Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 A la recherche du sésame.

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Lord Adel Sinclair
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Lord Adel Sinclair


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MessageSujet: A la recherche du sésame.   A la recherche du sésame. Icon_minitimeLun 8 Déc - 23:50

Sésame, ouvre-toi !

Je savais que j'aurais pu m'égosiller devant la grille jusqu'à ce que ma voix se casse, la grille ni le pont-levis n’auraient bougés d'un pouce. Le sésame était autre. Il n'était pas une simple formule magique, il n'était pas une simple clé non plus. Il était bel et bien autre et il fallait que je trouve quoi. Alors m'inspirant de cet Ali, je venais fouiller parmi la chambre des gardiens. La comparaison me paraissait cocasse puisque les rôles étaient inversés. D'ailleurs l'histoire était inversée jusqu'au bout puisque je ne cherchais pas à rentrer dans une caverne pleine de joyaux mais à sortir d'un château bien terne.

Terne mais pourtant pratique par ailleurs. Un château aux allures de caserne qui avait ses rythmes et ses routines. Si finalement, je n'avais pas fait tant de scandale par rapport à cette affectation à la lingerie, c'était parce qu'elle m'était pratique. J'avais deux filles qui devaient adorer farfouiller dans les hardes crasses et qui accomplissaient le travail dont je dédaignais me charger. Par ailleurs, tous les gardiens venaient nous remettre leur linge. Je pouvais ainsi à loisir, associer leur nom, matricule et... leur chambre. Bizarrerie bureaucratique et absurde que je n'allais pas réfuter puisqu'elle m'était utile. Comment avais-je appris cela ? En apprenant autre chose : vous saviez qu'en déposant du linge à la blanchisserie on vous remettait un bordereau permettant d'identifier vos vêtements ? Le système était identique. Sauf que le bordereau se faisait à la main et j'avais convaincu une des personnes chargée du guichet d'intégrer ce petit identifiant supplémentaire sur le justificatif.

En plus, j'avais également l'espérance que l'un des gardiens oublie quelque chose de compromettant ou d'utile dans ses poches. Pour un peu qu'il soit pressé ou gaffeur... J'imaginais également avec plaisir l'idée du Grrrrrand Directeur venir nous remettre ses habits et un porte jarretelle en dentelle rose. Je ne l'avais encore jamais vu -c'était pour cela que je ne me rendais pas encore compte de la justesse de l'emphase sur le mot grand- mais j'aimais parfois bien rêver. A plus court terme, j'avais en quelques jours fini par apprendre les noms des gardiens et je m'étais surtout occupé durant mes loisirs à noter leur tour de garde.

Et donc où viennent cesser ses sinueuses insinuations incessantes ? J'y viens, j'y viens, n'ayez crainte mon petit. En récapitulant ma prose, je cherchais un moyen de m'échapper de cette glaciale bâtisse et je savais de part mes observations visuelles ou auditives que les gardiens de la chambre deux ne seraient pas là pour le moment. Je cherchais donc en faisant le minimum de bruit et avec le maximum de vitesse soit une arme soit un moyen de pression, une information intéressante ou toute chose digne d'intérêt. J'étais donc présentement accroupi dos à la porte en train de fouiller un tiroir.
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Shu
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MessageSujet: Re: A la recherche du sésame.   A la recherche du sésame. Icon_minitimeMar 9 Déc - 22:08

Un p’tit tour et puis s’en vont. J’suis donc dans une des tours, laquelle ? Hum, après mure réflexion, aucune idée. En tout cas, je fais ma ronde comme on me le demande. Oui, j’écoute et obéis, moi. J’suis un soldat de la prison, j’pars pas à la guerre mais c’est presque ça. Alors mes pas m’emmènent un peu partout. Dommage que j’ai pas une feuille de papier et un stylo pour noter toutes les directions, comme ça j’pourrais me constituer un plan de la prison. Quoique, j’me vois mal sortir mon plan, quitte à paraître con direct, ya pas mieux. Bref, j’vais devoir m’ancrer tout ça vite fait bien fait dans la tête. Même si ça demandera du temps, j’suis pas surdoué, c’bête. Certains couloirs sont rectilignes, d’autres biscornus. Plusieurs escaliers sont à colimaçons, quelques uns sont en pente raide. La plupart des salles sont occupées, soit par des prisonniers, soit par des gardiens, soit par les deux en même temps.

