s'entrave à l'impossible. Toi : caresse, effleure de tout ton corps, tu me transperceras la peau et min sang, toujours, sera tien. Mouvement, mouvement, les inconscients discutent et les attaches se font sans nous. Les vents soulèvent les cœurs mais les remettent à leur place, bien que changés, bien que changés… Un jour. Surprise de soi, rencontre à soi. Maintenant, toujours, tout de suite ou plus tard : révélation. Un peu comme des nouveaux bourgeons au printemps.

Et tu m'envoies ta réussite à la figure, d'un revers de la main, les déchets s'envolent mais la trace et le coup ne partent pas. Ils s'insinuent sous ma peau, blessure d'orgueil. Mais que recherches-tu ? Je me courbe et la haine grandit. Tenu à terre par une bienséance grossière, le sol me supporte trop. Mon dos se soulève à la mesure de tes coups, de mes inspirations. Et j'en viens à te haïr. Et je sais que je n'ai pas le droit de bouger. Car tu es ou trop bête ou trop... amoureux. J'éponge les plaies que tu t'es fait en trébuchant sur ton amour de moi. J'éponge tes plaies par mon corps et je dois me taire. Déception. Compréhension. Peut-être résignée. Le pire est peut être juste que tu le fais sans vouloir le savoir.

Et bien sûr, chaque blessure signe un manque. Re- connaissance ? Et le manque de l'autre, comme toujours. Tu les signes mes traits ? A défaut de cela, j'en trace d'autres à coups de main sur la barre noire. Indéfiniment, surprendre l'instant et l'enfermer dans sa prison. Port de bras, le coude se déplie et s'ample. Ma tête s'engouffre dans le vide créé. Ma tête s'engouffre dans le vide. Ma tête s'engouffre. Mais. Ne se cambre pas. Elle plonge dans l'eau du sens donné par le geste. Sens de beauté. Sens de libération. Sens de la musique que l'on suit. Paradoxe. Un peu comme Equilibre. Comme Mouvement. Les mots clés qui tiennent un acte de ma vie. Par ce qu'ils roucoulent d'une certaine vérité. Leur enfantement comme un aboutissement d'un pan entier de mon passé…

« La lumière du soleil m’a rejeté. Il me fallait savoir si les ténèbres en feraient autant… »

Un murmure et puis, plus rien. Tu sais, je crachais sur hier comme pour dire "Ca va mieux" mais c'est dur en crachant d'éteindre un feu. Je soupire, range la trousse de secours puis ferme à clé le placard. Je replace mes clés au niveau de ma ceinture, soupire de nouveau. Passer la main sur ma nuque ne me détend pas. Mes yeux se posent sur le détenu.

« Je te raccompagne à ta cellule ? »
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