Je précise que je suis tout seul, ma main calée tout près de mon neuf millimètres. On sait jamais, vaut mieux prévenir que guérir. Je regarde parfois là où je marche, pour ne pas me prendre les pieds dans je n’sais quoi. Mon cœur bat fort contre ma poitrine à chaque croisement. C’pas que j’ai peur de me faire poignarder à chaque tournant mais ça me titille. J’fais avec pourtant et j’essaie de vaincre cette putain de frayeur qui me tenaille. T’inquiète pas, tout va bien, les prisonniers sont super… Et là, ya les paroles de Thorkel, mon colocataire, qui me reviennent. Les détenus, ici, sont pires qu’ailleurs. Nouveau coup de stress et une bonne dose d’adrénaline dans l’sang. Respire, merde ! Je pousse une lourde porte et me retrouve dehors. Tiens, me voilà dans la cour. Il faudra que j’m’en souvienne. Le ciel est terne et gris alors que le froid me soutire quelques frissons. Je resserre ma veste et, réflexe habituel, je cale méticuleusement ma mèche sur mon œil droit. Un regard aux alentours, personne. Il a neigé, le sol est d’une blancheur immaculée. Je reste planté comme un piquet pendant quelques secondes avant de me décider à écraser les flocons qui parsèment la terre. J’vous jure que j’vous voulais aucun mal…

Tandis que je me dirige vers la tour sud de la prison (et ouais, je sais où se trouve le Nord, merveilleux, n’est-ce pas ?!), mes pensées vont bon train.

Une fin de jour est aussi un début de nuit. La lune perçait les nuages tant qu'elle pouvait. Elle appelle le regard comme un aimant. Assis sur le rebord de ma fenêtre, le vide sous mes pieds, moi seul voyait cette lune courageuse. Un hurlement silencieux voulait s'élever de moi. Un cri de peine, de solitude, de déchirement d'une existence. Mon corps faisait comme une coquille vide, quand mon cri s'envola, mon âme avec lui. Je pus voler. Je volais longtemps. Les étoiles envoyaient un bref éclat dans mes yeux. La lune riait de mon contentement. Mais elle était triste. Car elle sut qu'elle m'avait envoyé à la mort. Elle m'avait fait un dernier cadeau, en reconnaissance de mon attention pour elle. Elle m'avait fait connaître le bonheur, avant de m'envoyer à la mort. Car au rebord de la fenêtre, je n'étais plus. A la fin du jour et au début de la nuit, quand mon corps toucha le sol, je souriais de toute mon âme.

Chaque jour, on purge notre peine de vie sur cette Terre. Chaque jour, je remercie le ciel et implore que cette peine dure à jamais. Pourquoi ? Qu'est-ce qui m'y retient ? Rien. Rien du tout. En cet instant, je pourrais aussi bien sauter par la fenêtre, peu me garderont en mémoire.
Et pourtant... pas envie de partir. Rester juste assez pour que justement, on ne m'oublie pas. Oublier un mort, c'est le faire mourir une deuxième fois, non ? J’pas envie de crever encore une fois. J’ai besoin de vivre. Allez, cœur, bats ! Bats ! Soûle-toi de vie, jusqu'à en... vivre.

Ma main glisse sur la poignée et je rentre au ‘chaud’. J’ai des milliards de marches à monter, sans hyperbole, aucune. Alors, je prends mon courage à deux mains, et grimpe jusqu’à ma chambre. La numéro deux. Je passe la main sur ma nuque pour me détendre tout en fermant les yeux et arrive jusqu’à la porte. Il y a un truc que j’avais pas prévu, mais alors vraiment pas. C’est que lorsque j’ouvre la porte, il y ait de la résistance de l’autre côté. J’me glisse dans le p’tit espace. Ca sert parfois d’être mince. Hum et là, horreur et damnation ! J’empoigne mon revolver et le pointe rapidement sur l’homme qui se tient face à moi tout en lâchant :

« Qu’est-ce que tu fous ici, toi ? »

Ce qui est sur, c’est qu’il ne fait pas parti du personnel…
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Lord Adel Sinclair
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MessageSujet: Re: A la recherche du sésame.   A la recherche du sésame. Icon_minitimeMer 10 Déc - 23:28

Parbleu ! Un bruit ! La porte qui s'ouvre ! C'est mauvais cela, très mauvais ! Je referme prestement le tiroir que je fouillais, il n'y avait rien d'intéressant à peine un pull rose, et me redresse face à la porte que je vois s'ouvrir avec agacement et effroi. Je 'nétais pas dans mon droit, je le savais. Mais je venais ici parce que je n'acceptait pas ce droit. Une tête passe dans l'entrebaillement, entre le bois et la pierre. Je réprime l'envie de jouer à la guillotine. J'ai toujours trouvé cela déplacé de la part d'un aristocrate. Même anglais. La révolution française nous a tous traumatisés, je crois.

Donc une tête s'infiltrait dans la place. Et comme je me doutais que cette chevelure était suivie d'un corps, il ne me restait plus que de quelques très rares secondes pour ne pas me faire taper sur les doigts par un roturier. A cette idée, une moue de dégoût plissa l'aile de mon nez. Plusieurs scénarios se déroulèrent dans mon esprit. Je choisis le plus gros. C'était à mon avis l'un des seuls à pouvoir fonctionner. Je m'appuyait très tranquillement et noblement à l'armoire que je venais de fouiller. Je croisais les bras, l'air passablement agacé. Ce qui ne fut pas très difficile au vu de la réaction du gardien qui se trouvait maintenant en face de moi.

Me pointer avec une arme, moi ? Mais quelle ignonomie ! Savait-il à qui il s'adressait ? Justement, non. C'était là le point litigieux.

« Qu’est-ce que tu fous ici, toi ? »

Je serrais les dents. Je venais me faire tutoyer comme un chien, bien sur, ça me manquait tellement. Et c'était à lui que je pouvais poser cette question : qu'est-ce qu'il faisait là ? Il n'était pas sensé être en train de faire une ronde dans les couloirs de ce château manqué et désert de fantômes ? Il faudrait que je revois ça avec plus de précisions. Je relevais la tête un petit peu, histoire de le regarder de haut et de faire oublier cette différence de taille. Je ne laissais pourtant pas passer longtemps avant de répliquer :

"Mais je vous attendais, gardien zéro deux dix ! Que croyiez-vous donc ? Que je risquerais de me faire surprendre à tout moment par votre colocataire pour le plaisir ?"

Je me relevais tranquillement de l'armoire et allait m'assoir sans aucun problème sur son lit. Je n'étais ni gêné, ni aggressif un peu sec sur les bords sans aucun doute par contre.

"Et rangez votre arme, s'il vous plait, gardien zéro deux dix ! Je ne vais pas vous sauter dessus ! Je suis une personne civilisée bien que mon travail m'ammène à cotoyer ces parvenus ! Rangez votre arme, calmez vous et discutons entre collègues, voulez-vous bien ? tenez, vous n'auriez pas une tasse de thé ou un petit quelque chose à grignoter en passant ? Cette infiltration est éprouvante pour mes papilles."

Pour les foules, plus c'était gros, plus cela marchait, n'était-ce pas ce qu'avait dit Hitler ? Un politicien hors pair que tout le monde reconnaitrait comme tel s'il n'avait pas sombré dans la folie stupide d'exterminer tous les Juifs. Mais en voyant l'intrus à ma fouille, je me disais qu'il n'y avait pas foule dans cette chambre. Mon stratagème allait-il m'épargner d'éventuels déboires ? Je l'espérais : l'autre en face, n'avait pas l'air d'avoir foule dans sa boîte crânienne. Il était à première vue un simplet. Mais rien dans mon allure ne lui permettait de lui faire croire le contraire, sauf s'il avait l'instinct de tous les petits animaux; ce qu'il pouvait parfaitement avoir, en tant que roturier.
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MessageSujet: Re: A la recherche du sésame.   A la recherche du sésame. Icon_minitimeMar 23 Déc - 4:09

"Mais je vous attendais, gardien zéro deux dix ! Que croyiez-vous donc ? Que je risquerais de me faire surprendre à tout moment par votre colocataire pour le plaisir ?"

Soit je suis très stupide, soit il y a vraiment quelque chose que j’ai pas capté. Ce mec là, je l’ai jamais vu de ma vie et encore moins en tant que gardien. Et d’où il connaît mon matricule ? Ya un truc qui ne tourne pas rond et je compte bien découvrir quoi. Je crois avoir adopté un air bien plus que suspect, cependant, je ne relâche pas ma garde. Ouais, je garde le pistolet bien au chaud dans mes mains tremblantes. Entre temps, il est allé s’asseoir sur mon lit, sans aucune gêne. J’hallucine, il vient polluer mon lit ! J’aborde un air trop fois plus menaçant (ce qui ne m’arrive que très rarement, je le reconnais mais il commence à me chauffer) mais je n’ai pas le temps de répliquer quoique ce soit qu’il me sort des phrases qui m’achèvent sur le champ.

Alors je le laisse déblatérer tout son discours, figé. Poussez-moi, j’suis sur que j’explose en mille morceaux. Bordel, mais à qui j’ai affaire ?! Etant donné que je suis très con et bien souvent trop docile, je range lentement mon arme sans le quitter des yeux une seconde. Dommage qu’on soit obligé de cligner des paupières, ce sont toujours des millièmes de secondes gâchés. En tout cas, je fais du mieux que je peux. Je l’ai entendu prononcé le mot ‘collègue’. Alors comme ça, lui aussi serait gardien. C’est étrange, je l’ai jamais vu dans le couloir de nos piaules. Et puis, qu’est-ce qu’il foutrait tout de même dans ma chambre ? Ou alors, c’était pas moi qu’il cherchait mais Thorkel ! Je m’empresse donc de déclarer :

« Si tu cherches Thorkel, c’est pas moi. »

Voilà, c’est dit. Même s’il me paraît à présent invraisemblable qu’il recherche mon coloc’ de chambre étant donné qu’il connaît mon matricule et par conséquent, mon prénom. J’me foutrais des baffes. Mais là, j’ai pas le temps, j’dois plutôt réfléchir. Ce qui me plait mais alors vraiment pas, c’est qu’il me prend pour son laquais. Genre que j’vais lui apporter du thé et des p’tits gâteaux, et puis quoi encore ? J’lui cire ses chaussures et j’astique ses armes ? Pas question. Froid et distant, je réponds :

« C’est pas un salon de thé ici. »

Sans blague ! La découverte du jour par Shu, applaudissez. Je reste persuadé du fait que quelque chose se trame, quelque chose que je ne saisis pas mais qui, pour autant, est évident, comme le nez en plein milieu de la figure. Comme si ça allait m’aider à réfléchir, je sors un paquet de clopes de ma poche, en porte une à mes lèvres et l’allume rapidement. Première inhalation, tâchons d’y voir plus clair. Si un nouveau gardien venait à s’installer dans notre piaule, on aurait été prévenu ou au moins, il y aurait eu des rumeurs. Il y a toujours des bruits qui courent, et puis, le lieu est propice à n’importe quel fourmillement. Peu amène, je lâche :

« Ca te dirait de sortir de ma chambre. J’crois ne pas t’avoir invité à entrer… »

Je peux être sympa, je le suis souvent mais seulement si on ne se fout pas de ma gueule et que l’on ne me fait pas chier. Rien que sa tête me plait pas, j’espère qu’il fait pas parti du personnel, parce que ça va pas être une partie de plaisir justement… Je m’adosse contre le mur et désigne d’un mouvement de la main, pas celle qui tient la cigarette mais l’autre, la porte. Vas-y, te gêne pas, sors.
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MessageSujet: Re: A la recherche du sésame.   A la recherche du sésame. Icon_minitimeMer 24 Déc - 1:57

Je m'en serais maudit de rage tellement c'est incroyable. Une personne, enfin non : moi, en uniforme de prisonnier qui suis dans la chambre d'un gardien après en avoir fouillé une partie en train de prendre mes aises aors que je suis explicitement là où je ne devrais pas être. Bref, tous les éléments pour devenir le suspect numéro un et que me dit ce gardien ? Qu'il veut me voir sortir. Exactement ce que je veux, d'ailleurs. Sortir avant qu'il m'emmène visiter les geôles. Malheureusement, j'en ai trop dit déjà. Il faut que je continue dans mes mensonges. Il faut donc que je sorte d'ici avant que son colocataire ne revienne également de sa balade payée par mes impôts, il faut que je trouve un moyen de ne pas me griller pour l'avenir, idéalement même, il faudrait que j'en profite pour me mettre ce zéro deux dix dans la poche. Cela fait beaucoup de choses à faire. Mais impossible n'est pas Sinclair.

"En effet, gardien zéro deux dix, vous ne m'avez pas invité à rentrer. C'est pourquoi je me suis invité moi-même. Veuillez m'excuser si cela vous dérange mais j'ai à vous parler. Et je voulais un endroit calme comme celui-ci. J'espère que notre cher Thorkel ne reviendra pas immédiatement."

Je me réinstalle au bord du lit, les deux pieds par terre et je pose mon menton sur mes doigts entrecroisés. Je le regarde par dessous. J'ai toujours l'idée de la salade que je vais lui servir. Heureusement que l'ennui est propice à mon imagination et que je me suis amusé à inventer un tas de scénarios comme ça. Je ne pensais pas m'en servir un jour mais bon... Heureusement que les rumeurs vont bon train également. Espérons que ça marche. Je regarde un instant par terre, pousse un soupir puis me redresse.

"A vrai dire, je ne sais pas très bien par où commencer, gardien zéro deux dix. Ou peut-être si... Vous connaissez peut-être le sénateur Tilmit ? Ca nous fera peut-être gagner du temps... Je ne sais pas si les allemands le connaissent... A propos, vous n'avez pas menti dans votre dossier, n'est-ce pas ? Sans aucune attache, ancien fonctionnaire, vous aimez oeuvrer pour les causes justes ? C'est bien cela ? Je pense à quatre-vingt dix pour cent que vous correspondez à l'interlocuteur que je recherche. J'ai besoin d'être certain pour les dix derniers pour cent."

Conclure des contrats au meilleur prix implique souvent de bluffer. Là, c'est du bluff à cent pour cent. Et même si mon visage n'en montre rien tellement je suis habitué à cacher mes émotions, je n'ai qu'une trouille, c'est qu'il comprenne que je n'ai jamais lu son dossier, que je ne connait rien sur lui comme je le laisse croire. Je suis en train de me renseigner pour fracturer la porte de l'accueil et avoir accès aux fichiers du personnel et des prisonniers. La connaissance est la donnée numéro une. Mais je n'y ai pas encore accès donc pour l'instant, je joue avec les rumeurs et les techniques de base de voyante, ou de manipulation, appelez cela comme vous voulez. Ce gardien a juste un léger accent assez gutural qui me fait penser aux allemandes qui m'ont appris la langue. Sans aucune attache, je n'ai vu aucune photo significative dans ses affaires. Cela et le reste, c'est de la devinette.


"Avant que cet entretien ne commence, peut-être avez-vous quelques questions d'ordre général, j'imagine bien que la situation peut vous paraître étrange. Je m'y efforcerais de vous répondre, dans la mesure du secret d'Etat bien entendu."

Je lui tends la main vers le lit en face de moi. Assis toi, réponds moi, soit un peu plus étonné et laisse toi aider mon quotidien, toi. Cela m'aiderait bien. Mais bon. Je plonge mes yeux dans les siens, d'un regard purement professionnel. Sans ciller, tu vois, je ne te mens pas, je n'ai rien à te cacher.
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MessageSujet: Re: A la recherche du sésame.   A la recherche du sésame. Icon_minitimeJeu 1 Jan - 3:52

Alors comme ça, il veut me causer. Et bien causons, cher ami. Sauf que ça se fera pas dans ma piaule ! J’crois même qu’il a pas très bien compris la teneur de mes propos. Oui, il m’arrive d’être sérieux et là, j’ai été clair. Le pire ; c’est qu’il prend ses aises sur MON lit. Si ça ne tenait qu’à moi, je lui foutrais mon poing dans la figure. Bref, j’essaye de rester calme car la colère ne résout rien. Et encore moins les conflits. Du coup, je réfléchis à comment m’extirper de cette situation pour le moins… houleuse. Il y a plusieurs solutions, évidemment. Car tout problème a une solution ! Soit je lui redemande de façon diplomatique que je n’en ai rien à cirer de son discours et qu’il peut disposer sur le champ, soit je vais être contraint d’user de la force, ce qui m’embêterait. Mais il ne semble pas aisé de coopérer avec lui donc je crains devoir utiliser mes poings pour me faire entendre. Mais je suis interrompu car il dit vouloir me parler. Tout de suite, j’enchaîne :

« Ha, vraiment ? Et de quoi ? J’me demande bien c’que tu peux me vouloir, je te connais même pas. J’te signale que tu t’es même pas présenté. Alors j’aimerais savoir ton nom, prénom et matricule, et vite de préférence. »

Tout ça sur un ton irréprochable, sans bégaiement, je me serais applaudie si j’avais été seul. Sauf que c’est pas le cas et on se demande à cause de qui… Tandis que je fume tranquillement ma clope, je relève les yeux pour l’observer et constate qu’il fait de même. Ce salaud ne se gêne vraiment pas, il commence réellement à m’chauffer. Et, en plus, il recommence à parler. Qu’il m’appelle par mon matricule si ça lui chante et s’il sait pas mon prénom, tant pis pour lui, j’lui dirais pas, j’ai pas envie d’être aimable. D’ailleurs, j’écoute à peine ce qu’il me dit et réplique juste après :

« J’connais pas ton sénateur Til-j’sais-pas-quoi. Pourquoi tu m’parles de ça au juste ? Tu peux pas aller direct au but parce que bon, on a pas toute la nuit non plus. J’vois pas où tu veux en venir… Et, heuu, non, j’ai pas menti, pourquoi je… »

J’ai pas le temps de finir ma phrase qu’il énumère quelques points de ma vie et je reste sur le cul. Mais qui c’est lui ? J’le connais pas mais lui semble savoir qui je suis. Pourquoi aurait-il lu mon dossier ? Ce mec me veut du mal, j’en suis certain. J’sais pas quoi, si ça s’trouve, il fait parti du CIA ou du FBI, mais il est net. Vainement, je tente de placer quelques remarques :

« Tu sais, j’ai rien fait de mal… J’suis un mec honnête, j’ai toujours payé mes factures, payé le parcmètre quand j’me garais sur une place payante, gagné honnêtement ma vie. J’ai pas de drogues sur moi, juste un paquet de clopes. J’ai tous mes points sur mon permis. Bref, j’suis pas un saint mais pas un voyou quand même… »

C’était bien tenté mais j’crois que je parais plus con qu’autre chose alors je préfère me taire. Pour le moment. Parce qu’il va falloir que je me rattrape. En faite, je comprends vraiment que dalle à ce qui se trame et c’est le plus chiant. De se sentir si vulnérable et débile, tout ça en même temps, ça fait pas du bien. Bref, j’suis persuadé que ça le fait bien marrer intérieurement, qu’il se délecte de ses conneries. Surtout qu’il prend un malin plaisir à utiliser tout un charabia aristocratique que j’ai du mal à cerner. Il ose me demande si j’ai des questions… je vais le buter. Ma patience a des limites. Je m’empresse de répliquer :

« Y’aura pas d’entretien, j’t’accorde rien du tout. J’sais même pas qui t’es, tu rentres dans ma piaule comme ça, sans mon invitatio et tu t’permets de t’asseoir sur mon lit. Tu sembles me connaître alors que je t’ai jamais vu. T’as intérêt à te grouiller de sortir ou sinon j’appelle des copains, ils seront sûrement ravis de t’aider… »

La cigarette, ça brûle les doigts quand on y fait plus gaffe. J’écrase le filtre dans le cendrier et me retourne vers l’intrus. J’peux pas faire plus clair, après c’toi qu’à une case en moins si tu comprends pas.
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MessageSujet: Re: A la recherche du sésame.   A la recherche du sésame. Icon_minitime

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